Le nouvel ambassadeur Claude Louis François Régnier, comte de Guerchy prend le poste du Duc de Nivernois. Je deviens le secrétaire. Il est bourguignon comme moi.
Mais le pauvre Homme n’est point habilité en la matière. Le Duc de Nivernois pensa qu’il ferait mieux lui adjoindre un guide d'âme. Ce qu’accepta le comte de Guerchy. Pour cela je deviens un résident de l’ambassade puis ministre plénipotentiaire.
En fait pas grand chose, mais cela me faisais rester en Angleterre, avec une bonne couverture et cela me permettait de me déplacer plus facilement pour le projet du roi.
Pauvre Homme ? Cela me dit quelque chose !!!! Il me semble que cela soit repris par Marie Antoinette, mais bien plus tard. Je reçus encore une fois une lettre de mon très cher et tendre ami Monsieur de L’hospital. Ce fut malheureusement la dernière, car cet être que je chéris tant, mourut à 67 ans.
Il me conseil de prendre avec moi M Dandé.
Je relève quand même une chose dans son écrit :
« Ce qui vous manque physiquement assure d’avantage l’effet de vos qualités et de l’emploi de votre temps. » 28 Juillet 1763
Savait-t-il ??????
Mais je suis espionné quand même….
J’avais donc deux missions. Je gagnais bien ma vie, Monsieur de Broglie et Monsieur Tercier attendais de moi beaucoup de chose. La vie était belle, si ce n’était que celle qui me tourmentait depuis bien longtemps. Je ne me sens pas moi même.
J’appris également la disgrâce et l’exil du maréchal de Broglie après une dispute avec Mme de Pompadour. Lui qui fut le plus grand le plus distingué de la guerre de 7 ans.
Quand on parlait on avait l’habitude de donner des noms de codes.
L’avocat : était le roy
Le substitut : le conte de Broglie
Le procureur : M de Tercier
Le prudent : M Durant
Le mielleux : le duc de Nivernais
L’amer : le duc de Praslin
Le lion rouge : le duc de Choisel…(il était rouge souvent)
L’intrépide : le chevalier d’Eon
Le novice, Le belier, Mouton cornu: le conte de Guerchy
Cela permettait de mieux correspondre sans citer de noms. Et puis c’était plus drôle….
Madame de Pompadour ne voulait plus entendre parler de Monsieur de Broglie. Elle soupçonna même le roy d’entretenir des relations secrètes entre lui et moi même. Un soir après le repas le roy dormit profondément. C’est à ce moment la quelle déroba une petite clef en or du roy afin d’ouvrir et de découvrit dans un petit secrétaire toutes nos correspondances.
Elle en fit part au comte de Guerchy comme quoi j’étais un ennemi de la France et cela le 10 juin 1763. M de Tercier me dépêcha que faire très attention a moi et d’entretenir des relations à distance avec L’ambassadeur.
Mais cela je le savais déjà par une lettre de Monsieur de Broglie qui se permettait de m’inviter a prendre un logement hors de ces indiscrétions et curiosités. Le roy lui même me demanda la plus grande discrétion sur les affaires pour lesquels j’étais parti à Londres.
Je pris donc un appartement avec mon cousin d’Eon de MOULOIZE. Je n’aime pas le nouvel Ambassadeur, je lui trouve que des défauts. Timide a la guerre, hardi en paix, ignorant à la ville, rusé à la cour, prodigue avec l’argent d’autrui, avare avec le sien. Je compris bien vite que je ne m’étais pas trompée.
En fait avec mon titre de ministre il ne pouvait pas avoir de relations hiérarchiques avec l’Ambassadeur. Le duc de Praslin me demanda de bien vouloir remettre mon titre de Ministre avant l’arrivée de L’ambassadeur pour éviter de tels désagréments.
Moi Chevalier d’Eon : Jamais !!! Croix de St Louis !!!!, Soldate émérite sur les champs de bataille, blésée a plusieurs reprise, me demander cela ? A ça non !!! Plutôt quitter le service du roy.
