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| Fersen, un chevalier courtois ? 1 | |
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Auteur | Message |
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Invité Invité
| Sujet: Re: Fersen, un chevalier courtois ? 1 Dim 4 Nov - 17:11 | |
| Il est vrais que, au delà de la vérité historique du le-furent-ils-ou-pas, l'époque est entièrement convaincue du fait ! C'est une évidence pour eux. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Fersen, un chevalier courtois ? 1 Dim 4 Nov - 17:15 | |
| - Reinette a écrit:
Louis XVI est nettement plus chevaleresque ! Tout en retenue. Oui, oui. C’est sûr. Un Journal dans lequel sont uniquement comptés ses exploits de chasseurs, et un homme qui n’a pas même été fichu de sauver son épouse et ses enfants. Tout en retenue, en effet. Désolé, je ne faisais que passer. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Fersen, un chevalier courtois ? 1 Dim 4 Nov - 17:57 | |
| Que l'on se pose la question : pour qui roulait Fersen ? Pour Gustave III mais encore ? |
| | | pimprenelle
Nombre de messages : 40594 Date d'inscription : 23/05/2007
| Sujet: Re: Fersen, un chevalier courtois ? 1 Dim 4 Nov - 19:20 | |
| - Citation :
-
- Citation :
- Comment cette âme fière et rétive aurait-elle pu accepter de se faire cocufier et humilier devant la face des deux mondes ? Amoureuse d'un homme, elle n'aurait même pas pu supporter qu'il jetât seulement les yeux sur une autre.
Fersen ne pouvait pas lui être infidèle puisqu'ils n'étaient pas en couple. La reine n'a pas sauté sur Fersen. Elle a au contraire cherché à lutter contre cet amour. C'est elle qui l'a envoyé en Amérique nous dit la comtesse de Boigne. La reine était une hétéro (ou une bisexuelle? ) refoulée. Mais hétéro quand même, avec des sentiments contre lesquels elle ne pouvait pas lutter.
- pimprenelle a écrit:
- Jusqu'au bout, Marie Antoinette de Habsbourg Lorraine a été magnifiquement au contrôle, d'elle-même, de ses craintes, de ses sentiments, de sa tenue, de son destin. Elle les em... tous.
Bravo J'adore cette vision. Cela étant, la correspondance que la reine adresse à Fersen la montre toute en adoration. Lorsqu'on est amoureux, on est vulnérable. Et le sentiment amoureux ne se contrôle pas. L'amour de Marie-Antoinette pour Fersen n'est donc pas incompatible avec son fier caractère. Le fait que Fersen soit étranger n'est pas innocent : il n'est pas son sujet, elle n'est pas sa souveraine. Avec lui, son statut de reine compte moins. Les petits français qui ont voulu s'essayer à séduire la reine (Lauzun...) ont été sévèrement rappelés à l'ordre : vis-à-vis de ses sujets français, Marie-Antoinette tient à rester la reine. Mais vis-à-vis de Fersen l'étranger ?... Ah bon ? Quand on n'est pas en couple, on peut coucher à droite à gauche ? Quant aux sentiments de la reine de France pour le comte de Fersen, elle l'aime beaucoup, c'est vrai. Mais rien ne nous permet toutefois de trancher sur la nature de ce sentiment. D'autant plus que la reine utilise le terme générique d'amitié, même quand elle parle d'amour fraternel. La lettre à laquelle vous faites allusion sort de l'ordinaire, pour moi, parce qu'elle a été écrite à un des moments les plus dramatiques de la vie de Marie Antoinette. De là cette urgence vibrante à rassurer Fersen, le grand ordonnateur de ce qui devait être la plus magnifique équipée... et qui s'est achevée à Varennes dans le foirage le plus complet. La reine n'est pas dans son état normal, elle est en mode tragique. _________________ rien que la mort peut me faire cesser de vous aimer
Dernière édition par pimprenelle le Jeu 8 Nov - 9:33, édité 1 fois |
| | | pimprenelle
Nombre de messages : 40594 Date d'inscription : 23/05/2007
| Sujet: Re: Fersen, un chevalier courtois ? 1 Dim 4 Nov - 19:21 | |
| - Citation :
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- Citation :
- pour qu'une reine se permette d'avoir un amant, il faut que certaines conditions soient réunies, pouvoir, liberté d'action, aucun membre de la famille aux aguets.
