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| Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon | |
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Auteur | Message |
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| Sujet: Re: Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon Jeu 2 Déc - 16:50 | |
| Allez , je vous invite à découvrir le Perche
http://laetiduperche.over-blog.com/article-le-perche-en-reportage-51455226.html -
On ne peut que comprendre l'excellence du choix de Marguerite de Lorraine d'avoir choisi une petite ville du Perche pour y vivre elle et ses enfants . |
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| Sujet: Re: Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon Sam 4 Déc - 1:21 | |
| "Les chroniqueurs percherons , qu’il convient de faire entrer en scène en ce moment , s’en sont montrés très fiers . Elle s’établit à Mauves , déclare l’un d’eux , comme au plus bel air du pays . Nous pouvons en croire ce chroniqueur , qui s’appelait Bart des Boulais. Tabellion dans la cité toute voisine de Mortagne, il connaissait la contrée . Lui et son compatriote et contemporain René Courtin, avocat au présidial de Bellême ( ville du Perche, chef-lieu de canton de l’arrondissement de Mortagne ), nous ont d’ailleurs fourni sur Marguerite quelques renseignements de première valeur ; car ils ont écrit moins de cent ans après la mort de notre bienheureuse. Les pages qu’ils lui ont consacrées dans leurs histoires générales du Perche , sont les échos d’une tradition toute prochaine. Mauves devint donc la résidence des enfants de Marguerite. Il est facile de constater que le choix fait par la princesse était excellent. Au bon air se joint la beauté du site : Mauves passe pour un « des plus jolis bourgs de toute l’ancienne province du Perche. »Pittoresquement assise en amphithéâtre sur une colline , elle regarde de là les vastes et riantes prairies où serpente , en eaux limpides , la rivière de l’Huisne.
Tout près , à quatre ou cinq cents pas environ, un simple village semble cependant faire pendant. Jadis, oh ! bien jadis , bien avant même le temps de Marguerite de Lorraine, ce village appelé Corbon, était le chef-lieu du pays qui, de son nom , s’appelait le Corbonnais. Maintenant , il n’est plus rien : la région a pris le nom de Perche ; 3 villes –Mortagne, Bellême, Nogent –se partagent l’honneur de lui servir de capitales ; Corbon , après avoir été saccagée dans une guerre , ne fait plus que jeter sur le pays où il régnait autrefois un regard attristé. C’est , écrivait déjà de son temps Bart des Boulais , un petit village , l’un des plus pauvres du quartier…
Mauves au contraire , sourit, quoique déchue elle aussi , aux campagnes d’alentour. Elle tenait rang de ville au temps de Bart des Boulais et de Courtin et elle possédait une histoire. Châtellenie du Corbonnais, elle avait appartenu tout d’abord aux Rotrou , comtes du Perche . Elle passa ensuite à Thibaut de Champagne , qui résista dans ses murs au roi St Louis , et par lui, fut vaincu. Sous Philippe le Bel , elle devint enfin , avec tout le Perche et tout l’Alençonnais , l’apanage des Valois d’Alençon.
Quand Marguerite y vint , le château , détruit pendant les guerres anglaises , n’offrait que des ruines . Elle le réédifia avec une magnificence dont nous ne pouvons malheureusement juger par nous-mêmes ; car ce nouveau château , à son tour , a disparu. ; mais Bart des Boulais en parle avec admiration . Il vante en particulier ses riches pavés de marbre aux incrustations de mosaïques qui représentaient des marguerites de différentes couleurs. De nos jours, des fouilles relativement récentes ont mis à nu des céramiques rouges ornées de fleurs de lis et de feuillages divers aux couleurs jaunes. La duchesse d’Alençon n’épargna rien pour rendre l’ antique manoir agréable et digne des princes qu’il allait abriter . Aussitôt qu’il fut prêt, elle les y transporta. Nous allons nous y transporter nous-mêmes pour contempler le bel ordre que l’illustre châtelaine y avait établi. Mauves eut à se réjouir du choix dont elle était favorisée . Déjà dotée par le duc René de 3 foires et d’un marché , elle vit croître rapidement sa prospérité par le noble voisinage de la bienfaisante princesse. " |
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| Sujet: Re: Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon Jeu 9 Déc - 13:42 | |
| Marguerite , maîtresse de maison ( vers 1495 )
"Les fortunes princières étaient de bienfaisantes fortunes qui n’amassaient que pour donner ; et encore leurs maîtres ne se bornaient-ils pas à distribuer l’argent ; le seigneur chrétien , au contraire du maître païen qui s’entourait d’esclaves , avait appris , pendant tout le Moyen Age , à s’entourer d’hommes nobles. Il confiait les principales fonctions de sa maison à des gentilshommes de naissance et récompensait par l’anoblissement les charges moindres loyalement remplies. C’est à lui du reste que ses vassaux aimaient à confier leurs enfants pour qu’il les éduquât avec les siens. Il s’attachait ainsi les jeunes garçons comme pages , tandis que sa femme faisait des filles ses filles d’honneur. La châtelaine si elle comprenait bien son devoir , surveillait en outre damoiseaux et damoiselles au double point de vue moral et religieux. Entre la famille seigneuriale et cette nombreuse et brillante clientèle s’engageaient ainsi des relations d’amitié et de confiance qui répandaient la plupart du temps, dans le château lui-même et dans ses alentours , l’aisance et le bonheur. Tel était l’idéal de ce temps. Il ne fut pas toujours compris, toujours réalisé ; nous l’avons vu méconnu et comme profané par Jean II d’Alençon et son fils dans leurs mauvais jours. Même en ces cas, le séjour des grands seigneurs en leurs terres ne cessait point totalement pour l’ordinaire du moins , d’être bienfaisant. Il était une source de prospérité inouïe , quand il maintenait au milieu des populations des familles comme celle de Marguerite de Lorraine.
