- pimprenelle a écrit:
- Oui ! C'est un portrait de Vigée Lebrun, non ?
Celui-ci lui est aussi attribué :
Les spécialistes les plus prudents le décrivent en tant que "Portrait de jeune garçon, dit de louis XVII" (vers 1790)
Il ne s'agirait probablement pas d'une œuvre de Madame Vigée-Lebrun (16/04/1755-30/03/1842)!
Ce portrait ne lui a été attribué qu'à partir de 1889...
Les experts de l’œuvre de Madame Vigée-Lebrun dénoncent son'"écriture" assez graphique, élégante mais peu nuancée et une raideur de la pose qui, selon eux, excluraient cette attribution.
En revanche, ils reconnaitraient dans ce portrait le style du peintre rémois Lié Louis Perin Salbreux (12/10/1753-20/12/1817) auteur, notamment, du portrait de Madame Sophie conservé au Musée des Beaux-Arts de Reims.
Costume caractéristique de celui porté par les garçons à partir des années 1780: pantalon, large ceinture de soie ou "sash",chemise à col et manchettes de gaze plissée...
Le sujet (Louis XVII...) arbore une croix à quatre branches et quatre fleurs de lis, attachée par un ruban bleu ciel, et non pas l' Ordre du Saint-Esprit que porterait obligatoirement, selon certains, le fils de Louis XVI.
Jean Pierre Sainte Marie propose d'y voir l'Ordre napolitain de Saint-Georges de la Réunion, et le sujet, un prince de Bourbon des Deux Siciles. Ordre toutefois créé en 1819!
Qui plus est, aucun prince de la Maison de Bourbon, tant à Naples qu'à Parme, n'avait l'âge du modèle vers 1790...
Ce pourrait être également une croix canoniale de minorité. La nomination en tant que chanoines laïcs de mineurs issus de familles régnantes, princières ou aristocratiques étant une pratique courante, notamment dans le Nord de l'Italie...
C'est, selon Monsieur B. Berthod, conservateur au musée diocésain de Fourière à Lyon, une croix très proche de celle portée par les chanoines de Mantoue à la même époque.
La guirlande de roses serait l'emblème de l'amour conjugal dont l'enfant est le fruit. Le passage de l'éducation par une gouvernante à celle dispensée par un gouverneur serait évoqué dans la représentation de la cage ouverte et du départ de l'oiseau. L'émigrette (yoyo) confirmerait éventuellement ce symbole du départ. La corbeille de fleur soulignerait la jeunesse du sujet. Elle est aussi symbole d"espérance dans les portraits d'enfants ou de jeunes filles (comme, par exemple dans celui de mademoiselle de Chartres par Largillière)...