Marie-Josèphe de Savoie, Comtesse de Provence

Une pochtronne ! Médisante, intrigante et à demi folle ! Insupportable pour son entourage.
Elle n'aimait personne, si ce n'est sa Gourbillon ; et son mari encore moins que les autres...
Ceci dit, il le lui rendait bien.
Elle écrit du reste à sa copine, en 1809 : Il m'assomme par sa ladrerie et sa pédante régularité à ne rien changer de la distribution de la journée. Ce qui me tue, c'est qu'il croit, dans ce pays-ci, qu'il faut qu'il passe pour un bon mari.

Quant à son physique, elle-même confie à la Gourbillon : Autrefois, j'étais un cheval, maintenant je ne suis plus qu'une vieille rosse.

J'ai également lu qu'elle n'était pas bête. Elle était paraît-il assez lucide sur la situation et ne se faisait pas trop d'illusions sur la suite des événements et le sort ultime de la monarchie et de la famille royale, notamment après la prise de la Bastille.

Ah tiens oui... J'avais oublié que c'était un 14 mai, plus exactement le 14 mai 1771, que le Comte de Provence, Louis Stanislas, frère de notre bien-aimé Loulou, a épousé Marie Josèphe de Savoie.





Merci de nous rappeler cet événement majeur pour l'histoire de France!  

http://louis-xvi.over-blog.net/article-14-mai-1771-mariage-de-louis-stanislas-comte-de-provence-64338597.html

C'est ainsi que s'unirent cet homme à la marche souterraine et cette femme au caractère piémontais. Belle alliance!   Plus sérieusement, ces deux personnalités retorses s'étaient bien trouvées pour contribuer à limer le pouvoir de Louis XVI.

Voici un portrait de la Comtesse de Provence par Jean-Laurent Mosnier.



Portrait de la Comtesse de Provence en robe de cour bleue à grand col de dentelle, haute coiffure à plumes d'autruche et rubans bleus. Miniature ovale sur ivoire, vers 1780 Cadre en argent repercé 4,3 x 3,4 cm Provenance: Vente Warneck II, Vienne, 1924 Historique: Madame la Comtesse de Provence, épouse du futur Louis XVIII et belle soeur du Roi Louis XVI entretenait des relations courtoises mais hypocrites avec la Reine Marie-Antoinette. Jean-Laurent MOSNIER, nommé ‘peintre du Roi et de la reine', livra en 1776 quatre portraits de Marie-Antoinette puis en 1780 un portrait de Madame Elisabeth et un de la Comtesse de Provence. On consultera Schidlof, Lemoine-Bouchard et le catalogue de la collection Tansey: ‘Miniatures au temps de Marie-Antoinette', pour un portrait de femme à grande coiffure à plume et rose daté 1780

http://www.artnet.fr/artistes/jean-laurent-mosnier/r%C3%A9sultats-de-ventes

madame antoine

En effet elle était jeune là, un portrait rare

Quel âge avait-elle sur lorsqu'à été peint ce portrait ?

Bonjour, Mousseline,

Vous trouverez une biographie de la Comtesse de Provence en page 2 de ce sujet. Cette biographie nous apprend que Marie-Josèphe de Savoie était née le 2 Septembre 1753. Le portrait miniature présenté ci-dessus ayant été peint vers 1780, on peut supposer que la Princesse avait 26-27 ans, donc, sans vouloir nous montrer trop précis, un peu moins de trente ans.

Bien à vous

madame antoine

Une querelle de famille aux accents royaux narrée par Bachaumont -

10 novembre 1780. — On prépare à Brunoy de grandes fêtes pour le raccommodement de la Reine et de Madame.

On a parlé de deux causes de cette division, dont la principale était le refus fait par Madame de jouer la comédie. On a su depuis d'autres détails concernant la querelle des augustes belles-sœurs, à laquelle était présent le comte d'Artois, venu aussi pour déterminer Madame. Cette princesse ayant rejeté bien loin la proposition comme indigne d'elle, la Reine lui avait répondu : « Mais dès que moi, Reine de France, je la joue, vous ne devriez pas avoir de scrupule. » A quoi Madame avait répliqué : « Mais, si je ne suis pas Reine, je suis du bois dont on les fait. » Sa Majesté trouvant ce parallèle mauvais, était partie de là pour faire sentir à sa belle-sœur combien elle regardait au-dessus de la maison de Savoie la maison d'Autriche, qui ne le cédait, avait-elle ajouté, pas même à celle de Bourbon. M. le comte d'Artois, resté muet jusqu'alors, avait pris la parole et dit en riant : « Jusqu'ici, madame, j'ai craint de me mêler de la contestation, vous croyant fâchée, mais pour le coup je vois bien que vous plaisantez. » Sarcasme qui avait terminé la scène. Toute cette pique, du genre de celles qu'il est difficile de ne pas voir élever dans les familles de temps en temps, est heureusement terminée et n'a influé en rien même sur l'union de la maison royale, qui n'en a jamais paru troublée à l'extérieur.