Pour contempler à notre aise , dans sa vie de châtelaine , cette haute et puissante dame , nous allons donc si le lecteur le veut bien , nous reporter par la pensée à l’époque que nous venons de décrire et pénétrer dans la gracieuse ville de Mauves. " |
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| Sujet: Re: Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon Jeu 9 Déc - 14:01 | |
| "Nous y arrivons un matin , quelques années après la reconstruction du château ; par bonheur, la princesse y réside en ce moment. En bons chrétiens que nous sommes , nous nous rendons pour assister à la messe , à l’église St Pierre qu’ensuite nous visitons. On est en train d’y bâtir une chapelle qui naturellement attire notre attention . On nous dit qu’elle prendra le vocable de la Sainte Vierge et de St Jean Baptiste ; et sur ces entrefaites , nous apercevions , au milieu des travaux , les inspectant et s’entretenant avec les ouvriers , un homme qui appartient , à n’en point douter , à la meilleure bourgeoisie de l’endroit. Cet homme prend en effet de jour en jour plus d’importance. C’est lui qui, à ses frais , fait élever la chapelle. Il est le médecin du lieu. Chargé de veiller sur la santé du jeune duc Charles et de ses sœurs , il s’est acquitté avec tant de soin et de talent qu’il a conquis l’estime de leur mère. Aussi dans l’avenir, la vigilante protectrice du pays poussera fort loin ce médecin . Maître Jean Goëvrot , ainsi s’appelle t-il, après avoir servi Marguerite de Lorraine et sa belle-fille Marguerite d’Angoulême , deviendra archiatre , c'est-à-dire premier médecin du roi, sous François Ier et continuera à donner ses soins aux enfants d’Henri II et de Catherine de Médicis. Anobli en récompense de si nombreux services , il prendra le titre de Sieur de la Coudrelle et autres lieux. Il figurera sur le testament de la sainte duchesse , comme un de ses exécuteurs testamentaires. On a de lui deux bons ouvrages de médecine écrits en français et sans pédantisme , deux qualités rares à cette époque. Nos lecteurs apprendront sans étonnement que l’un de ses ouvrages est dédié à sa bienfaitrice . Que fût en effet devenu sans Marguerite de Lorraine, l’humble médecin percheron ? Nous venons de prendre sur le vif la bienfaisante action seigneuriale des temps passés. " |
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| Sujet: Re: Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon Jeu 9 Déc - 14:03 | |
| Jean Goëvrot
C'est lui qui guérit en 1537 la jeune d'Albret " d'ung grand desvoyement d'estomach ". |
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| Sujet: Re: Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon Jeu 9 Déc - 14:31 | |
| Jean Goëvrot fut médecin , mais aussi opérateur pour les dents , de François Ier ( 1494-1547 ) , lequel les avait très mauvaises.
Il décrivit les « migraines des dents « dans un petit volume intitulé Entretiennement de la vie , publié en 1541 . Comme remède contre les « maux de tête provoqués par migraine de dents « , il proposait De « faire tondre les cheveux et y faire traite laict de nourrice qui allaicte une fille « rapporte Cecconi ( 1959 ), lequel ajoute : soit pour la méthode , mais en quoi le sexe du nourisson peut-il intervenir ?
En ce qui concerne les odontalgies « entre aultres passions immortelles desquelles l’homme ha douleur , est plus moleste », dans ce même ouvrage , il donne un grand nombre de remèdes , dont , entre autres : « Tenir en la bouche eau camphrée ou décoction de camphre dans du vinaigre , mettre dans la dent cariée in peu de coton imbibé d’huile d’aspic ( lavande pic ou aspic ), se gargariser avec une décoction de pyrèthre , de menthe et de rue mêlées ensemble avec du vin chaud ». De nos jours , ces remèdes sont encore connus , voire toujours employées dans certaines de nos campagnes .
