|
| Madame Adélaïde | |
| | |
Auteur | Message |
---|
Chou d'amour Administrateur
Nombre de messages : 31526 Age : 42 Localisation : Lyon Date d'inscription : 22/05/2007
| Sujet: Re: Madame Adélaïde Sam 19 Sep - 11:28 | |
| Ah, je préfèrerais cette nuance là en effet _________________ Le capitalisme c'est l'exploitation de l'homme par l'homme. Le syndicalisme c'est le contraire!
|
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Madame Adélaïde Sam 19 Sep - 16:15 | |
| Oui Chou , c'est dans ce sens là qu'il faut l'entendre. N'oubliez pas que le livre de Valentino date de 1944 donc il date un peu. J'ai sur ma table le livre de Simone Poignant et de Bruno Cortequise sur les filles de Louis XV donc je vérifierais l'info donnée par Valentino. Madame de Pompadour a joué un rôle déterminant dans le retour de Madame Victoire à la cour ainsi que dans le mariage du dauphin d'ailleurs. Il ne faut pas oublier qu'une des petites princesses envoyée à Fontevrault était morte de la variole à l'âge de 8 ans. Ce ne fut qu'à la mi-octobre 1750 que Mesdames Sophie et Louise revinrent de Fontevrault. Madame Sophie avait 16 ans et je cite Valentino : " d'une extrême intelligence très craintive et sauvage à l'extrême , regardant autour d'elle à la manière des lièvres , Sophie ne sera qu'une pâte molle entre les mains d'Adélaïde . Louise, par contre , est petite , vive et gaie. A 13 ans, elle étincelle d'esprit. Dotée d'un tempérament volontaire, Louise supportera moins bien la tutelle d'Adélaïde et cherchera à s'en libérer.
A l'occasion du retour de Mesdames Cinquième et Septième, le roi réorganisa la maison de ses filles. Chaque jour après le dîner, le roi se rendait chez ses filles, devisant familèrement avec elles, leur donnant à chacune un surnom d'amitié ou un sobriquet selon l'usage du temps : Torche désignait Adélaïde , Coche Victoire, Graille Sophie, Chiffe Louise. Le soir, Mesdames soupaient avec le dauphin et la dauphine et donnaient des concerts de musique de chambre , quand l'emploi du temps de la cour le permettait. L'hiver rigoureux de 1751 fut l'occasion de courses en traîneaux dans le parc de Versailles . " |
| | | Chou d'amour Administrateur
Nombre de messages : 31526 Age : 42 Localisation : Lyon Date d'inscription : 22/05/2007
| Sujet: Re: Madame Adélaïde Sam 19 Sep - 16:45 | |
| "Pâte molle"...décidément ces princesses ont toujours eu des surnoms quelque peu piquant _________________ Le capitalisme c'est l'exploitation de l'homme par l'homme. Le syndicalisme c'est le contraire!
|
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Madame Adélaïde Sam 19 Sep - 16:59 | |
| Il semble que les surnoms donnés correspondent bien aux caractères. Chou , j'ai vérifié ches Simone Poignant , il semble qu'elle n'en parle pas mais j'ai trouvé chez Bruno Cortequisse , un grand chapitre intitulé les exilées de Fontevault et là le point de vue de Valentino rejoint celui de B. Cortequisse. C'est bien le cardinal de Fleury qui est à l'origine du départ des fillettes pour l'abbaye et ce pour une question d'argent tournant même à la pingrerie. Ce serait intéressant d'ouvril un fil sur le cardinal de Fleury, d'en apprendre plus sur lui. Disons que ce personnage ne m'est pas trop sympathique pour avoir arraché à l'affection de leurs parents toutes ces petites princesses dont une qui ne reverra jamais ses parents et mourra là-bas.
Reste encore à lire le chapître et là , je verrais bien si les deux points de vue se recoupent ! |
| | | Chou d'amour Administrateur
Nombre de messages : 31526 Age : 42 Localisation : Lyon Date d'inscription : 22/05/2007
| Sujet: Re: Madame Adélaïde Sam 19 Sep - 17:34 | |
| Je ne connais quasiment rien sur le cardinal de Fleury donc je vous laisse l'honneur de créer un tel sujet si vous avez des infos sur lui _________________ Le capitalisme c'est l'exploitation de l'homme par l'homme. Le syndicalisme c'est le contraire!
