Louis XVII

J'ai toujours eu du mal, avec ça... Enivrer un enfant, c'est crapuleux !

Ah oui ça c'est clair...mais crapuleux, ils l'étaient

Il y a ceux qui disent qu'ils lui auraient fait passer des putes, aussi !

Oui Philippe Delorme en parle dans son livre mais il précise que ça reste douteux, car les gens de l'époque confondaient les symptômes de la syphilis avec ceux de la tuberculose

J'avoue que je trouverais ça encore plus incroyable que l'alcool. Pour l'alcool, il y a des exemples de gens qui en mettaient dans les biberons de leurs enfants, pour les assommer. :s:

Pour les putes... C'est énorme. Mais, quand on pense à l'accusation qu'on lui a fait dire... peut-être une idée aussi monstrueuse a-t-elle germé dans l'esprit des geôliers.

De toute façon, à huit ans, qu'aurait-il pu faire d'une pute, Charles ? Lui proposer une partie de tric-trac ?

Oui je vois aussi mal un enfant de huit ans s'adonner à de telles pratiques, et encore moins sous la contrainte :s:
Je pense que l'explication selon laquelle les symptômes d'une maladie vénérienne ont été confondus avec ceux de la tuberculose est plus crédible

Oui, bien sûr, vu sous l'angle des symptomes. Mais n'y a-t-il pas des sources qui prétendaient qu'on amenait des putes à Charles. Pas a posteriori, devant les symptomes de sa maladie. A priori, je veux dire.

J'suis un peu pas claire... J'espère qu'on m'a comprises tout de même...

Si, il me semble bien aussi (mais si on te comprend voyons )

Il paraît que le fait d'amener des prostitués à un prisonnier pour le "remodeler" se faisait assez souvent.
Par contre pour Louis-Charles je ne connais pas les sources...

Je l'ai lu... Il faudra que je vérifie...

A l'époque de Simon, ce sont des canaris que Louis-Charles a reçu.

Ah oui il est possible que je confondais avec les canaris

Des canaris ? Je ne sais pas pourquoi, j'avais gardé en mémoire des tourterelles...

Mais il est attesté qu'il aimait beaucoup les oiseaux, de toute façon.

pimprenelle a écrit:

Des canaris ? Je ne sais pas pourquoi, j'avais gardé en mémoire des tourterelles...

Oui. Moi aussi.

En 1795, un commissaire a offert une tourterelle à Louis-Charles, mais l'enfant était trop faible et trop traumatisé pour bien s'en occuper, et je crois qu'elle a été relâchée -ou bien qu'elle est morte.

Il y a donc eu des canaris en 1793, puis une tourterelle en 1795.

Et les canaris, il a pu s'en occuper?

Oui, mais ça s'est très mal terminé. Il y avait un canari que Louis-Charles aimait plus que les autres, alors il lui avait mis un petit ruban rose sur une patte. Un abruti de révolutionnaire a vu cela, a accusé Louis-Charles d'avoir des moeurs d'aristocrate et de ne pas respecter l'égalité en décorant un de ses oiseaux, et après cela, la cage a été enlevée.

Ils n'en ont pas raté une
"Liberté, Egalité, Fraternité" des canaris

J'ai commencé à attaquer les chapitres sur le total abandon de Louis-Charles au Temple, dans le livre "Les princes du malheur" de Philippe Delorme.
Des chapitres toujours très durs à lire... :s:

Je me permets de reporter ici un extrait que donne Philippe Delorme, des mémoires de Madame Royale évoquant la situation de son frère :

"Barbarie inouïe de laisser un malheureux enfant de huit ans seul, enfermé dans sa chambre, sous verrous et clefs, n'ayant aucun secours et qu'une mauvaise sonnette qu'il ne tirait jamais, aimant mieux manquer de tout que de demander à ses persécuteurs!
Il était dans un lit qui ne fut pas fait de six mois, mon frère n'ayant pas la force de le faire; les punaises et les puces le couvraient, son linge et sa personne en étaient pleins. Ses ordures restèrent dans sa chambre; jamais il ne les jetait ni personne non plus; la fenêtre n'était jamais ouverte, on ne pouvait tenir dans sa chambre par l'odeur infecte. De son naturel, il était sale et paresseux, car il aurait pu avoir plus de soin de sa personne. Souvent on ne lui donnait pas de lumière; ce malheureux mourait de peur, mais ne demandait jamais rien. Il passait sa journée sans rien faire, et cet état où l vécut fit beaucoup de mal à son moral et à son physique."