N'est-ce pas ce que la reine a cherché à faire avec Trianon? Provence n'y était que très rarement invité d'ailleurs... Quoi ? Elle a reçu le petit Trianon pour y coucher avec Fersen ? Je vous suis de moins en moins... _________________ rien que la mort peut me faire cesser de vous aimer
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| | | pimprenelle
Nombre de messages : 40594 Date d'inscription : 23/05/2007
| Sujet: Re: Fersen, un chevalier courtois ? 1 Dim 4 Nov - 19:24 | |
| - Reinette a écrit:
- Marie-Antoinette s'est fait un point d'honneur de bien recevoir les étrangers : Fersen était un grand de Suède, favori du roi Gustave III dont l'amitié avec la France était primordiale dans la diplomatie de l'époque. Par conséquent, son boulot de reine de France exigeait qu'elle soit bien avec lui. Tant mieux si en plus, elle s'entend bien avec lui.
Mais il y a d'autres étrangers qu'elle accueille très bien et qui seront aussi considérés comme ses amants, fatalement : on a parlé de l'ambassadeur anglais après la paix signée, le frère de ses amies de Hesse qu'elle tenait bras dessus, bras dessous... Et Ligne ! Et Besenval ! Ils appartiendront à son cercle d'amis très proches ! Peut-être se sentait-elle bien auprès d'étrangers qui ne l’enquiquinaient pas comme les Français. On peut seulement regretter que cette attraction qu'elle portait aux étrangers, bien naturelle pour une exilée, lui ait dissimulé le comportement de Mercy pour qui elle aura toujours une confiance absolue...
Combien d'étrangers l'ont considérée comme leur reine ? Combien se sont dévoués pour la famille royale pendant la Révolution ? Il suffit de citer Quentin et Eléonore, madame Atkins... Et la baronne de Korff ? Sans oublier également Grace Elliot qui se rend malade pour l'assassinat du roi et de la reine de France comme seule peut le vivre une sujette dévouée !
Elle n'était pas seulement reine de France, mais la Reine ! Les étrangers qui avaient l'honneur de recevoir son amitié se dévouaient pour elle corps et âme. Normal, c'est Marie-Antoinette !
Nous savons bien que Fersen a commencé à aider la famille royale française sur ordre de Gustave III. Ce n'est pas forcément du pur dévouement envers la femme aimée en danger mais une mission de son roi.
J'adore tout ce qui tu dis ! Absolument ! _________________ rien que la mort peut me faire cesser de vous aimer
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| | | pimprenelle
Nombre de messages : 40594 Date d'inscription : 23/05/2007
| Sujet: Re: Fersen, un chevalier courtois ? 1 Dim 4 Nov - 19:30 | |
| - Citation :
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- Citation :
- Fersen très proche également, un des derniers fidèles, va après la mort de la reine limite péter un câble, il a tout perdu, sa vie est ratée... Pourquoi ne pas favoriser les rumeurs ? Cela satisfait son immense orgueil, sacrément bafoué à cause de la Révolution. Il devient célèbre. S'il avait vraiment aimer en toute pureté la reine, il aurait dû tout faire pour s'en cacher, clamer l'innocence de la reine, être chevaleresque jusqu'au bout . Pas arriver dans une cour européenne en sortant sa carte de visite "Amant de la feue reine de France". Car franchement c'est bien ce qu'il a fait.
J'imagine la pauvre petite Madame Royale quand elle le rencontre à Vienne... Comment peut-on déclarer qu'on a aimé une femme, qu'elle a partagé cet amour et rencontrer sans vergogne une pauvre orpheline qui en plus de devoir se remettre de tous ses deuils, les horreurs vécus, doit maintenant avaler le fait que sa mère trompait son père adoré ? C'est honteux de la part de Fersen. Il aurait aimé correctement, je le répète, il aura détruit toute trace de ce qui aurait pu laisser penser que. Et surtout ce serait fait discret. Enfin, Reinette ! Fersen ne s'est jamais auto-proclamé l'amant de Marie-Antoinette ! .... ou alors, cela m'aura échappé . On le disait dans son dos, ça oui .
