L'affaire du collier, un complot ?

Je viens de téléphoner à Simone Bertière qui travaille sur Condé et n'est donc plus à Marie-Antoinette.
Elle dit avoir lu l'avis de Madame Lever, mais ne sais plus trop si c'est dans un de ses propres ouvrages ou dans un autre...
Elle dit qu'elle est historienne, pas romancière...et que quand elle ignore un détail, elle n'invente pas pour broder, elle avoue ne pas savoir.
(ça c'est pour Combescot )
Une modestie qui fait sa réputation.
Je dois la rappeler car elle n'avait pas beaucoup de temps...
Si vous avez des questions à me faire lui poser n'hésitez pas

Bien à vous.

Ah ben toi, je vois que tu as de bons contacts...

Revenons cependant aux choses sérieuses. Que Mr de Talaru ait pu proposer une place chez l'ordure, doit etre par le biais du maitre d'hôtel en place chez les Orléans. Même s'il recevait à sa table et allait diner à Trianon quand la Reine y étais, je le vois mal s'obliger à soumettre une requête de ce genre au beau frère de la Princesse de Lamballe.

Que la Reine ait fourni la somme d'argent pour alléger les souffrances de la femme la motte, je n'y crois guère non plus. Elle est outragée, et sait parfaitement comment et par qui fut menée cette affaire. Lors de l'épisode de Mme de Cahouette de Villier, la maitresse de Mr Gabriel de Saint Charles (Intendant de la Maison de la Reine), qui escroqua plusieurs personnes à l'aide du papier a lettre de la Reine, Marie Antoinette la laissera croupir à la Bastille du 11 mars 1777 jusqu'au 5 août 1777, date à laquelle elle est transférée au couvent de Sainte Croix sous le nom de Mme de Noyan. Je vois donc mal la Souveraine donner des sous pour la faire évader.

Les Orléans sont de sacrés coquins

Citation :

Je viens de passer un coup de téléphone à Madame Lever ...
Alors...
Selon elle, la somme que la Princesse de Lamballe (qu'elle qualifie de plus innocente , car moins affiliée aux coteries que Madame de Polignac...elle avait employé le terme de plus fidèle...mais s'est reprise face à ma réaction... ) est venue déposer à la Salpétrière pour libérer la Lamotte viendrait de la Reine Elle-même.
Pour Evelyne Lever, la Princesse n'aurait rien fait à l'encontre de sa royale amie.
Pourquoi?
Parce que pour la Reine, le principal coupable de l'Affaire du Collier était Rohan et qu'Elle voulait adoucir la peine de la Lamotte qu'Elle pensait trop punie dans ce jugement.
Une générosité qu'Elle recevrait comme un "boomrang" pour reprendre son terme.

   

Cependant, Madame Lever reste très dubitative , répétant que tout cela se pourrait...
Je n'adhère aucunement à cet avis qui rejoint la supposition de complicité pour la scène du Bosquet...Qu'on ne pense pas le contraire, hein !!!!

Bien à vous.

Merci pour tes recherches !  

Ça ne m'étonne pas : il est bien clair que, pour Madame Lever, Marie Antoinette est plus ou moins coupable, dans cette affaire...  

Citation :

 Que la Reine ait fourni la somme d'argent pour alléger les souffrance de la femme la motte, je n'y crois guère non plus. Elle est outragée, et sait parfaitement comment et par qui fût menée cette affaire. Lors de l'épisode de Mme de Cahouette de Villier, la maitresse de Mr Gabriel de Saint Charles (Intendant de la Maison de la Reine), qui escroqua plusieurs personnes à l'aide du papier a lettre de la Reine, Marie Antoinette la laissera croupir à la Bastille du 11 mars 1777 jusqu'au 5 août 1777, date a laquelle elle est transférée au couvent de Sainte Croix sous le nom de Mme de Noyan. Je vois donc mal la Souveraine donner des sous pour la faire évader.

Les Orléans sont de sacrés coquins

Je rejoins ton avis. Ça cadrerait mal avec ce que la reine dit de la femme Lamotte.

Effarant ! Tout simplement effarant !!!
Comment s'étonner ensuite que Mme Lever puisse croire Marie-Antoinette témoin, donc complice, de la scène du Bosquet ?

Merci pour les résultats de tes entretiens. Mais j'ai aussi du mal à suivre la théorie d'Evelyne Lever  

Bravo les amis !

Citation :

Effarant ! Tout simplement effarant !!!  
Comment s'étonner ensuite que Mme Lever puisse croire Marie-Antoinette témoin, donc complice, de la scène du Bosquet ?