Et pour blanchir les dents , Goëvrot préconisa la corne de cerf .
Source : Praticiens de l'art dentaire du XIVe au XXe siècle : Recueil d'anecdodontes de Henri Lamendin L'Harmattan (1 janvier 2007), 198 p : 18,50 euros.
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| Sujet: Re: Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon Jeu 9 Déc - 14:37 | |
| On trouve dans cet ouvrage quelques pages sur Goëvrot
La vie médicale aux XVI, XVII et XVIIIe siècles de Paul Delaunay Slatkine (1 janvier 2001)
Lédition originale est de 1906. |
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| Sujet: Re: Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon Jeu 9 Déc - 14:40 | |
| http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5774681c.r=.langFR - |
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| Sujet: Re: Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon Jeu 9 Déc - 20:25 | |
| "Mais dirigeons-nous vers le château. Rien de plus facile que d’y entrer . Déjà des bourgeois et des paysans en assiègent la porte, des pauvres y arrivent : c’est eux qu’on y voit même en plus grand nombre . A ce moment sort dans sa litière l’évêque, Monseigneur de Séez , venu à veille pour régler avec la pieuse duchesse plusieurs affaires relatives à son clergé. Ayant célébré la messe devant elle , il reprend le chemin de sa ville épiscopale. Les deux évêques de Séez qui purent ainsi visiter Marguerite de Lorraine à Mauves furent Gilles de Laval ( 1478-1502 ) et Claude Husson ( 1502-1506 ). Quand Jacques de Silly succéda à ce dernier , le jeune duc Charles IV avançait en âge . On devait moins habiter Mauves.
Monseigneur de Séez croise en s’en allant Messire Jacques Courtin, le grand-père de l’historien dont nous parlions au chapître précédent , grand bailli du Perche, qui vient entretenir à son tour sa souveraine des affaires du Comté. Car Son Altesse Royale gouverne activement ses états : avec quelle sagesse et quelle énergie , nous allons être à même de le voir bientôt ; mais pour le moment , sa maison seule nous intéresse . ayant fini par pénétrer dans les cours et dans les antichambres , nous voici à même d’en contempler le bel ordre. " |
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| Sujet: Re: Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon Jeu 9 Déc - 20:29 | |
| Claude Husson avant de devenir évêque de Séez était un religieux à la tête de l'abbaye Cerisy la Forêt. Vue générale de l'édifice Source : wikipédia |
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| Sujet: Re: Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon Jeu 9 Déc - 20:32 | |
| Autres illustrations de ce monastère Vue de l'abbatiale Intérieur de l'abbaye source : wikipédia |
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| Sujet: Re: Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon Lun 20 Déc - 23:38 | |
| "Il est tel, comme l’a fort bien écrit le vieux chroniqueur Magistri , qu’en le voyant , on pouvait juger quel estoit le chef soubs lequel estoient régis et gouvernez tant de notables personnages. Autour de nous passent et repassent maîtres d’hôtel , écuyers , dames , filles d’honneur et simples domestiques. Leur tenue est parfaite . Rien d’étonnant à ce que, lorsqu’ils accompagnent leur maîtresse à la cour de France, on les reconnaisse plutôt par l’exercice d’une vertu extraordinaire que par autres marques ou livrées .
Il n’y a rien de si discret que les gentilshommes de Madame. Nous nous entretenons avec plusieurs. Aucun discours licencieux . Nul ne se trouve offensé de leurs médisances ou n’a occasion de rougir en leur compagnie. Les sieurs de Laubier et de Safoye , grands maîtres d’hôtel, veillent du reste sur eux avec le plus grand zèle. Nous admirons comment ils peuvent être partout . Ils sont les deux bras de la maîtresse de céans et vraiment ils se montrent dignes de la confiance dont elle les honore.
