La Comtesse Jeanne du Barry

baron de batz a écrit:

Je dirais deux choses. Premièrement Marie Antoinette subissait en partie l'influence un peu prude de sa mère: elle surpassait même celle-ci en pruderie au regard de Mme du Barry.

Deuxièmement je trouve que Mme du Barry est belle mais que son visage (ses portraits) trahit ses origines. Il n'y a rien de noble dans ce visage...je ne parle pas de noblesse d'esprit.

Est-ce que Marie-Thérèse était prude ??? Elle a fait une floppée de bambins à un mari dont elle était très éprise, tout de même !

A moins que vous ne soyez déjà au courant, je viens de lire sur les programmes télévision que sur France 2 :

- Vendredi 25 Décembre à 20H35 sera diffusé un ducumentaire fiction inédit de Thierry BINISTI en 2009 dont le tire est :

" Louis XV, le soleil noir" -.

Les comédiens s'appellent Stanley WEBER pour Louis XV et Coralie REVEL pour Madame du BARRY.

Evidemment c'est le soir du jour de Noël..........tous à vos magnétoscopes et autres façons d'enregistrer !

Oh que oui ! Nous serons à nos magnétoscopes et autres miracles de la technique, pour ne pas le manquer !
Merci, Comtesse !!!

Citation :

Est-ce que Marie-Thérèse était prude ??? Elle a fait une floppée de bambins à un mari dont elle était très éprise, tout de même !

On peut être à la fois un peu prude et bonne reproductrice! Demandez à Casanova ce qu'il pensait d'elle...ou Rohan!

En effet d'ailleurs Marie-Thérèse ne regardait pas d'un bon oeil la comtesse du Barry il me semble, car cette femme sans rang faisait concurrence à sa fille

Rohan, je sais ! Casanova, je n'en suis pas encore là de ses Mémoires ...... Qu'à cela ne tienne, dites-nous, cher Baron !

Chou d'amour a écrit:

En effet d'ailleurs Marie-Thérèse ne regardait pas d'un bon oeil la comtesse du Barry il me semble, car cette femme sans rang faisait concurrence à sa fille

Chez Marie Thérèse, le pragmatisme surpassait les principes. Le roi aimait la Barry, donc, elle écrit à sa fille de faire bonne figure à la Barry. Logique.

baron de batz a écrit:

Deuxièmement je trouve que Mme du Barry est belle mais que son visage (ses portraits) trahit ses origines. Il n'y a rien de noble dans ce visage...je ne parle pas de noblesse d'esprit.

Ah parce que la noblesse des traits provient forcément de la couleur du sang ?!

baron de batz a écrit:

je trouve que Mme du Barry est belle mais que son visage (ses portraits) trahit ses origines. Il n'y a rien de noble dans ce visage... .

Il est adorable, ce visage, je ne lui vois rien de vulgaire .

Par ailleurs, combien de fonds de châteaux, avec des quartiers de noblesse longs comme le bras, sont franchement laids avec des airs obtus ?

Je me souviens d'un été, en Grèce, nous avons dormi dans un champ d'oignons . Le lendemain matin, voilà t-y pas que déboule un paysan grec entre deux âges propriétaire de ce champ, de ces oignons, et qui se demandait ce que nous fichions là !!!
On aurait cru Anthony Quinn dans Zorba le Grec ! Il était magnifique ! Et cet homme aux énormes paluches calleuses et noires à force de cultiver ses oignons, quand on lui a dit aller à Delphes, nous a tenu un discours plein de feu ( dans une espèce de dialecte, joyeux mélange de grec, anglais, français ) sur le site et sur Apollon ..... Il était intarrissable et son amour des traditions ancestrales lui conférait une noblesse confondante .............

....... C'est dire que, la noblesse, on peut la trouver partout, même chez le plus frustre paysan . Mme du Barry, elle, avait la noblesse de l'âme et du coeur .

D'ailleurs qu'est-ce que la noblesse d'un visage concrêtement? Le charisme? Tout cela reste très aléatoire en fait!

Ben oui, la pauvrette avait commencé sa carrière dans la galanterie, fille de joie qu'ils disent .......