|
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Madame Adélaïde Sam 19 Sep - 18:33 | |
| Pour que l'on juge de la pingrerie du cardinal de Fleury, je cite Cortequisse :
" le voyage des quatre petites filles ( elles étaient suivies de 120 personnes et de 200 chevaux ) ne dura pas moins de treize jours , par des chemins le plus souvent défoncés , à travers des bois et des plaines inhospitaliers, tantôt écrasés de soleil , tantôt noyés de pluie. Versailles , certes , était loin désormais , mais encore insuffisamment pour que son Éminence renonçât à harceler la caravane princière de ses mille recommandations prêchant l'économie. D'étape en étape , ses ordres continuaient de pleuvoir. Il était entendu de s'interdire toutes dépenses excessives , et en tout état de cause , les commodités nécessaires au voyage ( ou jugées comme telles ) devaient être payées à un prix raisonnable. Du reste, on vérifierait. Tandis que de son bureau ministériel , Fleury s'entêtait à garder bien serrés les cordons de sa bourse ,il ne paraît pas , hélas, que Marie Lezczinska usât de son pouvoir pour tenter d'attendrir le plus coriace des prélats . Quant à Louis XV ( celui-là avait bien d'autres chats à fouetter ), il ne se montra à aucun moment soucieux de connaître ce genre de détails subalternes. Ce n'était pas son affaire .
(...)Cette arrivée des filles de France bouleversa la vie de la communauté. De mémoire de religieuse, jamais Fontevrault n'avait connu pareil bouleversement. Les religieuses sous la houlette de leur abbesses changèrent leurs habits en blanc, ceci pour ne pas effrayer les petites princesses. Que l'on s'imagine un peu la scène de leur arrivée. Les quatre enfants se trouvaient brusquement transportés sur une autre planète où on leur enseignait, comme premier devoir , à désapprendre l'essentiel de ce qui leur avait été jusque là donné en exemple. Le silence des cloîtres répondait au tumulte de la galerie des Glaces , la robe de bure des religieuses aux grands habits des courtisans, le murmure des prières au tintinmarre des parades militaires . Bref, c'était une autre histoire. Le monde se raccourcissait pour elle. A l'abbaye, il n'y avait qu'une unique porte appelée Athanatis, ce qui signifiait " immortalité". On ne l'entrebâillait que rarement , cette porte et alors on pouvait apercevoir les premières maisons d'un village crotté, Fontevrault L'Abbaye , serrées autour de sa minuscule place. La porte se refermait, le village n'existait plus. Fontevault était bien l'abbaye la plus riche et la plus prestigieuse du royaume. Retranchées derrière leurs murs, les abbesses de Fontevrault se comportaient en véritables grands seigneurs et les rois de France leur donnaient volontiers du " ma cousine".
Le problème du logis se posa tout de suite. Le logis Bourbon ne convenait absolument pas à des enfants de si haut lignage . Rien, ou presque rien n'y avait été fait pour rendre , ne fût-ce qu'accueillantes les quelques mauvaises pièces leur étant destinées. Encore s'il avait suffi de s'accommoder de l'austérité des lieux et du dépouillement du décor ! Mais c'étaient de véritables ruines que Mesdames découvraient : humidité, froid, inconfort, courant d'air, saleté ! Poursuivant sa rage d'économie , le cardinal ministre avait une fois de plus interdit véhémentement la plus lilliputienne des dépenses - les ordres ne manquaient pas de précision à cet égard- on s'était donc abstenu docilement de transformer quoi que ce fût et c'est alors seulement qu’on s’était aperçu qu’on ne disposait pas au sein de l’abbaye d’aucun logement qui pût être mis à la disposition des nouvelles locataires. Il devint urgent de trouver une solution. L’abbesse se résigna à partager provisoirement une partie de son appartement privé avec Mesdames Quatrième et Cinquième, ce qui n’alla pas sans quelques bouleversements. Les deux autres petites princesses se voyaient reléguées dans un bâtiment avoisinant. Voilà le galetas qu’on avait jugé digne d’accueillir les propres filles de Louis XV ! Pour l’hiver, elles durent déménager car les températures chutaient et elles tombèrent malades de fièvre. Madame septième mourut d’avoir subi un tel logement ! Et Madame Louise, la future carmélite , en réchappe cependant par miracle. Et on la voue au blanc durant toute une année pour rendre grâce au ciel.
