Fouquier-Tinville

Dans les Mémoires de Madame Tussaud, cette dernière le décrit comme laid et sanguinaire et raconte cette anecdote:"Un nommé Gamache avait été amené à la barre du tribunal quand l'huissier de la cour s'avança et dit:"Ce n'est pas le véritable accusé.-Peu importe,répondit Fouquier, amenez-le quand même." Le vrai Gamache apparut alors, et tous deux furent condamnés à mort et guillotinés aussitôt."
Elle prit un moulage de sa tête, juste aprés avoir été guillotiné:



La tête de Fouquier-Tinville se trouve sur la rangée des quatre et est la 2ème en partant de la gauche.

Il n'y a que Marat qui ait gardé la sienne, sur votre photo !
Normal, il n'est pas passé entre les pattes de Fouquier !

Ah exact, je n'avais pas prêté attention jusqu'à votre remarque!

Il finit comme "l'arroseur arrosé"!!!!

Oui Fouquier-Tinville n'avait rien de Saint-Just en ce qui concerne le charme physique

Son visage était couvert de petite vérole!!!

Ah bon ! lui aussi ?

En fait, en lisant les mémoires de Madame Tussaud, on s'aperçoit que beaucoup de personnalités de l'époque révolutionnaire en était couvert!!!!!

Voici un livre sur Fouquier-Tinville

Fouquier-Tinville, le pourvoyeur de l'échafaud de
Jacques Castelnau
Hachette,1937, 247 p

Antoine-Quentin de Fouquier-Tinville naît le 10 juin 1746 dans un bourg proche de Saint Quentin, soit en pleine campagne picarde. Son père est le Seigneur d’Hérouel et est aussi un riche cultivateur.
Il fait ses études au collège de Noyon. Ce qui le frappe dans ses études , c’est la vertu d’obéissance comme fondement de la puissance religieuse. Dès lors , son caractère est fixé.
Il obéira dès lors à la loi puis à Robespierre.
IL est comme fasciné par l'obéissance ...

Il entre comme clerc chez un procureur au Châtelet, maître Cornillier, établi dans le quartier des Ecoles, rue du Foin Saint Jacques. Là, il se familiarise avec la procédure juridique.
Après l’étude de maître Cornillier, il passe dans celle de maître Berthereau . Pendant cinq ans encore , il travaille avec acharnement , lorsque au début de 1774 , la charge de maître Cornillier est déclarée vacante.
Il faut savoir aussi qu’un frère de Fouquier-Tinville était tout comme lui clerc chez un procureur.

Fouquier-Tinville qui a maintenant 28 ans , brûle de recueillir cette place, d’autant que maître Berthereau a dit de lui fort opportunément qu’il est dès lors très en état de faire les fonctions de l’office dont il poursuit la réception.
Mais il lui faut trouver 34 000 livres. Fouquier-Tinville vit des heures fiévreuses. Il insiste auprès de sa famille , tant et si bien que sa mère consent à lui avancer 15 000 livres, tandis qu’un parent , l’abbé Collier De La Marlière , accepte d’en prêter 12 000.
Pour le reste, le vendeur se montre conciliant. Le 21 janvier, la chambre des procureurs délivre au postulant son admittatur. Le 26 janvier , par lettres patentes et « par le bon plaisir de Sa Majesté », Antoine-Quentin de Fouquier-Tinville est nommé procureur au Châtelet et siège présidial de Paris, à la juridiction des auditeurs.
Il est arrivé à la situation qu’il désirait. Il entre aussitôt en possession de son office ; il s’en empare comme d’une proie âprement et patiemment guettée. Désormais, il va vivre par la Loi et pour la Loi.

Fouquier-Tinville avait le sens des affaires.
Son étude ne chômait point et ses affaires étaient plutôt prospères.

L’administration des biens temporels des couvents, les locations et les ventes des terres ou des maisons faites par ceux-ci à des particuliers donnent lieu à maintes chicanes qui trouvent leur dénouement dans l’étude du procureur.

