l'affaire du collier

Oui, enfin... de ses idées, c'est lui faire beaucoup d'honneur... De ses manies, disons...

Une fois de plus, je prends le train en route... En fait, je viens de revoir "the necklace" avec HILLARY SWANK dans le rôle de Madame de la MOTTE. Pour un film de ce genre, je le trouve convenable, malgré les bourdes et clichés habituels (MARIE ANTOINETTE en promenade avec des lunettes de soleil... notre reine est décidément une star !).
Cette affaire de collier est vraiment une affaire de fous ! Même la redoutable SIMONE BERTIERE semble avoir du mal à y voir clair...
C'est étrange que les biographies et films passent assez vite sur cette affaire, vu ses conséquences : car, pour la Reine, c'est bien le début de la fin... Un point que SIMONE BERTIERE a magistralement démontré : cette escroquerie de haut vol a fonctionné parce qu'elle était crédible. Là, c'est bien la faute de notre Reine, sa très grande faute : son style de vie, ses excès, son comportement, ont rendu cela crédible aux yeux des gens. Pouvait-on imaginer MARIE LESZCZKINSKA dans une telle affaire ? Les gens n'y auraient jamais crû, personne n'aurait marché. Là, ça a marché, parce qu'on croyait MARIE ANTOINETTE capable de se balader seule la nuit, d'avoir des amants, de donner des rendez-vous...
Comme madame BERTIERE le fait si justement remarquer, ce scandale lui renvoie en pleine figure l'image que les gens avaient d'Elle...

En effet, l'affaire du collier a sonné la fin des temps heureux pour Marie-Antoinette, dont la réputation a dégringolé en flèche après coup
Les biographes en général résument cette affaire très complexe au demeurant effectivement, mais s'ils voulaient s'y atteler en détail les pauvres y passeraient toute leur énergie.
Evelyne Lever la connaît très bien car elle lui a consacrée un ouvrage entier, "L'affaire du collier".

Et oui vous avez raison, cette affaire a marché en partie parce que La Motte n'a fait qu'utiliser des rumeurs déjà existantes en ce qui concerne Marie-Antoinette, notamment son intérêt pour les diamants (même si ce dernier n'avait plus lieu d'être en 1785)

Elle a quand même dû tomber de haut, quand l'affaire a éclaté et Elle n'y a sûrement rien compris ! Je n'arrive pas à comprendre la réaction de LOUIS XVI : confier cette affaire au parlement. Pour la Reine, nous savons qu'Elle voulait un procès public pour laver son honneur. Mais Lui savait que la majorité du parlement haïssait la Reine. Comment a-t-il pu confier la défense de sa femme à cette meute de chacals qui n'attendaient que ça ?!
Il s'agissait de l'honneur de sa femme : il pouvait donc juger et décider seul, personne n'aurait rien dit. Là, Il a quand même livré la Reine aux fauves... Ou alors, il était vraiment naïf (pour ne pas dire un autre mot)...

Je pense tout simplement que Louis XVI était comme sa femme persuadé que le jugement ne pouvait qu'être en sa faveur. Il a voulu en profiter pour mieux écraser les magouilleurs publiquement, et jamais il n'a envisagé que ça tournerait ainsi

CALONNE a écrit:

Là, c'est bien la faute de notre Reine, sa très grande faute : son style de vie, ses excès, son comportement, ont rendu cela crédible aux yeux des gens. Pouvait-on imaginer MARIE LESZCZKINSKA dans une telle affaire ? Les gens n'y auraient jamais crû, personne n'aurait marché. Là, ça a marché, parce qu'on croyait MARIE ANTOINETTE capable de se balader seule la nuit, d'avoir des amants, de donner des rendez-vous...
...