Trois ans. Il sera nécessaire d’attendre trois longues années avant que les petites Mesdames disposent enfin d’appartement bien à elles . En effet, après force courriers et réclamations, on s’était résigné à Versailles à envoyer sur les lieux le sieur Aubert , architecte des Bâtiments du Roi , afin que le quidam étudiât ce qu’il était convenable d’entreprendre pour loger décemment cet encombrant petit monde. Bien sûr avant son départ, Fleury n’ avait pas manqué de le mettre en garde. Il était décidé que toute transformation, toute restauration , toute construction nouvelle-si réellement , il se révélait nécessaire d’en passer par là-devrait impérativement recevoir l’approbation personnelle du cardinal ministre. Aubert, qui connaissait son homme , se fit un point d’honneur à calculer au plus juste. Peine perdue : tout projet de dépense arrachait des cris d’indignation à l’incontournable censeur. Trop cher ! C’était beaucoup trop cher ! Ces plans n’avaient rien de raisonnable ! Que l’on retranche, là cette chapelle, là encore cette salle d’assemblée dont on n’avait que faire ! A quoi bon , à l’âge qu’elles avaient , se mettre en frais pour une foule de pièces , de cabinets, de coins et de recoins qu’elles n’utiliseraient , assurément jamais ! . Enfin, lorsqu’on fut parvenu à bout de marchandages, Aubert réussit à arracher à l’homme rouge son accord, Aubert recourut à une adjudication en règle afin de dénicher dans les environs, l’entrepreneur se proposant de réaliser les travaux au meilleur marché. Ainsi fut fait. En tout état de cause, il restait acquis qu’on s’interdirait la moindre tentation de luxe . L’indispensable. La décoration serait la plus simple possible. Austère et fonctionnelle, c’était tout ce qu’il fallait. «
Oui, on peut surnommer le cardinal de Fleury le pingre. Je verrais à me procurer un ouvrage sur lui pour ouvrir un fil. C’est fou ce qu’il a pu faire pour réduire à l’état de mendicité les filles du roi ! On comprend mieux dans ces conditions qu’elles soient tombées malades et qu’une des filles en soit morte ! |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Madame Adélaïde Sam 19 Sep - 22:31 | |
| Portrait de Madame Louise par Pierre de Nolhac : Elle est blonde et douce avec de grands yeux tendres et sa joliesse est délicieusement enfantine. La couleur rose de la robe, à grand panier, sous le tablier de dentelle, avive à peine le teint délicat et blanc. Des dentelles couvrent à moitié ses bras fluets ; une des mains présente une fleur d'un geste gentiment maniéré ; l'autre retient la corbeille pleine où elle vient de puiser. Dans ses cheveux nuagés de poudre sont des perles et un pâle oeillet. Toute la paix du couvent se reflète en cette petite princesse, parée bien artificiellement de l'habit de cour quelle portera un jour à Versailles et qu'elle quittera plus tard pour la robe de bure des carmélites."
Dernière édition par Madame Sophie le Lun 28 Mar - 22:41, édité 1 fois |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Madame Adélaïde Dim 20 Sep - 0:02 | |
| Intéressant |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Madame Adélaïde Dim 20 Sep - 0:19 | |
| Cortequisse ne parle pas du rôle joué par la marquise de Pompadour alors que Valentino en parle. Je pense pour ma part, qu'elle a joué un rôle clé dans le retour des princesses à la cour de Versailles. Cela servait ses intérêts mais pas seulement. Par contre, la reine a eu une étrange réaction à la mort de sa fille, mort qu'elle avait appris en se rendant à Lunéville chez ses parents. Elle écrit au comte d'Argenson : " Je vous envoie une lettre pour le roi qui lui apprendra la mort de sa fille. J'en suis très affligée . J'ai ouvert votre paquet ( le courrier du ministre ), vous ne le trouverez pas mauvais. J'ai voulu savoir les circonstances de ma perte. Ce qui augmente la douleur est une consolation pour un cœur tendre . Ma pauvre enfant est bien heureuse ; je l'envie. Il faut que je souffre encore dans cette vie ; mais tant que j'y resterai , vous pouvez compter sur ma façon de penser pour vous , elle sera invariable".
Certes, la reine était fort pieuse mais c'est tout de même une drôle de façon de réagir par rapport à ce décès. Et Cortequisse de continuer : " Etrange lettre pour une mère qui vient de connaître un deuil si cruel ! Eut-elle au moins le réflexe d'avertir ses gens qu'elle prenait sans attendre le chemin de Fontevrault ? A aucun moment. Elle ne songea pas davantage , semble t-il , à ses trois autres filles qui avaient traversé l'épreuve de l'agonie de leur sœur. Plus simplement , Marie Lezczinska regagna Versailles et, là, retrouva ses habitudes. Un soupir, une larme hâtivement essuyée , et ce fut tout. La petite morte de Fontevrault était déjà bien loin , hors de portée de ce monde des vivants où elle n'avait compté pour rien ni pour personne.
Le corps de cette enfant fut inhumé dans le caveau des rois d'Angleterre. Il faut se rappeler que l'église abbatiale de Fontevrault avait été choisie pour nécropole royale par les Plantagenêts. Henri II et sa femme Eléonore d'Aquitaine , Richard Cœur de Lion et Isabelle d'Angoulême, épouse de Jean Sans Terre y reposent.
(...)
