Le Boudoir de Marie-Antoinette

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 Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon

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MessageSujet: Re: Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon   Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon - Page 14 Icon_minitimeMar 2 Nov - 11:57

La communauté des clarisses d'Alençon est aujourd'hui installée dans le quartier de la demi-lune, un peu derrière la préfecture.
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MessageSujet: Re: Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon   Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon - Page 14 Icon_minitimeMar 2 Nov - 12:06

"Notre bienheureuse n’eut pas dans le monde d’amies plus chères qu’elles. Elles devinrent les confidentes de son âme. Son bonheur était de visiter les églises , les pauvres et elles. Avec elles, cette sainte princesse se livrait à la retraite et aux austérités et, quand les réceptions et les affaires avaient troublé sa vie de recueillement et de prière , elle s’en dédommageait avec elles. Plus tard , la pieuse fondatrice conduira chez elles ses filles pour les édifier et fera don au cher monastère de deux parcelles de la vraie Croix et du chef de Ste Sapience , vierge martyre du diocèse de Cologne . Sa générosité fit enfin construire , à la place de la modeste chapelle visitée par Roland le Goux, une véritable église qui s’orna de belles statues et de reluisants vitraux. Marguerite ne cessa jamais de combler les Clarisses d’Alençon de ses dons. Son fils continua également, à son instigation , de les secourir et de les protéger. "
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MessageSujet: Re: Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon   Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon - Page 14 Icon_minitimeMar 2 Nov - 12:35

"Et pourtant le zèle de la religieuse princesse ne se trouvait pas encore satisfait. Comme insatiable de bonnes œuvres , elle avait encore entrepris dès ce temps –là, une autre fondation que le P. Magistri nous raconte à peu près en ces termes.

Un certain jour , elle disait à ses amis combien elle désirait que les pauvres fussent charitablement reçus et traités , dans les hôpitaux de ses domaines et combien elle tenait à ce que les rentes et tous les biens légués à ces établissements fussent loyalement conservés et distribués. Quelqu’un lui fit alors connaître qu’il y avait en Picardie des religieuses , vivant sous la règle du Tiers-Ordre de St François , qui se consacraient au service des hôpitaux , sous le nom de « sœurs hospitalières ou Sœurs de Ste Elisabeth de Hongrie ». Elles bâtissaient leurs demeures près de ces maisons , en administraient le temporel et surtout prenaient un tel soin des pauvres malades qui s’y trouvaient qu’on ne pouvait les voir en cet office sans être ému de piété et porté à la dévotion. Ces choses luy furent tellement agréables qu’elle se mit aussitôt en devoir de requérir de ces religieuses pour Mortagne où elle résidait souvent.
Elle entrevît pour elle-même , dans leur établissement en cette ville , tout un avenir de consolations charitables , pensant pouvoir se livrer en leur compagnie au soin des pauvres. Dans son ardeur , elle s’y mit même aussitôt leur arrivée , et gagna une maladie contagieuse à laquelle elle n’échappa , dit Bart des Boulais , que par une protection tout visible de Dieu. "


C'est qu'on ne s'improvise pas infirmière...
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MessageSujet: Re: Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon   Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon - Page 14 Icon_minitimeMar 2 Nov - 13:03

"Ce fut le 9 avril 1499 que les sœurs de Ste Elisabeth furent introduites à l’Hôtel-Dieu dudit Mortagne.

Nous reviendrons sur cette fondation. . En attendant , une autre entreprise du même genre suivit encore celle-ci, « tant le feu de l’amour divin , comme Magistri le constate avec raison , dévorait le cœur de Marguerite ».
Ayant séjourné , en l’an 1507 , dans une autre ville de ses domaines , la ville de Château-Gonthier , elle reconnut, dit une très vieille chronique, , que l’hospital n’estoit pas gouverné selon que la grandeur de sa piété et son incomparable charité eussent pu le désirer . Elle conclut aussitôt , avec les habitants , un accord lui permettant de remplacer les frères hospitaliers qui desservaient cette vieille Maison-Dieu ou Aumônerie depuis le XIIe siècle par les sœurs de Ste Elisabeth . La charitable fondatrice fit donc venir de Mortagne six de ces religieuses et, leur ayant bâti un couvent et une chapelle , les y introduisit le 9 février 1508, moyennant l’engagement exprès de leur part « de nourrir , alimenter et loger les pauvres passants , de réformer en mieux l’hôpital et de dire, faire dire et célébrer le service divin en leur église. »
Il leur fut de plus interdit de mendier ou quêter publiquement ; afin de ne pas imposer un surcroît de charges aux habitants , lesquels avaient formé , en union avec la duchesse , le fonds nécessaire à l’entretien de la petite communauté. "
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MessageSujet: Re: Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon   Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon - Page 14 Icon_minitimeMar 2 Nov - 13:35

"En 1507, Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon, vint visiter sa baronnie de Château-Gontier, « et, voyant que l'hospital n'estoit pas gouverné selon que la grandeur de sa piété et de sa charité sans pareille eust pu désirer », elle s'engagea à remplacer le maître administrateur et les treize pauvres frères par treize religieuses et un chapelain ; ce dernier resta à la présentation du seigneur, et le nombre des religieuses fut réduit à six par décret de l'évêque d'Angers du 25 janvier 1508 (n. s.). Marguerite de Lorraine fit les frais de la construction de la chapelle et du couvent. Les religieuses, du tiers ordre de Saint-François, vinrent de Mortagne sous la conduite de soeur Isabeau Viseuse ; « les religieuses, mères et couvent de Saint-Julien, ayant l'administration. de l'hospital et Maison-Dieu,» n'étaient pas cloîtrées pendant les dix premières années et elles soignaient aussi les malades en ville ; un « procureur ou gesteur » donnait ses soins à l'administration du temporel. Des difficultés entre les habitants et la communauté avaient décidé les soeurs, en 1566, à se retirer à Champigné, dans un couvent que leur avait donné le duc de Montpensier ; mais l'avocat du roi leur fit comprendre qu'elles ne pouvaient déserter ainsi, et neuf d'entre elles restèrent, sous là direction de la soeur Antoinette de la Grandière. Au mois de décembre 1591. le capitaine Cessart, qui commandait au nom des royaux, voulait « abasser » la maison. Les soeurs purent obtenir de M. de Rochepot et de M. Pichery d'être préservées ; mais quand les ligueurs furent à leur tour maîtres de la ville, M. de Boisdauphin jugea une démolition du couvent nécessaire ; il fut évacué pour toujours, le 3 mai 1593. Réinstallées au Buron, les Franciscaines continuèrent jusqu'en 1613 de nourrir les malades. "