Pour les dames et les filles d’honneur , ce sont autant de miroirs de modestie et de sagesse. Tout le monde a les yeux fixés sur elles pour les admirer ; par contre , elles ne les jettent sur personne que sur leur princesse…Ce sera assez de dire , pour leur recommandation , que celles qui sortirent de chez la duchesse pour prendre parti au monde y demeurèrent comme des religieuses , et celles qui entrèrent en religion y moururent comme des saintes. Nous voyons passer Madame de Beauregard , si aimée de la duchesse. Elle est accompagnée de deux autres toutes jeunes dames d’honneur que l’o nous fait remarquer mais sans dire leur nom. L’une seconde la sainte veuve dans ses dévotions ; l’autre vient d’échapper , grâce à ses soins , aux dangers d’une grave opération. Certains parlent de miracle. Puis voici Mme de Montboyssier , elle sort des appartements privés et s’empresse à l’accomplissement d’un ordre donné. Qui eût alors pensé qu’elle et la petite Catherine de Tirmois qui l’accompagne , deviendraient abbesses de deux des monastères que Marguerite devait plus tard fonder ? "
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| Sujet: Re: Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon Sam 25 Déc - 3:08 | |
| "Toutes ces personnes aident la duchesse dans ses différentes occupations , l’accompagnent aux églises , aux visites des monastères et des pauvres ; puis, en sa compagnie , se livrent aux travaux manuels que Madame d’Alençon ne dédaigne nullement.
Ce n’est pas tout ; à la fin de la matinée , voici que nous voyons s’avancer vers les appartements ducaux une troupe d’enfants à la mise élégante , à la tournure distinguée et fine, mais aussi fort modeste , qui ne sont autres que les petits pages de Madame. Oh ! Ce n’est pas d’eux qu’on pourra jamais dire « effronté comme un page ». Afin qu’ils participent à la bonne éducation qui se donne chez elle, Madame veut les voir souvent sous ses yeux . Pour éviter l’oisiveté , elle leur fait apprendre à lacer et à faire le réseul que l’on emploie aux ornements d’église ( 1 ). Ils s’y livrent surtout le soir à la veillée , pendant que les dames et filles d’honneur travaillent à ces ornements .
( 1 ) Le rézeul ou réseul est du filet brodé. Des fils colorés ou non , passés à travers les mailles , y forment des dessins . A la fin du XIVe siècle, ces travaux devinrent de véritables œuvres d’art , dans le filet plat en faveur aujourd’hui sous le nom de filet de Cluny. Le lacé, ou mieux le lacis, travail très en vogue au XVe siècle , était une sorte de filet fin formé aux dépens d’une toile . Des fils tirés dans la trame et dans la chaîne , suivant un plan régulier , laissent une façon de canevas dont les fils sont ensuite reliés, à leur entrecroisement , par un nœud à l’aiguille . Sur le fond ainsi constitué , la broderie peut s’appliquer à toutes les formes de l’ornementation. " |
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| Sujet: Re: Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon Dim 26 Déc - 2:04 | |
| "L’après-midi venu , nous voyons arriver de nombreux visiteurs de distinction. Ce sont les seigneurs et dames de Matignon Lonray , De Tillières Carrouges , De Grancey Médavy, de Nonant Chatillon , de Montaigu, d’O et de Fontaine-riant Dangenne. D’autres sont annoncés pour les jours suivants. Pendant ces réceptions toutes familières , dit un vieil auteur , les jeunes familles des amies de Marguerite de Lorraine se réjouissent avec le prince et les princesses ses enfants , dans des jeux de piété , et l’on nous dit combien la sainte duchesse se plaît en ce doux commerce des plaisirs provinciaux.
Avant de sortir, nous pénétrons dans les appartements particuliers . Leur ameublement même est quelque chose d’édifiant. Marguerite de Lorraine ne prend pas plaisir aux peintures et aux vaines curiosités . Le crucifix est le principal ornement de sa chambre. On retrouve partout la simplicité chère à son grand-père , une céleste simplicité selon le mot d’un de ses historiens.
C’est en compagnie de ces historiens et comme guidés par eux que nous venons de faire notre visite au château de Mauves. Apprenons d’eux maintenant quelles causes produisaient de si admirables effets. Comme nous l’a fort bien dit le vieux Magistri , ces effets font deviner quel était le chef soubs lequel estoient régis tant et de si notables personnages. Quel genre d’action exerçait donc cette maîtresse expérimentée ?
Cette action était toute chrétienne . Marguerite mit la religion à la base de l’influence qu’elle exerça sur les gens de sa maison , comme de celle qu’elle exerça sur ses enfants et sur tous ses sujets. Elle se regardait comme répondant devant Dieu des personnes soumises à son autorité et obligée en conséquence de les diriger vers Dieu. Marguerite connaissait l’humaine nature , qui , pour être vraiment libre, a besoin d’être aidée.
Elle aidait ses subordonnés d’abord en les instruisant. Chaque soir , dans toutes ses résidences quelles qu’elles fussent , le personnel de sa maison devait-il se rendre après le repas dans la grande salle du château . Là, en sa présence , on entendait son aumônier expliquer quelque point de la doctrine chrétienne . La vie de Notre Seigneur ou des saints fournissait l’ordinaire sujet de ces conférences et l’on y descendait toujours, nous apprend Magistri , à la pratique des vertus et des commandements de Dieu et de l’Eglise . Parfois , notre bienheureuse n’hésitait pas à prendre la parole pour faire part des réflexions que la lecture de la vie des saints ou le sujet développé par le conférencier lui avaient inspirées.
