Louis-Stanislas , Comte de Provence

Je profite de la description que je lis sur le frère de Louis XVI, dans les Mémoires de Léonard Autié pour ouvrir un sujet sur lui
"Louis-Stanislas-Xavier, comte de Provence, qui accompagnait son frère chez la Dauphine, avait alors seize anqs, et déjà Son Altesse Royale, envahie par un embonpoint extrêmement précoce, roulait plutôt qu'elle ne marchait.
On pouvait présager dès lors qu'à l'âge de vingt ans ,il faudrait hisser mécaniquement à cheval ce colonel-général des carabiniers.
M. le comte de Provence , mal fait, mal posé sur ses jambes, avait une figure agréable, un bel oeil, de l'esprit dans le regard, de la malice dans le sourire, et quelque peu de pédantisme dans la manière de s'exprimer.
Son Altesse Royale affichait une grande prétention au savoir et à l'érudition. L'humeur de ce prince était caustique ; son caractère enclin aux détours et à la subtilité.
(...) Là dessus , et comme pour corroborer son opinion, Monsieur commençait à débiter une citation latine."

Redoutable présentation...mais qui correspond bien à l'idée qu'on se fait de ce Prince...

Bien à vous.

Dis donc, dis donc, l'auteur de ces mémoires, quelle mauvaise langue ! Y en a-t-il un ou une qui trouve grâce à ses yeux ?

Il correspond à la langue de vipère dont on retrouve , aujourd'huy,le ton dans les magazines people, à disposition dans les salons de coiffures...

Bien à vous.

Voici notre ami Enfl...   Provence au temps de sa splendeur, en 1776, vu par Vigée Lebrun :



Et par Labille Guiard :

Ah ce brave enfl.....Provence....

J'adore cette description de Léonard : "[...]Son Altesse Royale, envahie par un embonpoint extrêmement précoce, roulait plutôt qu'elle ne marchait."

Provence si tu nous lis....ce n'est pas nous c'est Léonard

Le Compte de Provence qui croyait agir dans l'ombre pour ses intrigues était en fait connu de tous pour ses magouilles...donc son intelligence politique ne lui servait pas en discrètion...même Louis XVI connaissait ses ambitions de pouvoir et son envie extrème de monter sur le trône, et il s'en méfait beaucoup...C'est à dire aussi que du point de vue de provence, Louis-Auguste n'était pas fait pour gouverner alors que lui si...d'où une jalousie assez prononcée...
Une jalousie telle qu'il a lui même lancé des pamphlets à Versailles contre Marie-Antoinette..il a été un des premiers ennemis de la Reine...

Citation :

Le Compte de Provence qui croyait agir dans l'ombre pour ses intrigues était en fait connu de tous pour ses magouilles...

Peut-être pas tant que ça... Si les "souvenirs" qui le dénoncent sont apocryphes, c'est un peu normal, ses intrigues étant apparues dans toute leur clarté après coup.

Evidemment, il y a la clairvoyance de Marie Antoinette, qui décrit si bien à sa mère "sa marche souterraine"... :pirat:

Pour les pamphlets je ne pense pas que ça se savait, mais pour ses grandes ambitions de pouvoir, il semble bien que Louis XVI et Marie-Antoinette étaient au courant...

Je poursuis le portrait que Léonard dresse du frère de Louis XVI :
"Cependant, le frère puyné du Dauphin s'était vanté, le lendemain de ses noces, d'un tiers d'exploit herculéen..."Quatre relais sur les terres d'Amathonte, cela, dit un marquis narquois, ne fait pas supposer un grand labeur au point de départ..."
Je me souviens que, dix ans plus tard, Son Altesse Royale se plaisait encore à rappeler ce début héroïque...Madame répondit : "Je ne veux pas vous contrarier, Monsieur; mais je ne me souviens nullement de cela."
On assure que, dans le temps même où M. de Provence proclamait à Versailles cette fameuse prouesse, Madame avait dit à la Comtesse de Valentinois, sa dame d'honneur :
"En vérité, je ne m'en suis pas aperçue."

Bien à vous.

Est-ce qu'elle ne l'avait pas écrit à sa famille, aussi ?

Citation :

"En vérité, je ne m'en suis pas aperçue."

La Comtesse de Provence avait de l'humour! Mais on sent néanmoins un "petit" reproche pour son mari

Extraits de biographies

Louis Stanislas Xavier de France (1755-1824) – Comte de Provence, Grand-maître de l' Ordre de Saint Lazare et de Notre-dame du Mont-Carmel; Duc d'Anjou, Comte du Maine, Comte du Perche, dit "Monsieur" (1774), Roi de France et de Navarre le 8.06.1795 mais en réalité le 6.04.1814 par acte de la Constitution sous le nom de Louis XVIII « Le Désiré »: le fameux « Caïen » comme l’appelait Marie Antoinette



Un enfant « d’esprit et de résolution » selon le Duc de Croÿ
"Louis Stanislas Xavier de France, fils du Dauphin Louis Ferdinand de France et de sa seconde épouse Marie-Josèphe de Saxe, est le frère cadet de Louis Auguste, futur Louis XVI. Il reçut ses prénoms en 1761 lors de son baptême : Louis en référence à Saint Louis, Stanislas en référence à son Grand père, le Roi de Pologne « détrôné », et Xavier en référence à son oncle. Fils de France, il est d'abord titré Comte de Provence. Tout comme son frère aîné, il passe son enfance derrière les grilles dorées du Château de Versailles. Il y reçoit une éducation solide, comme le veut son rang. Si son frère futur Louis XVI paraît aux yeux de la Cour et de ses parents eux mêmes bien « engoncé », Provence fait preuve d’esprit et de résolution et fait l’admiration de tous pas ses saillies et sa parfaite mémoire. Son père trouvera à cet effet que sa mémoire est supérieure par sa facilité à celle de son frère et qu’il a retenu en un mois une quantité impressionnante de mots latins."