Sang bleu ou pas, c'est niveau bac-à-sable !

Toujours par Bachaumont, des rumeurs de grossesse -

15 octobre 1781. — La nouvelle de la grossesse de Madame se soutient; on cite à ce sujet une anecdote de la cour. On raconte que la Reine dans les commencements de ces bruits ayant demandé à son beau-frère avec intérêt, si l'on pouvait se flatter qu'il y eût quelque fondement : « Beaucoup, madame, répond Monsieur avec gaieté, il n'y a pas de jour où cela ne puisse être vrai. — Ah ! reprend en riant Sa Majesté, puisque vous répondez si bien, je ne vous ferai plus de questions. »


Et quelques temps après -

2 janvier 1782. — Les journalistes de Paris donnaient depuis quelques jours le bulletin de madame la comtesse d'Artois et y avaient joint celui de Madame. Le 30 décembre, il portait à la fin du meilleur état de Son Altesse Royale annoncé : Madame a senti son enfant remuer, ce qui était confirmer les soupçons de grossesse dont on parlait depuis quelque temps. Il paraît que c'était un tour qu'on avait joué aux journalistes, et que le bulletin s'est trouvé fictif. Ils ont été réprimandés de l'avoir inséré, et il leur a été fait défense vraisemblablement de parler des personnes de la famille royale ; car ils ont brusquement cessé de rendre compte du meilleur état de la comtesse d'Artois. On juge avec douleur de cette anecdote, que la grossesse de Madame n'est point vraie, et toutes les apparences à cet égard s'évanouissent encore.

Les tabloïds de l'époque !
Bien fait pour leur g...

Bien chers Amis du Boudoir de Marie-Antoinette,

Nous noterons qu'un coffre ayant appartenu à la Comtesse de Provence a été mis aux enchères récemment.



Réunies sous le titre The Collector, les trois vacations organisées en cette fin du mois de mai par Christie’s à Londres proposaient un éventail de pièces des plus larges, allant de l’horlogerie au mobilier, en passant par la sculpture, la céramique ou encore l’argenterie.

Dans la même vente, un coffret en cuir datant des années 1770-75 et décoré de feuillages entrelacés a quant à lui été adjugé 22.500 livres, soit un peu plus que son estimation basse (20.000-30.000 livres). Bien que dépourvu de provenance précise, Christie’s relevait la présence d’un monogramme (MJL) surmonté de l’aigle de Savoie sur les quatre coins de son couvercle. Cette indication renseignait très vraisemblablement une livraison pour les Menus-Plaisirs du roi , à l’intention de Marie-Joséphine Louise (1753-1810), princesse de Savoie et comtesse de Provence, belle-sœur de Louis XVI et de Marie-Antoinette.
http://www.lesoir.be/162143/article/2018-06-13/quand-lintarse-se-combine-au-commesso

Bien à vous

madame antoine

Elle est pas trop moche sur cette gravure.


par E Desmaisons

Si vous êtes abonnés, à lire dans Le Figaro, un article signé Adrien Goetz. Je vous en fais partager ce qui est en lecture libre.

• Marie-Joséphine Louise: la princesse oubliée
  
  
  
  À Paris, la Chapelle expiatoire rend hommage à celle qui aurait pu être la reine de France de la Restauration.
  
  «L’anti-Marie-Antoinette»: le titre de cette exposition-dossier due au talent d’Évelyne Lever dit tout. Marie-Antoinette, au cinéma, s’incarna en Michèle Morgan ; Marie-Joséphine Louise, sa belle-sœur, aurait dû être interprétée par Pauline Carton dans un film de Sacha Guitry.
  
  Peinte en majesté par Marie-Eléonore Godefroid, elle aurait mérité Goya. Femme d’esprit, elle avait le franc-parler de la princesse Palatine et osait écrire à Marie-Antoinette en 1780: «Si je ne suis pas reine, je suis du bois dont on les fait.» Dans la famille royale, on moque son physique, son embonpoint, son ombre de moustache. Celle qu’on surnomme «Mme Velue» n’en a cure.
  
  Elle dédaigne parures et toilettes, fuit les parfums, affiche son goût pour la solitude, s’ouvre aux idées libérales et accueille d’un œil favorable les états généraux de 1789. Elle aurait pu s’entendre avec son époux. Le futur Louis XVIII, frère de Louis XVI, est aussi fin et intelligent qu’elle...

Mon Dieu, quel physique malaisé en cette époque éprise de grâce et de légèreté !

Un profil de la princesse par Pierre Duvivier, datant de 1773.
Il est conservé au musée Carnavalet.

Vente d'un portrait par Boze
https://maria-antonia.forumactif.com/t46276p25-ventes-aux-encheres-2021#393104

Pas donné