Tu dis qu'il va après la mort de la reine limite péter un câble, il a tout perdu, sa vie est ratée .... Et ce serait le même homme brisé de désespoir qui, dans la foulée, ne songerait qu'à se faire mousser en sortant sa carte de visite "Amant de la feue reine de France" ???!!!
Franchement, tu crois cela possible ? Où l'as-tu lu ??? Mais dans son journal, pardi ! Juste après la mort de la reine, ce qui émeut ce paon, ce sont les regards de tristesse qu'on lui envoie, à lui. Jamais il n'essaiera de démentir les rumeurs. Elles le flattent bien trop. _________________ rien que la mort peut me faire cesser de vous aimer
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| | | pimprenelle
Nombre de messages : 40594 Date d'inscription : 23/05/2007
| Sujet: Re: Fersen, un chevalier courtois ? 1 Dim 4 Nov - 19:46 | |
| - Citation :
- Fersen n'a pas contesté, face à Bonaparte, avoir été l'amant de la reine. Ecoutons Stefan Zweig :
Si même Fersen ne conteste pas avoir été l'amant de la reine, je ne vois pas ce qu'il vous faut de plus. Mais, précisément, Fersen adore passer pour l'amant de la reine la plus tragique du moment. Quel buzz ça lui fait, vous n'avez pas idée. Les stars de facebook, à côté, c'est rien. Comme le relèvent avec sagacité les GDC, Fersen fut tout sauf, des amis de la reine, le plus discret. De son point de vue, il n'a pas eu tort, puisqu'on parle toujours de lui. Sans sa réputation d'amant de la décapitée la plus célèbre, il serait certainement tombé dans l'oubli. _________________ rien que la mort peut me faire cesser de vous aimer
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| | | pimprenelle
Nombre de messages : 40594 Date d'inscription : 23/05/2007
| Sujet: Re: Fersen, un chevalier courtois ? 1 Dim 4 Nov - 19:48 | |
| - Citation :
- Enfin, à supposer que Fersen ne se soit pas caché, après la mort de la reine, d'avoir été son amant, en quoi cela serait-il si choquant ? Est-il si indécent que cela, une fois que tout est fini, que la reine n'est plus, que tout le monde a oublié Marie-Antoinette, de ne plus vouloir cacher à la face du monde, un tel amour ? Roméo a bien avoué son amour pour Juliette dans une lettre, au moment où il a appris la (fausse) mort de sa bien-aimée.
Vous trouvez cette attitude élégante, vous ? Tout ce intéresse ce nombriliste, c'est son image, et l'impact qu'elle a dans le monde. Pathétique. _________________ rien que la mort peut me faire cesser de vous aimer
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Fersen, un chevalier courtois ? 1 Dim 4 Nov - 19:49 | |
| - Citation :
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- Citation :
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- Citation :
- pour qu'une reine se permette d'avoir un amant, il faut que certaines conditions soient réunies, pouvoir, liberté d'action, aucun membre de la famille aux aguets.
N'est-ce pas ce que la reine a cherché à faire avec Trianon? Provence n'y était que très rarement invité d'ailleurs... Quoi ? Elle a reçu le petit Trianon pour y coucher avec Fersen ?
Je vous suis de moins en moins... Non, je ne sais pas si elle a couché avec Fersen. Il me paraît même peu probable qu'elle ait pris le risque de tomber enceinte de lui, je l'ai déjà dit. Bref, passons : vous dites que les conditions n'étaient pas réunies pour qu'elle puisse avoir un amant, qu'elle n'avait pas de liberté d'action et que Provence était aux aguets. D'accord, mais je n'en suis pas certain : il me semble au contraire qu'elle s'est ménagée une grande liberté d'action au Trianon. En juin 1784, Marie-Antoinette donne une fête somptueuse à Trianon en l'honneur - officiellement -de Gustave III, une fête dont en réalité Fersen est le centre et à laquelle les frères du roi et les princes du sang - à l'exception de la princesse de Lamballe - ont été exclus. |
| | | pimprenelle
Nombre de messages : 40594 Date d'inscription : 23/05/2007
| Sujet: Re: Fersen, un chevalier courtois ? 1 Dim 4 Nov - 19:52 | |
| - Citation :
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- Citation :
- Fersen n'a pas contesté, face à Bonaparte, avoir été l'amant de la reine. Ecoutons Stefan Zweig :
Ah ! Zweig ! Wi... _________________ rien que la mort peut me faire cesser de vous aimer
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| | | Invité Invité
| | | | pimprenelle
Nombre de messages : 40594 Date d'inscription : 23/05/2007
| Sujet: Re: Fersen, un chevalier courtois ? 1 Dim 4 Nov - 19:59 | |
| - Citation :
- Non, je ne sais pas si elle a couché avec Fersen. Il me paraît même peu probable qu'elle ait pris le risque de tomber enceinte de lui, je l'ai déjà dit. Bref, passons : vous dites que les conditions n'étaient pas réunies pour qu'elle puisse avoir un amant, qu'elle n'avait pas de liberté d'action et que Provence était aux aguets. D'accord, mais je n'en suis pas certain : il me semble au contraire qu'elle s'est ménagée une grande liberté d'action au Trianon. En juin 1784, Marie-Antoinette donne une fête somptueuse à Trianon en l'honneur - officiellement -de Gustave III, une fête dont en réalité Fersen est le centre et à laquelle les frères du roi et les princes du sang - à l'exception de la princesse de Lamballe - ont été exclus.