"En moins d’un an, Provence avec son petit menton pointu et son air présomptueux était en mesure de faire la leçon à son blondin d’aîné qui gardait un parler enfantin et négligé. Pourtant le futur Louis XVI conservait malgré cela un sens de la répartie bien aiguisé, signe d’une grande intelligence pour son âge. Pour preuve la réponse qu’il fit à son frère Provence. En effet, au cours d’une leçon, le futur Louis XVI s’était écrié « il pleuva »… avec dédain et pédantisme Provence lui rétorqua « Ah quel barbarisme mon frère ! un prince doit savoir sa langue »… ce à quoi le futur Louis XVI répondit « Et vous mon frère vous devriez retenir la vôtre ! ». En effet, Provence était très littéraire alors que Louis Auguste était tourné dans les sciences et l’histoire. Trop sûr de lui il ne sut jamais ce que son gouverneur avait dit en parlant de lui… La Vauguyon s’évertuait à clamer qu’avec les 4 garçons du fils de Louis XV il n’avait eu que des « f »… pour Provence il appliqua le mot « le Faux »…"
Un mariage grandiose et fastueux
"Le 14 mai 1771, le Comte de Provence endosse enfin un rôle d’importance à l’occasion de son mariage. Héritier présomptif de la Couronne, il fallait qu’il se maria afin d’occuper une position plus voyante et plus stratégique à la Cour de France. Ses bons mots et ses fanfaronnades amusaient et émerveillaient à la fois, mais ce « perroquet » se devait d’assurer une descendance dynastique car du coté de Louis Auguste et de Marie Antoinette la question du lit et de la consommation charnelle étaient tout sauf un secret d’état.

Pour louis XV, artisan de ce mariage italien (qui se doublera par celui du Comte d’Artois avec la propre sœur de la nouvelle Comtesse de Provence), il constituait un avenir pour les principautés italiennes, notamment de Parme où régnait un de ses petit fils. Il épouse ainsi la Princesse Marie Josèphe Louise de Savoie. Malgré son embonpoint et son début d’obésité, et son visage méprisant, il illumine et joue avec sérieux et excès un premier rôle qui ne peut que lui plaire… d’un point de vue familiale il entend être le premier Bourbon de sa génération à donner un enfant et coté politique ce mariage avec une « savoyarde » ne peut que blesser Marie Antoinette et son « Augustissima » de mère.

Cependant, malgré le faste de la cérémonie, les jeux, fêtes et feux qui se succèdent, la vantardise de Provence qui dit haut et fort consommer son mariage et qu’un heureux événement va arriver, Marie Antoinette se remet vite de sa peine d’une part en voyant ce laideron (elle écrira à son frère l’Empereur « monsieur le dauphin ne la trouve point bien du tout et lui reproche d’avoir des moustaches »), et d’autre part en constatant avec le temps la stérilité du couple Provence, et l’impuissance notable de son beau-frère."

Sources :
http://mapage.noos.fr/aden-osteo/Bourbon03.html
http://les.guillotines.free.fr/comte%20de%20provence.htm
http://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_XVIII
http://www.histoire-en-ligne.com/article.php3?id_article=231
http://mapage.noos.fr/roisdefrance/index.html
http://www.roi-france.com/personnages_histoire_de_France/14/Louis_XVIII_
http://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=18150319
http://www.herodote.net/histoire/synthese.php?ID=191&ID_dossier=105

Extraits de biographies

L’enfer de ne pouvoir être père et de ne pas être Roi


Louis XVI et le Comte de Provence lors du Sacre

"Pédant, hypocrite, sournois, il voulait être roi à la place du roi. A la mort de Louis XV, il prend le titre de « Monsieur » et n’aura de cesse que de vouloir le pouvoir. Déjà dans son enfance on l’a vu il tentait de prendre l’ascendant sur son frère aîné… en grandissant cela ne changera guère. Louis XVI le déteste mais ne le montre pas. Il reste courtois pourrait-on dire mais sait à quoi s’en tenir avec ce frère jaloux et envieux. Enfants, leur bagarres et chamailleries étaient courantes. En grandissant, dans le privé de la famille royale, elles vont s’aggraver. On ne comptera plus les périodes de brouilles entre le couple Royal et les Provence. On en vient aussi au main et c’est Louis XVI qui l’emporte sur ce frère peureux. Il est vrai que quand on sait que d’une seule main il pouvait soulever un de ses pages assis sur une pelle de cheminée, on peut imaginer aisément l’effet d’une simple gifle de sa part …"


"On lui doit un scandale lors du sacre de Louis XVI… il affichait sa très mauvaise humeur. Louis XVI remarqua son attitude et Marie Antoinette en fut profondément choquée. L’harmonie familiale allait en pâtir.

On lui doit les cabales et rumeurs concernant Marie-Antoinette, surtout celle de la naissance du Duc de Normandie où il se demandait qui en était le père. Il détestait à tel point le Roi et la Reine qu’il contribua à leur chute dans une certaine mesure.

Il est vrai qu’il est toujours difficile de n’être que le second et de voir ses chances de monter sur le trône s’évanouir comme neige au soleil le jour où Marie Antoinette mettra au monde un fils puis un deuxième. Pour excuser un peu sa conduite il convient de se replacer dans la triste position d’inactivité d’un fils de France. A part être le frère du Roi il n’est rien d’autre, surtout dès 1781. Ne s’ouvre à lui qu’une vie faste et pleine de dépenses.

Fastueux et riche, il obtiendra de nombreux avantages pour sa vie oisive et pour le tenir éloigné du pouvoir. Il obtient le Palais du Luxembourg qu’il restaure et remeuble avec luxe. Il dépense sans compter dans les objets d’art. Un « grand » prince serait on tenté de dire. Car en effet cela ne lui suffit pas. Il contracte avec son autre frère encore plus dépensier des dettes énormes que Louis XVI règle sans sourciller. Ses dépenses et son niveau de vie dépasse scandaleusement celui de la Reine Marie Antoinette. Lorsque Necker publiera les comptes de la Nation on apprendra que Provence s’était fait verser pour près de 500 millions d’€ depuis le début du règne de Louis XVI en 1774."

Soirie Chambre à coucher du Comte de Qprovence à Versailles

Commode Chambre à coucher Comte de Provence à Versailles

Pendule Chambre à coucher Comte de Provence à Versailles

Paravent Chambre à coucher Comte de Provence à Versailles

Ecran de cheminée Chambre à coucher Comte de Provence à Versailles

Un des appartements encore conservé du Comte de Provence à Versailles

"Prince fastueux mais aussi scandaleux… son épouse s’affiche avec des amitiés féminines et s’entiche de Madame de Gourbillon sa lectrice jusqu’à la passion que seule la mort arrêtera. Lui même pour contrer les rumeurs et railleries sur sa stérilité s’affiche avec des maîtresses. Il ne leur fera pas grand mal mais simplement s’en servira pour ses ambitieux desseins."