Vous savez que j'ai eu quelques petits doutes dans le passé à ce sujet...maintenant totalement dissipés par vos arguments, bien entendu!

J'avais lu que la Reine avait considéré la sentence de Lamotte comme étant cruelle (la marquage au fer rouge) et avait exprimé des regrets que cela en vient là.

Pour l'affaire de la visite de Mme de Lamballe à la prison, n'oublions pas que ces deux-là furent dans la même loge, et que c'était Cagliostro qui fut à l'origine de cette loge d'Isis, un autre moyen pour lui de véhiculer ses idées égypto-orientales qui avaient recontrées un tel sucés auprès de la plus haute noblesse.

On peut dire ce qu'on veut, il y a d'étranges coïncidences.

J'ai même lu récemment (je ne citerai ni le livre ni l'auteur, car ce fut plutôt un roman historique au sujet de Lamotte et je ne m'y fierais pas) que la Reine et Lamotte furent sans doute amants... Je vous demande pardon mes amis de l'avoir mentionné, mais il ne peut pas y avoir de secrets entre nous.

baron de batz a écrit:

J'ai même lu récemment (je ne citerai ni le livre ni l'auteur, car ce fut plutôt un roman historique au sujet de Lamotte et je ne m'y fierais pas) que la Reine et Lamotte furent sans doute amants... Je vous demande pardon mes amis de l'avoir mentionné, mais il ne peut pas y avoir de secrets entre nous.

Ce n'est pas un secret, cher Baron,  mais la substance même des racontars fangeux des mémoires de la Motte .   (    )

J'avoue que je n'ai pas lu les mémoires de ma chèrie....

Moi non plus, mais Le Collier de Jeanne, mémoires secrets de la comtesse de la Motte-Valois, de Gérard Carreyrou, en donne de très larges extraits .

C'est le livre que je n'osais pas citer!

Il parle également d'une substitution de Lamotte, et que celle-ci aurait terminé sa vie en Crimée, après un long séjour à St Petersburg. Sous le nom de la Comtesse de Grachet, Gachet...je ne me souviens plus.

baron de batz a écrit:

Il parle également d'une substitution de Lamotte, et que celle-ci aurait terminé sa vie en Crimée, après un long séjour à St Petersburg. Sous le nom de la Comtesse de Grachet, Gachet...je ne me souviens plus.

N'y aurait-elle pas reçu Louis XVII pour l'éduquer là-bas?

Et la Comtesse des ténèbres d’Angoulême aussi

J'ai lu ce livre également. Il présente le grand intérêt de citer des passages entiers des mémoires de la femme Lamotte. Quand on les lit, on comprend d'ailleurs qu'une plume plus fine en fut assurément l'auteur. Comment imaginer que la peu fufute voleuse eût pu pondre une "ingénieuse libertine" ?

Peu fufute peut-être mais elle a quand même réussi la casse du siècle....

baron de batz a écrit:

Peu fufute peut-être mais elle a quand même réussi la casse du siècle....

Pas toute seule, baron, pas toute seule...

Mais au moins a-t-elle profité de ce casse ?

Le casse du siècle, c’est celui des joyaux de la couronne !

Elle en était clairement le cerveau de ce casse.....et le plus beau collier du monde constitue un sacré butin quand même.

Quant à en profiter, elle a eu sa revanche sur les vicissitudes de son enfance, et elle a pu vivre, bien que brièvement, ses rêves de princesse.

Pour moi, non. Elle n'a fait que suivre un plan établi plus haut.

baron de batz a écrit:

Elle en était clairement le cerveau de ce casse....

Cher baron, je suis avec toi...

Etabli par qui?!

...... par les complices de son évasion ???

Bon, je n'irais pas formellement jusque là, mais toutes les supputations sont possibles .........................

Lamotte n'avait pas besoin de complices.

Elle fut motivée par son seul orgueil et son passé d'enfant battu.

Elle a peut-être fait des connaissances à la Cour. Pourtant Funck Brentano ne pense pas qu'elle ait percé même le sphère le plus éloigné des courtiers ayant affaire à la Reine.

Ceci étant dit elle partageait la même loge que Lamballe, et Cagliostro, son ami intime, connaissait beaucoup de monde très influent. Et le Duc de Penthièvre, parent proche de Mme de Lamballe, la recevait avec toutes les honneurs.

Quel mystère, comme tout ce qui tourne autour de ce collier!