Mais où donc avez-vous lu que Fersen était le centre de cette fête de cour ? La reine de France reçoit avec les honneurs le roi de Suède, pour sceller dans le plus grand apparat et la plus charmante délicatesse l'amitié franco-suédoise. Fersen, évidemment, y est invité, voilà tout. Vous croyez que la reine pouvait recevoir qui elle voulait au petit Trianon ? Mais elle n'y était jamais seule, il y avait toujours au moins une dame avec elle. C'est ça, la vie de reine ! Bien entendu, que Provence est toujours en embuscade. Il rêve de poser son gros cul sur le trône, vous pensez bien ! Alors, tout ce qui peut entacher la lignée de son frère aîné est bon à prendre. D'ailleurs, c'est de chez lui que viendront les premiers pamphlets... pas un hasard... Sale type, celui-là, alors ! _________________ rien que la mort peut me faire cesser de vous aimer
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Fersen, un chevalier courtois ? 1 Dim 4 Nov - 20:04 | |
| - Citation :
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- Citation :
- Enfin, à supposer que Fersen ne se soit pas caché, après la mort de la reine, d'avoir été son amant, en quoi cela serait-il si choquant ? Est-il si indécent que cela, une fois que tout est fini, que la reine n'est plus, que tout le monde a oublié Marie-Antoinette, de ne plus vouloir cacher à la face du monde, un tel amour ? Roméo a bien avoué son amour pour Juliette dans une lettre, au moment où il a appris la (fausse) mort de sa bien-aimée.
Vous trouvez cette attitude élégante, vous ?
Tout ce intéresse ce nombriliste, c'est son image, et l'impact qu'elle a dans le monde.
Pathétique. Non, cela ne me choque pas, pour les raisons que j'ai indiqué plus haut (une fois morte, il ne pouvait pas renier publiquement son amour pour elle, cela aurait été la renier elle). De toute façon, la question est de savoir s'ils ont été amants, et non si Fersen était un type bien ou pas. La reine a parfaitement pu tomber amoureuse d'un c*n, je ne vois pas ce que cela a d'extraordinaire. Cela arrive à beaucoup de gens bien vous savez. De ce que je sais de Fersen, c'était un vilain réactionnaire qui a commis l'énorme bêtise du manifeste de Brunswick. Mais d'un autre côté, il a risqué sa vie à plusieurs reprises pour la reine, alors il devait bien tenir à elle un petit peu plus qu'à sa seule image ? D'autres ont été moins courageux que lui. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Fersen, un chevalier courtois ? 1 Dim 4 Nov - 20:11 | |
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Fersen, un chevalier courtois ? 1 Dim 4 Nov - 20:27 | |
| - pimprenelle a écrit:
- Bien entendu, que Provence est toujours en embuscade. Il rêve de poser son gros cul sur le trône, vous pensez bien !