Sources :
http://mapage.noos.fr/aden-osteo/Bourbon03.html
http://les.guillotines.free.fr/comte%20de%20provence.htm
http://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_XVIII
http://www.histoire-en-ligne.com/article.php3?id_article=231
http://mapage.noos.fr/roisdefrance/index.html
http://www.roi-france.com/personnages_histoire_de_France/14/Louis_XVIII_
http://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=18150319
http://www.herodote.net/histoire/synthese.php?ID=191&ID_dossier=105

Extraits de biographies

Elles méritent toute notre attention :

Tout d’abord Madame de Balbi :
"La marquise de Caumont la Force était la gouvernante des enfants du Comte d’Artois.. Elle eut deux filles :
Louise Joséphine qui fut mariée à Edouard de MESNARD
Anne qui épousa le comte de BALBI (Il possédait non loin de Brunoy le domaine du Vaudoy à Brie Comte Robert. )
Leur père fut garde du corps du roi Louis XV, et premier gentilhomme de la chambre du comte de Provence.
Madame de Balbi avait un esprit pétillant et un physique agréable. Dans une réunion, elle excellait à retenir l’attention de tous et la gaîté par son goût du persiflage et ses réparties joyeuses mais parfois impitoyables ce qui lui valut d’abord quelques inimitiés mais au cours des ans, dans la société, un jugement de plus en plus sévère sinon quelques haines solides. C’était une intrigante, à l’aise dans la cour de Louis XVI. Elle décida de se rapprocher du comte de Provence, et pour cela, elle s’arrangea pour être admise comme dame d’atours de Marie-Josèphe de Savoie l’épouse de Monsieur.
Ce dernier, lassé par sa femme qui avait manifesté quelques faiblesses pour une de ses suivantes (Mme de Gourbillon), décide , pour répondre à cet affront, de prendre une maîtresse , et choisit la plus étincelante, Mme de Balbi.(On dirait une chronique à scandales, mais c’est malheureusement la vérité historique)
Il installe donc cette sémillante personne dans un appartement du Petit Luxembourg
Il est aux petits soins pour elle. Il obtient du roi son frère pour son amie, un appartement au premier étage du château de Versailles. Elle dispose aussi d’un pavillon rue de Satory à Versailles où les deux amis se retrouvent et passent des soirées ensemble.
Mme de Balbi n’est pas d’une fidélité à toute épreuve, et son mari l’apprend. Il regimbe un peu trop au gré de tous et il est mis hors d’état de nuire à la protégée du comte de Provence. Par un jugement du parlement de Paris, il est taxé de « Folie douce » et il est interné à Senlis jusqu’à son décès en 1835 (à l’âge de 85 ans).
Provence fait construire à Versailles un jardin par son architecte Chalgrin, en 1785. C’est ce qu’on appelle « Le Parc Balbi. ». Il s’agit d’un jardin tel qu’on le concevait au XVIIIe siècle, du genre des parcs anglo-chinois à la mode, avec une structure complètement retracée, comprenant lacs , grottes, fausses ruines, rivière artificielle, comme on en trouve un modèle à Méréville. Provence l’offre en cadeau à Mme de Balbi.
Ce parc malgré beaucoup de vicissitudes durant la révolution et après, a été déclaré monument historique en 1926.
Provence eut le coup de foudre pour Brunoy. Il fit transformer le « Petit Château »et réorganiser les magnifiques jardins de Monmartel, plus ou moins abandonnées par son fils le Marquis de Brunoy .. Il y emmena la comtesse lorsqu’il venait se délasser à la campagne, loin de la cour. Elle y avait un appartement réservé..
Mais arrive la Révolution de 1789, et par suite, l’émigration. On a dit que c’est Mme de Balbi qui organisa la fuite du comte de Provence. Quoi qu’il en soit, Monsieur devait la retrouver à Mons en Belgique, d’où ils partirent pour Coblence. De là, Madame repartit pour Turin, accompagnée de sa dame d’atours. Mais celle-ci , regrettant l’atmosphère de Coblence quitte Turin . Elle et sa sœur sont fêtées par les émigrés et sacrées « Reines de Coblence ». Un certain temps, la vie dans cette cité allemande fut brillante et pouvait toute proportions gardées, rappeler par son ambiance la cour de Versailles. Mais les subsides devenaient plus rares et les vicissitudes de l’émigration firent que Provence dut se séparer de la comtesse Anne. Son parcours de prince l’obligea à affronter les régions inhospitalières de Mitau (dont il fut chassé plus tard par le Tsar. )
Provence apprend , incidemment que Mme de Balbi a mis au monde deux fillettes, alors qu’ils étaient séparés depuis longtemps. Il lui signifia son congé définitif.
Les affaires tournent mal pour la maison royale et Mme de Balbi passe en Angleterre. Elle y reste jusqu’en 1802 date où elle est rayée de la liste des émigrés. Elle rentre en France et essaye de rassembler ce qui reste des anciens domaines de son mari. Elle eut un retour humble, ce qui n’allait pas avec son tempérament. Mais elle n’était plus soutenue par les grands de la cour . Comme tous les gens à l’esprit trop caustique, elle était haïe par ceux qu’elle avait épinglés par des réparties assassines (mais si spirituelles !) On n’oubliait pas! Ce qu’elle avait conservé malgré les voyages et la situation inconfortable d’émigrée, c’est l’amour du jeu où elle engloutit des fortunes ! Elle se retira à Brie Comte Robert et à Tournan, puis, elle rejoignit son frère à Montauban. Elle décéda en 1832, trois ans avant son mari ! "
Enfin Zoé Talon Comtesse de Cayla