La complainte des filles de joie ..... Georges Brassens :

Bien que ces vaches de bourgeois
Les appell'nt des filles de joie
C'est pas tous les jours qu'ell's rigolent
Parole, parole
C'est pas tous les jours qu'elles rigolent

Car, même avec des pieds de grues
Fair' les cents pas le long des rues
C'est fatigant pour les guibolles
Parole, parole
C'est fatigant pour les guibolles

Y a des clients, y a des salauds
Qui se trempent jamais dans l'eau
Faut pourtant qu'elles les cajolent
Parole, parole
Faut pourtant qu'elles les cajolent

Qu'ell's leur fassent la courte échelle
Pour monter au septième ciel
Les sous, croyez pas qu'ell's les volent
Parole, parole
Les sous, croyez pas qu'ell's les volent

Ell's sont méprisées du public
Ell's sont bousculées par les flics
Et menacées de la vérole
Parole, parole
Et menacées de la vérole

Bien qu'tout' la vie ell's fass'nt l'amour
Qu'ell's se marient vingt fois par jour
La noce est jamais pour leur fiole
Parole, parole
La noce est jamais pour leur fiole

Fils de pécore et de minus
Ris pas de la pauvre Vénus
La pauvre vieille casserole
Parole, parole
La pauvre vieille casserole

Il s'en fallait de peu, mon cher
Que cett' putain ne fût ta mère
Cette putain dont tu rigoles
Parole, parole
Cette putain dont tu rigoles

il y a des gens tout simples et sans pedigree qui ont une noblesse du coeur , une intelligence du coeur qu'une bonne éducation, une bonne naissance et un vernis de savoir vivre ne compensent nullement...
Mme du Barry n'était pas une sainte mais elle a veillé le roi le plus longtemps possible, sans craindre de chopper la vérole et d'être défigurée ou d'en mourir ; il y avait de l'amour en elle ...malgré tout..

madame,  nos écrits se sont croisés ...télépathiquement tant ils disent la même chose en vers ou en prose !

Oui, la comtesse du Barry a eu de la noblesse dans son amour pour Louis XV

cecile a écrit:

madame,  nos écrits se sont croisés ...télépathiquement tant ils disent la même chose en vers ou en prose !

Oui, je vois cela !  

Quelle fut alors son attitude pendant la révolution selon vous? Ne vous diriez pas qu'elle fut quelque peu complaisante avec ses lettres écrites au comité, signées "Citoyenne Du Barry" ou "Citoyenne Bécu" (je ne souviens plus laquelle)? Ce qui l'intéressait avant tout fut le sort de ses bijoux je pense...mais je l'adore, ne me méprenez pas.

Quant à son visage, je le trouve beau mais un peu plouc pour la Cour, c'est tout....d'accord je sors....

C'était sans doute l'instinct de survie qui la faisait signer " citoyenne Bécu " !
Il est bien dommage que, de la même manière, ce bon sens ne l'ait pas empêchée de rentrer d'Angleterre en France, à la plus mauvaise période qui plus est, pour récupérer ces fichus bijoux ....

N'oubliez pas Baron de Batz que la comtesse du Barry a soutenu jusqu'au bout la famille royale et qu'elle a toujours assumé sa situation jusqu'au bout, en restant en France. Ce que la plupart des nobles n'ont pas fait finalement, Provence et Artois les premiers
Le charme de cette femme était reconnu y compris à la cour, et je pense qu'elle a surtout suscité jalousie

baron de batz a écrit:

Quelle fut alors son attitude pendant la révolution selon vous? Ne vous diriez pas qu'elle fut quelque peu complaisante avec ses lettres écrites au comité, signées "Citoyenne Du Barry" ou "Citoyenne Bécu" (je ne souviens plus laquelle)? Ce qui l'intéressait avant tout fut le sort de ses bijoux je pense...mais je l'adore, ne me méprenez pas.

Quant à son visage, je le trouve beau mais un peu plouc pour la Cour, c'est tout....d'accord je sors....

Cher Baron, je trouve que tu es un peu dur avec la du Barry. Elle aimait ses bijoux certes mais elle est restée le plus longtemps possible du moins ce que permettait l'étiquette auprès de Louis XV. Et à Louvecienne elle était appréciée. Il faut se reporter au le tome 1 de Vieilles Maisons, Vieux Papiers de Lenotre, toute cette histoire ayant été montée de toute pièce pour la perdre.
Et je ne trouve pas qu'elle fasse "plouc", certaines ou certains "véritables" Nobles l'étaient aussi

Personnellement, je ne pense pas que MARIE ANTOINETTE ait été si impitoyable envers la du BARRY pour une question de physique. Elle était suffisamment intelligente pour se rendre compte qu'elle ne pouvait l'emporter, gamine de 15 ans à la croissance inachevée, sur une femme "faite" dans le plein éclat de ses 26 ans...
Pour moi, la cause est bien l'orgueil. Elle, le troisième personnage du royaume (après le Roi et le dauphin), Elle, la Reine de demain, qui voyait ministres, ambassadeurs et seigneurs se prosterner devant une "fille de rien"... Insupportable pour une archiduchesse future reine de France !
A moins que... c'est une supposition toute personnelle... Elle s'est rendue compte (Elle était assez intuitive pour cela) que la du BARRY et LOUIS XV s'aimaient sincèrement. Aurait-Elle ressenti de la jalousie, Elle, mariée "de force" à un inconnu incapable de la combler ?