Elle savait encore joindre à l’enseignement une prudente contrainte , en exigeant au point de vue religieux ce que la prudence permet d’exiger , à savoir l’assistance aux offices et aux sermons. Nul ne se fût permis d’y manquer même une fois, nous disent ses historiens. Mais ses ordres ne s’étendaient pas plus loin. Cette très zélée princesse n’aurait jamais osé entrer plus avant dans le sanctuaire de la conscience. Jamais elle ne dépassait les limites du simple conseil pour ce qui regardait les sacrements de Pénitence et d’Eucharistie ( Magistri et Duhameau spécifient que les ordres de la princesse n’allaient pas au-delà de la messe et des sermons. ) Elle aimait aussi beaucoup mieux persuader que contraindre. « Elle parlait à tous ses gens , nous dit l’abbé Laurent , avec une extrême bienveillance et s’efforçait par ses conseils et ses encouragements de les maintenir dans la pratique de leurs devoirs. " |
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| Sujet: Re: Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon Lun 27 Déc - 3:07 | |
| "Marguerite avait cette intelligence des hommes qui font les bons maîtres. « Elle n’exigeait pas trop des gens de bien , attendait beaucoup des méchants , disait à chacun ce qu’il pouvait entendre avec fruit , ne dépassait pas la mesure de ce qu’il était capable de porter…Cependant son zèle avait plus de tendance à faire aimer la vertu qu’à combattre directement le vice : en attaquant de front les préjugés , elle craignait de blesser les amours propres…Sa devise était cette parole du sage : « Embellir les âmes ! « Elle s’attachait , en conséquence , dit Hilarion de Coste , à montrer les charmes de la piété et à disposer en sa faveur les volontés indifférentes ou hostiles ; puis elle les élevait aux mystères de la foi par des pensées si douces , si consolantes qu’on parvenait au sommet sans s’être aperçu d’avoir gravi la montagne.
Elle savait aussi encourager et elle ne dédaignait pas ces menues récompenses qui prouvent l’affection chez les maîtres et leur gagne celle des serviteurs . Le hasard a fait inscrire sur une quittance donnée à Marguerite et conservée aux archives de l’Orne une curieuse liste d’étrennes distribuées en son nom .
On y lit :
Ceux qui ont étrenné Madame : A la fille de la buandière , fiançée ,10 sols- A la femme , la portière , 10 sols –A son mary, 20 sols-Aux galopins de la cuisine, 10 sols- A la buandière , 35 sols-A Perrine, 35 sols-A Jehan Viette, 100 sols- A Petit Jean et sa femme, 40 sols –A Jean Richard pour sa femme, 40 sols-A la petite Marie, 35 sols – Somme ( c'est-à-dire total ) , 16 livres, 15 sols-A Madame de Villebon, 10 livres –A Mademoiselle de Garenne, 10 livres- Somme : 36 livres, 15 sols. ( 1 )" |
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| Sujet: Re: Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon Lun 27 Déc - 3:13 | |
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| Sujet: Re: Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon Lun 27 Déc - 3:14 | |
| "Tous : grandes dames pauvres , humbles domestiques , enfants même avaient part à ces maternelles largesses , qui montent ici à plus de 900 fr . ( 2 )
(2) Un autre document , récemment découvert aux Archives départementales de l’Orne , par M. Jouanne archiviste , nous montre encore Marguerite comblant de bienfaits les gens de sa Maison : « Nous , Marguerite , duchesse d’Alençon , comtesse du Perche et Vicomtesse de Beaumont , confessons avoir eu et receu de Guillaume Dupuiz, nostre receveur ordinaire d’Argenthan et d’Exmes , sur ce qu’il nous peult devoir des deniers de sa recepte de ceste présente année , la somme de six escuz d’or qu’il a baillez contans pour deux abilmens à deux de noz petites filles estantes avecque nostre bien-aimée , la dame de Beauregard ; c’est asavoir la petite Françoise et Certaine ; -de laquelle somme de six escuz nous tenons contante et en quictons nostre dict receveur . Tesmoing ce present acquit signé de nostre main . Donné en nostre chastel d’Alençon , le XVe de Janvier, l’an mil IIIIe IIIIxx et XI .