On imagine la joie des petites princesses à la vue de l'amélioration de leurs conditions de logement. Ainsi, elles n'étaient point oubliées de leurs parents car face à de telles conditions de logements, que pouvaient-elles penser de leurs parents ? Ce furent les religieuses de Fontevrault qui se chargèrent de leur éducation.. Si ce fut une éducation assez sommaire , celle-ci fut loin d'être négligée. A cet égard, Bruno Cortequisse est assez circonspect vis à vis des mémoires de Madame Campan, mémoires qui comporteraient assez d'inexactitudes.
De temps en temps , Louis XV se rappelait qu'il avait des filles à l'abbaye de Fontevrault. Un jour, il leur fit parvenir un clavecin, une autre fois des équipages et pour finir le peintre Nattier. Mais les petites princesses s'étaient attachées aux religieuses et leur départ de Fontevrault fut extrêmement dur. Elles vécurent cela comme un second déracinement. Pauvres princesses, rien ne leur fut épargné ! Et D'argenson avait pris le relais de Fleury et commençait à râler pour les dépenses qu'il fallait faire pour le retour des princesses mais ce retour fut extrêmement simple. Cortequisse insiste sur le caractère extrêmement fort de Madame Louise . Voici ce qu'il en dit :
" Ce qui caractérisa la jeune Louise , dès sa première enfance , ce fut un principe de vivacité extraordinaire, qui se manifestait dans tout son extérieur. Bientôt , on découvrit en elle beaucoup de discernement et une prudence qu'on admira beaucoup . Elle saisissait parfaitement le caractère des personnes qu'elle voyait. L'apparence du mensonge lui faisait horreur. "
Voilà, telle fut la vie des jeunes princesses à Fontevault.
|
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Madame Adélaïde Dim 20 Sep - 22:49 | |
| Bon soir ! Est-ce que elles avaient tout au moins les gouvernantes bonnes? Les enfants sans amour des ses parents ou la personne prochaine pouvent etre deprimes emotifs tout sa vie. En tout cas elles se tenaient ensamble. Plus tard dans sa maturite elles entr aimaient. Leos |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Madame Adélaïde Dim 20 Sep - 23:13 | |
| Il est probable que, dans toutes les personnes qui étaient dévolues au service des princesses, il y en avait forcément qui portaient une véritable affection aux enfants dont elles avaient la charge ! J'en suis convaincue . Vous avez raison, cher Leos, un petit enfant a autant besoin de tendresse que de nourriture et d'éducation. Elle avait certainement plus de mal ( ou de pudeur ) à s'exprimer dans les familles royales. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Madame Adélaïde Dim 20 Sep - 23:49 | |
| Les princesses n'eurent pas à se plaindre des personnes qui étaient à leur service sauf d'une . il s'agit en l'occurrence de Madame de Tallard. Mme Henriette avait demandé à Louis XV de déclarer la fin de son éducation et de celle de sa sœur et d'organiser leur maison comme il était d'usage pour les princesses royales devenues adultes. Comme le dit Valentino : " On décida que chacune d'elles recevrait annuellement 40 000 écus pour ses vêtements, parures et menus plaisirs. Les arrangements pris satisfirent tout le monde sauf Madame de Tallard fort dépitée de sa mise à la retraite. Pour se venger, elle usa et abusa du droit qu'elle avait , comme gouvernante des Enfants de France , d'emporter , en se retirant , tout ce qui appartenait à ses pupilles. Elle ne laissa rien derrière elle , s'appropriant jusqu'aux bonbonnières que les princesses recevaient pour leurs anniversaires et au nouvel an. Furieuse, Adélaïde allait et venait dans son salon en croquant des dragées , tout en criant " qu'il fallait bien qu'elle les mangeât puisqu'elle n'avait plus de boîtes pour les mettre".
Vous avez tout à fait raison, cher Léos , l'amour est primordial pour les enfants ainsi que l'éducation. En ce qui concerne les deux sœurs restées à Versailles, elles ont reçu une bonne éducation mais ont-elles reçu tant d'amour que cela de la part de leurs parents , je ne sais pas. Le couple royal aimait ses enfants , c'est certain mais le montrait-il tant que cela , je n'en suis pas si sûre. Les deux sœurs étaient soudées l'une à l'autre , de même que celles restées à Fontevault. Mais je pense que celles de Fontevrault ont reçu dix fois plus d'amour que celles de Versailles car les religieuses les aimaient beaucoup et ont tout fait pour ces petites princesses. Ah , les relations au sein de la famille royale n'étaient pas simples du tout. Toujours cette question de l'étiquette et de la représentation qui faussait tout à mon avis.