En effet, Louveciennes n'appartenait pas à Mme du Barry . Nous avons là encore un témoignage de la bonté de Louis XVI .
Cette propriété avant d'échoir à la couronne avait fait partie du faramineux patrimoine immobilier du duc de Penthièvre . C'est à Luciennes que le prince de Lamballe, son fils, avait rendu le dernier soupir ...

Pour en revenir à Jeanne, outre sa beauté que tous ses portraits attestent à l'envi, il faut dire pour lui rendre justice que ses manières étaient très policées . Elle ne faisait pas tache dans un salon !!!!!
Elle avait été placée très tôt, par un protecteur de sa mère, au couvent de Sainte-Aure, rue Neuve-Sainte- Geneviève, où elle reçut une éducation très stricte dans une atmosphère plus qu'austère, spartiate, avec observation du grand silence, subordination au voeu de pauvreté, etc ..... toutes mortifications dans le but d'élever l'âme ( !!!!!!! ), puisque cette institution se faisait fort d'offrir un asile ouvert ( moyennant une pension modique) à toutes jeunes filles qui, nées de famille honnête, se trouvaient dans des circonstances où elles couraient risque de se perdre .

La perdition allait pourtant être au rendez-vous à la sortie de Sainte-Aure ... Il faut bien vivre !

CALONNE a écrit:

Personnellement, je ne pense pas que MARIE ANTOINETTE ait été si impitoyable envers la du BARRY pour une question de physique. Elle était suffisamment intelligente pour se rendre compte qu'elle ne pouvait l'emporter, gamine de 15 ans à la croissance inachevée, sur une femme "faite" dans le plein éclat de ses 26 ans...
Pour moi, la cause est bien l'orgueil. Elle, le troisième personnage du royaume (après le Roi et le dauphin), Elle, la Reine de demain, qui voyait ministres, ambassadeurs et seigneurs se prosterner devant une "fille de rien"... Insupportable pour une archiduchesse future reine de France !
A moins que... c'est une supposition toute personnelle... Elle s'est rendue compte (Elle était assez intuitive pour cela) que la du BARRY et LOUIS XV s'aimaient sincèrement. Aurait-Elle ressenti de la jalousie, Elle, mariée "de force" à un inconnu incapable de la combler ?

Il y a un peu de tout ça, je pense... et aussi, peut-être, une sorte d'instinct, fasciné et dégoûté à la fois, de la vierge intacte face à la sensualité épanouie. La petite Antoinette inachevée et, surtout, intouchée, avait devant elle une femme faite, comme vous dites, une femme aimée... et donc tout le mystère de la si puissante sexualité qu'elle devinait mais qui lui échappait.

CALONNE a écrit:

Personnellement, je ne pense pas que MARIE ANTOINETTE ait été si impitoyable envers la du BARRY pour une question de physique. Elle était suffisamment intelligente pour se rendre compte qu'elle ne pouvait l'emporter, gamine de 15 ans à la croissance inachevée, sur une femme "faite" dans le plein éclat de ses 26 ans...
Pour moi, la cause est bien l'orgueil. Elle, le troisième personnage du royaume (après le Roi et le dauphin), Elle, la Reine de demain, qui voyait ministres, ambassadeurs et seigneurs se prosterner devant une "fille de rien"... Insupportable pour une archiduchesse future reine de France !
A moins que... c'est une supposition toute personnelle... Elle s'est rendue compte (Elle était assez intuitive pour cela) que la du BARRY et LOUIS XV s'aimaient sincèrement. Aurait-Elle ressenti de la jalousie, Elle, mariée "de force" à un inconnu incapable de la combler ?

En effet, Marie-Antoinette a eu ce comportement par pure fierté, parce qu'elle refusait de reconnaître une femme parachutée à la Cour sans origines de noblesse. Il ne faut pas non plus oublier qu'elle a été utilisée par Mesdames, qui ont certainement excité cette fierté

On ne sait pas, Chou, on n'est pas dans sa tête, nous ne pouvons qu'émettre des suppositions. Pour moi, si la fierté tient une part, la manipulation des vieilles pies, tissu social prépondérant à ce moment-là pour l'enfant qu'était encore Antoinette, est encore plus importante. Le tout sous-tendu par d'autres sentiments, plus irrationnels encore.

C'est à chacun sa vision ! Mais l'explication par la simple fierté ne me satisfait pas.

Le fait que du Barry soit en conflit avec Choiseul n'a riern arrangé non plus, ce ministre étant pour la dauphine celui qui a permis son mariage.