Marguerite
Ces deux petites filles appartenaient au groupe d’enfants dont Marguerite de Lorraine acceptait de faire l’éducation. Catherine de Tirmois , dont il est parlé dans ce chapitre , était de leurs compagnes . La sollicitude de la religieuse princesse allait, on le voit , jusqu’à pourvoir à leur habillement , quand elles étaient pauvres. Madame de Beauregard , dont nous parlons plus haut , avait été gouvernante de Marguerite en Provence ." |
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| Sujet: Re: Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon Lun 27 Déc - 3:22 | |
| "La vigilante duchesse savait néanmoins écarter énergiquement toutes les occasions de désordres . Nous savons comment elle prenait soin de garantir ses pages et ses damoiselles d’honneur contre les dangers de l’oisiveté . Si quelqu’un se permettait une faute grave , elle l’avertissait d’abord avec douceur , puis d’un ton ferme et sévère , s’il en était besoin ; et il eust fallu estre extrêmement impudent , dit Duhameau , ou du tout incorrigible pour ne rougir point en présence de cette sage princesse . Enfin, si le coupable persévérait dans sa résistance , elle lui déclarait positivement qu’il fallait changer de conduite ou renoncer à son service .
Ce renvoi était en somme le seul châtiment dont elle usât. Mais nul ne l’envisageait d’un cœur léger. La crainte de le subir retenait la plupart du temps les moins vertueux eux-mêmes , tant il faisait bon vivre sous le toit de Marguerite." |
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| Sujet: Re: Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon Lun 27 Déc - 3:27 | |
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| Sujet: Re: Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon Lun 27 Déc - 4:30 | |
| http://alexandrina.balasar.free.fr/marguerite_de_lorraine.htm - |
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| Sujet: Re: Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon Mer 5 Jan - 13:24 | |
| "Marguerite et le régime féodal
Dans quel organisme politique Marguerite exerça son génie de gouvernement
Cependant par la mort de son mari, Marguerite était devenue souveraine. Quoique son pouvoir ne se soit exercé que dans une région assez restreinte, elle sut si bien remplir des actes de sa sagesse et de l’exercice de sa bonté son duché d’Alençon , que sa louange y fut universelle et que sa mémoire s’y est maintenue en bénédiction jusqu’à nous. Pas une voix ne s’est élevée pour discuter sa politique ou blâmer les actes de son administration ; au contraire , toute mention d’elle est un hommage ému à l’excellence de son gouvernement . Aussi est-ce pour l’histoire un devoir impérieux de présenter ce gouvernement comme un idéal aux sociétés modernes ébranlées jusque dans leurs bases. Au témoignage de l’histoire s’ajoute l’autorité de l’Eglise dans le décret rendu par la Sacrée Congrégation des Rites pour confirmer le culte immémorial de la Bse Marguerite de Lorraine.
Un bandeau jeté sur les yeux de beaucoup de nos contemporains leur fait regarder comme impossible la coexistence de l’autorité entière du chef et de la liberté vraie des sujets ; pour eux , tout acte de souveraineté est un empiétement sur le libre exercice de l’activité humaine, et cet exercice ne peut aller sans une réduction de l’autorité. Nous verrons Marguerite de Lorraine intégralement souveraine et son peuple indiscutablement vide. Les chefs, à cette époque, étaient regardés par les sujets comme des délégués du pouvoir divin et les sujets appréciés par les chefs, vraiment dignes de ce nom , comme des égaux devant Dieu , comme des frères à eux confiés en vue d’un bonheur commun. Aussi les princes commandaient avec assurance , sachant qu’ils ne faisaient en cela qu’obéir à Dieu, et les peuples se soumettaient joyeusement , sachant que la liberté vraie consiste à faire de plein cœur son devoir.
Mais il est impossible de bien comprendre l’action gouvernementale de Marguerite sans connaître l’organisme politique dans lequel elle s’exerçait . Cet organisme était la féodalité , ou plutôt ce qui en restait à l’époque. Indiquons donc , dans ses grandes lignes , ce que fut dans ses diverses phases le régime féodal. " |
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| Sujet: Re: Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon Mer 5 Jan - 13:42 | |
| "On distingue en France deux féodalités : la féodalité seigneuriale et la féodalité apanagée. La première se forma sous les Carolingiens. Un système d’hérédité mal conçu partageait en portions égales , à la mort de chacun des rois de cette race , les états du père entre tous ses fils, ce qui empêchait l’unité nationale de se constituer.
En outre , la coutume maladroite des monarques de distribuer entre les grands fonctionnaires de l’Etat, sous prétexte de se les attacher par la reconnaissance , les terres de la couronne , affaiblissait le pouvoir central. Il en résulta, lorsque survinrent les invasions normandes , il n’y eut pas une France compacte et forte pour leur résister . La défense du pays s’éparpilla. Les seigneurs, obligés de l’organiser en dehors du souverain, qui ne pouvait y suffire , profitèrent de cette situation pour acquérir et fortifier leur indépendance. On donnait à ces seigneurs le nom de feudataires ; le régime inauguré par eux s’appela féodalité. Le lien national , quoique relâché , ne fut cependant pas brisé. Les grands feudataires rendaient hommage au roi et recevaient à leur tour, en qualité de suzerains, l’hommage de feudataires inférieurs appelés vassaux. La hiérarchie descendait ainsi du trône jusqu’au peuple. L’avantage de cet état de choses consistait en ce qu’il ne laissait personne isolé : chacun y avait son rôle et le comprenait facilement.