Extrait d'un site internet
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MessageSujet: Re: Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon   Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon - Page 14 Icon_minitimeMer 3 Nov - 6:32

"Les nouvelles sœurs furent reçues à Château-Gontier avec le plus grand amour et la plus grande révérence et elles y devinrent tellement populaires que beaucoup de jeunes filles de la ville n’hésitèrent pas à se consacrer chez elles au service de Dieu : en moins de dix ans , elles comptaient cinquante et une compagnes. Telle était la fécondité des œuvres de Marguerite de Lorraine.

Les hospitalières de Château-Gontier , dit la même chronique , considérèrent alors que la véritable atmosphère de la vie religieuse est le silence et la solitude. Elles présentèrent en conséquence , une humble requête à leur fondatrice et aux supérieurs de l’ordre séraphique pour être renfermées. Jusque-là en effet, elles ne faisaient pas le vœu de clôture ; elles sortaient même en ville pour le soin des malades. Marguerite accéda à leur demande et fit venir de Picardie six nouvelles sœurs pour les diriger dans ce changement de vie ,tandis que le « commissaire général des ordres de St François en France « rédigeait lui-même pour cette communauté une règle conforme à sa destination. Il fit approuver cette règle par Léon X en 1517 et elle fut ensuite confirmée par Jules III en 1551.

Nous retrouverons dans la suite de cette histoire ce commissaire général de l’ordre franciscain , qui apparaît ici en prêtant à notre bienheureuse un si précieux concours. Il s’appelait Nicolas Gilbert ; mais Léon X pour montrer combien lui était agréable sa piété envers la Très Sainte Vierge qui éclatait aux yeux de tous , changea un jour son nom en celui de Gabriel Maria , sous lequel les contemporains et après eux la postérité , se sont habitués à connaître ce saint religieux. L'Église pense aujourd’hui à le béatifier. De son temps , on parlait avec admiration de sa vertu et de ses miracles."
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MessageSujet: Re: Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon   Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon - Page 14 Icon_minitimeMer 3 Nov - 7:07

"Lorsqu’il bailla au monastère de St Julien de Château-Gontier la règle que lui avait demandée la duchesse d’Alençon , il assura aux religieuses , rapporte la chronique déjà citée , qu’il l’avait écrite dans les appartements même du pape et que, l’ayant aussit$ot présentée à sa Sainteté , il s’était heurté à l’opposition de plusieurs cardinaux. On possédait , au dire de ces derniers, un assez grand nombre de règles monastiques pour qu’il ne fût point nécessaire d’en composer de nouvelles. L’approbation resta donc en suspens ce jour-là. Mais le lendemain , le Souverain Pontife envoya quérir en toute diligence le père Gabriel Maria et lui dit : « Mon fils , j’ai beaucoup souffert cette nuit à ton occasion. La Sainte Vierge , Saint François , Saint Laurent et Sainte Agnès m’ont apparu et m’ont vivement repris de mon refus d’hier. C’est pourquoi j’approuve cette règle de toute la puissance que Dieu me donne , et je bénis toutes celles qui l’observeront fidèlement . »

On lisait , au temps où la chronique fut composée , l’attestation de ce fait dans un manuscrit daté de 1551.
Ce récit enflamma de zèle la jeune communauté qui, nous venons de le voir , rivalisa de vertu avec toutes celles que la bienheureuse Marguerite de Lorraine venait d’établir. La duchesse en conçut une grande joie.

Au milieu de toutes ces préoccupations , une épreuve fort sensible , vint cependant endolorir le cœur de notre sainte. Il se trouva des esprits critiques qui blâmèrent ce qu’ils appelaient ses prodigalités. « Elle ruine sa maison , disaient-ils , et cause à ses enfants un considérable préjudice . »Mais ces accusations tombèrent d’elles-mêmes , à mesure que s’accrut la renommée de bon gouvernement dont Marguerite ne tarda pas à donner des preuves.

Comme en témoigne l’historien Odolant Desnos , écho en cela de tous ceux qui ont écrit sur notre bienheureuse , elle dut à son esprit de sage économie et à son habile gestion de pouvoir faire face à la fois à tant d’œuvres diverses et aux multiples dépenses de sa maison et de son état. L’auteur de l’Abrégé de la vie de la sainte princesse nous apprend en outre que la Providence aidait son intelligente charité. Dieu inspirait aux peuples de prendre part à la construction de ces monastères , dont la présence était un bienfait désiré de tous. « Chaque ville où elle venait passer quelques jours , lisons-nous dans cet auteur , enviant le bonheur de la posséder plus longtemps et souhaitant avoir dans son enceinte une maison de religieuses , venait luy offrir ses services et luy donner en même tems de quoy la secourir dans tous ses pieux desseins ».
Nous venons de constater nous-mêmes le fait à Château-Gontier ; il est tout à l’honneur de la pieuse fondatrice et de ses sujets .