Mes dettes s’amoncellent de ci de la et je demande que l’on me règle les dépenses de mes actions. Monsieur de Praslin ne l’entendit point de cette oreille et je fis grand bruit pour que l’on si entende de façon urgente. Il me répondit « Voilà bien du bruit pour une omelette au lard ».
Il rognait également sur mes appointements passant de 6 a 5 mille livres, alors que l’Ambassadeur en avait plus de 200.
Après bien des correspondances avec mon ami le duc de Nivernais, je cédai. Je luis écrivis le 30 septembre 1765. Je lui informe que je ne céderais pas sur les sommes qui me sont dues depuis mon premier voyage en Russie et que je veux bien prendre le titre de Ministre du roy a la cour de Bretagne.
C’est le roy lui même qui m’écrivit le 4 octobre 1763. Par une lettre officielle il me donna l’ordre de rentré en France, mais d’une autre il me disait de rester en Angleterre.
« Vous m’avez servi aussi utilement sous les habits de femme que sous ceux que vous portez actuellement. Reprenez-les de suite et retirez vous dans la cité »
Madame de Campan eu connaissance de cette lettre.
Elle en fit part dans ses Mémoires. Raconta que lorsqu’elle était chez son père, le chevalier D’éon racontait qu’il avait été choqué que ce ne soit pas le roy lui meme qui en donna l’ordre. Il pris cela pour une disgrâce.Le 17 octobre Monsieur L’ambassadeur me donna la lettre me demandant de rentré en France, de ne pas me présenter à la cour et de me tenir prête à de nouvelles instructions, mais après mes biens séances a la cour.
Je fit part à M de Sainte Foy ma désillusion.
Pourtant le dimanche 23 octobre je fut invitée chez M le conte de Guerchy. Après le repas nous nous rentrâmes dans un petit salon au premier étage. Madame de Guerchy et moi même fut présente a M de Vergy. M de Vergy se permettait de véhiculer tant de choses mauvaises de plus sans lettre de recommandations il ne pouvait prétendre a aucunes distinctions de ma part. J’en demandais réparation de ces insinuations mensongères. Le combat n’eut pas lieu, car j’avais signé un document comme quoi je ne le ferais pas. Je compris bien vite la machination.
Je ne refuse a partir de La cours d’Angleterre, et j’informe que seul le roi peut m’en donner l’ordre.
Monsieur de Guerchy voulais vraiment que je lui remette mes papiers afin de les transmettre a M de Pompadour. Je reçus le 25 Octobre un billet de la part de Milord Halifax me précisant que mon audience a la cours serait le mercredi et non le vendredi comme déjà indiqué depuis plusieurs jours.
En février 1764, je suis toujours a Londres, mon audience a été repoussé. Louis XV me fit parvenir par le duc de Choiseul des nouvelles instructions au nom du roy et de continuer ma correspondance. C’était pour mon une simple autorisation et de bien vouloir rester en Angleterre.
C’est le 27 octobre que je réapparu a la table de l’Ambassade. Monsieur de Guerchy sait que j’aime le vin, et de Tonnerre…. pardi !! Ce vin je le connais bien pour en avoir bu tant de fois, dans n’importe quels lieux que je me trouva.
M de Guerchy accompagné de son écuyer M Chazal fit introduire de L’opium dans mon vin. Le dosage n’était vraiment pas a la hauteur de l’effet escompté. Jeu un malaise, des vertiges, des somnolences, des douleurs, J’eus le feu au ventre. Par la suite j’eus des vomissements, nausées. Mais de par mon habitude de ce breuvage, je tenais le coup. Je fut emporté près de la Tamise, afin de me faire prendre un bateau. Il fallait absolument que je quitte l’Angleterre et peut être récupérer les papiers. Je fit part de cette aventure et tentative de crime a Versailles par l’intermédiaire de M de la Rozier.
Note secrète et d’importance pour l’avocat et son Substitut…autrement dit le roy et le conte de Broglie
J’informe le roy de l’ensemble des menaces que M de Guerchy m’inflige afin de connaître pourquoi je reste en Angleterre. Mais je demande a rentrer en France car je ne puis continuer ma mission dans de pareils conditions. Je lui indique que je suis très incommodé des effets du breuvage.
Je rajouterai un lien sur la lettre manuscrite en appui de mes dires