En outre, issu du service rendu et consolidé par la défense du territoire , ce régime était profondément naturel. « La famille seigneuriale, écrit Michelet, née de la terre , y était enracinée ; elle devenait vraiment , par la vie commune avec l’habitant, le genius loci, le génie du lieu. Cette famille , le plus souvent , avait fait la terre ; elle y avait bâti des murs , construit , contre les païens du Nord , un asile où l’agriculteur pouvait se retirer et ramasser ses troupeaux . Les champs avaient été défrichés , cultivés aussi loin qu’on pouvait voir la tour du château. La terre était donc fille de la seigneurie. Le seigneur à son tour était fils de la terre ; il en connaissait la langue et les usages ; il en connaissait les habitudes : il était des leurs ; son fils grandissait parmi eux, c’était l’enfant de la contrée « . Tel était bien le premier régime féodal. " |
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| Sujet: Re: Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon Mer 5 Jan - 15:23 | |
| "Mais créé pour une société sans cesse envahie , sans cesse harcelée par un ennemi mobile à l’excès, il présenta de graves inconvénients dès que cet ennemi fut rejeté hors frontières ou incorporé à la nation par les traités. Les seigneurs , devenus de petits souverains dans leurs domaines , en vinrent à tourner trop facilement contre leurs voisins les armes que le péril étranger ne venait plus provoquer au combat. De multiples guerres intestines s’ensuivirent . On sentit de nouveau le besoin d’un pouvoir fort , capable de mettre à la raison les perturbateurs et de protéger les pacifiques. C’est alors que les Carolingiens , s’étant montrés impuissants dans cette fonction de haute police intérieure , comme ils l’avaient été dans la guerre extérieure , les ducs de France , aïeux de Hugues Capet les remplacèrent et surent éviter leurs défauts.
La dynastie capétienne mit alors à la base de ses traditions le droit d’aînesse méconnu de la précédente. Ce principe fit sa force et la rendit capable d’imposer aux seigneurs une autorité qui, sans les détruire , les dompta et les plia aux nécessités du bien public. A la féodalité se trouva substituée de la sorte une monarchie tempérée dont les services finirent par être reconnus de tous . C’est l’époque qui va de Hugues Capet jusqu’aux successeurs de St Louis . Les aïeux de ce st Roi inaugurèrent malheureusement une autre féodalité : la féodalité apanagée , laquelle fut en général beaucoup moins bienfaisante que la première. Dans le but de dédommager leurs fils puînés de la privation du trône réservé à l’aîné , les rois de France leur donnèrent , « en apanage » -c’était le mot –des territoires considérables , des provinces entières qui de nouveau constituèrent des états dans l’Etat. Ainsi naquirent entre autres les maisons d’Anjou et d’Alençon . ainsi se forma la fameuse Maison de Bourgogne dont nous avons saisi sur le vif , au début de cette histoire , les menées anti-françaises. ( 1 )
( 1 ) Un historien allemand , M. Ranke , a vu très clairement le vice de ces apanages. « Quand les anciens rois , dit-il , conféraient les fiefs vacants à des membres de la famille royale, ils croyaient augmenter sa grandeur. Telle fut peut-être la pensée du roi Jean , lorsqu’il inféoda , en 1363 , le duché de Bourgogne au plus jeune et au plus vaillant de ses fils…La tige vigoureuse à laquelle il donna ainsi naissance se développa très rapidement. En peu de générations, elle acquit la Flandre , avec ces villes qui avaient de tout temps exercé une si grande influence sur la France du Nord , le riche Brabant contrée voisine , les belliqueuses provinces wallonnes , l’Artois, Namur, Luxembourg , les côtes germaniques conquises sur l’océan par des travaux opiniâtres , bien au-delà des limites de la suzeraineté française. Mais , dans une époque remplie de factions , l’élévation d’une branche de la maison royale à l’état de puissance indépendante ne pouvait tourner à l’avantage du chef de la nation. « Elle n’y tourna pas en effet. Nous avons vu les ducs de Bourgogne mettre la France à deux doigts de sa perte ( Ranke , hist. De France, traduction Porchet, t II, p. 68 ). " |
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| Sujet: Re: Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon Mer 5 Jan - 15:37 | |
| "Les malheurs de la guerre de Cent Ans sont un fruit de ce régime. Triste spectacle ! Dans cette guerre , on vit des apanagés comme le duc de Bourgogne, et d’anciens féodaux , incomplètement soumis , comme le comte de Vaudémont , faire la guerre et passer des traités sans le roi et même en union avec les ennemis de la France : c’était l’anarchie avec tout le cortège de maux qu’elle entraîne.