|
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Madame Adélaïde Dim 20 Sep - 23:55 | |
| Voilà, j'ai repris le livre de Valentino . il parle du prince Louis de Bourbon Conti. Mais je n'en sais pas plus. Votre question est tout à fait judicieuse et j'aimerais pouvoir vous répondre avec certitude. Peut-être y a t'-il sur ce forum des spécialistes de la famille de Conti pour pouvoir vous répondre. J'ai bien un livre sur le prince de Conti dans ma bibliothèque mais j'ignore s'il s'agit de ce prince. Apparemment , le livre n'en parle pas. Je n'ai pas encore lu ce livre mais d'ors et déjà , je vous en donne les références :
-Le prince de Conti, un cousin encombrant par Jean Haechler Tallandier, 2007, 335 p : 27 euros |
| | | Chou d'amour Administrateur
Nombre de messages : 31526 Age : 42 Localisation : Lyon Date d'inscription : 22/05/2007
| Sujet: Re: Madame Adélaïde Lun 21 Sep - 0:38 | |
| Merci pour ces infos Madame de Chimay Il est vrai que je ne sais que très peu de chose sur l'enfance de Mesdames et sur leur éducation....cette anecdote avec Madame de Tallard est assez criante voire navrante pour cette dame _________________ Le capitalisme c'est l'exploitation de l'homme par l'homme. Le syndicalisme c'est le contraire!
|
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Madame Adélaïde Lun 21 Sep - 7:52 | |
| Il y a beaucoup à apprendre sur ces princesses. Ainsi , par exemple, Madame Adélaïde aimait à se mêler aux affaires publiques. Elle avait reçue une éducation soignée. Jacques Hardion , académicien et bibliothécaire du roi avait été chargé de l'éducation supérieure de Mesdames . Sous sa direction, les trois soeurs s'adonnaient à de hautes études d'histoire et de littérature ( au moins 1 heure par jour ). Voici ce qu'en dit Valentino : " Adélaïde avait une véritable passion pour la littérature et les arts. Douée d'une excellente mémoire et d'une vive intelligence comme son père, elle se livrait aux sujets les plus divers , passant du l'italien à l'anglais et au grec ancien, cultivant les mathématiques, le clavecin, le chant, le violon, la peinture, voire la mécanique et l'horlogerie mais sans ordre et sans méthode. Femmes savantes, Mesdames gardaient une grande piété , très assidues à leurs prières et exercices religieux, ne craignant pas d'aborder les hauts problèmes de la théologie." |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Madame Adélaïde Lun 21 Sep - 8:12 | |
| Bruno Cortequisse a beaucoup étudié les relations au sein de la famille royale de Louis XV. Il dresse un portrait peu amène de la reine Marie Lezczinska. Voici ce qu'il en dit : " Solitaire dans le palais de marbre et de glaces, la reine s'était aigrie. définitivement. Car si le roi avait été heureux sur les champs de bataille, les succès d'alcôve ne lui avaient pas moins généreusement souri. Alors , ce fut vainement que la reine s'obligea , d'abord à feindre de ne rien voir de ce que tout le monde voyait. On n'était plus aimé, et il fallait, pourtant continuer de paraître et de tenir son rang. Malhabile à ce jeu, Marie eut tôt fait de rendre les armes et de s'avouer vaincue. Son caractère était devenu maussade. Pour tromper son ennui et faire barrage à sa rancœur , à sa tristesse , elle s'était réfugiée en son intérieur, partageant son temps entre la démonstration quotidienne d'une dévotion de plus en plus ostentatoire , de menus travaux d'agrément, le jeu ou la gourmandise. Le cercle de ses familiers s'était restreint. La reine avait depuis longtemps renoncé à ambitionner un rôle , même modeste , dans la conduite des affaires de l'état. Désormais, sa famille lui tenait lieu de tout : la femme, en elle , était touchée à mort , mais la mère , au moins , pouvait survivre. Dans les jeunes esprits de ses enfants, cette âme déversait goutte à goutte la substance même de son chagrin et de son ennui. Alors que la sensibilité et l'intelligence de ses filles et de son fils s'ouvraient à peine au monde , c'était le désastre de sa vie d'épouse qu'elle donnait à voir, et sans cesse , il leur fallait toucher du doigt ses plaies. Le bonheur n'était pas fait pour elle, elle s'obstinait à s'en convaincre. Puisqu'il fallait être malheureux, du moins qu'elle n'eût pas à supporter seule ce fardeau et ou trouver des consolateurs plus naturels que dans sa propre progéniture ? Mais non, il n'était même pas question que ses enfants la consolassent . On ne souffre jamais bien à la place de quelqu'un. Il lui suffisait que ceux-là la vissent souffrir, qu'il leur fût impossible de douter du poids de son désarroi, pour qu'elle éprouvât comme une amère satisfaction . Sa douleur avait besoin de spectateurs ? Jusqu'à son dernier jour, elle ferait de ses enfants les témoins contraints et fascinés du naufrage de sa vie. " |
| | | Chou d'amour Administrateur
Nombre de messages : 31526 Age : 42 Localisation : Lyon Date d'inscription : 22/05/2007
| Sujet: Re: Madame Adélaïde Lun 21 Sep - 11:58 | |
| - Citation :
- " Adélaïde avait une véritable passion pour la littérature et les arts. Douée d'une excellente mémoire et d'une vive intelligence comme son père, elle se livrait aux sujets les plus divers , passant du l'italien à l'anglais et au grec ancien, cultivant les mathématiques, le clavecin, le chant, le violon, la peinture, voire la mécanique et l'horlogerie mais sans ordre et sans méthode"
Impressionnant La situation de sa mère était en effet des plus difficiles...supporter sans trop rien dire les tromperies de son mari s'exerçant quasiment sous ses yeux, ainsi que les ragots et les rumeurs...ce n'était pas une mince affaire... _________________ Le capitalisme c'est l'exploitation de l'homme par l'homme. Le syndicalisme c'est le contraire!