Je suis entièrement d'accord avec M. de Calonne ! Hélas .....
Il est certain que ni Louis XVI ni Marie-Antoinette, au moment même de l'affaire du Collier ne prennent la pleine mesure de sa gravité .
J'en veux pour preuve l'incroyable inconscience de la Reine dans les jours qui suivent l'arrestation spectaculaire du cardinal de Rohan .
Alors que Versailles, Paris, la France, et l'Europe toute entière s'épouvantent d'un pareil scandale, Marie-Antoinette écrit ingénument à Joseph II : " En ce qui me concerne , je suis ravie à l'idée de ne plus entendre parler de cette vilaine affaire . "
Et zou ! elle retourne à ses amusements, son délicieux petit théâtre de Trianon et ses répétitions du Barbier de Séville avec sa société particulière ...

Elle était tellement persuadée que Rohan était coupable dans cette affaire, aveuglée par la haine qu'elle lui portait sans doute, qu'elle n'a pas envisagé qu'il puisse être lui aussi la victime, et que le vrai coupable pouvait s'en prendre à elle directement

C'est d'autant plus vrai que, si on se met à sa place, Elle n'est au courant de rien. Elle ne connaît même pas Mme de la MOTTE et Elle ignore ROHAN depuis des années. Quand Elle reçoit le fameux billet du joaillier, Elle n'y comprend rien, et pour cause !
Encore une chance que BOËMER ait insisté et soit allé harceler la bonne CAMPAN dans sa maison de campagne, sinon, ça aurait été pire !
C'est bien ça le drame : quand la Reine est enfin au courant, tout est consommé depuis longtemps.
Mais MARIE ANTOINETTE était aussi inconsciente : des années plus tôt, quand une intrigante s'était servi de son nom pour détourner de l'argent, Elle n'avait pas spécialement fait attention. C'était du lése-majesté quand même.
Aurait-Elle été si virulente s'il s'était agi d'un autre homme que ROHAN (qu'Elle haïssait) ? On peut en douter.

Oui je pense que le fait que Rohan soit mêlé à ça n'a rien arrangé quant à la réaction de Marie-Antoinette. De plus, elle n'aurait jamais dû brûler les lettres de Bassenge et Boëhmer car ça n'a fait que jeter des suspicions supplémentaires. Elle les a brûlées sous l'effet de la colère et de l'étonnement, sans savoir que derrière ces lettres une affaire terrible se cachait. Mais d'un autre côté comme vous le dîtes, il lui était très difficile de savoir ce qu'il se tramait...et quand l'affaire a éclaté c'était trop tard.

CALONNE a écrit:

C'est d'autant plus vrai que, si on se met à sa place, Elle n'est au courant de rien. Elle ne connaît même pas Mme de la MOTTE et Elle ignore ROHAN depuis des années. .

C'est bien notre conviction à tous ! C'est pourquoi Pim dit en amont que l'on s'emmêle complètement les pinceaux quand on lit l'ouvrage que Mme Lever consacre au Collier, cet auteur admettant une connivence possible de la Reine dans la comédie du bosquet .

Notons qu'on trouve la même approche dans le feuilleton télévisé "LE GERFAUT" : on y voit Mme de la MOTTE qui arrange l'entrevue du bosquet sur demande de la Reine ! Cette dernière y assiste en compagnie de la bonne CAMPAN et de VAUDREUIL, dissimulée derrière une haie...
Pour ma part, je reste persuadé que la Reine n'avait jamais vu cette femme (Elle l'a vaguement croisé dans la grande galerie, tout au plus)...
Autre mystère : l'évasion de Mme de la MOTTE... Qui ? Qui a permis cela ? Si facilement, en plein jour, sans sanction contre le personnel... MARIE ANTOINETTE ? Mais pourquoi ? Là, je vous avoue que je patauge...