Jeanne d’Arc fut le providentiel artisan du relèvement de la monarchie française, qui sans elle aurait sombré dans le débordement des pouvoirs secondaires et de l’étranger . Cette œuvre de ressaissement national se poursuivit , après elle, sous les règnes de Charles VIII et de Louis XI ; ces rois eurent en effet pour principal objectif de subjuguer le pouvoir des féodaux . La bataille de Nancy , livrée à l’instigation de Louis XI entre deux des plus grands grands de ces féodaux , y aida puissamment , nous l’avons constaté en son lieu . Cette bataille finit la première phase de la féodalité apanagée. Cette féodalité en demeura comme accablée.
La seconde phase remplit les règnes des successeurs de Louis XI . Ces princes , plus doux et plus justes que lui , eurent le bon sens de ne pas épuiser les forces seigneuriales abattues : ils se contentèrent de les régulariser et de les adapter à l’intérêt national. Les grands seigneurs vaincus restèrent souverains , mais dans le rayonnement du trône ; leur autorité, d’indépendante qu’elle était , devint subordonnée et contrôlée. Tel fut exactement l’instrument de pouvoir que nous allons voir aux mains de Marguerite de Lorraine. " |
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| Sujet: Re: Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon Mer 5 Jan - 16:05 | |
| "L’histoire de cette princesse nous montrera de quel bon tempérament était cette organisation sociale. Assez de puissance au centre , mais pas trop ; assez d’indépendance dans les Provinces , mais sans excès ; tel fut le chef-d’œuvre réalisé par le simple génie des Rois de France à cette époque.
Cette période bienfaisante ne s’est malheureusement pas prolongée jusqu’à nous. Les guerres de religion survinrent qui furent , tout particulièrement du côté protestant , un effort des seigneurs féodaux pour ressaisir une complète indépendance.
Elles amenèrent la politique de réaction centralisatrice de Richelieu. Le grand ministre , et plus tard après lui, Louis XIV , retirèrent aux seigneurs les fonctions dont certains cherchaient à abuser. Malheureusement ils leur laissèrent , pour le bien de la paix, les privilèges jadis attachés à ces fonctions . Ces apparences brillantes , mais qui ne couvraient plus aucune autorité solide , attirèrent sur les seigneurs la jalousie du peuple ; elles furent l’étoupe où s’enflamma la haine révolutionnaire.
Entre temps , la royauté avait transféré le pouvoir effectif à de véritables employés, les intendants , qui , tout en étant des agents du pouvoir central , jouissaient pourtant encore d’une certaine initiative. La révolution et l’empire , achevant de rabaisser leur rôle , en ont fait , sous le nom de préfets , de simples rouages administratifs . Une centralisation outrée a remplacé ainsi l’ancien ordre des choses.
Quelque opinion qu’on ait embrassée sur les différents systèmes sociaux que nous venons d’esquisser , il faut reconnaître que l’esprit éminemment politique de Marguerite de Lorraine a su , avec les moyens mis entre ses mains , conduire le duché d’Alençon à son apogée. Jamais ce pays n’avait connu auparavant et ne connut depuis autant de bonheur et de prospérité. Ce fut sa grande époque.
Pour la décrire , il ne saurait suffire de montrer la puissante princesse consciencieusement appliquée à son poste , faisant de l’administration pure et simple, comme on dirait aujourd’hui. Une telle compréhension de son gouvernement , où elle n’aurait eu qu’un rôle négatif et machinal, blesserait la vérité historique. Marguerite fut souveraine dans toute la force du terme : respectant la modalité du régime qu’elle tenait des traditions du pays , elle sut user de toute l’initiative qui lui était laissée. Prévoyant l’avenir, utilisant le passé , étudiant le présent , soucieuse du bonheur de ses sujets , autant que de la marche correcte de l’organisme administratif, elle élaborait, combinait et agissait , aimant son peuple et faisant sien le bonheur qu’elle lui procurait . Aussi nous ne pouvons taire que sa physionomie présente quelque chose de plus riche et de plus complet , des tons plus nobles et plus chauds que le profil cru de nos hommes d’état actuels , dont le seul idéal est de gouverner au jour le jour , selon d’inexorables règles , une machine qui peut demain rouler aux abîmes. "
Bref, Marguerite de Lorraine est une digne émule de St Louis. |
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