|
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Madame Adélaïde Lun 21 Sep - 12:06 | |
| On comprend mieux que Mesdames Tantes aient été elles-mêmes tellement aigries ! Elles avaient de qui tenir, et de quoi détester les moeurs trop libres ... |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Madame Adélaïde Lun 21 Sep - 12:25 | |
| Absolument. L'exemple de leur mère a " déteint " sur eux.
Bruno Cortequisse s'est penché sur les relations qu'entretenaient le dauphin avec ses sœurs. Voici ce qu'il en dit : " Le dauphin régnait en demi dieu et ses sœurs apparaissaient comme les modestes satellites de cet astre aveuglant. Lui, le seul mâle de la descendance royale, d'autant plus sacré que la nature l'avait voulu unique, étendait , déployait son ombre sur tout ce qui l'entourait, tyran miniature et poudré, environné, cerné qu’il était de toute une cour de flatteurs invétérés rompus à tourner joliment la plus banale anecdote dont il devenait le héros. Ses moindres paroles étaient des oracles, ses faits et gestes parlaient immédiatement à la postérité et statufiaient l’enfant sur un imaginaire piédestal qui l’isolait du reste des vivants.
Qu’elles s’en défendissent ou non, ses sœurs se trouvaient mises en demeure, comme quiconque de partager et d’alimenter cette adoration dont l’excès même leur laissait entrevoir par contrecoup le néant de leur propre position. A quoi d’ailleurs pouvaient-elles prétendre sans ce frère ? N’étaient-elles point , elles , des princesses parfaitement interchangeables , dont le grand nombre précisément soulignait davantage le caractère unique du prince et le faisait paraître plus précieux encore , plus vulnérable, plus irremplaçable. D’un côté , ce garçon , gros et gras , descendant direct de Saint Louis , dépositaire de toute la tradition monarchique, de l’autre côté , cet escadron de jupes et de jupons où la mort avait déjà puisé , où elle pouvait continuer de le faire en toute impunité sans que la face du monde en soit changée. Ici, une vie lourde de l’avenir de la France , là d’autres vies qui ne pesaient rien , impalpables et quasi inexistantes. ( …) Être née fille , c’était ne prendre aucune part aux radieux soubresauts du temps , c’était se voir à tout jamais réduite à applaudir aux succès d’autrui , éternelle spectatrice écartée de la mise en scène du monde. Aux jours de triomphe , être née fille , c’était oui vraiment , sentir qu’on ne comptait pour rien – définitivement – dans la marche des choses.
(…)
Le dauphin était encore sous la conduite de sa gouvernante, nous apprend l’abbé Proyart , qu’il se prévalait de la prééminence de son rang : une des princesses ses sœurs étant à table avec lui , se mettait en devoir de se servir la première : « J’aurais cru , Madame , lui dit-il , que, quand je suis ici, c’est à moi que les honneurs sont dus » et, en parlant, il se fit justice à lui-même. Cette ambition quasi apollinienne de l’enfant royal s’étendait à tout un chacun , mais bien entendu , plus spécialement à ses sœurs , elles qui constituaient son premier et plus fidèle des publics. On le mettait en scène dans des situations qui attestaient de son bon sens et même de son humour, qualité rare et précieuse chez un prince.
