- Citation :
- Vous nous emmenez à Topkapi dominant la Corne d'Or au delà de laquelle commence l'Asie et ses sortilèges !
Je garde un souvenir émerveillé du harem, comme un goût de baklava noix, pistache et miel sur le bout de la langue ...
Dans ces lieux, moi aussi, j'ai imaginé la sultane Validé ( comme Teresa, petite copine de Joséphine ) , alanguie dans ces coussins précieux, attendant le bon plaisir de son seigneur et maître ..
Oh ! Evoquer la Turquie vous rend toute littéraire et sensible...
Et je suis d'accord avec vous, le palais de Topkapi est un endroit envoutant.
Je crois que nous avions déjà évoqué cette célèbre sultane, au destin incroyable, sur le forum.
J'avais lu ces deux romans.
Je les conseille...pour le dépaysement.
Née Aimée Dubuc de Rivery en 1776 à Pointe-Royale (en Martinique), elle partage alors la vie insouciante de sa cousine "Yéyette" (alias Marie-Rose Josèphe Tascher de la Pagerie, future Joséphine de Beauharnais). Un soir, elles décident de rendre visite à la mama-vaudou, un peu jeteuse de sorts, un peu diseuse de bonne aventure. A l’une des gamines, celle-ci prédit qu’ "elle sera plus que reine" (et l'on sait que Marie-Rose Josèphe Tascher de la Pagerie entrera dans l’histoire sous le nom de l’Impératrice Joséphine...).
Quant à Aimée, la voyante lui prédit qu’elle sera aimée par un roi puissant d’un pays lointain...
Envoyée dans la France d’avant la Révolution afin d'y parfaire son éducation, la petite Créole de 15 ans sera enlevée en chemin par des corsaires barbaresques. Captive devenue esclave, elle est alors offerte en cadeau au Sultan ottoman Abdul Hamid. Et, dans le Sérail de Topkapi, Aimée deviendra Nakshidil, furieuse d’être enfermée dans un harem et ne pouvant se résigner à n’être qu’un simple objet de plaisirs, passant ses journées à cancaner et se gâver de nourritures sucrées, sans avoir à penser.
Nakshidil finira par se prendre d’affection pour le vieux Sultan Abdul Hamid (1774-1789) et va, petit à petit, jusqu’à en venir à jouer un rôle d'influence politique en devenant sa conseillère. A la mort, le sultan Selim III (1789-1807) monte sur le trône ; il aime la petite Sultane qui lui rend cet amour, qu’il faut néanmoins garder secret.
Une fois encore elle jouera ce rôle de conseillère, incitant le nouveau sultan à adopter certaines réformes et à abolir certaines coutumes désuètes, malgré l'opposition des conservateurs, dérangés par tout ce "modernisme". Ils déposeront Selim et mettent alors son cousin Mustafa IV (1807-1808) sur le trône. S’en suivent alors pour la jeune femme des années de disgrâce. Mais l’assassinat de ce cousin la ramènera au tout premier plan, car Mahmud II (1808-1839), son fils adoptif, devient alors sultan et honnorera sa mère du titre envié de Sultane-validé.
Dans ce roman, on découvre l’Istambul du XVIIIe siècle : le Bosphore, le Grand Bazar ou le Sérail du palais de Topkapi. On assiste à des incendies, on croise les populations cosmopolites et hautes en couleur del’ancien Empire ottoman. Un roman riche en complots, guerres, meurtres, jalousies et intrigues amoureuses qui apporte une vue intéressante sur la vie au Harem, comment vivaient ces femmes enfermées à jamais, tentant par tous les moyens d’attirer les faveurs du sultan afin de mener une vie plus heureuse que leurs consoeurs tombées en disgrâce puis oubliées, recluses et esclaves. Dépaysement est garanti.
Néanmoins il n’est pas totalement certain que l’histoire de la créole Aimée Dubuc de Rivery (devenue donc la 4ème ''Kadin'' du sultan ottoman et ayant adopté l’enfant d’une autre épouse....), telle que nous la conte Michel de Grèce soit rigoureusement exacte (même s’il est vrai que des sources turques attestent bien que la sultane Nakshidil était bien d’origine créole, chrétienne et ayant transmis sa foi à son fils).
Entre vérité historique et légende, « La Nuit du Sérail » est un bien joli roman historique et bien un joli voyage dans le temps et l’espace, le tout écrit par un conteur hors-pair.
(c)
Ronan BlaiseEt (un peu moins bien que le premier) :
L'aventure singulière et grandiose d'une jeune esclave blanche qui devint la mère de Mahmud II, Ombre d'Allah sur Terre et sultan des Ottomans au XIXe siècle, rejoint ici celle d'une des institutions les plus mal connues de toute l'histoire de la condition féminine : le harem, à la fois lieu sacré et lieu de servitude, où les femmes complotent pour le pouvoir et tuent pour survivre.
Pendant les quarante années de guerres avec la Russie et la France napoléonienne, Naksh-i-dil, Reine des Têtes voilées, va présider aux destinées de l'Empire et gouverner cette société de femmes qu'est le Grand Harem de Topkapi, aussi strictement régie qu'un couvent, sous la surveillance de l'Ombre du sultan, l'ambigu et terrifiant Grand Eunuque noir.