Marie Antoinette aux Tuileries

L'a t'elle vu ressortir?

Kunstler se montre évasif sur cet épisode... mais sa plume romantise plus que de nécessaire. De plus, l'auteur manque de la plus élémentaire galanterie, lorsqu'il se plaît à comparer Marie Antoinette en février 1792 à son portrait en juin 1791. Comme elle s'est abîmée !

Peu de temps après, comme on comprendra la vitesse à laquelle Fersen va se ruer dans les bras mieux conservés de Madame Sullivan ! :s: Après s'être fait plaindre par la reine de devoir faire tout ce voyage jusqu'au Portugal... :s:

C'est vrai que je n'y avais jamais vraiment pensé mais...Fersen a pu être "déçu" par l'apparence un peu plus meurtrie et triste, de cette Marie-Antoinette jolie et gaie qu'il avait connue auparavant....

Ce qui prouverait la profondeur de ses sentiments...  

Mais je m'en voudrais de faire dévier ce sujet consacré aux Tuileries. On peut continuer la discussion ici.
https://maria-antonia.forumactif.com/t144-hans-axel-von-fersen

Cette semaine j`ai reçu le livre, ça tombait sur la journée de l`anniversaire de la mort de la reine
Il m`à l`air interressant et il consacre un chapître sur Barnave et MA j`ai hâte de commencer à lire.
Fleurdelys

Ah vous pourrez nous en donner votre avis

Je vais le faire promis
Fleurdelys

Merci!

Oh, oui ! Un tout grand merci, Fleurdelys !

pimprenelle a écrit:

D'après Kunstler (Fersen... op. cit., p. 245), On parvenait aux appartements de la reine par un corridor mal éclairé. On entrait alors dans une pièce étroite, emplie de livres, puis dans un salon. Lorsque Fersen y vint en février 92, Madame Thibaut, restée fidèle, se trouvait dans ce salon, et c'est elle qui conduisit le comte suédois auprès de la reine.

L'appartement de Marie-Antoinette aux Tulieries... Aménagé en 1784 pour y faire halte lors de ses escapades parisiennes, alors qu'elles se faisaient de plus en plus rare, il n'en fut pas moins meublé avec un soin et raffinement dont le confort fut le bienvenu un soir d'octobre 1789.

Reconstitution de l'appartement de nuit de Marie-Antoinette aux Tuileries



Mobilier de l'appartement de nuit de Marie-Antoinette aux Tuileries. Louvre. De gauche à droite : table de nuit (1784) OA 10307, table de toilette (1784) T 551C, fauteuil en cabriolet (accoudoirs évidés, dossier concave) (1788) V 5357, seau à laver les pieds (porcelaine de Sèvres), fauteuil d'enfant "à la reine" (accoudoirs évidés, dossier plat) (1760) OA 6877, commode (1784) OA 10276. Les objets bleus sont des porcelaines de Chine datant de 1700 environ.

Merci, Orangerie ! Ces meubles sont superbes ! Mais les appartements n'étaient-ils pas plutôt dépouillés, à l'arrivée de la famille royale ? N'ont-ils pas dû faire venir une grande partie de meubles de Versailles ?

Les pièces que vous nous montrez ici étaient donc déjà là depuis 1784 ?

pimprenelle a écrit:

Mais les appartements n'étaient-ils pas plutôt dépouillés, à l'arrivée de la famille royale ? N'ont-ils pas dû faire venir une grande partie de meubles de Versailles ?

Les pièces que vous nous montrez ici étaient donc déjà là depuis 1784 ?

Oui, la reine s'était fait aménager en 1784 un appartement privé, sorte de pied-à-terre, où faire halte lors de ses escapades parisiennes.

C'est à cette occasion que ces meubles furent livrés... ou apportés, dans le cas par exemple du mobilier de Jacob acquis à la vente de cet impécunieux de Vaudreuil .

Elle s'y entassa avec ses enfants le 6 octobre 1789, le roi campant comme il put dans la partie du palais qui lui était dévolue.