La version selon laquelle Marie-Antoinette aurait assisté à la scène du bosquet est justement celle de la comtesse de La Motte...ce qui tout de suite annule toute crédibilité

L'évasion de La Motte reste le plus grand mystère de cette affaire

CALONNE a écrit:

Notons qu'on trouve la même approche dans le feuilleton télévisé "LE GERFAUT" : on y voit Mme de la MOTTE qui arrange l'entrevue du bosquet sur demande de la Reine ! Cette dernière y assiste en compagnie de la bonne CAMPAN et de VAUDREUIL, dissimulée derrière une haie...
Pour ma part, je reste persuadé que la Reine n'avait jamais vu cette femme (Elle l'a vaguement croisé dans la grande galerie, tout au plus)...
Autre mystère : l'évasion de Mme de la MOTTE... Qui ? Qui a permis celà ? Si facilement, en plein jour, sans sanction contre le personnel... MARIE ANTOINETTE ? Mais pourquoi ? Là, je vous avoue que je patauge...

Ce feuilleton ose ça ?! Dégoûtant !

Ah, Monsieur de Calonne... Elle nous taraude, l'évasion de la femme Lamotte...

Eh bien , puisque nous reparlons du cardinal et de l'affaire du Collier, tenez :

Remarquez l'erreur du grand Karl qui fait retomber les pans latéraux par devant alors qu'ils étaient destinés à équilibrer le poids du collier dans le dos...

Bien à vous.

Il améliore l'effet de cette désastreuse parure, à mon avis !

Tu ne l'aurais pas faite, toi !!!

Oui je trouve le collier bien discret sur ce dessin

Voici le lien de l'émission "l'heure du crime" d'aujourd'hui sur RTL relatant l'affaire du collier avec Evelyne Lever.

http://www.rtl.fr/emission/l-heure-du-crime/billet/mercredi-5-janvier-les-grandes-affaires-du-passe-les-grandes-affaires-du-passe-l-affaire-du-collier-de-la-reine-7647924985

Merci comte.

Merci ! Je vais écouter ça avec le plus grand intérêt !

Merci pour le lien !

C'est dans la boite !

le récit de l'affaire est un copier coller d'un paragraphe du livre d'Evelyne Lever, invitée de l'émission.

Selon Evelyne Lever, la fameuse rencontre du Bosquet de Vénus se serait déroulée prêt d'une statue appeler "La vénus Callipyge" (??????) qui n'existerait plus aujourd'hui. Voilà un indice intéressant pour localiser l'emplacement de ce fameux bosquet !

Belle émission en tout cas !

Dommage qu'Evelyne Lever persiste à dire qu'elle croit que la reine à rencontrer madame de la Motte avant l'affaire !

Et elle remet une couche en disant possible qu'elle est assister à la scène du bosquet !

un bon point pour elle : les mémoires de madame de la motte sont "un fatra de mensonges !"

je ne crois pas une seconde que la reine ait assisté à ça !

je n'ai pas entendu madame Lever donner des arguments crédibles pour étayer sa théorie en tous cas ! Et dans son livre non plus, elle n'en donne pas.

En gros, ses arguments, c'est que madame de la Motte n'aurait jamais osé aller aussi loin dans son escroquerie si elle n'avait pas vu ou parler à la reine à un moment ou à un autre !

Autant dire que ça tient pas énormément la route, tout ça !

Un autre détail qui a fait tilt à mes oreilles : c'est quand elle parle de la réaction de la reine lorsqu'elle découvre l'existence de l'arnaque du collier. Évelyne Lever explique que Marie Antoinette a fait venir le baron de Breteuil et l'abbé de Vermond. Flagrant délit !!!! La reine, dans une lettre qu'elle écrit à son frère Joseph II après l'éclatement de l'affaire (lettre qui figure d'ailleurs dans l'ouvrage publier par Évelyne Lever sur la correspondance de la reine) précise bien que tout avait été concerté entre le roi et elle, et que les ministres n'en avait été informer que le jour ou Louis XVI a signifier au cardinal son arrestation.

Le journaliste, qui ne connait sans doute pas Marie Antoinette aussi bien que nous , n'a rien remarqué. Évelyne Lever, dans son livre sur l'affaire du collier, parle bien, elle, de cette lettre de la reine.

merci pour ces précisions !