L'Impératrice Joséphine

pimprenelle a écrit:

Un escalier secret ?

Le petit corse se la jouerait-il Louis XV?

Bien à vous.

Le charme en moins, je le crains...

Tous les (mauvais) goût sont dans la nature !
Et que dire de Naboléon qui se la joue Louis XIV et apprend qu'Obama vient d'écrire à ... Jacques Chirac !!!!!!! Quelle vexation ...

C'est vrai ? Excellent !

Spécialement pour madame Sophie : oui vous aviez totalement raison. L'art néo-classique période Empire peut être très beau. Pour preuve cette salle à manger avec les photos ci-haut. Magnifique. Joséphine avait du goût.
Pour l'Amour et Psyché, il y a longtemps que cette sculpture m'est chère.

Heureuse de vous l'entendre dire

Quelques mots sur cette femme que j'aime beaucoup...
Pour moi, JOSÉPHINE, c'est la classe, l'élégance (celle du cœur et vestimentaire), la gentillesse. Bien sûr, ce n'était pas une sainte, mais elle a vraiment rehaussé l'éclat d'une cour de parvenus clinquants et vulgaires, avec sa grâce naturelle. C'est d'ailleurs ce que NAPOLÉON appréciait chez elle : par sa douceur, sa grâce, elle arrondissait les angles et lui gagnait des sympathies précieuses dans un milieu prêt à le haïr.
N'oublions pas que beaucoup d'émigrés lui devait leur billet de retour. Et que lorsque le tsar ALEXANDRE entra dans PARIS en 1814, l'une de ses premières visites fût pour elle. De nombreux royalistes et émigrés vinrent également la saluer à ce moment.
NAPOLÉON, malgré ses propres infidélités, fut toujours très épris d'elle. Même après leur divorce, il allait la voir chez elle, continuait à payer ses dettes et plus tard, il lui amènera son fils en secret. C'est lui qui l'immortalisa sous le nom de Joséphine. Quand ils ont divorcé, il lui a accordé tout ce qu'elle voulait (et elle n'a pas fait la fine bouche... ). A l'instauration de l'Empire, il aurait pu la repousser, mais il en a fait son impératrice, malgré l'opposition de toute sa famille, sa mère en tête.
Pour sa mort, je crois qu'il faut ne pas trop se prendre la tête : pour moi, elle est bien morte d'une angine infectieuse foudroyante. Qui l'aurait empoisonné et pourquoi ?
Par contre, je crois à cette rumeur qui veut que FOUCHE la payait pour avoir accès à certains secrets... Personne n'ignorait qu'elle était la seule personne à qui l'empereur confiait quasiment tout, la seule également à pouvoir le faire changer d'avis quand il avait pris une décision...

Citation :

Par contre, je crois à cette rumeur qui veut que FOUCHE la payait pour avoir accès à certains secrets... Personne n'ignorait qu'elle était la seule personne à qui l'empereur confiait quasiment tout, la seule également à pouvoir le faire changer d'avis quand il avait pris une décision...

C'est plus qu'une rumeur, et relaté dans plusieurs Mémoires du temps dont ceux de Fouché me semble-t-il (quoiqu'il n'est pas certain qu'ils soient, entièrement ou même pour partie, de sa main).
Bref, à l'époque où son mari n'est que Bonaparte, elle a besoin d'argent, dépense beaucoup pour son train de vie, et son époux n'est pas encore riche.  
Mais si Fouché la tient ainsi, il lui rendra aussi de nombreux services, en protégeant notamment certaines de ses relations (vous l'avez dit, elle est proche des milieux royalistes).
Donnant, donnant...
Mais enfin, à l'époque, tout le monde était plus ou moins corrompu.

Elle lui sera fidèle, et le soutiendra souvent et notamment contre les fureurs de Napoléon.
Fouché, quant à lui, la lâchera comme une m....le moment venu.
Hé !    

Certes, il est vrai que JOSÉPHINE ne crachait pas sur l'argent... Témoignage de BARRAS :
"Elle a un tel culte de l'or qu'elle en boirait dans le crâne de ses amants"...
Mme d'AVRILLON confirme :
"Elle n'a pas le cœur de faire repartir un marchand sans lui acheter quelque chose... Elle est prête à payer mille francs des aigrettes qu'elle ne mettra jamais... Tous les beaux objets doivent lui appartenir...".
Quand elle achète la MALMAISON, elle le fait en toute inconscience, car elle n'a pas un sou pour acquitter une telle somme. NAPOLÉON fera plus que la grimace, au retour d'Égypte, pour payer la facture. Mais il paiera, comme d'habitude...
Il est bien vrai que par rapport à l'argent, elle était très dépensière et assez insouciante. Pour les royalistes, effectivement, elle était très liée avec beaucoup d'entre eux et elle a fait radier beaucoup de monde des listes d'émigrés.
Je pense que vis à vis de NAPOLÉON, elle a été "la femme de sa vie", malgré ses liaisons et ses sentiments sincères pour Pauline FOURES ou la comtesse WALESKA. Par contre, l'a-t-elle aimé autant que lui l'a aimée ? J'ai un doute...

