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Sujet: Re: La Guillotine ou l'imaginaire de la terreur Jeu 12 Avr - 11:53
Une émission de France Culture sur ce sujet.
1997 |L'émission "Lieux de mémoire" consacrait en 1997 une émission à la guillotine. Michel Vovelle, Daniel Arasse, Jacques Delarue et Antoine de Baecque retraçaient l’histoire de celle que l’on surnomma "le rasoir national", "la raccourcisseuse patriotique" ou plus simplement "la veuve"..
L’usage de la guillotine, introduite en France en 1792, perdura jusqu’en 1977 tout en connaissant une accélération sous la terreur. • Crédits : Hulton Archive - Getty
L’usage de la guillotine, introduite en France en 1792, perdura jusqu’en 1977 tout en connaissant une accélération sous la terreur. Image emblématique de la période révolutionnaire, elle déconcerte d’abord les badauds qui lui reprochent de dépouiller l’exécution de son aspect spectaculaire. A tel point qu’on entendra chanter dans les rues de Paris "_Rendez-nous la potence ! Rendez-nous la potence !" Antoine de Baecque expliquait :
Citation :
La charrette c’est en quelque sorte la manière de prolonger le supplice… Il y a une certaine frustration de la nation, du peuple assemblé, face à la mort par guillotine.
"Le moulin à silence" a ainsi, par la nouvelle mise en scène qu’il proposait, profondément et durablement changé le regard des citoyens sur la mise à mort, en même temps qu’elle tranchait, de manière égale, sans faire de différence, cou royal ou cou plébéien. De l’exécution de Louis XVI, Michel Vovelle disait :
Citation :
Ce que l’on a voulu trancher, c’est tout un système de hiérarchie, de représentation et de sacralisation… La mort du roi c’est une désacralisation.
D’abord érigée en place public, la guillotine va peu à peu se déplacer vers les périphéries pour finir à l’abri des regards dans l’enceinte des prisons.
Production : Anice Clément Réalisation : Pascale Rayet Lieux de mémoire - La guillotine - 1ère diffusion : 13/11/1997 Indexation web : Documentation sonore de Radio France https://www.franceculture.fr/emissions/les-nuits-de-france-culture/lieux-de-memoire-la-guillotine-1ere-diffusion-13111997-0
Des décennies après son abolition, elle nous poursuit encore.
pepe12547
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Sujet: Re: La Guillotine ou l'imaginaire de la terreur Dim 15 Avr - 7:49
Chou ď Amour a écrit:
C'est vrai que cet instrument a un côté froid, car il est net, sans bavure, rapide et extrèmement efficace. Les exécutions publiques sous la révolution deviennent limite une industrie : il faut faire vite et bien.
Oui très vite. 26 secondes
madame antoine
Nombre de messages : 6889 Date d'inscription : 30/03/2014
Sujet: Re: La Guillotine ou l'imaginaire de la terreur Dim 15 Avr - 11:46
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Sujet: Re: La Guillotine ou l'imaginaire de la terreur Jeu 3 Mai - 9:10
_________________ Le duc d'Orléans est le vase dans lequel on a jeté toutes les ordures de la Révolution
meteor
Nombre de messages : 27 Date d'inscription : 17/04/2018
Sujet: Re: La Guillotine ou l'imaginaire de la terreur Jeu 3 Mai - 12:54
Triste final, pour une Révolution si nécessaire !
_________________ meteor de coal
pepe12547
Nombre de messages : 2108 Localisation : La monarchie des Habsbourg Date d'inscription : 01/03/2018
Sujet: Re: La Guillotine ou l'imaginaire de la terreur Jeu 3 Mai - 18:49
Oui
Dernière édition par pepe12547 le Mar 4 Déc - 20:06, édité 1 fois
globule Administrateur
Nombre de messages : 2229 Date d'inscription : 04/10/2017
Sujet: Re: La Guillotine ou l'imaginaire de la terreur Ven 13 Juil - 21:47
Ouaich, il y en a que ça fascine encore
Une guillotine datant du milieu du XIXe siècle, réplique de l’ancien modèle officiel français, a été adjugée 8 008 euros (avec frais) lors d’une vente aux enchères, mercredi à l’hôtel Drouot, à Paris.
