Madame Adélaïde

Madame de Chimay a écrit:

Et ce dès toute petite puisqu'elle a tenu tête à son père pour ne pas aller à Fontevraud !

Et le plus incroyable, c'est que Louis XV a cédé. Elle savait jouer de sa petite frimousse de polissonne adorable et le Roi était un vrai papa-gâteau devant elle. Il lui cédait tout, c'était sa fille préférée, bien plus que les autres.

Il me semble que sa fille préférée n'était pas Adelaïde... Il l'aimait, comme toutes ses filles d'ailleurs, mais sa préférée c'est Henriette... Car elle avait un tempérament réservé et doux, et qu'elle était très affectueuse avec lui.

Elise

ELISE a écrit:

Il me semble que sa fille préférée n'était pas Adelaïde... Il l'aimait, comme toutes ses filles d'ailleurs, mais sa préférée c'est Henriette... Car elle avait un tempérament réservé et doux, et qu'elle était très affectueuse avec lui.

Oui, il me semble aussi! Même si Adelaïde n'a pas été au couvent, comme ses autres soeurs, Louis XV aimait beaucoup Henriette et fut très affecté par sa mort.

Louis XV aimera particulièrement celles qu'on appellera "Mesdames aînées", à savoir : Elisabeth, Henriette et Adélaïde.
Il connaîtra trop tard les cadettes élevées à Fontevraud. Victoire, Sophie et Louise reviendront à Versailles dans leur adolescence. Peut-être trop tard pour créer une véritable affection père/fille. Ce qui ne l'empêchera pas de connaître un terrible chagrin au départ de Louise.

Adélaïde aurait dû partir avec les cadettes. Si sa frimousse a bien fait cédé Louis XV, c'est surtout que par rapport aux autres, elle savait déjà parler, s'exprimer et faisait preuve de personnalité. Elle a déjà six ans. Louise n'avait que quelques mois... Et Victoire et Sophie devaient certainement déjà avoir leur caractère doux pour l'une, réservé pour l'autre.

Les décès des jumelles sera un terrible coup pour leur père. La nouvelle fille aînée devenant madame Adélaïde, elle en reçoit forcément toutes les prérogatives. Renforcées de part les décès de la reine et de la dauphine. Jusqu'à l'arrivée de Marie-Antoinette, elle devient la première dame (officielle) du royaume. Elle en profite. Et quand la petite Autrichienne va arriver, prendre sa place et celle de sa vénérée mère, Louis XV ne pourra faire autrement que de lui offrir un remeublement complet de son appartement. Histoire d'avaler la pilule...

Il fut si possessif avec ses filles, qu'elles devront attendre le décès de leur père pour obtenir enfin des résidences particulières.
Louis XIV avait pourtant offert Choisy puis Meudon au Grand Dauphin, de multiples châteaux à ses enfants illégitimes et ses petits-fils auront en propre le château de Noisy au bout du parc.
Louis XV de ce côté sera moins souple que son arrière-grand-père.
Louis XVI laissera à son tour toute liberté aux membres de sa famille.

Citation :

Oui, il me semble aussi! Même si Adelaïde n'a pas été au couvent, comme ses autres soeurs, Louis XV aimait beaucoup Henriette et fut très affecté par sa mort.

Élisabeth et Henriette ne sont pas allées non plus à Fontevraud. En ce qui les concernait, cela n'a même pas été envisagé.  

Oui d'ailleurs pour Elisabeth, il avait un surnom adorable, "Babette". Pour ce qui est d'Henriette, elle était la fille favorite du roi, de par sa personnalité douce et aimable, et qu'elle témoignait à l'égard de son père une profonde affection. D'ailleurs grâce à elle, son frère et sa seconde épouse, se sont rapprochés et ont formé l'un des couples princiers les plus unis de leur temps. C'était une princesse très aimée, d'ailleurs Elisabeth souffrira de la perte de sa sœur jumelle Henriette, et elle sera inhumée auprès d'elle.

Elise

Elisabeth avait aussi un sacré caractère, car c'est à elle que son mari devait son trône de Parme. Elle ne pouvait supporter d'être l'épouse d'un souverain fantoche, pas plus que de vivre à la cour ennuyeuse et peu brillante de Parme. C'est pourquoi, fait je pense unique, elle fera de très longs séjours à la cour de ses parents du vivant de son mari. Elle mourut d'ailleurs à Versailles.

De l'importance de la tante Adélaïde dans les affaires - par Bachaumont -


4 janvier 1782. — Ce sont aujourd'hui deux personnages de l'espèce la plus chère et la plus précieuse qui concourent à avoir ou à conserver la confiance du Roi. Madame Adélaïde, d'une part, tante de Sa Majesté, en qui elle a beaucoup de confiance, et qui dans le temps ne contribua pas peu au rappel et à la faveur du comte de Maurepas, désirerait garder le même crédit sur l'esprit de son neveu, et le diriger au bien qu'elle cherche par-dessus tout. La Reine, qui, à tant de titres, mérite l'oreille de son auguste époux, a la délicatesse de ne vouloir partager avec personne une intimité qu'elle se flatte de mériter exclusivement, et par son zèle pour l'État, et par son attachement pour le Roi, et par la pureté de ses vues. On croit que le monarque, consultant l'une et l'autre, suivant les circonstances, les écoutera séparément, et après les avoir entendues, se dirigera par sa propre sagesse, et choisira dans la droiture de son cœur.