"Zoé Victoire Talon comtesse du Cayla est née le 25 août 1785 à Boullay-Thierry en Eure et Loire. Elle est issue d'une famille de magistrats. Son père Omer Talon joue un rôle important pendant deux ans. En février 1790, le lieutenant civil, Omer Talon se rend dans la prison du Châtelet où est enfermé Favras, afin de l'interroger. Le marquis de Favras est accusé du complot visant à faire sortir Louis XVI de France. Mais, le marquis, agent officieux du comte de Provence, futur Louis XVIII, aurait reçu de celui ci l'instruction de compromettre Louis XVI au bénéfice de son frère Provence. Pressentant sa fin prochaine sur l'échafaud, le marquis de Favras a rédigé un rapport de quatre pages dans lequel il a consigné tous les détails de cette sombre machination. Omer Talon est effrayé en apprenant la vérité de la bouche du marquis, il lui adjure de lui remettre le rapport en question et de n'en souffler mot à personne. Le marquis de Favras tiendra parole et montera sur l'échafaud sans avoir rien révélé. de son coté, Talon a emporté la confession du marquis qu'il lèguera à sa fille. Omer Talon est élu député aux États Généraux où il s'efforce de maintenir le pouvoir royal. Il conseille au roi de se réconcilier avec Mirabeau, puis devant les menaces dont la famille royale est l'objet, conseille au roi de se réfugier au milieu des troupes de Broglie. L'assemblée nationale le suspecte. Vers la fin de l'année 1790, il est obligé d'émigrer avec sa famille pour sauvegarder sa liberté. En 1796, la famille Talon est de retour en France. Zoé est placée à l'institution de Madame Campan que fréquente les jeunes filles de l'aristocratie républicaine. Là, Zoé se lit d'amitié avec Hortense de Beauharnais ce qui lui vaut de faire connaissance du nouveau maître de la France : le général Bonaparte. le 3 août 1802, Zoé, 17 ans, épouse le comte de Baschi du Cayla issu d'une famille farouchement royaliste. C'est un mariage de convenance et très vite les époux prennent leur liberté vis à vis de la vie commune. Très vite Zoé entame des actions judiciaires contre son mari, elle dureront plus de vingt ans. Ce qui n'empêche pas la comtesse du Cayla de mener une joyeuse existence ! Fort jolie, bien que de petite taille et formes arrondies, son charme et la grâce de son esprit lui valent des succès masculins auxquels elle ne résiste pas toujours. Zoé a une première aventure avec Maurice de Balincourt, un jeune gentilhomme, fervent royaliste comme elle. En 1804, Omer Talon est arrêté par ordre de Napoléon. Omer Talon qui résiste à l'autorité de l'empereur est passible de la peine de mort. Zoé est soupçonnée, pour des propos à l'égard du nouveau régime. Sa situation est désespérée. La jeune comtesse du Cayla demande audience au ministre de la police, Savary, joue la femme éplorée. Le ministre, très ému par les malheurs d'une jeune femme de 19 ans à laquelle le chagrin va comme un gant, commute la peine capitale de Talon en exil à l'île Sainte-marguerite. Il assure à Napoléon que les propos prêtés à la comtesse de Cayla ne sont que pure médisance. Zoé remercie son sauveur en devenant sa maîtresse. Neuf mois plus tard Zoé met au monde un garçon, le comte de Cayla est obligé d'endosser la paternité, deux ans plus tard une fille vient au monde. La liaison de Zoé et de Savary devenu duc de Rovigo, dure encore plusieurs années. lors du retour de Louis XVIII à Paris, Zoé est au premier rang arborant une cocarde blanche. En 1817 les époux Cayla vivent sous le même toit mais s'affrontent en justice et se déchirent à belles dents la garde des deux enfants ( qui ne sont pas du comte mais de Rovigo ! ). Pour avoir gain de cause Zoé se rend aux Tuileries afin d'y rencontrer le roi. Elle est munie d'une lettre de recommandation que lui avait remise sa tante, madame de Jaucourt, ancienne dame d'honneur de la défunte épouse de Louis XVIII. Zoé rejoue la même comédie que celle qu'elle a jouée à Savary. Louis XVIII très ému par cette jeune femme, ordonne à son premier ministre Decazes, qu'elle obtienne entière satisfaction. Zoé a t-elle vraiment montré à Louis XVIII la confession du marquis Favras, que le roi se serait empressé de brûler dans la cheminée ? Louis s'amourache de Zoé à la grande satisfaction du comte d'Artois ( futur Charles X ) et des royalistes. Zoé accepte de servir leur cause si c'est dans son propre intérêt. A partir de 1821, sur l'invitation du roi, Madame du Cayla se rend deux ou trois fois par semaine, de 3 h à 5 h de l'après-midi, aux Tuileries. Le roi s'enferme avec Zoé dans son boudoir et interdit à quiconque de venir le déranger. Là, le vieux roi prend la comtesse sur ses genoux tant que ses forces le lui permettent. Lorsque Madame du Cayla sort de son " entretient " elle emporte un rouleau de louis d'or dans un petit sac en velours vert, qu'elle a toujours avec elle. Un jour, le roi lui offre une " bible dont toutes les illustrations sont protégées par des billets de mille francs faisant office de papier de soie. En la lui offrant, le roi a galamment précisé : " Si vous tombez dans l'adversité, vous trouverez dans ce saint livre un soulagement efficace". ( sic éditions Atlas). En 1822, le roi offre à Madame du Cayla pour la remercier du soin qu'elle prend de sa santé, de prendre part à ses tracas, de le faire rire en racontant des histoires amusantes, le Château de Saint-Ouen qu'il fait entièrement rénové. Pour l'inauguration elle y offre une grande fête où se pressent toutes les notabilités du royaume. Elle mêle la galanterie à la dévotion, passe du boudoir à la sacristie, sert les ultras et agit avec la bénédiction du parti catholique, en cela Madame du Cayla ressemble à Madame de Maintenon. Durant les deux dernières années du règne de Louis XVIII, son emprise est de plus en plus forte sur le vieux roi. Elle se comporte en reine de France, faisant et défaisant les ministres au gré de sa fantaisie. Elle fait perdre le portefeuille de Chateaubriand, renverse le ministre Richelieu et surtout amène Louis XVIII à annuler toutes les mesures libérales qu'il avait prises lors de son avènement. ( s'assurant ainsi la reconnaissance du comte d'Artois, futur Charles X, qui trouvera à la mort de son frère, un royaume sur "mesure"). (sic Claude Dufresne). La favorite reçoit beaucoup de sollicitations mais ne répond à aucune, ne s'occupant que de ses propres intérêts. Zoé est chargée par l'entourage du roi de lui apprendre que sa vie touche à sa fin. Grâce à la présence de Madame de Cayla, Louis affronte la mort avec courage. Elle demeure près de lui jusqu'au dernier moment. Lorsque le roi rend le dernier soupir, Zoé pleure bruyamment, hurle sa douleur. "le roi a ignoré que depuis deux ans, Zoé est la maîtresse de son notaire, Auguste-pierre Le Roy. Ainsi a t-elle su ménager le roi et Le Roy" (sic Claude Dufresne). Le testament rédigé par le roi pour sa favorite est détruit par mégarde. Charles X, s'empresse d'oublier les services de Zoé, mais lui accorde une pension de 25000 francs destinée à pouvoir à l'entretien du château de Saint-Ouen. En 1830, lors de l'avènement de Louis Philippe, la comtesse du Cayla est priée de se retirer de la vie publique. La dernière favorite des rois de France meurt en odeur de sainteté le 19 mars 1852."