En 1775 , Fouquier-Tinville est à la tête d’une petite fortune. Un procureur de 29 ans dont le situation est prospère constitue un parti enviable pour une jeune fille et mieux encore pour une petite provinciale effacée qui compte à peine quelque dix mille livres de dot. Il n’éprouve aucune difficulté à obtenir la main de celle qu’il aime , une demoiselle Dorothée Sangnier , fille d’un orfèvre de Péronne et sa propre cousine germaine. Le mariage est célébré en l’église paroissiale de ND du Mont Saint Martin , au diocèse de Cambrai.

Sept années passent. Le ménage s’est installé dans un vaste et très confortable appartement de la rue Bourbon-Villeneuve , à proximité de la rue St Denis . Il mène une existence bourgeoise , aisée ; dans ce quartier opulent , animé par le négoce , les Fouquier-Tinville sont des gens respectés : on les voit offrir , le dimanche, le pain bénit à l’église et accomplir fidèlement leurs devoirs religieux . Quatre enfants sont déjà nés : un garçon et trois filles .
Madame Fouquier , qui paraît d’une santé fragile , doit les faire élever par une nourrice au pays natal , à Bellenglise , dans l’Aisne.

Merci chère Princesse.

On voit bien que Fouquier-Tinville menait une existence pépère avant la Révolution.
Il n'avait pas de soucis financiers à se faire comme Fabre d'Eglantine ou Hébert.

Mais le sort va s’acharner sur lui et il faut peut-être y voir une des clés de son futur comportement.
En 1782, le sort frappe un premier coup. Madame de Fouquier-Tinville meurt en accouchant de son cinquième enfant ; le bébé ne vivra d’ailleurs que quelques mois.
Dans son foyer désert , le procureur n’a plus que le fantôme de son bonheur passé . L’épouse morte , les enfants mis en nourrice , il se retrouve seul comme aux jours de son âpre ascension . Mais il n’est pas homme à souffrir longtemps , sa nature s’y refuse. Cinq mois plus tard, il se remarie . Ne voulant pas supporter sa peine , il ne sera jamais en mesure de comprendre celle des autres . Il est insensible à toutes les détresses ; la pitié ne gagnera presque jamais son cœur .

La seconde Madame de Fouquier-Tinville est une demoiselle Gérard d’Aucourt , de petite noblesse limousine. A la faveur de cette alliance , le procureur pénètre dans un monde nouveau , dont une certaine comtesse de Chailloux semble être l’animatrice.
Le contact de cette société frivole de petits courtisans semblent l’affermir dans son attachement à la royauté. Il compose même en l’honneur de Louis XVI un petit poème qui témoigne de son zèle :

D’une profonde paix nous goûtions les douceurs
Même au milieu des fureurs de la guerre ,
Louis sut, en tout temps , la donner à nos cœurs …
En l’accordant à la vieille Angleterre .

Louis admet ses ennemis
Au rang de ses enfants chéris ,
Sous l’autorité paternelle
De ce prince ami de la paix.
La France a pris une splendeur nouvelle
Et notre amour égale ses bienfaits.

Puis, satisfait , il envoie ses vers à l’abbé Jean-Louis Aubert , directeur du Journal des Beaux-Arts pour les publier . Mais l’abbé Aubert les juge médiocres et les enfouit dans un carton appelé par lui « le cimetière des innocents ».