La guillotine adjugée 8008 euros. Capture d'écran Drouot Paris
Démarrées à 4 000 euros, les enchères de la réplique de la guillotine se sont envolées en quelques secondes jusqu’à 7 000 euros, sans frais, dernier prix enregistré.
Achetée par un collectionneur français
L’acquéreur est un entrepreneur français, Christophe Février, "amateur d’objets insolites", selon son représentant dans la salle des ventes.
Avec les frais de vente, il a dû débourser 8 008 euros pour acquérir cette guillotine de 30 mètres de haut.
L’homme d’affaires s’est fait connaître avec le site mesampoulesgratuites.fr qui proposait gratuitement des ampoules LED basse consommation grâce au dispositif de transition énergétique de la CEE.
La vente aurait pu ne pas avoir lieu
Autorité de régulation, le Conseil des ventes volontaires a émis un avis négatif sur la mise en vente de cette réplique de guillotine, mais n’a pu s’y opposer, s’agissant d’une vente sur décision de justice au profit d’une dette fiscale.
En 2012, une vente volontaire de véritables objets de torture, propriété de la famille d’un ancien exécuteur des peines capitales pendant la Guerre d’Algérie, avait été annulée dans un souci «d’apaisement», après les vives critiques d’associations de défense des droits de l’Homme.
https://www.ledauphine.com/
_________________ - Je ne vous jette pas la pierre, Pierre -
Lucrezia P
Nombre de messages : 501 Date d'inscription : 07/04/2015
Sujet: Re: La Guillotine ou l'imaginaire de la terreur Lun 17 Sep - 18:58
Pendants d'oreilles du dernier chic sous le règne de la terreur :
These gold and gilded metal guillotine earrings from 1793 depict the Phrygian cap on top, and the crowned, decapitated heads of the king and queen dangling below. With 16,594 executions taking place between June 1793 and July 1794, the guillotine was the emblem of the Reign of Terror during the French Revolution.
It was both metaphorical and literal.
“The guillotine superbly exemplified and epitomized the vital need for rupture, which constituted the condition—and promise—for remaking the world,” Laure Murat writes in The Man Who Thought He Was Napoleon. “As a modern machine derived from the laws of geometry and gravity, it promised an egalitarian, democratic death. It put a permanent end to the hierarchy of punishments under the ancient régime, which sentenced witches and arsonists to be burned at the stake, regicides to be tortured, and thieves and criminals to be hanged, reserving decapitation by the sword for the nobility. It was to do away with this inequality—even in death— that on October 9, 1789, Dr. Joseph-Ignace Guillotin, an elected representative to the Constituent Assembly, suggested a new form of capital punishment that would be identical for all.”
A doctor named Antoine Louis submitted a report detailing how the new “machine of the government” would work.
“France did not invent this method of execution, but it altered the scale of operations, bringing death into the era of technical mass production,” writes Murat. “Other beheading devices had proved their worth in the past, such as the Diele in medieval Germany, the mannaia in sixteenth-century Italy, the ‘maiden’ in Scotland, and the ‘Halifax gibbet’ in England. The French guillotine was nevertheless more efficient than its predecessors, thanks to the development of a swivel board on which the condemned person was bound, the design of a lunette (double-sided yoke) that held the head steady, and finally the use of a diagonal rather than a crescent-shaped blade, which meant that the instrument ‘never failed,’ according to a report submitted on March 7, 1792, by Antoine Louis, its true inventor.”
A Prussian piano maker named Tobias Schmidt was hired to build the device, then nicknamed the Petite Louison or Louisette.
Interestingly, Schmidt’s request for a patent on the invention was denied:
“It is humanly distasteful to grant a patent for an invention of this kind; we have not yet reached such a level of barbarity. While Monsieur Schmidt has produced a useful invention of a lethal kind, since it can be used only for carrying out legal sentences he must offer it to the government.”
This new “machine of the government” was first tested on April 17, 1792 on live sheep and three human corpses.
A few days later, on April 25, a highwayman named Nicolas Jacques Pelletier became the first person executed by guillotine.
Of course, it was a success. And just the beginning of the bloodbath.
Barbaric or not, people loved the guillotine. When the Reign of Terror began taking heads on an average of 46 per day, including Louis XVI and Marie Antoinette, the terrifying instrument of swift death became part of everyday life. It was the subject of art, music, and fashion.
“It was depicted, recounted, and bandied about by popular songs with their series of refrains on ‘the widow,’ ‘the national razor,’ ‘the patriotic haircut,’ ‘the sword of equality,’ and ‘the altar of the nation,'” says Murat. “People no longer referred to ‘being guillotined’ but spoke of ‘sticking your head through the cat-flap,’ ‘poking through the window,’ or ‘sneezing into the basket.'”
“Like tricolor skirts and nosegays, or jewelry set with chunks from the Bastille,” Jane Merrill and Chris Filstrup write in I Love Those Earrings, “the guillotines testified to a person’s daring (unmistakably they were symbols of castration) and being on the winning side.”
When the Reign of Terror finally came to an end, however, rumors of severed heads blushing and gnashing their teeth caused some to believe consciousness still lingered after decapitation and public opinion of the guillotine began to change.
In the aftermath, “victim’s balls” were held in Paris in which the families of those who met their end on the guillotine gathered in mourning dress with red ribbon tied around their necks. http://www.cultofweird.com/
_________________ Je préfère l'original à la copie
Airin
Nombre de messages : 997 Date d'inscription : 19/09/2015
Sujet: Re: La Guillotine ou l'imaginaire de la terreur Mar 4 Déc - 19:33
Dans cette représentation moderne de Marie-Antoinette, la place occupée par la guillotine est préondérante.
madame antoine
Nombre de messages : 6889 Date d'inscription : 30/03/2014
Sujet: Re: La Guillotine ou l'imaginaire de la terreur Lun 14 Jan - 10:50
Voici une aquarelle représentant un départ pour la guillotine.
Description de l'antiquité : "Aquarelle Marie Antoinette Guillotine Révolution Louis XVI" D'époque fin 18 ème début 19 ème, oeuvre historique. On emmène sur l'échafaud un personnage féminin. Un coursier apporte une missive qui pourrait signaler sa grâce. https://www.proantic.com/display.php?mode=obj&id=425240
S'agirait-il effectivement d'une grâce ?
Bien à vous
madame antoine
_________________ Plus rien ne peut plus me faire de mal à présent (Marie-Antoinette)
globule Administrateur
Nombre de messages : 2229 Date d'inscription : 04/10/2017
Sujet: Re: La Guillotine ou l'imaginaire de la terreur Ven 21 Fév - 8:21
Carrément l'horreur
_________________ - Je ne vous jette pas la pierre, Pierre -
Polichinel
Nombre de messages : 29 Date d'inscription : 30/10/2020
Sujet: Re: La Guillotine ou l'imaginaire de la terreur Sam 20 Mar - 12:59
Qu’on lui coupe la tête!
Le rasoir national. La raccourcisseuse patriotique. Le prix Goncourt des assassins. Peu importe le surnom qu'on lui donne, la guillotine a indéniablement joué un rôle clé dans le cours de l'histoire.
La guillotine a été nommée en l’honneur d’un de ses créateurs, le médecin Joseph Ignace Guillotin, qui a été parmi les premiers à proposer la décapitation comme méthode universelle d’exécution en France.
Le professeur Jeremy Hayhoe, de l’Université de Moncton, est spécialiste de l’histoire de la France, et s’intéresse notamment à la période de la révolution, où la guillotine a largement été utilisée.
Il explique qu’à partir du moyen-âge et jusqu’à la fin du XVIIIe siècle en Europe, la plupart des criminels étaient pendus, sauf les nobles qui eux avaient droit au « privilège » d’être décapités. Une exécution à la hache ou à l’épée était considérée comme plus digne, et surtout moins douloureuse que la pendaison. Avec l’arrivée des Lumières, un mouvement social contre les méthodes d’exécution jugées inhumaines prend de l’ampleur, et avec l’appui de grandes figures du monde littéraire comme Voltaire, la décapitation - rapide et presque sans douleur - gagne de plus en plus la faveur des gens. Dès 1791, les révolutionnaires ont donc décrété que ce serait dorénavant la seule méthode d’exécution.
Cependant, les anciennes méthodes de décapitation comme la hache ou l’épée demandaient énormément de précision, et un bourreau avec moins d’expérience risque de ne pas réussir à achever sa victime du premier coup, et ainsi de rendre ses derniers instants sur terre particulièrement agonisants. Le besoin pour une machine efficace et précise se fit donc rapidement sentir, et c’est ainsi que M. Guillotin, aidé par un ingénieur et un charpentier, a créé l’appareil qui porte son nom.
La guillotine a été le symbole d’une révolution sanglante en France, et nombreux sont ceux qui y ont fini leurs jours pendant cette période tumultueuse. Parmi ses victimes notables, la reine Marie-Antoinette et son mari le roi Louis XVI. L’effet de leur exécution à la guillotine a été marquant pour les gens de l’époque. D’abord, leur mort était vue comme inévitable et nécessaire pour les révolutionnaires, car des monarques déchus mais toujours vivants auraient pu devenir un symbole de ralliement pour les royalistes. Le fait qu’ils aient été tués à la guillotine, plutôt que par une autre méthode, cadrait également avec l’idéal révolutionnaire d’égalité. Finie l’époque où les nobles et la royauté étaient exécutés différemment que les citoyens de classes plus modestes. La guillotine a donc démocratisé la mort, d’une certaine façon, à une époque où le symbole derrière cet acte était d’autant plus pertinent.
Bien qu’elle soit fortement associée au XVIIIe siècle, la guillotine a été utilisée jusqu’au XXe siècle, notamment sous l’Allemagne nazie. La dernière exécution à la guillotine pour un condamné à mort en France a d’ailleurs eu lieu… le 10 septembre 1977.
Nombre de messages : 6889 Date d'inscription : 30/03/2014
Sujet: Re: La Guillotine ou l'imaginaire de la terreur Mar 11 Oct - 7:57
Bien chers Amis du Boudoir de Marie-Antoinette,
J'ai à coeur de partager ces informations pénibles avec le forum.
Il n'existe pas de chiffre officiel sur le nombre de guillotinés durant la Révolution, mais selon différentes sources, on estime à quelque 17.000 le nombre de têtes coupées durant la Grande Terreur, entre 1793 et 1794 («Les Français découvrent la guillotine», herodote.net) ou encore à 13.000 le nombre de guillotinés entre 1792 et 1976, selon une base de données compilée à partir d'un livre du journaliste Louis-Marie Prudhomme publié en 1797. https://www.slate.fr/
Bien à vous
madame antoine
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Fleur de Pomme de Terre
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Sujet: Re: La Guillotine ou l'imaginaire de la terreur Mer 19 Oct - 14:40
Horrible ! Une étude néo-zélandaise tendrait à prouver que le cerveau reste actif pendant 10 à 15 secondes après décapitation. Ce qui veut dire que les décapités de la Révolution seraient restés conscients après leur exécution, et auraient pu ressentir de la souffrance. Les 15 secondes les plus longues de leur vie.
Lien vers l'étude : https://journals.sagepub.com/doi/pdf/10.1177/0023677213502016
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Sujet: Re: La Guillotine ou l'imaginaire de la terreur