1783: Vigée Lebrun, Marie-Antoinette à la rose, huile sur toile (113 x 87 cm) au château de Versailles

LE SCANDALE DE « MARIE-ANTOINETTE À LA ROSE »


En 1783, Vigée-Lebrun peint un portrait de Marie-Antoinette beaucoup plus simple, sans doute conforme aux tenues que la jeune souveraine privilégiait à Trianon, libérée de l’étiquette.

Marie-Antoinette apparaît en gaulle !

Comprenez qu’elle est vêtue d’une robe de mousseline, simple et légère comme une chemise.

La tenue est complétée par un chapeau de paille et la jeune femme semble saisie sur le vif, presque à son insu, composant un bouquet de roses !

Scandale lorsque la toile est exposée !

On s’écrie qu’une femme de chambre ne serait pas habillée autrement.

Scandale certes, mais accompagné d’un grand succès car chacun veut avoir son portrait par Vigée Lebrun dont les finances deviennent florissantes.


Toujours est-il que le tableau est retiré et qu’un nouveau portrait est exécuté.

La reine choisit cette fois une robe de soie et de dentelle, elle est parée de ses perles et munie d’un chapeau décent !

Ces deux dernières toiles sont donc deux représentations opposées de la reine, jeune femme avide de liberté ou princesse majestueuse, mais remarquez leur ressemblance: la composition est la même: mêmes positions du corps, du visage, du bras.

Et même petit bouquet de roses que la reine est en train de nouer du même ruban.

Malgré ces ressemblances, la portée des deux portraits est bien différente et le public et la cour sont soulagés de retrouver une souveraine royale et conforme à l’étiquette.

Ouf, la morale est sauve et la monarchie garde la tête sur les épaules, au moins pour quelques années encore …