Sa mère la reine disait de lui : « Le ciel ne m’a accordé qu’un fils mais il me l’a donné tel que j’aurais pu le souhaiter « . Quoi qu’il en fût, elle ne pouvait se défendre en sa compagnie , guère plus qu’avec ses filles, de soupirer sur la misère de sa propre condition et le prenait inlassablement à témoin de sa mélancolie totalitaire. Ainsi, un jour qu’elle voyait entrer , elle s’exclama théâtralement : « -Le voilà , mon Barnabé ! -Et pourquoi , maman , lui demanda le prince , me baptisez-vous de ce nom ? -C’est , lui répondit-elle, que Barnabé signifie enfant de consolation « . Elle savait se montrer extrêmement sévère à son endroit lorsqu’une punition lui semblait méritée. Une certaine confidence échappée au dauphin laisse à penser d’ailleurs qu’il jugeait quelquefois l’ austère exemple de sa mère un peu « envahissant » : la cour se trouvait à Compiègne ; le duc de La Vauguyon , précepteur du jeune prince , l’ayant engagé à contribuer à une bonne œuvre , s’attira cette réponse : « Vous ne savez donc pas que maman , depuis que nous sommes dans ce pays, me tient à l’observance des capucins ! Elle ne me laisse pas le sou ! « En matière de morale et de vertu , le dauphin montrait en grandissant , de rares prétentions . tant et si bien que l’héritier du trône ( tandis qu’au physique , il devenait d’une grosseur stupéfiante ) ne tarderait point à se transformer en un personnage compassé, d’une rigidité exagérée , affichant des principes rigoristes qu’il ne se priverait d’ailleurs pas de transgresser en privé. Tel était le petit personnage d’or et de lumière autour duquel se mouvait le cercle de famille.
(…)
Si l’on souhaite plus aisément les surprendre dans leur intimité la plus naturelle, c’est en parcourant les lettres de leurs grands parents Lezczinski qu’on a les meilleures chances de faire leur connaissance « . |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Madame Adélaïde Lun 28 Sep - 19:27 | |
| Le livre de Valentino nous apprend ceci : " Madame Adélaïde , nous dit le marquis d'Argenson , gouverne tout ; elle prononce absolument et décide de tout ce que doit faire le dauphin dans la journée. Elle affecte de contrarier le peu d'ordres qu'a donnés la dauphine afin de marquer son autorité. Celle-ci est malheureuse et n'a pas le moindre crédit. En vérité , le crédit de Madame Adélaïde était grand et sa vaste antichambre du rez de chaussée, contiguë à celle de la marquise , s'emplissait de quémandeurs . " La cour de Madame Adélaïde , écrit le duc de Croÿ , augmente considérablement et elle commence à jouer un personnage , son père lui ayant conservé pour elle seule une très grande maison , au moins aussi forte que quand elles étaient deux..." En effet, Madame Henriette mourut le 10 février 1752 à l'âge de 24 ans ."
Les relations entre la marquise de Pompadour et les Enfants de France étaient tantôt soumis à des hauts et tantôt à des bas. Madame Adélaïde se faisait fort d'être le chef du parti dévot. En bref, les relations n'étaient pas simples. Pourtant , en femme avisée et intelligence , la marquise ne ménagea pas ses efforts pour se concilier la reine et les Enfants de France. Ainsi, voulant amadouer Adélaïde , la marquise lui obtint un appartement près du roi son père , appartement qu'elle habitera pendant seize ans. |
| | | Chou d'amour Administrateur
Nombre de messages : 31526 Age : 42 Localisation : Lyon Date d'inscription : 22/05/2007
| Sujet: Re: Madame Adélaïde Lun 28 Sep - 20:35 | |
| Très intéressant ça merci Madame de Chimay Les relations entre le dauphin et ses sœurs m'étaient elles aussi inconnues. Je savais cet homme assez fier, sévère et même voire prétentieux, mais il est vrai que je me suis jamais demandé comment il était vu par des sœurs avec un aussi fort caractère _________________ Le capitalisme c'est l'exploitation de l'homme par l'homme. Le syndicalisme c'est le contraire!
|
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Madame Adélaïde Mar 29 Sep - 0:18 | |
| En fait, d'après ce que j'ai lu , Madame Adélaïde manipulait le dauphin avec une grande habileté , tout en lui laissant croire qu'il était le maître . Madame Adélaïde, quelle femme ! Machiavel n'aurait pas fait mieux !
Et Elle en a eu des prétendants et des projets de mariage . Mais tous ses projets de mariage échouèrent. Voici ce que nous apprend Valentino : " Après le Prince de Conti , on songea pour elle aux frères de la dauphine, les princes Xavier ou Albert de Saxe , fils d'Auguste III , électeur de Saxe et roi de Pologne. Le prince Xavier , très aimé de Marie-Josèphe de Saxe et qui avait servi dans les armées du roi de France , non sans éclat , fut un instant le grand favori . Mais ce prince convoitait le trône de Pologne et la politique de Louis XV s'opposait à l'hégémonie saxonne dans ce royaume ; son futur gendre ne pouvait être son adversaire politique. Dès lors, plus aucun prince catholique digne d'Adélaïde ne s'offrait à son choix ; et puis, les finances de l'état profondément obérées ne permettaient plus les largesses dotales dont profita seule Madame Infante. Adélaïde n'aura donc pas d'époux ; mais jamais elle ne s'en plaindra , fière de rester jusqu'à la fin l'aînée des filles de France.