Mais vous avez totalement raison, et c'est bien pour cela que Marie-Antoinette a demandé à Fersen de partir aux Amériques, pour faire taire les rumeurs. Fersen ne reviendra qu'une fois que la reine aura accouché : Fersen ne revient à Versailles qu'au mois de juin 1783, soit après la naissance du premier Dauphin (tiens, comme par hasard !). Provence ne pouvait plus rien dire. Avant le départ de Fersen pour les Amériques, l'ambassadeur de Suède (le comte de Creutz) écrit très clairement à Gustave III que la reine est amoureuse de Fersen : " 10 avril 1779. Je dois confier à Votre Majesté que le jeune comte de Fersen a été si bien vu de la reine que cela a donné des ombrages à plusieurs personnes. J’avoue que je ne puis m’empêcher de croire qu’elle avait du penchant pour lui : j’en ai vu des indices trop sûrs pour en douter. Le jeune comte de Fersen a eu dans cette occasion une conduite admirable par sa modestie et par sa réserve et surtout par le parti qu’il a pris d’aller en Amérique. En s’éloignant il écartait tous les dangers : mais il fallait évidemment une fermeté au-dessus de son âge pour surmonter cette séduction. La reine ne pouvait le quitter des yeux les derniers jours ; en le regardant, ils étaient remplis de larmes. Je supplie Votre Majesté d’en garder le secret pour Elle et pour le sénateur Fersen. Lorsqu’on sut le départ du comte, tous les favoris furent enchantés. La duchesse de Fitz-James lui dit : « Quoi, Monsieur, vous abandonnez ainsi votre conquête ? – Si j’en avais fait une, je ne l’abandonnerais pas, répondit-il, et malheureusement sans laisser de regrets. » Votre Majesté avouera que cette réponse était d’une sagesse et d’une prudence au-dessus de son âge. Du reste la reine se conduit avec beaucoup plus de retenue et de sagesse qu’autrefois…" Soit-dit en passant, le comte de Creutz insiste sur la discrétion, la modestie et la réserve supposées de Fersen. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Fersen, un chevalier courtois ? 1 Dim 4 Nov - 20:29 | |
| J’essaie d’être discret sur ce fil ; me suis déjà trop exprimé sur le sujet... Juste un truc, tout de même, comme ça en passant, au sujet de la soi-disant grande gueule de Fersen à clamer haut et fort qu’il était l’amant de la reine ( ). Ce serait donc pour ça que Fersen et/ou ses descendants ont détruit ou caviardé quelques lettres échangés entre lui et Marie-Antoinette ? Elles étaient donc la preuve qu’il n’y avait....rien entre eux ? Or il fallait que tout le monde pense le contraire. C’est ça ? C’est tordu, mais c’est fort... Machiavélique presque ! |
| | | pimprenelle
Nombre de messages : 40594 Date d'inscription : 23/05/2007
| Sujet: Re: Fersen, un chevalier courtois ? 1 Dim 4 Nov - 21:42 | |
| Il y a deux actions différentes : caviardage et brûlure. Qui a caviardé ? Fersen, plus que certainement. Il était coutumier de ce genre de ratures. Qu'a-t-il ainsi détruit ? Sans doute des informations d'ordre politique et diplomatique.
Qui a brûlé ? Le baron Klinckenmachin, pour protéger la mémoire de son aïeul. Il a ainsi fait disparaître un peu de la correspondance entre Fersen et la reine, mais aussi des détails croustillants sur le vaudeville craufurdesque.
Une partie du journal de Fersen a aussi été détruite, par un pote à Fersen, à la demande de ce dernier, juste avant Montmédy. Prudence politique. _________________ rien que la mort peut me faire cesser de vous aimer
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| | | pimprenelle
Nombre de messages : 40594 Date d'inscription : 23/05/2007
| Sujet: Re: Fersen, un chevalier courtois ? 1 Dim 4 Nov - 21:48 | |
| - Citation :
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- Citation :
- Bien entendu, que Provence est toujours en embuscade. Il rêve de poser son gros cul sur le trône, vous pensez bien !
Mais vous avez totalement raison, et c'est bien pour cela que Marie-Antoinette a demandé à Fersen de partir aux Amériques, pour faire taire les rumeurs. Fersen ne reviendra qu'une fois que la reine aura accouché : Fersen ne revient à Versailles qu'au mois de juin 1783, soit après la naissance du premier Dauphin (tiens, comme par hasard !). Provence ne pouvait plus rien dire.
Avant le départ de Fersen pour les Amériques, l'ambassadeur de Suède (le comte de Creutz) écrit très clairement à Gustave III que la reine est amoureuse de Fersen :
"10 avril 1779. Je dois confier à Votre Majesté que le jeune comte de Fersen a été si bien vu de la reine que cela a donné des ombrages à plusieurs personnes. J’avoue que je ne puis m’empêcher de croire qu’elle avait du penchant pour lui : j’en ai vu des indices trop sûrs pour en douter. Le jeune comte de Fersen a eu dans cette occasion une conduite admirable par sa modestie et par sa réserve et surtout par le parti qu’il a pris d’aller en Amérique. En s’éloignant il écartait tous les dangers : mais il fallait évidemment une fermeté au-dessus de son âge pour surmonter cette séduction. La reine ne pouvait le quitter des yeux les derniers jours ; en le regardant, ils étaient remplis de larmes. Je supplie Votre Majesté d’en garder le secret pour Elle et pour le sénateur Fersen. Lorsqu’on sut le départ du comte, tous les favoris furent enchantés. La duchesse de Fitz-James lui dit : « Quoi, Monsieur, vous abandonnez ainsi votre conquête ? – Si j’en avais fait une, je ne l’abandonnerais pas, répondit-il, et malheureusement sans laisser de regrets. » Votre Majesté avouera que cette réponse était d’une sagesse et d’une prudence au-dessus de son âge. Du reste la reine se conduit avec beaucoup plus de retenue et de sagesse qu’autrefois…"
Soit-dit en passant, le comte de Creutz insiste sur la discrétion, la modestie et la réserve supposées de Fersen. Mais enfin, c'est Fersen qui a voulu partir en Amérique. Son journal est formel, il est même tout fou à l'idée de prendre part à la guerre et de s'illustrer enfin par les armes. C'est son truc, à Fersen, les armes et la diplomatie. Il ne part absolument pas pour protéger qui que ce soit, surtout pas Marie Antoinette. D'ailleurs, il est à peine sur place qu'il évalue le cheptel féminin à sa disposition. C'est dire si la reine de France compte pour lui ! Bien entendu, que Creutz y va de son petit compliment : Gustav est soucieux de renforcer la position de la Suède à la cour de France. L'ambassadeur, écrivant à son roi, fait mousser un max la star locale. Logique. _________________ rien que la mort peut me faire cesser de vous aimer
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| | | pimprenelle
Nombre de messages : 40594 Date d'inscription : 23/05/2007
| Sujet: Re: Fersen, un chevalier courtois ? 1 Dim 4 Nov - 21:49 | |
| _________________ rien que la mort peut me faire cesser de vous aimer
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| | | pimprenelle
Nombre de messages : 40594 Date d'inscription : 23/05/2007
| Sujet: Re: Fersen, un chevalier courtois ? 1 Dim 4 Nov - 21:53 | |
| - Citation :
- Non, cela ne me choque pas, pour les raisons que j'ai indiqué plus haut (une fois morte, il ne pouvait pas renier publiquement son amour pour elle, cela aurait été la renier elle). De toute façon, la question est de savoir s'ils ont été amants, et non si Fersen était un type bien ou pas. La reine a parfaitement pu tomber amoureuse d'un c*n, je ne vois pas ce que cela a d'extraordinaire. Cela arrive à beaucoup de gens bien vous savez. De ce que je sais de Fersen, c'était un vilain réactionnaire qui a commis l'énorme bêtise du manifeste de Brunswick. Mais d'un autre côté, il a risqué sa vie à plusieurs reprises pour la reine, alors il devait bien tenir à elle un petit peu plus qu'à sa seule image ? D'autres ont été moins courageux que lui.
Eh bien, non, je ne vois pas bien Marie Antoinette tomber amoureuse d'un connard. C'est pourquoi je pense qu'elle a beaucoup aimé Fersen, qu'elle a accepté l'adoration qu'il lui vouait, qu'elle lui a politiquement fait confiance, qu'elle s'est intéressée à sa vie, à sa santé, qu'elle comptait sur lui dans les difficultés et qu'elle ne se gênait pas pour le rappeler quand il se faisait trop rare. Une vraie reine, quoi, qui sait se faire aimer et utiliser les dévouements qu'elle suscite. _________________ rien que la mort peut me faire cesser de vous aimer
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Fersen, un chevalier courtois ? 1 Dim 4 Nov - 22:25 | |
| - pimprenelle a écrit:
- Qui a caviardé ? Fersen, plus que certainement. Il était coutumier de ce genre de ratures. Qu'a-t-il ainsi détruit ? Sans doute des informations d'ordre politique et diplomatique.
Sauf que, comme Stefan Zweig le fait remarquer dans son ouvrage, les passages raturés n'apparaissent, presque toujours, qu'au commencement ou à la fin des lettres, au début ou après le mot " adieu". Les passages supprimés se trouvent-ils au milieu d'une lettre, c'est toujours, chose étrange, dans un paragraphe qui ne traite pas de politique. Quand la reine parle de ses enfants : " Cette occupation fait mon seul bonheur (passage raturé) et quand je suis bien triste, je prends mon petit garçon". " Sur 1000 personnes, 999 trouveraient naturel d'intercaler "depuis que vous m'avez quittée", et non une remarque ironique sur le roi de Suède" (S. Zweig). - pimprenelle a écrit:
- Qui a brûlé ? Le baron Klinckenmachin,
- pimprenelle a écrit:
- pour protéger la mémoire de son aïeul.
... et/ou l'"honneur" de la reine de France. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Fersen, un chevalier courtois ? 1 Dim 4 Nov - 22:28 | |
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Fersen, un chevalier courtois ? 1 Dim 4 Nov - 22:38 | |
| - pimprenelle a écrit:
- Mais enfin, c'est Fersen qui a voulu partir en Amérique. Son journal est formel, il est même tout fou à l'idée de prendre part à la guerre et de s'illustrer enfin par les armes. C'est son truc, à Fersen, les armes et la diplomatie.
D'accord. Qu'il l'ait décidé tout seul comme un grand, ou que cela lui ait été gentiment demandé, le résultat est le même : il a été contraint de fuir la reine enamourée, aux yeux "emplis de larmes" dixit le comte de Creutz. - pimprenelle a écrit:
- Il ne part absolument pas pour protéger qui que ce soit, surtout pas Marie Antoinette.
Ce n'est pas ce que dit le comte de Creutz. - pimprenelle a écrit:
- D'ailleurs, il est à peine sur place qu'il évalue le cheptel féminin à sa disposition. C'est dire si la reine de France compte pour lui !
Il a envie de faire l'amour avec des femmes, d'accord... et ? Plus fondamentalement, je crois que Marie-Antoinette et Fersen ont tous deux tenté, au moins au début, de résister à la passion qu'ils éprouvaient l'un pour l'autre. Fersen est donc parti aux Amériques et a tenté d' "oublier" la reine avec d'autres femmes. Il n'y est jamais arrivé manifestement, puisqu'il ne s'est jamais vraiment casé. Ses nombreuses conquêtes féminines démontrent qu'il était insatisfait. Il le dit d'ailleurs à sa soeur : je ne peux pas être à la seule femme que j'aime (la reine). |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Fersen, un chevalier courtois ? 1 Dim 4 Nov - 22:51 | |
| - pimprenelle a écrit:
- Eh bien, non, je ne vois pas bien Marie Antoinette tomber amoureuse d'un connard.
Pourquoi pas? Cela ne fait pas d'elle une idiote, ni une mauvaise personne. - pimprenelle a écrit:
- C'est pourquoi je pense qu'elle a beaucoup aimé Fersen, qu'elle a accepté l'adoration qu'il lui vouait, qu'elle lui a politiquement fait confiance, qu'elle s'est intéressée à sa vie, à sa santé, qu'elle comptait sur lui dans les difficultés et qu'elle ne se gênait pas pour le rappeler quand il se faisait trop rare.
Une vraie reine, quoi, qui sait se faire aimer et utiliser les dévouements qu'elle suscite. Une manipulatrice quoi ... ? Pourquoi pas, mais dans ce cas pourquoi prendre le risque d' écrire des mots d'amour enflammés à Fersen, alors ? En lui écrivant qu'elle l'aimait, elle allait extrêmement loin pour une reine de France. Or, on ne prend des risques que lorsque le jeu en vaut la chandelle. J'ai peine à croire que Marie-Antoinette aurait pris le risque de réduire sa réputation à néant, pour s'assurer du simple dévouement d'un petit seigneur étranger, tel que Fersen, inconnu au bataillon et sans appui à la cour de France. |
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