Inutile de faire remarquer ici que Marguerite était tertiaire séculière. Nous verrons , il est vrai , Marguerite prendre l’habit du Tiers-Ordre avant de se faire clarisse ; mais il s’agit du Tiers-Ordre régulier . Magistri nous la montre se revêtant de l’habit de tertiaire à Mortagne , étant encore dans le monde, signe évident qu’elle faisait alors partie du Tiers-Ordre , comme tous les membres de sa famille, ainsi que toute sa vie l’atteste.
Elle devint ensuite tertaire régulière et elle acheva ses jours dans le second ordre de St François , celui des Clarisses . Ses œuvres proclament bien haut qu’elle eut à un degré éminent l’esprit séraphique. Sa piété envers le pauvre d’Assise éclate partout : « sçavoir faisons , écrivait-elle dans ses lettres patentes en faveur des Clarisses D’Alençon que nous, meue de dévotion , désirans de tout nostre cœur et affection , à la louange et gloire de Dieu , le benoît créateur , pour le bien , accroissement et augmentation de sainte religion et mesme pour le bien de l’ordre du très glorieux Monsieur Saint François et de Madame Sainte Claire …de faire de nouvel ériger…un monastère. »

Toutes ses intentions , tout son cœur se dévoilent en ces quelques lignes . Saint François l’inspirait , Saint François était comme le foyer de sa piété , de son zèle et de sa charité."
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MessageSujet: Re: Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon   Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon - Page 14 Icon_minitimeMer 3 Nov - 7:35

"La Mère de toute charité


Il ne faut pas s’étonner que Marguerite , formée à l’école de St François d’Assise , ait fait l’admiration de ses contemporains par sa charité. »Hommes du peuple , a dit au siècle dernier , un écrivain non suspect de partialité à l’égard du catholicisme , hommes du peuple, chaque fois que l’on parlera de porter la main sur la religion de l’évangile , rappelez-vous que vous lui devez St François d’Assise.
« C’est qu’en effet , comme l’a fort bien dit un homme d’état italien , « depuis le XIIIe siècle , il n’a pas été créé une institution populaire dont on n’ait emprunté l’idée à St François « .
Et cependant Saint François n’a pas fondé d’œuvres de bienfaisance, il n’a pas créé d’institutions charitables. Qu’a-t-il donc fait ? Il a fait plus que de fonder des œuvres particulières , il a lancé sur le monde un courant de compassion intense , et doté les siècles qui ont suivi le sien d’une armée nombreuse et permanente de gens se dévouant à l’idée chrétienne de la charité. Marguerite de Lorraine appartenait à cette armée et elle a pensé , agi , vécu sous le souffle de l’esprit franciscain.

Dieu , pour communiquer à notre bienheureuse cet esprit , avait adressé des appels directs à son âme. Elle disait à ses familières anges , rapportent Magistri et Duhameau , que trois choses lui donnaient inspiration et courage au services des malheureux : d’abord les exemples des saints , dont tous les jours elle se faisait lire quelques traits, principalement les exemples de St Jean l’aumônier ; ensuite l’admirable vie de Ste Elisabeth de Hongrie ; enfin un songe qui avait fait sur son esprit la plus vive impression. Elle se croyait déjà en Paradis , devant le trône de la divine Majesté , qui la consolait tellement par sa présence qu’elle se figurait avoir le rassasiement de tous ses désirs. Or, il lui fut avis tandis qu’elle se trouvait dans cette consolation , que Notre Seigneur lui disait : « Ma mye , je veux que vous retourniez encore un peu de temps au monde ».


A cette parole, la bonne dame s’était écriée avec force larmes et gémissements : « O mon Dieu , faut-il que je sois encore exposée à vous offenser ? «
Alors il lui sembla que Notre Seigneur lui répondait doucement : « Ma fille , ne t’inquiètes pas si je veux que tu retournes au monde : c’est pour une bonne fin ; car c’est pour y soigner mes frères les pauvres « .
Incontinent après, elle s’éveilla et, se voyant la face toute couverte de larmes , elle prit la résolution –résolution à laquelle elle fut fidèle- de se dévouer au soin des pauvres.
Ce soin des pauvres devint chose tellement publiquye que Magistri a pu écrire « De ce peu de personnes sont ignorantes en ses terres , car ses abondantes aumônes et sa bénigne pitié s’étendaient à toutes gens qui en avaient besoin et disette».

Ce songe dut avoir lieu entre les années 1502 et 1506 , époque à laquelle nous sommes arrivés. Les historiens de Marguerite de Lorraine font en effet coïncider le commencement de ses grandes charités avec son retour à Alençon , après la première expédition de Louis XII en Italie et avec la fondation du couvent de Mortagne , qui eurent lieu en ces dites années. "
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MessageSujet: Re: Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon   Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon - Page 14 Icon_minitimeMer 3 Nov - 7:50

Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon - Page 14 Mor_3_10

On pourra dire et penser ce que l'on veut mais heureusement qu'il y a eu des personnes comme Marguerite de Lorraine pour fonder des communautés et des hôpitaux pour soigner les pauvres et indigents.
Si Marguerite de Lorraine n'avait pas été là, ce serait autant d'emplois en moins pour la ville de Mortagne ( les emplois hospitaliers ).
La photo est extraite du livre de Jean Pelatan , Guide de l'Orne et du Perche.
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MessageSujet: Re: Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon   Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon - Page 14 Icon_minitimeMer 3 Nov - 7:59



Pour situer un peu géographiquement

Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon - Page 14 Mortag10

source :

http://www.famillesbelanger.com/mortagne.html
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MessageSujet: Re: Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon   Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon - Page 14 Icon_minitimeMer 3 Nov - 8:02

D'ailleurs ce n'est pas un hasard si le centre hospitalier de Mortagne au Perche s'appelle Centre hospitalier Marguerite de Lorraine....

http:// http://www.ch-mortagne.fr
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MessageSujet: Re: Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon   Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon - Page 14 Icon_minitimeMer 3 Nov - 15:10