Bien sûr, les autres pièces du château, vides et aux dorures poussièreuses, durent être remeublées en urgence dès les premières semaines, notamment par des prélèvements à Versailles et à Saint-Cloud.

Des torchères de la Galerie des Glaces y furent ainsi apportées... ce qui devait leur éviter de sortir plus tard des collections nationales comme celles restées au château .

Si le Garde-Meuble veillait, les intendants de chaque palais virent d'un mauvais oeil leur bien partir, et sollicitèrent de l'oeil ferme du fonctionnaire zélé leur retour au bout de quelques mois , poussant à l'établissement d'un ameublement plus pérenne.

Il faut imaginer cependant le contraste avec les Provence, à demeure dès le premier soir dans leur fastueuse et richement meublée résidence du Luxembourg !!!

Citation :

Quel contraste avec les Provence, à demeure dans leur fastueuse et richement meublée résidence du Luxembourg !!!

Certes ! Le roi et la reine n'étaient pas vraiment chez eux. Ils étaient déjà prisonniers, en quelque sorte.

Les précisions que vous nous donnez sur les appartements de Marie Antoinette sont intéressantes, parce qu'elles contredisent la tradition. En général, on rapporte la déception du petit dauphin, qui trouva tout très laid aux Tuileries, et tout défraîchi. La reine lui répondit alors que Louis XIV habita ce palais et s'y trouva très bien, et que, donc...

Il me semble aussi que des gens squattaient le château, qu'on a délogés en catastrophe.

Bref, les pièces appartenant déjà à Marie Antoinette devaient détonner...

Ils sont très beaux, ces meubles, en tout cas, ils forment un très bel ensemble. Le style Louis XVI dans tout son raffinement et la pureté de ses lignes...

pimprenelle a écrit:

Bref, les pièces appartenant déjà à Marie Antoinette devaient détonner...

Oui, mais ce dut être une piètre consolation pour la Reine.

Je connaissais l'existence de ce pied à terre de Marie-Antoinette aux Tuileries, mais je n'avais pas vu ces pièces de mobilier. Merci Orangerie, c'est une petite consolation d'en constater l'élégance !

Bien à vous.

Il y a quelques années est passé en salle des ventes chez CHr... pour ne pas le nommer, une partie du salon de la Reine. Livré pour l'amménagement de ce pied à terre parisien. Il y avait un grand canapé, plusieurs fauteuils et chaises, un écran de cheminée. La soierie était de couleur créme et d'époque. Ce mobilier est parti pour la modique somme d'un peu plus d'1 million d'euros. C'était une enchère par téléphone, nous n'avons pas pu voir l'heureux acquéreur. En revanche de pouvoir toucher du doigt les canapés et fauteuils de la Reine était une grande joie et un grand moment d'émotion. C'est toujours un peu comme ça qu'on La retrouve.

C'est un autre débat, mais n'est-ce pas horrible de penser que tant d'objets qui ont appartenu à la reine finissent dans des collections privées ? Il ne reste plus qu'à espérer que les propriétaires de ces biens sacrés les lègueront au public français... pour que tout le monde ait un jour la joie de pouvoir, à défaut de les toucher, au moins les voir... même de loin...

Vous étiez présents aux enchères Monsieur? Si jamais vous entendez parler de ce genre de vente contactez vite la société des amis de Versailles. Ils peuvent peut-être se porter acquéreur.

J'étais présent à la vente et j'attendis en vain la premption de l'Etat. Hélas rien ne vint et le meuble disparut, mais reste présent dans ma mémoire.

Citation :

Il y a quelques années est passé en salle des ventes chez CHr... pour ne pas le nommer, une partie du salon de la Reine. Livré pour l'amménagement de ce pied à terre parisien. Il y avait un grand canapé, plusieurs fauteuils et chaises, un écran de cheminée. La soierie était de couleur créme et d'époque. Ce mobilier est parti pour la modique somme d'un peu plus d'1 million d'euros. C'était une enchère par téléphone, nous n'avons pas pu voir l'heureux acquéreur. En revanche de pouvoir toucher du doigt les canapés et fauteuils de la Reine était une grande joie et un grand moment d'émotion. C'est toujours un peu comme ça qu'on La retrouve.