Son charme cependant avait troublé bien des cervelles. La chronique rapporte que des amoureux obscurs ou anonymes ne craignaient point de lui adresser des épîtres enflammées qu'elle s'amusait à lire dans son salon de la Cour de marbre. L'un d'eux en perdit la raison si l'on en croit ce billet qu'il écrivit à Madame Adélaïde : " Épris des charmes de Votre Altesse Royale et ne pouvant résister à ma passion, j'ai pris le parti de la déclarer mais c'est avec des vues honnêtes et avec l'intention de devenir votre époux". Le soupirant , à l'appui de sa missive , produisit un parchemin où il se disait descendant des rois de Jérusalem et " très haut seigneur Alexandre César néophyte de Lusignan" . On l'envoya à Charenton.
Un jour, un garde de Sa Majesté , doué d'une belle prestance , reçut une tabatière , enveloppée dans ce billet doux : " Ceci vous sera précieux , on vous avertira bientôt de quelle main il vient. " Fier de sa conquête, sans se douter qu'il s'agissait de la fille de son roi , le bénéficiaire du présent commit l'imprudence de le montrer à son chef le duc D'Ayen, capitaine des gardes du corps. Celui-ci avertit le roi, qui demanda à voir la tabatière et la reconnut pour une de celles qu'il avait données à sa fille Adélaïde . Le don Juan de la garde fut prestement exilé à l'autre bout du royaume , nanti, il est vrai d'une pension de 4000 livres. "
(...) A un autre moment aussi, Madame Adélaïde avait manifesté l'intention de se faire carmélite ( Sans doute à l'exemple de sa sœur ). Là encore, ce projet fut vite abandonné. Emportée vers d'autres horizons sur les ailes d'une imagination vagabonde, Adélaïde dut vite oublier le prince saxon, le joli mousquetaire et le Carmel de Sainte Thérèse".
Alors, Madame Adélaïde , bourreau des cœurs et femme machiavel, qui l'eut cru ? |
| | | Chou d'amour Administrateur
Nombre de messages : 31526 Age : 42 Localisation : Lyon Date d'inscription : 22/05/2007
| Sujet: Re: Madame Adélaïde Mar 29 Sep - 0:22 | |
| - Citation :
- En fait, d'après ce que j'ai lu , Madame Adélaïde manipulait le dauphin avec une grande habileté , tout en lui laissant croire qu'il était le maître .
C'est vrai? Je comprends mieux pourquoi elle était alors si rodée en la matière lorsque Marie-Antoinette est arrivée en France. Ses combines avec la comtesse du Barry n'étaient donc qu'un jeu d'enfant à côté - Citation :
- Alors, Madame Adélaïde , bourreau des cœurs et femme machiavel, qui l'eut cru ?
Pour le machiavel ça ne me surprend pas, mais pour le côté bourreau des cœurs là oui _________________ Le capitalisme c'est l'exploitation de l'homme par l'homme. Le syndicalisme c'est le contraire!
|
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Madame Adélaïde Mar 29 Sep - 0:29 | |
| Il y avait en elle un côté séduction . Quelque part , exercer sa séduction sur des simples quidams, c'était rassurant pour elle. Cela lui renvoyait l'image d'une belle princesse. C'est un moyen de se rassurer ! Chou, c'est comme dans Blanche Neige , où la belle-mère de Blanche Neige demande à son miroir si elle est la plus belle. Je pense que c'est exactement cela. Et dans le fait qu'elle ne soit pas mariée, il y a l'orgueil de rester une fille de France mais aussi la pingrerie de Fleury pour qui tout était cher. Verser des dots , cela coûtait trop cher. Et , mais c'est mon hypothèse ( je n'ai pas de certitude sur le sujet ) en ce qui concerne le Prince de Conti, il y a peut-être eu l'opposition de Louis XV . Qui sait ? |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Madame Adélaïde Mar 29 Sep - 1:42 | |
| On continue avec Nolhac ?? Voilà Victoire "Ses yeux sombres ont une douceur inquiétante ; la longue frange de cils ombre ses joues ; la bouche est sensuelle, le menton étroit, le front large ; les cheveux noirs s'harmonisent au teint mat et doré. La robe brodée d'or, l'écharpe de soie jaune, les dentelles blanches semblent parer un corps voluptueux." Mais, incontestablement, la plus sensuelle était Adélaïde !
Dernière édition par Madame Sophie le Lun 28 Mar - 22:42, édité 3 fois |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Madame Adélaïde | |
| |
| | | | Madame Adélaïde | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |