La Comtesse Jeanne du Barry

Cécile de l'Hérault a écrit:

Même la couleur de cheveux ne correspond pas !

c'est dire ce que les cinéastes font des conseils des "conseillers historiques" obligatoirement présents sur ce genre de film historique....
Comme le disait Jacques Charles- Gaffiot, président de l'association LOUIS XVI, demandé sur le film de S.C. " j'y ai perdu les derniers cheveux qui me restaient"...

........ le pauvre !

Miss COPPOLA est complétement à côté de la plaque : elle a dû lire dans une biographie à deux balles que Madame du BARRY était une "dame galante". Elle a opéré un formidable raccourci et nous a transformé une femme distinguée, cultivée, sachant se tenir et ayant un goût certain en une simple putain.
Dans le film, Madame du BARRY rote à table... Est-ce qu'elle pète au lit également ?
LOUIS XV avait bien trop de classe et de culture pour tolérer une souillon à ses côtés (surtout après 20 ans aux côtés de la POMPADOUR) !
Le raccourci de miss COPPOLA est effrayant.

Oublions ce sinistre navet qui déshonore le film historique!

Il existe de beaux livres qui rendent justice à Madame Du Barry, le dernier que je viens de lire est celui de Jacques de Saint Victor.

Auparavant, j'avais bien aimé aussi celui de Dominique Muller, "une traînée de poudre", d'un ton plus familier : mais je n'ai jamais compris le sens de la couverture : on y voit le fameux portrait de Louise O'Murphy en tenue plus que légère, est-ce pour souligner le passé galant de Jeanne ? Mais pourquoi orner sa biographie à elle d'un portrait de "Morphise" alors qu'il y a tant de portraits de la Comtesse du Barry elle même ?

Autre excellente bio, très documentée et sérieuse, celle de Jacques Levron, qui n'écrit pas n'importe quoi.

Je suis à 100% d'accord qu'après 20 ans auprès de Madame de Pompadour, Louis XV n'aurait pas supporté une prostituée de bas étage à ses côtés!

Le cas se retrouve avec Louis XIV et Madame de Fontanges : elle, on lui reproche sa sottise, or on sait que le Roi Soleil aimait les femmes aussi pour leur conversation.

Oui je confirme, la biographie de Jacques de Saint Victor est très bonne
Coppola s'est surtout inspiré de Lady Oscar en effet, à moins qu'elle n'ait eu la même démarche sans le savoir, qui consiste à faire de du Barry une méchante juste pour pimanter un scénario très plat malgré tout

Ça doit être ça, mais la démarche est inepte : pour écrire l'histoire à son idée, faire des gentils tout blancs et d'affreux méchants tout noirs, il y a le roman : bien sûr, tout le monde n'a pas l'imagination du romancier. De plus, l'Histoire grand H est un vivier de destins tous plus passionnants les unes que les autres.

Mais à mon avis, si on prend le parti pris de ne pas créer ses personnages et d'aller les puiser dans l'Histoire, il faut respecter la vérité, comme l'a dit quelqu'un plus haut dans ce débat, il y a des conseillers historiques pour ça. Les personnages historiques réels, à de rares exceptions près, sont comme chaque humain, tout en nuances, avec leur faiblesses et leurs grandeurs.

On aimerait moins de "piment" et plus de vérité.

C'est là tout le problème selon moi, car Coppola s'est cachée derrière la biographie de Fraser pour donner du sérieux à son film alors que finalement oui c'est plus un roman

Je continue avec ma biographie de Claude saint André, qui est très bien documentée.

Pour le jour de l'an 1774, le jeune Fersen (il avait quinze ans à ce moment ) rencontre Madame du Barry. Ceci est relaté dans son journal : " Le jour de l'An, comme on dit, il fallait aller à Versailles faire sa cour au Roi et voir la cérémonie de l'Ordre de Saint Esprit. A dix heures, j'étais à Versailles. La cérémonie consiste en une messe où le Roi et tous les chevaliers assistent en habit de gala. Après avoir diné, j'allai avec le baron de Creutz faire une visite à Mme de Barry : elle me parla alors, pour la première fois."
Celui-ci ne voyait en elle que la femme distinguée par le roi de France et surtout l'amie de son souverain Gustave III.

En 1774, c'était donc là son premier passage en France

Chou d'amour a écrit:

En 1774, c'était donc là son premier passage en France

Oui

Je le confirme une nouvelle fois, j'aime beaucoup MADAME DU BARRY !!!!!!!!!
elle a donné quelque temps de bonheur à LOUIS XV et si Mesdames TANTES n'avaient pas monté le bonnet à notre dauphine, l'entente aurait été parfaite

je vous rappelle que dans les temps difficiles, MADAME DU BARRY est venue proposer ses bijoux et son aide à la Reine et que la ou les rencontres ont été agréables.....


Le buste de PAJOU que je possède en deux tailles, un grand en platre et un buste en bonze formant le pied d'un sceau voisinent avec les bustes de la Reine et l'entente est cordiale.

Bonne soirée MARIE ANTOINETTE

MARIE ANTOINETTE a écrit:

Je le confirme une nouvelle fois, j'aime beaucoup MADAME DU BARRY !!!!!!!!!
elle a donné quelque temps de bonheur à LOUIS XV et si Mesdames TANTES n'avaient pas monté le bonnet à notre dauphine, l'entente aurait été parfaite

je vous rappelle que dans les temps difficiles, MADAME DU BARRY est venue proposer ses bijoux et son aide à la Reine et que la ou les rencontres ont été agréables.....


Le buste de PAJOU que je possède en deux tailles, un grand en platre et un buste en bonze formant le pied d'un sceau voisinent avec les bustes de la Reine et l'entente est cordiale.

Bonne soirée MARIE ANTOINETTE

Merci Chère Marie Antoinette, moi aussi j'ai beaucoup de sympathies pour cette femme. D'ailleurs je cherche un beau buste de notre Chère Comtesse, si vous avez une adresse je suis preneur.

Sur e-bay il n'y en a pas?

D'ailleurs Brissot dans ses mémoires, pour la venue de Voltaire en février 1778 ; il voulait lui soumettre l'introduction de sa Théorie des lois criminelles raconte :

"J'étais presque parvenu à l'antichambre, où il n'y avait pas moins de mouvement ce jour-là que la veille; j'entendis du bruit au dedans, la porte s'entrouvrit.
Assailli par ma sotte timidité, je redescendis rapidement; mais honteux de moi moi-même, je retournai sur mes pas.
Une femme que le maître de la maison venait de reconduire était au bas de l'escalier. Cette femme était belle et elle avait une physionomie aimable. Je n'hésitai pas à m'adresser à elle; je lui demandai si elle pensait que je pusse être introduit près de Voltaire, en lui apprenant ingénument quel était l'objet de ma visite. "M. de Voltaire n'a reçu presque personne aujourd'hui, me répondit-elle avec bonté; cependant monsieur, c'est une grâce que je viens d'obtenir, et je ne doute pas que vous l'obteniez aussi." Et comme si, à mon embarras, elle eût deviné ma timidité, elle appela elle-même le maître de la maison, qui n'avait pas encore fermé la porte sur lui. j'étais pris. Elle me laissa après avoir répondu à mes profondes salutations par un sourire plein de bienveillance et qui semblait me recommander... C'était Mme du Barry. En me rappelant son sourire si plein de grâce et de bonté, je suis devenu plus indulgent envers la favorite."

Voltaire était à Paris pour la représentation de son Irène, sa dernière pièce .

Merci comte axel, cette anecdote est touchante et jolie
C'est vrai qu'elle a été une grande amatrice de Voltaire , ce qui n'a pas aidé finalement...

Une chose que je ne savais pas Mme du Barry a servi d'intermédiaire pour l'achat du château de Saint Cloud, ceci est conté par les mémoires du marquis de Bouillé. Le duc d'Orléans en demandait environ dix millions de livres. Louis XVI trouva le prix exorbitant. Le Baron de Breteuil, après avoir cherché sans succès tous les moyens auprès du duc d'Orléans, imagina de s'adresser à Mme du Barry pour la charger de cette négociation.
Par l'entremise du duc de Brissac qui avait beaucoup d'ascendant sur Mme de Montesson, mariée en secret au prince. Mme du Barry inspira au duc de Brissac d'intéresser par de "flatteuses promesses de la Cour Mme de Montesson, qui elle-même décida M. le duc d'Orléans à diminuer son prix de deux ou trois millions et le château de Saint-Cloud fut à la Reine."

En effet il me semble bien l'avoir lu ailleurs aussi, ce qui m'avait surpris car la famille royale ne s'était jamais vraiment réconciliée avec la comtesse du Barry donc il est difficile de concevoir qu'elle fasse appel à elle

Pas sûr, cela fait presque dix ans que Louis XV est mort.

En effet, mais Louis XVI avait ses principes, et même si l'exil de la comtesse du Barry a été levé (au bout de bien des années je crois), ils ne se sont jamais revus

Effectivement ils ne sont jamais revus mais les courroux de Marie Antoinette étaient tombés. D'ailleurs notre Reine a compris ce que Mme du Barry avait vécu vis à vis des libelles.

Certains rapportent que Madame du Barry se serait entremise pour permettre l'achat de Saint Cloud. A cet effet, elle aurait rencontré Marie Antoinette. D'autres les font se revoir aux Tuileries.

le comte axel a écrit:

Effectivement ils ne sont jamais revus mais les courroux de Marie Antoinette étaient tombés. D'ailleurs notre Reine a compris ce que Mme du Barry avait vécu vis à vis des libelles.

Tu penses? C'est tout à fait possible je suis d'accord, mais je ne retrouve pas de sources où cette information pourrait être vérifiée

Justement suite aux journées d'octobre :

"A l'heure même où la famille royale, ramenée par le peuple, arrivait à Paris, deux gardes blessés, échappés au massacre, Marion de Barghon-Monteil et Lefebvre de Lukerque, se traînant de Versailles à Louveciennes, sachant trouver asile et bons soins auprès de la châtelaine. La Reine, raconte Lafont d'Aussonne, "chargea quelques seigneurs de seigneurs de sa confiance d'aller à Louveciennes et d'y porter ses remerciements empressés.
La comtesse Du Barry aussitôt eut l'honneur d'adresser à la reine les paroles que je vais transcrire; je les tiens d'un de ses parents :

Madame,
Ces jeunes blessés n'ont d'autre regret que de n'être point morts avec leurs camarades pour une princesse aussi parfaite, aussi digne de tous les hommages que l'est assurément votre Majesté... Luciennes est à vous, Madame. n'est pas votre bienveillance et votre bonté qui me l'ont rendu ?... Le feu Roi, par une sorte de pressentiment, me força d'accepter mille objets précieux avant de m'éloigner de sa personne. j'ai eu l'honneur de vous offrir ce trésor au temps des Notables; je vous l'offre encore, Madame... . permettez, je vous en conjure, que je rende à César ce qui est à César.
De Votre Majesté, la très fidèle servante et sujette,

La comtesse Du Barry""

Cette femme avait vraiment de la classe...