Je connais peu sa vie , n'ayant encore rien lu sur elle mais ce culte de l'argent n'était-il pas un moyen de compenser les horreurs vécues lors de la révolution ? Se jeter à corps perdu dans les plaisirs n'était-il pas un moyen d'oublier les horreurs ?

Le culte de l'argent pousse plutôt à thésauriser qu'à dépenser, non ?

Quant au tourbillon de folles dépenses et de plaisirs de Joséphine, je partage votre sentiment, chère Princesse, il y a là une soif de s'étourdir et d'oublier .

Citation :

Je pense que vis à vis de NAPOLÉON, elle a été "la femme de sa vie", malgré ses liaisons et ses sentiments sincères pour Pauline FOURES ou la comtesse WALESKA. Par contre, l'a-t-elle aimé autant que lui l'a aimée ? J'ai un doute...

Je ne crois pas non plus que Joséphine ait été très amoureuse, ni d'Alexandre de Beauharnais, ni de Napoléon ... maintenant, elle a été pour ce dernier la meilleure des amies !
C'est une forme de conjugalité assez répandue à l'époque des mariages de convenance.

Je ne pense pas qu'elle ait eu le culte de l'argent tant que cela. Disons que l'argent était le moyen de se procurer telle et telle chose très rapidement . IL y avait plutôt en elle un désir très grand de possession des choses : bijoux, maisons, colifichets. Ayant côtoyé la mort, il devait y avoir chez elle un désir frénétique de vivre à 200 %.
L'amour a sans doute occupé une part très grande dans sa vie. Faire l'amour à plusieurs hommes, je pense que quelque part, cela devait la rassurer et cela la faisait se sentir vivre.

Citation :

Elle lui sera fidèle, et le soutiendra souvent et notamment contre les fureurs de Napoléon.
Fouché, quant à lui, la lâchera comme une m....le moment venu.
Hé !    

Certes !  Il mènera insidieusement d'abord et puis tambour battant une véritable campagne pour le divocre impérial !

Napoléon prend la mouche et le tance vigoureusement :

Je vous ai déjà fait connaître mon opinion sur la folie de la démarche que vous avez faite à Fontainebleau relativement à mes affaires intérieures . En vous conduisant ainsi, vous égarez l'opinion et vous sortez du chemin dans lequel tout honnête homme doit se tenir .

et pan !

Plus tard, à Sainte-Hélène, Napo confiera à Las Casas :

Je fus extrêmement choqué de la conduite de Fouché . Je l'eus renvoyé sur-le-champ pour s'être mêlé de ce qui se passait dans mon lit, si cela n'eût paru vouloir rejeter une opinion qu'il m'importait plutôt d'accréditer .

Horreur cynique de la politique !!!!!!!

Pauvre Joséphine !    C'est parce qu'elle était bonne fille qu'elle couchait avec tout le monde . Encore une qui avait le coeur trop grand .

Lâcher les gens était une grande spécialité de Fouché. J'ai lu la biographie de cet homme par Castelot, et j'en conclus que ce fut une ordure.

Quant à Joséphine, j'ai lu la biographie de Wagener. Elle fut très dépensière, elle aimait l'argent pour ce que cela pouvait lui procurer, ce qui est préférable tous comptes faits à l'avarice. Elle n'a jamais vraiment été critiqué pour ses dépenses, à la différence de la Reine. Autres temps, autres mœurs, bien que séparés de peu d'années. C'est le propre des Français de savoir vite passer à d'autres préoccupations: Marie-Antoinette est mal tombée, voilà tout.

Non . Il fallait épingler Marie-Antoinette, voilà tout .

N'est-ce pas exagéré ??

Il est certain que le Directoire fûut une époque "défouloir", après les excès de la Terreur, un exutoire comme le seront "les années folles", beaucoup plus tard. JOSÉPHINE était passée juste à côté du couperet et une fois libre, elle se retrouva bien dépourvue. D'où, en effet, cette réaction somme toute saine, cette soif de plaisirs, ce tourbillon incroyable.
Pour ses sentiments envers NAPOLÉON, elle fut sans doute une amie, un appui, un soutien. Mais je ne pense pas qu'elle était vraiment amoureuse de lui. Il semble également qu'elle n'ai pas réalisé vraiment l'ascension de son mari, l'accomplissement de son incroyable destin... Elle vivait au présent, pleinement, sans trop se soucier de l'avenir.
Alors que lui, quand on lit les lettres qu'il lui envoyait, était littéralement obsédé par elle, au début du moins. C'est même tellement exagéré et lyrique que ça en devient parfois comique...
Quelques anecdotes savoureuses sur l'impératrice :
"Il est drôle" dit-elle à BARRAS qui vient de lui présenter BONAPARTE...
On connaît le célèbre tableau du sacre de NAPOLÉON. Pourtant, malgré son titre, la scène représente bel et bien le couronnement de JOSÉPHINE. C'est elle qui avait eût cette idée. NAPOLÉON avait renâclé, mais elle lui avait dit : "Ce sera plus joli comme ça". Et il a cédé... (autre supercherie du fameux tableau : la mère de l'empereur, représentée sur la toile à la demande de son fils, alors qu'elle n'était pas là...).
Toujours à propos de tableau, celui où BONAPARTE est représenté franchissant le col de SAINT BERNARD à cheval. Le futur empereur, toujours impatient et nerveux, refusait de poser pendant de longues heures. On raconte que le peintre s'en plaignit à JOSÉPHINE. Elle se serait assise, demandant à son mari de s'asseoir sur ses genoux et de prendre la pose. Cela aurait été le seul moyen pour que le modèle se tienne tranquille et le peintre n'eût qu'à rajouter le cheval par la suite... J'ai des doutes sur la véracité de cette anecdote, mais je la trouve drôle...

Citation :

On raconte que le peintre s'en plaignit à JOSÉPHINE. Elle se serait assise, demandant à son mari de s'asseoir sur ses genoux et de prendre la pose. Cela aurait été le seul moyen pour que le modèle se tienne tranquille et le peintre n'eût qu'à rajouter le cheval par la suite... J'ai des doutes sur la véracité de cette anecdote, mais je la trouve drôle...

Oui, c'est très drôle si c'est vrai !            
Napoléon avait toutes les peines du monde , lui aussi, à faire " se tenir tranquille " sa volage épouse . Il dira :

Un enfant eût fait tenir tranquille Joséphine et eût mis fin à une jalousie qui ne laissait pas de repos à son mari .

Qui sait endurer connaît la tranquillité.     ( Zhang Xianliang )

Les lettres de Bonaparte à Joséphine, quand il parle de son "c..", et des " îlets de la Martinique"...., quelle femme oui, quelle femme....

Pour l'argent je ne crois pas qu'elle cherchait à s'étourdir après la terreur, elle dépensait énormément, et avait des dettes, donc il lui fallait de l'argent, je me souviens d'une affaire de salpêtre avec un viticulteur bordelais auquel elle s'était associée, et qui a fini en bouillon de moules....elle a aussi beaucoup spéculé sur les fournitures de l'armée avec Barras....c'est une femme rusée, intelligente, une femme d'argent mais finalement assez peu douée en affaire, alors comme garantie elle proposait ses charmes.

Elle a du également supporter les attaques incessantes de sa belle famille, la mère de l'empereur en tête, suivie par ses filles, toutes unies contre "l'infâme créole", "la putain des îles" qui "ose jouer à la reine"...
Le jour du couronnement, le protocole voulait que les soeurs de l'empereur tiennent le lourd manteau de l'impératrice, ce dont elles ne voulaient pas entendre parler. NAPOLEON était sorti de ses gonds pour les faire rentrer dans le rang. Pendant toute la cérémonie, elles tirèrent sur le lourd manteau dans l'espoir que l'impératrice se casse la g...
Famille, je vous aime...

Objectivement, sans dénier que Joséphine était une femme charmante, on peut comprendre la réaction de Madame Laetizia. Quelle mère, corse de surcroît, rêverait de voir son fils avec une femme connue pour ses nombreux amants ? Et qui en plus lui avait procuré des cornes publiquement ?
Quant aux sœurs, et aux frères, ils n'avaient qu'à pas se mêler à cette ridicule mascarade. D'ailleurs leur mère n'est pas venue à Notre-Dame. Mais pour le pouvoir on est prêt à beaucoup...

Sauf que la famille BONAPARTE était mal placée pour faire la morale : PAULINE ne comptait plus ses amants, CAROLINE, une fois reine de NAPLES, fut prête à envisager la mort de son impérial frère pour conserver son trône, LUCIEN se fâcha avec NAPOLÉON et partit vivre à ROME, JOSEPH, roi d'ESPAGNE, fera ses valises et partira sans tarder dés que le pays se soulèvera massivement contre la mainmise de son frère... Sans oublier "l'oncle FESCH", magouilleur de haut vol et aussi avide que "Madame mère"...

Je ne défends pas les frères et soeurs, bien contents de profiter de la situation. Je parlais de Letizia. Comment une mère accepterait-elle une belle-fille aussi réputée pour les amants ?

" Je l'ai tellement aimée, avouera t-il plus tard à Sainte-hélène, mais je ne l'estimais point, elle était trop menteuse."
"Elle avait ce je ne sais quoi qui plaisait....Elle avait le plus joli c.. qui fût possible. il y avait là les trois îlets de la martinique..."