Il me semble qu'il s'agit là de l'acquisition de Mme Pinault que j'évoquais plus haut .

J`ai commencé à lire le livre de Arthur Léon Imbert de Saint-Amand.
En pages 8 et 9 Augeard ,le sécrétaire des commandement de Marie Antoinette , a tenté un plan d`évasion de Marie Antoinette au Tuileries, si vous voulez bien, je pourrais vous le citez, je le ferai peut être demain.
Fleurdelys

Ah oui ça m'intéresse merci d'avance!

Moi aussi, je suis tout yeux !

J'attends de vous lire impatiemment , Fleurdelys

Bien à vous.

D`accord ! le voilà

« Augeard,son secrétaire des commandements, rend compte, dans des mémoires trés curieux, d`une conversation qu`il eut avec elle, peu de temps aprés les journées d`octobre: - « Votre Majesté est prisonnière.Mon Dieu ! que me dîtes-vous là ? - Madame, cela est trés vrai.Dès que Votre Majesté n`a plus sa garde d`honneur, elle est prisonnière. - Ces gens là, j`ose le dire, sont plus attentifs que nos gardes. - Attention de geôliers; je ne veux vous en donner, madame, d`autre preuve que de vous rappeler la précaution que vous avez prise de voir au portes si l`on ne vous écoutait pas. L`auriez-vous prise avec vos gardes ? - Mais que faut-il donc faire ? » Augeard conseilla alors la reine d`aller trouver son frère l`empereur. - « Je ne connais, ajouta-t-il, qu`un seul moyen, et il est infaillible, pour sauver vos jours au roi, les vôtres, ceux de vos enfants, et toute la France, c`est de vous en aller avec Madame Royale et M. le dauphin habillé en petite fille, non pas en reine, non pas en princesse, mais en simple particulière....On ne pourra plus vous opposer à la nouvelle constitution qu`on veut donner, et vos jours seront sauvés...»

Est-ce que Augeard avait de mauvais présentiments ?
En tout elle suivra ses conseils quelques mois plus tard à la fuite vers Montmédy, malheusement on sait que ça s`est mal terminé
Tout fait qu` Augeard a tenté une évasion pour la Reine et ses enfants.

Augeard développa ensuite tout un plan d`évasion. La Reine serait montée avec ses enfants et Mme Thibaut, sa femme de chambre, au haut des combles, où était le sommet d`un escalier d`où l`on descendait dans la cour des Princes. Elle s'en serait allée par là, en laissant aux Tuileries une lettre qui aurait été conçue à peu près en ses termes : « Mon trés honoré seigneur et auguste époux, d`aprés les tentatives d`assassinat commises sur ma personne les 5 et 6 du mois, , il m`est impossible de me dissimuler que j`ai le malheur effroyable de déplaire à mes sujets. ils s`imaginent que je m`oppose à la constitution nouvelle qu`ils veulent donner à votre empire. Pour ôter à mon égard toute espèce de soupçon, j`aime mieux me condamner à une retraite profonde hors de vos États, où je ne rentrerai, mon trés honoré et auguste époux, que quand la tranquilité y sera rétablie, et que la constitution y sera tout a fait achevée . « Cette lettre aurait été remise au roi, à son lever, la reine étant partie la veille, au soir.
« Non, non je ne m`en irai pas ! s`écria Marie-Antoinette; mon devoir est de mourir au pieds du roi. » La reine avait raison. Elle resta intrépide au poste du dévouement et du péril. Ceux qui l`engageaient à abandonner son époux lui donnaient un conseil indigne de son grand coeur. En suivant un conseil semblable, la fille de la grande Marie-Thérèse aurait perdu un bien qui est préférable : l`honneur.

Voilà ! Marie- Antoinette fait preuve de fermeté en disant à Augeard qu`elle refuse de quitter son époux qu`elle mourra auprés de lui en fait croyez-vous que Louis XVI aurait été d`accord ? Son épouse, partir avec ses enfants ,sans dire un au revoir ? :s:

Fleurdelys