"Un des historiens de Marguerite , les plus soucieux de chronologie , l’auteur de l’Abrégé , désigne formellement cette date. Après avoir représenté la sainte duchesse toute joyeuse de revoir son fils revenir de l’expédition à laquelle il avait pris part , l’Abrégé dit : « une Cour aussi brillante que celle de Louis XII n’était pas un séjour qui convînt à la vie mortifiée que Marguerite de Lorraine s’était proposé de mener ; aussi la quitta –t-elle aussitôt que le roi fut de retour de l’armée d’Italie ; elle y laissa ses enfants , qui étaient pour lors en état d’y paraître sans elle, et s’empressa de se rendre promptement à sa chère ville d’Alençon. C’est là qu’elle apporta un cœur plus embrasé que jamais de l’amour de Dieu ; elle ne trouva satisfaction que dans la pratique des bonnes œuvres ; ces mortifications s’augmentant , ses charités sont plus abondantes , et elle ne veut plus vivre désormais que dans une union intime avec Jésus crucifié. Elle se donna tout entière à assister les malades ; il n’y avait pas pour elle de plus grand plaisir que de panser les plaies et les nettoyer ; les ulcères les plus invétérés étaient ceux qui la rebutaient le moins , et, pour soulager plus promptement les personnes qui en avaient , elle avait toujours des onguents tout disposés qu’elle mettait elle-même sur la plaie ».
Et c’est à la suite de cette page que l’auteur mentionne le songe que nous venons de raconter. Le couvent de Mortagne fut alors fondé et Bart de Boulais rapporte que l’ardeur de la bienheureuse princesse fut telle à l’arrivée des religieuses appelées de Picardie , qu’elle quitta brusquement Alençon pour aller les recevoir et se mit aussitôt avec les nouvelles hospitalières au soin des malades. "
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MessageSujet: Re: Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon   Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon - Page 14 Icon_minitimeMer 10 Nov - 23:33

"La sainte princesse avait toujours regardé la situation des riches comme une charge publique, leur fortune comme une réserve à eux confiée par la divine Providence , afin qu’aux heures du besoin , ils la distribuassent à leurs frères indigents . »Hélas ! disait-elle , qu’ai-je fait pour que Dieu me donne ainsi des biens , pendant que tant de pauvres se trouvent dans la nécessité ! Je serais coupable devant mon Créateur , si je n’employais mon superflu à leur soulagement …Je ne suis qu’économe et dispensatrice « .
Les paroles de la Bienheureuse sont comme un écho de l’adage de St Antoine de Padoue : « Les riches n’entreront au Ciel que portés sur les épaules des pauvres. »


Telle est l’idée chrétienne de la richesse. Marguerite la complétait par l’idée , toute chrétienne aussi , que le pauvre est « le membre de Jésus-Christ ». Mais dorénavant , le respect et l’amour dont elle entourait toute misère s’accrurent d’ardeurs nouvelles. Les nécessiteux devinrent ses confrères , plus que cela ses seigneurs , elle ne leur donna plus d’autre nom ; elle leur était désormais consacrée . Son intelligence et son cœur se pénétrèrent en outre avec encore plus de vivacité que jamais de la pensée évangélique que les services rendus à ceux qui souffrent sont rendus au Sauveur lui-même. "
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MessageSujet: Re: Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon   Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon - Page 14 Icon_minitimeMer 10 Nov - 23:51

"Animée de tels sentiments , elle visitait souvent les régions les régions plus dépourvues de son duché, surtout les villes populaires comme Alençon, Mortagne, Argentan, Château-Gontier , et on pouvait l’y apercevoir , ceinte d’un tablier , distribuant l’aumône aux misérables , les servant à table, portant et rapportant avec empressement les écuelles. Elle habillait les orphelins , visitait les familles nécessiteuses , acquittait leurs dettes , payait la rançon des prisonniers et dotait les jeunes filles sans ressources . Des sommes considérables passaient ainsi chaque année dans le sein des pauvres.

En temps ordinaire , et dans ses hôtels et châteaux , cette femme accablée par le souci des affaires se réservait une heure environ pour prendre soin des miséreux ; mais dans les cas urgents , elle n’avait aucun temps limité pour s’occuper des infortunes humaines : elle sacrifiait tout à ce soin , abandonnant non seulement ses repas , ce qui lui coûtait peu , mais ses prières , ce qui lui coûtait beaucoup , pour aller entendre les plaintes et les requêtes de tous ceux qui réclamaient ses bons offices. Ce trait prouve à quel point sa piété était bien ordonnée. Elle faisait passer avant tout les devoirs de la charité.

Chez elle encore , on ne prenait jamais un seul repas sans mettre de côté quelque portion destinée à être distribuée. Un grand plateau occupait pour cela le bout de la table : c’était le plat des pauvres ; Elle y faisait déposer une partie des meilleurs mets qu’on lui servait et recommandait à ses serviteurs d’en faire autant. "
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MessageSujet: Re: Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon   Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon - Page 14 Icon_minitimeSam 27 Nov - 17:02

"La demeure ducale qui s’ouvrait ainsi à tous les infortunés , ne fermait pas ses portes à leurs intermédiaires-nés, les prêtres et les religieux. Elle hébergeait tous ces quêteurs , et ne les congédiait qu’après les avoir comblés : il lui arriva de leur donner jusqu’à 100 livres à la fois. « Ces bons pères , disait-elle ne vivent que pour Dieu et se dépouillent de tout pour son amour. »

Sa charité, on le voit , se faisait universelle . Marguerite ne négligeait aucun des services que sa haute position lui permettait de rendre. Cette illustre princesse allait , nous dit un de ses biographes , jusqu’à s’occuper de terminer les différends de la bourgeoisie litigieuse par des accommodements prudents, pour lesquels on montrait toujours une entière déférence.

A ces services immédiats et d’ordre temporel, la bienfaisante aumônière ajoutait des procédés si suaves , des paroles si douces et si aimables que le cœur en était tout réconforté. Marguerite était avant tout , comme l’ont dit ses historiens , la consolatrice des affligés.

Les âmes du même coup recevaient de la sainte duchesse l’aumône spirituelle. Elle savait d’un mot les arracher au dédale des soucis terrestres et les élever dans les pures et lumineuses régions du Ciel.

Suave en ses procédés , surnaturelle en ses paroles, Marguerite était , autant que faire se pouvait , discrète en ses actes. Elle en accomplissait beaucoup qui n’avaient pour témoin que Dieu seul. Les bénéficiaires même ignoraient quelle main ils devaient bénir. Marguerite confiait en effet à des personnes discrètes le soin de parcourir , qui les villes , qui les campagnes , pour découvrir les infortunes qui se cachent : elle avait de ces émissaires jusqu’à Paris. Son ingéniosité à découvrir sans trahir , à secourir sans blesser , n’avait pas son pareil. Elle savait faire accepter ses bienfaits par les plus farouches . Pour ceux qui la recevaient de ses mains, l’aumône perdait toute amertume. "
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MessageSujet: Re: Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon   Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon - Page 14 Icon_minitimeSam 27 Nov - 17:06

Ainsi Marguerite de Lorraine a créé son réseau de charité. C'est comme si elle avait inventé le Secours Catholique, avant l'heure !Quelle femme, quelle organisation !
Il n'y a pas à dire : c'est une femme de coeur !
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MessageSujet: Re: Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon   Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon - Page 14 Icon_minitimeLun 29 Nov - 23:25

"Qu’on nous permette un exemple rapporté par Magistri . lors d’un de ses séjours à Mortagne, Marguerite secourut par personnes interposées un homme du peuple condamné à la prison. Elle ne borna pas là ses générosités à l’égard du malheureux ; elle favorisa son élargissement et, par des envois réguliers d’argent , fit soigner sa femme devenue mère jusqu’au temps des relevailles. Ce ménage ne sut pour lors, ni peut-être jamais , le nom de sa bienfaitrice.

Ce n’était nullement par honte des pauvres qu’elle agissait ainsi. Elle savait au besoin faire l’aumône en public et même quitter la compagnie des plus grands personnages pour aller vers un loqueteux timide que son regard avait découvert et vers lequel de suite son cœur si tendre et si bon la portait.

Parfois son cœur fut plus large que sa bourse. On la voyait pleurer quand des pauvres se présentaient et qu’elle n’avait rien à leur donner : ce qui arriva surtout lorsqu’elle ne fut plus que douairière. Magistri raconte qu’elle empruntait alors à ses serviteurs et un curieux document nous révèle qu’elle recourut même pour cela à son curé d’Alençon : nous relèverons plus tard ce trait charmant.

Assez souvent aussi la Providence venait en aide à la bonne princesse.

Un jour , à Mortagne , après la messe , elle retournait en son logis fort triste de ne rien avoir pour faire l’aumône , quand un inconnu , homme d’église ou du moins vêtu comme tel , vint à sa rencontre et lui bailla 15 écus , en disant : « Madame , voilà qui vous appartient : recevez-le sans vous enquérir de quoi que ce soit . »
L’humble dame répondit : « O mon ami , béni soit le nom de Dieu et bénie soit aussi votre âme ; car cet argent me vient à point pour mes seigneurs. Je vais le leur distribuer pour l’amour de Jésus Christ. »
Elle affirma n’avoir jamais reçu argent qui lui eût fait plus de plaisir et elle a avoué depuis qu’elle le croyait venu du Ciel."
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MessageSujet: Re: Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon   Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon - Page 14 Icon_minitimeLun 29 Nov - 23:42

"Un autre trait de sa charité fut l’industrieuse sagesse qui lui faisait deviner les besoins de l’indigent et y subvenir de la manière qui convenait.
Aussi intelligente que dévouée , Marguerite ne soulageait pas seulement le besogneux dans ses nécessités présentes, son zèle prévoyant la portait encore à le mettre à l’abri du malheur pour toute sa vie, soit en utilisant ses bras , soit en le munissant d’emplois en rapport avec ses capacités intellectuelles. Elle avait mille expériences pour élargir et féconder ses aumônes , de sorte qu’elle fut vraiment comme le dit un de ses biographes « l’œil de l’aveugle , le pied du boîteux , l’appui du faible , le trésor du pauvre , le secours des misérables , le refuge des abandonnés…Il est difficile de ne point partager cette pieuse admiration au spectacle de tant de bonté.


Cette bonté ne se limitait cependant pas au soulagement des misères corporelles : Marguerite s’inquiétait plus encore de celles des âmes.
Elle estoit , dit Magistri , cordiallement affectionnée à prier Dieu pour les pêcheurs , en tant que c’est pour jamais qu’il faut estre sauvé ou damné. Elle joignait la parole apostolique à la prière, s’efforçant de faire confesser et communier ces pauvres gens et les aidant de toutes manières , à sortir de leur triste état. Avec quelle douceur , avec quelle prévenance ne se penchait-elle pas vers les âmes tombées dans le péché ou simplement menacées de cet immense malheur ! "



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MessageSujet: Re: Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon   Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon - Page 14 Icon_minitimeMar 30 Nov - 0:57

"Plusieurs fois on la vit guérir des personnes atteintes du scrupule le plus tenace et des affres du désespoir.
C’est ainsi qu’une femme des environs de Séez , dévorée par de grandes inquiétudes de conscience , donnait tous les symptômes de la désespérance . La bonne duchesse l’ayant appris , la fit venir et lui parla avec une telle douceur , une si grande compassion , que la malheureuse fondit en larmes. La tendre consolatrice la conduisit aussitôt à un prêtre éclairé qui acheva de pacifier son âme. Marguerite , atteinte de scrupules elle-même , éprouvait , on le voit , une toute particulière sollicitude pour les âmes dévorées par ce mal cruel.

Un désespoir plus profond hantait l’âme du pauvre homme de Mortagne qui, un dimanche, au milieu de la messe , sortit précipitamment et, rentré dans sa maison , se pendit. Des voisins purent heureusement couper à temps la corde qui l’étreignait, mais il tomba à plat sur le sol et il y gisait à demi-mort , lorsque Marguerite en fut avertie. Incontinent , elle alla le voir. Le trouvant très mal , elle le fit d’abord confesser , puis elle ordonna à son médecin de prendre soin de lui. Elle le visita plusieurs fois par la suite et sut trouver des paroles si réconfortantes que cet endolori de la vie , revenu à Dieu , expia ses désordres passés et retrouva le bonheur qui l’avait fuit.

Un des soucis du règne de cette très haute princesse fut d’empêcher le vice de gagner son peuple. Nous la verrons plus tard sévir contre les pécheresses incorrigibles , mais son cœur ne ressentait que pitié pour les pauvres filles que la misère tente et que l’inexpérience expose. Elle prenait dès l’enfance sous son égide celles qui n’avaient point de famille ou que leurs parents abandonnaient sans surveillance ; elle les faisait élever dans la crainte de Dieu et par une éducation simple et pratique , les mettait en état de se suffire plus tard. Elle sauva ainsi un grand nombre d’innocentes créatures qui , autrement , se seraient perdues. Elle inaugurait ainsi l’œuvre si belle et si répandue aujourd’hui des orphelinats.

A la Cour de France , Marguerite aida aussi la reine Anne dans la fondation d’un institut destiné à recueillir les filles repenties et à Alençon , elle créa et développa avec zèle cette œuvre de charité. Elle montrait en outre pour chacune de ces infortunées une pitié profonde. Elle les appelait dans son palais , leur représentait doucement la honte de leur conduite et les malheurs qui les menaçaient . Elle leur parlait du salut de leur âme , des jugements de Dieu, de ses miséricordes infinies et s’engageait , à leur faciliter par sa protection le retour à une vie nouvelle . Par ce moyen , dit Magistri , la vertueuse princesses a retiré nombre d’errantes qui après furent femmes de bien. »


Donc notre duchesse avait des préoccupations sociales , morales et religieuses. Vraiment , elle a tout fait pour le bien-être économique et matériel, pour un bien -être de santé en multipliant les hôpitaux, bien-être spirituel aussi et moral.
Elle était très souciieuse sur son peuple et a été en avance sur son temps en inventant de nouvelles formes de la charité comme le fait de s'occuper de jeunes sans parents, de créer des instituts pour filles repenties...
Vraiment , son bilan en la matière est impressionnant et elle a influencé de façon certaine la Cour de France pour le soin des plus pauvres.
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MessageSujet: Re: Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon   Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon - Page 14 Icon_minitimeMar 30 Nov - 7:25

"Parmi ces dernières , raconte ce délicieux chroniqueur , il y eut une demoiselle de bonne maison qui, mariée contre son gré , en conçut un tel dépit qu’elle abandonna son mari, ses parents et son pays , pour se jeter dans toutes sortes de dérèglements . Au bout de 7 ans cependant , un religieux de l’ordre de St François la ramena à Dieu et la présenta à Marguerite de Lorraine pour que la princesse la prît sous sa protection.
La pauvre pécheresse fut reçue par la benoyte dame avec une grande bonté , moult humainement , dit Magistri , et confiée aux religieuses de l’hôpital de Mortagne , près desquelles elle fit une longue et austère pénitence . Elle s’y adossa avec tant de courage qu’on ne la considéra bientôt plus que comme une seconde Ste Madeleine . La duchesse, heureuse de voir sa protégée en de si bonnes dispositions , s’enquit du caractère du mari délaissé , afin de voir s’il ne serait pas possible de ménager un rapprochement . Apprenant que c’était un homme de cœur et capable d’oublier l’injure reçue , elle expédia vers lui , malgré la distance de 50 lieues qui le séparait de Mortagne , un messager porteur d’une lettre autographe pour lui annoncer la conversion de sa femme et lui demander s’il consentirait à la reprendre.
Sur sa réponse affirmative, Marguerite la lui renvoya en bonne et honnête compagnie. La femme repentante , arrivée au logis , se jeta aux pieds de son époux , demandant pardon et éclatant en sanglots . Touché d’un si profond repentir, celui-ci la prit dans ses bras , lui avouant que , sans l’intervention de la sainte duchesse , il n’aurait jamais consenti à la revoir. Depuis lors , nul mariage ne fut plus régulier ni plus heureux.

C’est avec cette prudence , conclut Magistri , que Marguerite aydoit les ignorants et corrigeoit les errants et défaillants.
Sa charité s’étendait en outre , selon le précepte de l’Evangile , jusqu’à ses ennemis. On critiquait , comme nous l’avons vu précédemment , l’abondance de ses bonnes œuvres ; on taxait d’exagération sa piété. Au dire des uns , elle altérait ses forces par d’imprudentes austérités ; selon les autres , elle compromettait son honneur par des outrances d’humilité. Marguerite laissait dire et réservait au jugement de Dieu la sanction de ses actes . Elle sut même témoigner aux personnes de qui venaient ces cruelles critiques , la plus grande bienveillance.
Sa charité alla plus loin encore dans le pardon des injures.
Elle vécut assez longtemps , raconte Duhameau , pour voir tomber en disgrâce celui qui s’était opposé le plus malignement à ce qu’elle obtînt la garde noble de ses enfants . La chute de ce personnage suscita les rires et les moqueries de la Cour . Jamais la noble dame , bien qu’elle fut fort excitée , ne consentit à y mêler sa voix , et , comme on la félicitait du succès jadis remporté , elle détournait aussitôt la conversation ou disait n’avoir conservé d’autre souvenir de ces temps-là que celui
De la bonté de Charles VIII à son égard.

Elle traita de même , et plus libéralement encore , le fils d’un des plus grands ennemis de son mari. On se rappelle les odieuses trahisons dont se rendit coupable Jean Daillon , seigneur du Lude, à l’égard du duc René. Les biens de l’infidèle et félon vassal , à l’heure des justes représailles , avaient été confisquées . La clémente veuve consentit à les restituer au fils , sous l’unique condition qu’il rendît et payât l’hommage dû à sa suzeraine ; l’inventaire d’Alençon nous signale les lettres de transaction qui rendirent officielle et publique cette généreuse clémence .

Misères du corps et misères de l’âme, misère d’ennemis comme misères d’amis trouvaient donc, auprès de la douce et bénigne princesse , le plus humain secours. Elle était vraiment , comme l’ont constaté ses contemporains, la Mère de Toute Charité."
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MessageSujet: Re: Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon   Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon - Page 14 Icon_minitimeMar 30 Nov - 17:45

"Marguerite Éducatrice


Marguerite fut une éducatrice modèle et hors pair. Tous les historiens sont unanimes à montrer , par les magnifiques résultats qu’elle a obtenus, l’excellence de ses leçons.

Pieuse avant tout , elle commença par inculquer sa piété à ses enfants, les vouant à la Sainte Vierge et suppliant cette mère bénie , dit le P. Duhameau , de les considérer « comme petites créatures qui lui étaient consacrées. »
Elle leur inculqua la crainte et l’amour de Dieu et ce dès leur plus jeune âge . Elle savait combien les premiers mouvements et les inclinations du jeune âge influent sur le reste de la vie. »
Outre la foi en Dieu et le culte de la Vierge , elle s’attacha à développer dans leur cœur la dévotion des saints , et en particulier des saints du diocèse de Séez , qu’elle invoquait tous les jours avec eux.

Après Dieu, la famille . Autant la vigilante dame s’attachait au souvenir de son cher défunt, autant elle tenait à conserver , dans les enfants qui lui restaient comme gages de son union avec lui , sa ressemblance et son amour . La grande figure du chef de la lignée se dressa donc toujours devant les jeunes imaginations de Charles, d’Anne et de Françoise et imprégna tellement leurs âmes , que plus tard la grande fierté de Marguerite était de le voir revivre en eux.

Ils étaient tous petits à la mort de leur père. Charles , l’aîné , n’avait que 3 ans et demi. La sollicitude de notre bienheureuse augmenta , au lieu de se ralentir , à mesure qu’ils grandirent. Elle rappelait souvent à son fils , comme la reine Blanche à St Louis , qu’il devait être prêt à tout sacrifier , à tout souffrir , plutôt que de faire le mal. « Mon fils , lui disait-elle , la plus grande gloire de ceux de votre qualité n’est pas d’avoir des hommes qui leur obéissent ; mais plutôt d’obéir eux-mêmes à Dieu. Pour moi, la pensée que je lui nourris un serviteur me soutient tout autant , quand je prends soin de vous , que celle de vous élever selon votre condition. Retenez-le bien , mon fils, il faut aimer Dieu plus que toutes choses ! «

Elle ajoutait parfois que si ses chers petits acquiesçaient à ses salutaires conseils, elle les aimerait toujours ; mais que , s’ils se dévoyaient, elle ne voudrait plus entendre parler d’eux. Tendre menace que les mères font souvent , mais n’exécutent jamais ! Par l’âpreté de la perspective envisagée , elles espèrent seulement imprimer à l’enfant toute l’horreur que le mal leur inspire à elles-mêmes.

Marguerite de Lorraine n’oubliait cependant pas l’instruction proprement dite, si nécessaire à des princes en cette époque de développement littéraire et scientifique. Ses filles , dès qu’elles arrivèrent à l’âge d’apprendre , furent confiées aux dames les plus distinguées de la Cour d’Alençon . Charles reçut de son côté des gouverneurs que les qualités de leur esprit et la variété de leurs connaissances , non moins que la dignité de leur vie et l’austérité de leurs mœurs, rendaient capables de présider à une éducation princière. Nous en connaissons deux : Messire Jean de Gislain, seigneur de Boisguillaume , près de Soligny ( Soligny la Trappe, là où se trouve la célèbre abbaye de La Trappe ) et Guillaume Le Guy . Tout le pays applaudit à ces choix. "
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MessageSujet: Re: Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon   Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon - Page 14 Icon_minitimeJeu 2 Déc - 15:35

"La présence de ces précepteurs et de ces gouvernantes n’empêchait pas toutefois Marguerite de s’occuper en personne de ses enfants . Elle n’était pas femme à se décharger totalement de ce soin. Elle veilla attentivement sur les lectures de ces êtres chéris. Elle se souvenait du bien fait à son âme par ce moyen et elle savait quels dangers peut causer le manque de surveillance sur un point aussi grave . « Jamais elle ne vouloit permettre affirme Magistri , que Mesdames ses filles eussent aucuns livres mondains et lascifs », de ces livres , dit le P . Duhameau , « qui corrompent les mœurs en polissant le langage. «
Et autant elle vouloit estre faict à l’endroit de Monseigneur son fils. Elle ne se lassait pourtant pas de chercher des ouvrages intéressants « qui , par le plaisir qu’on goûte en les lisant , font aimer davantage les vérités qu’ils proposent. »
Elle faisait tout , dit Laurent, « pour provoquer l’application de ses jeunes pupilles et faciliter le travail de leur intelligence.

L’éducation de leur volonté , leur formation morale ne la préoccupait pas moins . Deux moyens se présentent ici
Ou plutôt deux vertus qu’il s’agit pour l’ éducateur de mettre en œuvre avec discernement. Elles s’appellent douceur et fermeté. Notre future bienheureuse recommandait aux personnes chargées de ses enfants de s’en servir tour à tour , selon le besoin , et , soucieuse de bien les appliquer elle-même, elle les soumettait à la vertu qui dominait son âme de façon si remarquable , la vertu de prudence. Ainsi , quoiqu’elle aimât beaucoup ses enfants, elle s’imposait , à l’exemple de Ste Paule, de voiler l’affection qu’elle leur portait. Jamais de flatteries ni de « mignardises », selon le mot d’un de ses meilleurs historiens. C’est un sentiment dommageable ajoute fort justement cet auteur, qu’un certain amour indulgent que la plupart des mères portent à leurs enfants . Car ce n’est pas les chérir pour leur avantage que de craindre de contrarier la moindre de leurs volontés. Marguerite se souvenait des reproches adressés par l’Ecriture au grand-prêtre Héli, pour son indulgence coupable envers ses fils. Son grand souci était de ne point les mériter. Elle savait donc châtier , quand il était nécessaire. Appliquée même à prévenir le mal , ce qui est la souveraine sagesse , elle punissait les petites fautes afin de n’en avoir jamais , s’il se pouvait , de grandes à réprimer.
Nostre princesse disait souvent au gouverneur de ce prince ( le jeune Charles ) s’il estoit pour luy nuire s’il ne luy témoignoit davantage de rigueur.

Au contraire de beaucoup de veuves qui flattent leurs fils , elle s’appliquait tout particulièrement à dominer son petit Charles.
Cet enfant montrait , au dire de Magistri , une doulce et bénigne nature . Elle le tenait , malgré cela, en crainte et humble subjection. L’avenir l’effrayait sans doute. Elle redoutait sa faiblesse de femme , en face d’un jeune duc plus tard grandi.
La vive appréhension qu’avait cette bonne dame et sa magnanimité , écrit notre vieil auteur , causoient cette violence à sa maternelle et naturelle complexion. Sa fermeté allait même jusqu’à employer la verge.
« Celui qui n’en use pas n’aime pas vraiment son enfant « dit Le Sage. Marguerite n’hésitait pas à appliquer elle-même cette dure correction et le petit prince s’y soumettait si bien que, tout plein du respect et de l’amour que lui inspirait sa mère , il ne craignait qu’une chose : lui manquer , quand la douleur se ferait sentir.
Nous apprenons de Magistri qu’il se mettait alors à genoux contre terre , devant elle , luy disant en tremblant et pleurant : « Madame, battez-moi tant qu’il vous plaira , mais je vous supplie de me lier mains et pieds , ayant peur de ne pouvoir endurer , et , qu’en cuidant eschaper , je vous baille quelque coup de quoy ayez l’occasion d’estre malcontente de moy. »
Ce cri amolissait le cœur de notre princesse qui tant chèrement l’aimait.
Ce fils , devenu un puissant de la terre , demeura toujours un exemple d’amour filial autant que de révérence. N’allait-il pas la consulter dans son couvent , lorsqu’elle se fut faite religieuse et ne le vit-on pas recevoir à genoux les avis qu’elle lui adressait ?

Marguerite ne se montrait pas moins soucieuse de bien élever ses filles . quoique évidemment destinées aux plus hautes alliances, Françoise et Anne d’Alençon apprirent le travail des mains , comme si elles eussent dû en vivre. On se gardait bien , dans l’entourage choisi par leur mère , de leur laisser croire que la nécessité seule peut y obliger. L’oisiveté ne leur fut jamais permise. Ces saines habitudes , jointes à la piété et au savoir dont nous les avons vues nourries , en firent des princesses accomplies.

Et pourtant , il ne faut pas croire que l’ excellente mère ait jamais négligé d’apprendre à ses enfants cette urbanité , ces belles manières dont la haute société de son temps se targuait si fort . Nous verrons bientôt l’effet qu’ils produisirent à la Cour quand selon sa promesse , elle commença de les y conduire. La réputation qu’ils y acquirent achève l’éloge de cette maîtresse éducatrice.

Enfin elle n’eut pas moins à cœur de leur procurer le bienfait d’une pleine et entière santé. C’est par raison d’hygiène que nous allons maintenant la voir transporter leur demeure à la campagne pour tout le temps que devait durer leur jeune âge.

Peut-être crut-elle plus facile de les y entourer de vertu et de religion. En tout cas, les mémoires de l’époque ne tarissent pas d’éloges sur la manière dont Marguerite de Lorraine y organisa dès lors sa maison. Les réformes déjà opérées du temps de son mari furent complétées . La Cour et la domesticité même de notre sainte duchesse devinrent de plus en plus l’édification du public. A plus forte raison formèrent-elles pour ses enfants un utile complément de leur éducation. La jeunesse en effet , s’imprègne facilement du milieu où elle vit et rien ne contribue à la former comme un intérieur bien réglé. Cet intérieur , il nous sera bientôt donné d’y pénétrer, mais pour voir s’achever l’œuvre de Marguerite éducatrice , nous devons auparavant décrire la demeure qu’elle choisit pour sa jeune famille. "
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MessageSujet: Re: Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon   Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon - Page 14 Icon_minitimeJeu 2 Déc - 15:54

"Au plus bel air du pays ( vers 1493 ) : Le château de Mauves


Marguerite , craignant pour ses enfants le séjour de la ville , chercha une campagne dans le climat le plus sain.
Il n’en manquait pas dans ses domaines. La Flèche en particulier pouvait offrir une résidence des plus agréables . Dans cette ville , dépendante du comté de Beaumont , les ducs d’Alençon allaient souvent, au dire de Duhameau , chercher les plaisirs innocents qui se cueillent en la douceur d’un bon air et à la fructueuse beauté d’un des plus agréables vignobles du pays.
Aujourd’hui à la Flèche , les vignes y ont disparu. Il en existait encore à la fin du XVIIIe siècle.
Mais La Flèche était loin : en faire la résidence de ses enfants , c’était se priver de demeurer avec eux.
Elle chercha donc au Perche un lieu plus rapproché et non moins favorisé par la nature. Bref, son choix se porta sur la petite ville de Mauves. "



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Parc des Carmes

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Le Prytanée national militaire de La Flèche

Donc la Flèche , une charmante petite ville siège aujourd'hui d'un important collège militaire.

Source : wikipédia
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MessageSujet: Re: Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon   Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon - Page 14 Icon_minitimeJeu 2 Déc - 16:06

Mauves sur Huisne , charmante petite ville du Perche, un endroit où il fait bon vivre

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MessageSujet: Re: Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon   Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon - Page 14 Icon_minitimeJeu 2 Déc - 16:17

Marguerite de Lorraine a choisi le Perche pour ses enfants : pour son micro-climat !

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MessageSujet: Re: Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon   Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon - Page 14 Icon_minitime

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