La première année de son mariage se passe dans le bonheur. Et soudain brutalement , sans que nous puissions éclaircir les motifs , cette vie heureuse et prospère , tourne brutalement à la misère . Fouquier-Tinville se brouille avec ses confrères et avec sa famille. La maladie l’atteint , le découragement l’emporte et il se débarrasse de sa charge de procureur en 1783 pour mener une vie hasardeuse et sans but.
Il quitte le bel appartement de la rue Bourbon Villeneuve pour des logements noirs , étroits , dans des ruelles pauvres et mal famées . Chacun de ses changements de domicile marque une étape plus douloureuse de cette vie errante , inexplicable et mystérieuse.
On le dirait traqué , fuyant on ne sait quelle menace invisible et il tombe dans une obscurité telle qu’on ne trouve plus ses traces. On ne sait avec quel argent il achètera de quoi nourrir sa famille. Et les disputes s’installent au milieu de son couple . Les blessures s’ ouvrent pour ne plus jamais se refermer. Ces souvenirs pénibles le hanteront jusqu’à son dernier souffle et il écrira à sa femme , le 22 brumaire an III, de la prison de l’ Egalité : « Oublie les petits différends que nous pouvons avoir eus ; ils ont été l’effet de ma vivacité ; mon cœur n’y est pour rien , et il n’a jamais cessé de t’être attaché , sois-en bien persuadée , comme je sais que le tien n’a jamais cessé de m’être attaché ».

Il vit d’expédients et d’emprunts.


Il y a vraiment un mystère dans sa vie . Peut-être l'effet d'une grave et sévère dépression dû au deuil de sa première femme...
Toutes les hypothèses restent ouvertes.

On ne parvient pas à déchiffrer l’énigme de cette situation et on ne peut déterminer comment d’homme fortuné , le procureur en soit réduit à l’état d’indigent.
Les documents ne projettent aucune lumière sur ce mystère étrange et même lors du procès de l’accusateur public , il ne se trouvera aucun témoin pour nous renseigner.
Fouquier-Tinville nous dire lui-même dans un mémoire qu’il adressera au département de Paris , en juin 1790 qu’il s’est déterminé à vendre sa charge « pour raison de santé ».
Son successeur au Châtelet , Pierre-Marie Bligny , venant déposer au Tribunal Révolutionnaire en ventôse an III , déclarera qu’aussitôt après avoir acheté l’office de son confrère « des motifs d’intérêt l’ont mis dans le cas de ne point voir ledit Fouquier-Tinville pendant plus de dix ans ».
On ne sait rien d’autre.

Mais dans cette retraite forcée , l’ancien fonctionnaire royal ne voit que sa chute.
Accablé par les revers , il ne distingue pas les forces que le destin met à sa disposition .
Il s’enferme, se renferme dans son chagrin .
Et las de cette existence misérable , il se tourne vers les plaisirs vulgaires , ces contrepoisons factices du malheur . Il fréquente les tripots et on le rencontre notamment dans une taverne de Mesnil Montant à l’enseigne de la Gaillotte , où il se lie d’amitié avec un certain Etignard .
Durant six ans , de 1783 à 1789 , Fouquier-Tinville est relégué dans une obscurité sans nom .

J'ai trouvé ce lien sur Google. Il ne s'ouvre pas . Mais tapé sur Google, vous pouvez ouvrir la page. Il éclaire mieux les raisons de la déchéance de Fouquier-Tinville.

http://www.andreversailleediteur.com/upload/.../mmefouquiertinville.pdf

Fouquier-Tinville du fond de sa galère se démène pour trouver un emploi afin d'assurer la subsistance de sa famille. C'est que maintenant , il a sept enfants et cela en fait des bouches à nourrir.
Mais c'est en vain qu'il frappe à différentes portes tout en demandant l'aide et l'appui de sa famille pour avoir ces emplois. C'est qu'il lutte sans relâche contre la misère.
Mais la chance va bientôt venir par le biais de Camille Desmoulins qui est un peu son parent.
La misère a donné à Fouquier-Tinville son vrai visage. Elle a surtout fait de lui un envieux et un homme impitoyable , indifférent à toute détresse humaine.
Il a maintenant le physique de l'emploi pour entrer en scène.

Fouquier-Tinville

Quand le monstre devient hache...

Bien à vous...pas à lui

C'est sûr !
C'est la misère qui a donné cette cruauté impitoyable à Fouquier-Tinville !
Et c'est le deuil de sa première femme qui l'a fait plonger dans cet état de misère .
Et tout ceci, notre reine bien aimée l'a payé de sa vie...