Je me demande comment Marie-Thérèse a pu apprendre tous ces détails..elle n'a jamais pu rendre visite à son frère, c'est donc qu'elle écrit là ce qu'on lui a dit ou ce qu'elle a entendu... :s:

Il paraît que lorsqu'il était encore avec les Simon, après le 16 Octobre 1793, Louis-Charles a encore signé des actes d'accusations contre sa tante, qui selon lui organisait des complots depuis le Temple, avec sa mère

Petit Normand a écrit:

En 1795, un commissaire a offert une tourterelle à Louis-Charles, mais l'enfant était trop faible et trop traumatisé pour bien s'en occuper, et je crois qu'elle a été relâchée -ou bien qu'elle est morte.

Il y a donc eu des canaris en 1793, puis une tourterelle en 1795.

Ah, ok... Merci d'éclairer nos lanternes !

Chou d'amour a écrit:

J'ai commencé à attaquer les chapitres sur le total abandon de Louis-Charles au Temple, dans le livre "Les princes du malheur" de Philippe Delorme.
Des chapitres toujours très durs à lire... :s:

Je me permets de reporter ici un extrait que donne Philippe Delorme, des mémoires de Madame Royale évoquant la situation de son frère :

"Barbarie inouïe de laisser un malheureux enfant de huit ans seul, enfermé dans sa chambre, sous verrous et clefs, n'ayant aucun secours et qu'une mauvaise sonnette qu'il ne tirait jamais, aimant mieux manquer de tout que de demander à ses persécuteurs!
Il était dans un lit qui ne fut pas fait de six mois, mon frère n'ayant pas la force de le faire; les punaises et les puces le couvraient, son linge et sa personne en étaient pleins. Ses ordures restèrent dans sa chambre; jamais il ne les jetait ni personne non plus; la fenêtre n'était jamais ouverte, on ne pouvait tenir dans sa chambre par l'odeur infecte. De son naturel, il était sale et paresseux, car il aurait pu avoir plus de soin de sa personne. Souvent on ne lui donnait pas de lumière; ce malheureux mourait de peur, mais ne demandait jamais rien. Il passait sa journée sans rien faire, et cet état où l vécut fit beaucoup de mal à son moral et à son physique."

Je me demande comment Marie-Thérèse a pu apprendre tous ces détails..elle n'a jamais pu rendre visite à son frère, c'est donc qu'elle écrit là ce qu'on lui a dit ou ce qu'elle a entendu... :s:

Il paraît que lorsqu'il était encore avec les Simon, après le 16 Octobre 1793, Louis-Charles a encore signé des actes d'accusations contre sa tante, qui selon lui organisait des complots depuis le Temple, avec sa mère

Oui, moi aussi, Chou, je me suis souvent demandé d'où Marie Thérèse tenait ces renseignements. Elle les aura eus a posteriori, c'est certain.

Une fois de plus, on relèvera la sobriété de son ton. Elle ne s'épanche pas.

Et là je me demande qui a pu lui dire tous ces détails sur les conditions de détention de son frère.... :s:

C'est vrai qu'elle reste très sobre, très lucide et en plus elle arrive à critiquer son frère sur sa propreté...je crois que c'est du pur Madame Royale : Mousseline la sérieuse

Un autre fait troublant, d'autant plus que, là, elle l'a constaté par elle-même, c'est quand elle précise que son frère est fort engraissé. Qu'est-ce qui peut avoir fait grossir à ce point un garçon de cet âge en si peu de temps ?

Tu parles de cette phrase?

"Il passait sa journée sans rien faire, et cet état où il vécut fit beaucoup de mal à son moral et à son physique"

Je ne suis pas sûr qu'elle évoque là un engraissement, mais plus un réel problème d'hygiène et de santé en général.
Car selon Philippe Delorme, Louis-Charles ne mangeait presque pas, et même sans faire d'exercice, ça ne peut pas le faire grossir :s:

Voici encore un extrait des mémoires de Madame Royale sur son frère :

"Gomin s'aperçu bientôt que les genoux et les poignets de mon frère étaient enflés, il crut qu'il allait se nouer, en parla au comité et demanda qu'il pût descendre dans le jardin pour faire de l'exercice. Gomin cependant fit descendre mon frère dans sa chambre, en bas, dans le petit salon, ce que mon frère aimait beaucoup, parce qu'il aiamit à changer de lieu. Il s'aperçut bientôt des attentions de Gomin pour lui; il en fut touché, ce malheureux enfant n'étant depuis longtemps accoutumé qu'aux mauvais traitements."

C'est là encore très touchant et très propre au style de Marie-Thérèse, mais là aussi je m'interroge : comment a-t-elle pu connaître tout ça? Elle précise dans ses mémoires qui étaient les nouveaux gardiens de son frère, ce qu'ils faisaient et quelles étaient les réactions de son frère...or elle était elle-même enfermée au dessus

Ses mémoires seraient-ils apocryphes alors?

Bien à vous.