Sources :
http://mapage.noos.fr/aden-osteo/Bourbon03.html
http://les.guillotines.free.fr/comte%20de%20provence.htm
http://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_XVIII
http://www.histoire-en-ligne.com/article.php3?id_article=231
http://mapage.noos.fr/roisdefrance/index.html
http://www.roi-france.com/personnages_histoire_de_France/14/Louis_XVIII_
http://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=18150319
http://www.herodote.net/histoire/synthese.php?ID=191&ID_dossier=105

Extraits de biographies


Le Comte de Provence en 1788

"Le Comte de Provence est solidement mis en retrait des affaires de l’Etat jusqu’en 1788 où on considère qu’il se rapproche de Louis XVI dépressif . Il lui conseille la fermeté mais joue un double jeu dangereux en tentant de s’attirer les sympathies des notables et du peuple. Le 14 juillet 1789 sonne le glas de la famille royale dans son ensemble. Nommé le temps d’une journée Lieutenant Général du Royaume lorsque Louis XVI se rend à Paris à la suite de la Bastille pour calmer les esprits échauffés, craignant qu’il soit pris en otage, Marie Antoinette rassemble ses enfants et Madame Campan et rédige une fort éloquente allocution dans le cas extrême d’un attentat contre la personne du Roi. De son côté, le Comte d’Artois inscrit sur une liste noire doit fuir tandis que Provence parie sur l’imminence de la chute de son frère et sur son accession prochaine au trône. Déjà il prépare la régence et aussi la déchéance pour bâtardise du fils de Louis XVI. De Marie Antoinette il n’en fait aucun cas, il l’a toujours détesté. Les journées d’octobre 1789 lui font prendre conscience de la dangerosité de la situation et des manœuvres clairement affichées cette fois ci de son cousin le Duc d’Orléans dont on prétend qu’il se trouvait le matin même de l’invasion du Palais de Versailles en bas de l’escalier de marbre menant aux appartements de la reine et guidant le peuple. Las de tels évènements dramatiques, il est conduit avec la famille royale à Paris mais y retrouve le calme, le luxe et la volupté de son palais du Luxembourg alors que son frère s’installe dans le Palais plus que délabré et sans meubles des Tuileries."
L’impossibilité de caresser la couronne après l’affaire Favras
"Après avoir agité la Cour de Louis XVI en facilitant la chute des ministres réformateurs Turgot, Necker, Calonne, il avait même réclamé pour le Tiers le doublement du nombre de députés aux Etats Généraux. Considéré comme « Démocrate » il coule des jours apparemment paisible sur Paris. Cependant ces jours s’apparentent à un état de grâce qui prendra fin brutalement.
Dès la fin de l’année 1789, le plan que Monsieur tissait depuis les évènements révolutionnaires éclata au grand jour. Le Comte de Provence, menant sa propre intrigue, avait monté le plan de faire enlever le roi par une troupe armée par la force et de le conduire à Péronne. Provence comptait profiter de l’émotion suscitée par ce départ suivie de celui de sa famille avec la même brutalité mais sous forme de fuite pour se faire octroyer le titre de Régent du royaume afin de se faire proclamer par la suite roi sous le nom de Louis XVII. Thomas de Mahy de Favras fut chargé de lever un emprunt de 2 millions de livres. Exalté et ardent ses imprudences le firent vite repérer par des sbires de Lafayette. Il fut arrêté dans la nuit du 24 décembre 1789 avec sa femme. Le 25, un billet signé Barrauz dénonçait le plan : tuer Lafayette et le maire de paris Bailly, couper les vivres en désignant Monsieur frère du roi a la tête de ce complot. Le 26 Provence se rend à l’Hôtel de ville ne niant pas l’emprunt mais niant le reste. Il protesta de son patriotisme sous les applaudissements. Le procès fut public et souleva une grande émotion. Favras nia le complicité de monsieur mais rédigea une confession qui négociée fut récupérer à temps par Omer Talon père de la fameuse Zoé Lieutenant civil du châtelet. Favras fut pendu place de grève. Le roi et la reine furent affectés par la mort de ce gentilhomme. Sa veuve reçu de Louis XVI 30000 livres. Monsieur fut soulagé et s’écria lorsqu’on lui apprit que Favras était mort en emportant par son silence le secret outre tombe « ouf allons dîner » ; quand à Mirabeau, il porta le coup final en déclarant « ce qui est au dessous de tout c’est monsieur »"

Sources :
http://mapage.noos.fr/aden-osteo/Bourbon03.html
http://les.guillotines.free.fr/comte%20de%20provence.htm
http://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_XVIII
http://www.histoire-en-ligne.com/article.php3?id_article=231
http://mapage.noos.fr/roisdefrance/index.html
http://www.roi-france.com/personnages_histoire_de_France/14/Louis_XVIII_
http://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=18150319
http://www.herodote.net/histoire/synthese.php?ID=191&ID_dossier=105

Extraits de biographies

L’exil du prince
"Devant les attaques, les libelles, les affronts et insultes depuis la triste affaire Favras et aussi la montée des attaques contre le couple royal, le Comte de Provence apprend la veille le départ de son frère pour Montmédy… la triste équipée qui prendra fin à Varennes. Louis XVI lui demande le secret et de faire de même. Provence décidera de partir sans sa femme…. à elle de se débrouiller… et voyagera léger évitant ainsi et sans le savoir les erreurs de son frère. Redingote gros bleu à revers rouges et boutons d’or, perruque noire bouclée sous un chapeau rond décoré tricolore, gants moutarde, sourcils peints, cette nuit là Provence avait fait mine de se coucher avant de se relever, se grimer et fausser discrètement compagnie à la Révolution
Il se réfugie ainsi à Bruxelles puis Coblence, rencontre l'empereur Léopold II et lui inspire la déclaration de Pilnitz d'août 1791 qui galvanise la Révolution française et accentue la méfiance et la chute de ses parents en France. Il refuse de reconnaître l'autorité du roi et se voit déchu de ses droits de prince du sang par la Législative en janvier 1792. Il tente de rentrer en France à la tête d'une armée de 14000 hommes mais doit rebrousser chemin après la bataille de Valmy. L’allégresse de l’armée des princes s’était en effet arrêtée a Valmy. Après la prise de Verdun, les émigrés attendaient de leurs alliés un commandement d’avancer… ce fut un ordre de retraite derrière le Rhin
En 1793, repoussé par la révolution et rejeté par les principautés allemandes, Provence trouve refuge chez le Roi de Prusse en Westphalie à Ham. Il y vit seul dans une maison de bois grossier dans la gêne et l’oubli. C’est là qu’il y apprend la mort de son frère Louis XVI et de sa belle sœur Marie Antoinette. Il se proclame « régent » pour le dauphin, qui demeure aux mains des révolutionnaires à Paris, et le proclame « Louis XVII ». Il en informe les chancelleries de toute l’Europe.
À la mort de l'enfant du Temple, en 1795, il se prétend héritier de la couronne de France et prend le nom de Louis XVIII. Pour le Directoire en France il n’est que le Roi de Vérone, son nouveau lieu de résidence. La France fait pression sur Venise qui ordonne au Comte de Provence de quitter les lieux ce qu’il fit déguisé en bourgeois sous le nom de « Comte de Grosbois ». Déçu et baladé sur les routes il rejoind le Prince de Condé, son cousin, ainsi que l’Armée des Princes à Riegel. Monarque sans couronne, il est un hôte encombrant pour tous. Malgré sa misère il parvient encore à donner un air de grandeur dans toutes les auberges sordides où il s’arrête. Sa chambre sert de salle du Trône, un huissier continue d’ouvrir le battant de la porte en clamant « Messieurs, le Roi ». Rien de ridicule et de risible bien au contraire. Malgré la gêne financière et la déchéance physique, rien ne pouvait départir de sa mission le prince qui rêvait d’être Roi.
En 1798, le Roi de Prusse est lassé par ces émigrés français qui se conduisent comme en pays conquis. La noblesse française snobe en effet ses hôtes, tant et si bien que le « Roi » est forcé de quitter les Etats allemands alors que l’Europe est en pleine guerre. Une offre inespérée émane de Russie… le Tsar déteste cette Révolution française qui sème un peu partout ses graines de sédition en Europe. De plus fortement attaché au principe monarchique et d’entraide entre Rois il se sent comme devoir d’accueillir le digne représentant de la dynastie la plus ancienne d’Europe. Enfin, jeune tsarevitch, il fut reçu aec faste et dignité en tant que Comte du Nord avec son épouse à la Cour de Versailles par Louis XVI et Marie Antoinette qui multiplièrent les attentions touchantes et charmantes en leur honneur.
Cette fois ci il est reçu en tant que Roi. Le Tsar Paul 1er lui met à disposition le splendide château des Ducs de Courlande à Mittau et geste des plus appréciable décide de payer la garde. Après les tavernes et les sordides auberges, Louis XVIII découvre enfin un lieu digne de lui, un château baroque où l’on se perd avec délice dans les quelques 300 pièces. C’est dans ce cadre digne d’un Roi qu’il accueille en 1799 sa nièce, Madame Royale, l’orpheline du Temple, l’unique enfant encore en vie de Louis XVI et Marie Antoinette après l’épouvante révolutionnaire, la détention en prison, la détention à Vienne ensuite dans la cage doré du Palais de la Hofburg. Jamais elle ne sera libre. Sitôt arrivée, elle épouse son cousin le Duc d’Angoulême et est tout de suite prise sous l’aile de Louis XVIII qui va s’en servir comme d’une caution du calvaire des Bourbons, comme d’une image de propagande. A cette époque, Louis XVIII, qui n’a pas autant souffert qu’elle, a les idées courtes en politique. En effet, il pense retrouver une France qui accepterait le retour en arrière en 1789. Sa nièce va lui démontrer le contraire. Avec le temps Louis XVIII adoptera cette fusion de l’héritage monarchique et révolutionnaire alors que Madame Royale se durcira comme pierre et deviendra à cause de ses calvaires une acharnée ultra royaliste. En 1801, le clan Bourbon quitte Mittau pour Varsovie
En 1804, à la suite de plaintes de Napoléon, le roi de Prusse Frédéric-Guillaume résolut de se séparer d'hôtes aussi incommodes que compromettants; Louis XVIII et tous les émigrés composant sa petite cour reçurent l’ordre de quitter immédiatement le territoire prussien. Ce fut à Calmar en Suède que cet ordre parvint au prétendant. Louis XVIII y rencontra le comte d'Artois, son frère qu’il n’avait pas vu depuis près de douze ans, une certaine froideur ayant toujours existé entre eux. L’entrevue de Calmar ne les rapprocha pas ; ils se quittèrent après dix sept jours de conférences, assez mécontents l’un de l’autre : le futur Charles X reprit le chemin de Londres et Louis revint attendre à Riga la réponse du Cabinet de Saint Petersbourg à propos d’un nouvel asile sur le sol russe. Le nouvel Empereur, Alexandre Ier de Russie, qui succédait à son père le tsar Paul 1er , donna une suite favorable à sa demande et il revint à Mittau "

Couronnement de la rosière à Mittau
"Une fois réinstallé dans sa demeure, Louis XVIII rédigea son dernier manifeste public de Louis XVIII pendant son séjour à l’étranger. La proclamation qu’il avait envoyée à Pichegru, quelques semaines avant le 18 fructidor, ne contenait que des promesses de réforme à l’ancienne Monarchie (Lois fondamentales du royaume de France. Il se décida, cette fois, à accepter nettement la Révolution et ses suites. Non seulement il admettait l'amnistie entière pour tous les votes antérieurs à 1804, ainsi que l’engagement de conserver à chaque Français ses grades, ses emplois et ses pensions ; il garantissait, en outre, la liberté et l’égalité pour les personnes, le maintien de toutes les propriétés et la protection de tous les intérêts sans exception. Cette déclaration, imprimée à Hambourg, au nombre de dix mille exemplaires, fut répandue sur tout le continent et envoyée en France, par la poste, à toutes les autorités constituées, ainsi qu’aux plus notables habitants de chaque département.
Le second séjour à Mittau du prétendant ne dura que trois ans. Les défaites d’Austerlitz, d’Eylau et de Friedland, obligèrent le tsar à devenir l’allié de Napoléon. Après l’entrevue de Tilsit en 1807 avec Napoléon, Alexandre laissa entendre à Louis XVIII que sa présence à Mittau en Courlande pourrait gêner son nouvel allié. Louis XVIII comprit qu’il devait chercher un nouvel asile. Il n’avait plus à choisir qu’entre le Nouveau Monde et l’Angleterre. Il se décida pour l’hospitalité britannique. Vers le milieu d’octobre 1807, depuis Göteborg en Suède, il avertit le comte d'Artois de sa prochaine arrivée, ce qui n'était pas pour lui plaire. Les confidents du comte réussirent à persuader un des membres du Cabinet britannique, Lord Canning (1770-1827), qu’il était nécessaire, dans l’intérêt même du gouvernement britannique d’éloigner Louis XVIII de Londres et de le confiner en Écosse. Le Royaume Uni était à cette époque la seule puissance qui fut encore en lutte avec la France impériale et elle refusait à Louis XVIII le titre de roi, en lui signifiant qu’à aucune époque le rétablissement de sa famille, n’avait semblé moins plausible. Après de longues tractations Louis XVIII accepta de débarquer en Angleterre, en tant que simple particulier sous le nom de comte de Lille en promettant de ne pas faire d’action politique. C’est en Angleterre qu’il apprend le mariage de Napoléon avec l’Archiduchesse Marie Louise d’Autriche, petite nièce de Marie Antoinette. C’est aussi ici qu’il voit grand nombre de grandes familles nobles retourner en France et « pactiser » avec l’ « usurpateur ».

Louis XVIII avait fixé sa résidence à Gosfield Hall à la fin de 1807; il ne quitta ce château qu’au bout de quatre ans, au commencement de 1811, peu de temps après la mort de Marie-Joséphine de Savoie, sa femme, décédée le 13 novembre 1810. Il vint alors habiter Hartwell House propriété du baronnet sir Henry Lee dans le comté de Buckingham, près de Londres. Ses revenus, à cette époque, s’élevaient à 600.000 francs environ (soit 4,8 millions d'euros) que lui payaient le gouvernement britannique et la cour du Brésil. Mais il devait mener un train de vie réduit puisque cette somme était répartie entre ses protégés, les agents dans les différentes cours d'Europe (pour être au courant des politiques menées) et que la guerre entraînait une inflation de prix qui n'étaient pas, au départ, bas.
5 avril 1814, Louis XVIII se remémore les dernières années qu’il a vécu et sa vie depuis près de 5 ans à Hartwell. La « Reine » est morte, il ne l’a jamais aimé mais il la revoit dans sa chambre à regarder couler la rivière par une fenêtre, immobile. Il se souvient des propositions de Bonaparte en 1800 qui lui promettait d’adoucir son exil et sa retraite en échange de sa neutralité et de la fin de ses revendications. Il se souvient de ce qu’il répondit à un aventurier qui se proposait d’assassiner Bonaparte : « Dans ma famille on n’assassine pas, on est assassiné ! ». Il se souvient d’une autre tentative de Bonaparte pour l’acheter, lui le descendant de Saint Louis, et surtout de sa lettre qu’il concluait par un vibrant « Nous avons tout perdu sauf l’honneur ». La réponse de Napoléon fut sanglante car il fit enlevé, et exécuté après un simulacre de procès le jeune Duc d’Enghien, dernier descendant de la branche des Bourbons Condé.
Au fur et à mesure des guerres napoléoniennes, et spécialement à partir de 1810, les coalisés semblent reprendre l'avantage, éveillant en lui l'espérance du retour. Pourtant si Napoléon est abattu, les puissances victorieuses font traîner le dénouement sur l’avenir politique de la France. Les coalisés réunis au Congrès de Vienne hésitent encore sur le successeur à choisir à Napoléon. Désireux d'installer sur le trône de France un allié, mais aussi un chef légitime, ils hésitent entre Louis XVIII, dont l'impopularité est problématique, l'« Aiglon », fils de Napoléon, mais aussi le maréchal Bernadotte ou encore Eugène de Beauharnais, voire une république et même le Duc d’Orléans, le futur Louis Philippe 1er, fils du « régicide » qui vota la mort de son cousin Louis XVI avant d’être guillotiné à son tour. Talleyrand emporte finalement l'opinion des Alliés en faveur de Louis XVIII du fait de l’entrée à Bordeaux le 12 mars 1814 du Duc d’Angoulême aux cris redoublés de vive les Bourbons. Louis XVIII est réveillé en pleine nuit par un « Sire, vous êtes Roi »."

Sources :
http://mapage.noos.fr/aden-osteo/Bourbon03.html
http://les.guillotines.free.fr/comte%20de%20provence.htm
http://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_XVIII
http://www.histoire-en-ligne.com/article.php3?id_article=231
http://mapage.noos.fr/roisdefrance/index.html
http://www.roi-france.com/personnages_histoire_de_France/14/Louis_XVIII_
http://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=18150319
http://www.herodote.net/histoire/synthese.php?ID=191&ID_dossier=105

Extraits de biographies

Louis XVIII « le désiré »… si la couronne était de rose il l’aurait laissé à sa nièce, elle était d’épines, il l’a gardé

"Londres est en liesse, Paris aussi mais pourtant les français dans leur majorité se demandent qui est ce Prince. Le temps a passé, tellement passé que certains s’étonnent de voir que des Bourbons ont pu échapper à la Révolution. Les Orléans, toujours eux, accréditeront la rumeur selon laquelle Louis XVIII est revenu dans les fourgons de l’étranger. Pourtant le 24 avril 1814, il débarque à Calais. Octroyant une Charte constitutionnelle restaurant la monarchie à ses sujets, il parvient à se faire unanimement accepter comme le chef réunificateur des Français. Il devient ainsi roi de France. Les termes "octroyer" et "roi de France" sont importants en droit, puisqu'ils signifient que la souveraineté appartient au roi, et non au peuple ou à la nation (c'est lui qui octroie la Charte aux Français et non les Français qui décident d'une constitution ; contrairement à un roi des Français qui serait roi parce que les Français l'ont mis sur le trône, un roi de France est souverain de droit divin). Il nie donc la théorie révolutionnaire de la souveraineté nationale, voire de la souveraineté populaire. Paris l’accueille avec liesse, tout est de blanc immaculé pour le retour des lys… Le roi podagre paraît être 100 fois plus séduisant que l’Empereur guerrier ce qui fera dire à Louis XVIII « je suis comme les femmes laides qu’on s’efforce d’aimer par raison »."

"Lors du retour de Napoléon, durant les Cent-Jours, il organise avec la noblesse la résistance contre celui qui se voulait toujours Empereur des Français. Son échec le conduit à s'exiler de nouveau. Il quitte le Palais des Tuileries de nuit. Le Duc ‘Angoulême se rend d’urgence sur Toulon pour barrer la route à Napoléon. Devant la défection des troupes il se constitue prisonnier. Napoléon déclare « il y a toujours de la chevalerie dans ces races royales » avant de le faire extrader en Espagne. De son côté, son épouse, fille de Louis XVI et digne héritière de Marie Thérèse d’Autriche reste à Bordeaux et se charge de la défense de la ville. Elle résiste tant et bien qu’elle est la dernière de sa famille à quitter le territoire français. Napoléon donne ordre de la faire se retirer mais se heurte à la personnalité de cette femme. C’est l’armée basée à Bordeaux qui se retournera contre elle la contraignant à quitter la ville non sans s’octroyer un bain de foule qui sera rapporté à Napoléon qui plein d’admiration déclarera « C’est le seul homme de sa famille »… rappelant la phrase de Mirabeau à propos de Marie Antoinette « Le roi n’a qu’un homme c’est sa femme ». La défaite de Waterloo réinstalle Louis XVIII sur le trône de France mais ce retour coûtera cher à la France car cette fois ci les alliés coalisés se comportent en conquérants et non en libérateurs.
Son règne est consacré à la lourde tâche de concilier les héritages révolutionnaires et napoléoniens avec ceux de l'Ancien Régime. "

"Translations des restes royaux à Saint Denis
Il défend ces derniers (il nomme ainsi, comme Aumônier de la Cour, Monseigneur Jean-Louis d'Usson de Bonnac, un des derniers évêques d'Ancien Régime survivants et surtout l'un des premiers à avoir refusé de prêter serment à la Révolution, ainsi qu'à avoir refusé de démissionner comme l'exigeait Napoléon), sans pour autant accéder aux excès de ses propres partisans, les ultras. Il mit un point d'honneur à toujours constituer un ministère issu de la majorité parlementaire, ce à quoi rien ne le contraignait."

"Ses opposants demeurent trop faibles et divisés pour menacer en quoi que ce soit la position royale. Il dissout ainsi une première Chambre ultra en 1816 (la célèbre Chambre introuvable). Une autre vague de contestation commence avec la mort de son neveu duc de Berry, fils du comte d'Artois. Louis XVIII apparaît comme un roi modéré, menant une vie bourgeoise, sans fastes excessifs, trop fades aux yeux de certains. D'autres n'oublient pas que c'est un émigré, ramené sur le trône de France par des étrangers.
Cependant, malgré cette apparente faiblesse, il a réussi non seulement à éviter une guerre civile toujours menaçante (son successeur en fit d'ailleurs les frais), mais aussi à ramener la prospérité dans une nation épuisée par les dernières guerres napoléoniennes. Louis XVIII avait donc une certaine force de caractère.
Le 16 septembre 1824, Louis XVIII, épuisé par des sphacèles, varices, érésipèles et ulcères, étant devenu le « Roi fauteuil » et pourrissant (gangrène et goutte), s’éteind en grand apparat dans sa Chambre à coucher des Tuileries. Il est le dernier Roi mort sur son trône en France et laisse un héritage politique intéressant."

Chapelle Ardente de Louis XVIII aux Tuileries

Corbillard de Louis XVIII

Sources :
http://mapage.noos.fr/aden-osteo/Bourbon03.html
http://les.guillotines.free.fr/comte%20de%20provence.htm
http://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_XVIII
http://www.histoire-en-ligne.com/article.php3?id_article=231
http://mapage.noos.fr/roisdefrance/index.html
http://www.roi-france.com/personnages_histoire_de_France/14/Louis_XVIII_
http://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=18150319
http://www.herodote.net/histoire/synthese.php?ID=191&ID_dossier=105

Selon le Journal d'une Reine d'Evelyne Lever, que je me suis quand même décidé à acquérir, le Comte de Provence aurait été très malade en juin 1772 du fait de son excès d'appétit . En sont les conséquences une fièvre d'humeur avec des redoublements, le fait qu'il rende de la bile ...et qu'il ait perdu tous ses cheveux...
Je n'en avais jamais entendu parler...
Est-ce là un détail de la romancière ou un fait historique???

Bien à vous.

Il me semble n'avoir lu cela que dans le journal de Madame Lever. Cela dit, on peut faire confiance à l'historienne, vu qu'elle a écrit une biographie du comte de Provence... elle connaît le sujet.

Biographie que je n'ai pas lue et dans laquelle je n'ai donc pas pu constater la pareille si cette anecdote médicale s'avère vraie...
J'en appelle donc aux lecteurs de cet ouvrage s'il y en a ici qui se sont intéressés à ce personnage que je ne qualifierai point pour ne pas offenser l'estime que notre ami petit Normand porte à Louis XVIII

Bien à vous;

Je n'ai pas encore eu le courage de me plonger dans la vie d'Enfl... du comte de Provence.   Artois, ça va. Lui, y passe pas...  

On m'a offert le livre de Georges Bordonove...mais vues les conneries que j'ai pu lire dans les deux autres (sur Louis XV et Louis XVI, que je connais mieux ) qu'on y avait joints à celui-ci...je ne me fierai pas à cet auteur...

Bien à vous.

pimprenelle a écrit:

Je n'ai pas encore eu le courage de me plonger dans la vie d'Enfl... du comte de Provence.   Artois, ça va. Lui, y passe pas...  

Chargez le Comte Louis-Stanislas de Provence, tant que vous voulez. Mais pas le Roi de France Louis XVIII. Il a été un excellent Roi, qui a su redonner paix et prospérité à la France.

Etrange coïncidence, je suis en ce moment même en train de défendre Louis XVIII sur un autre forum, contre un interlocuteur qui me ressort la vieille histoire "des fourgons de l'étranger". Cette expression de "fourgons de l'étranger", il faudrait vraiment penser à en faire une marque déposée.

Il y a un forum qui s'appelle "fourgons de l'étranger" ?

Selon Lafont d'Aussonne, le Comte de Provence, avait moins d'élévation dans la taille que son frère aîné. Sa figure , un peu étroite vers le front, rachetait par un teint de rose et de lis ( ), vrai symbole de la jeunesse. Sa démarche était balancée, son regard attentif, pénétrant. L'embonpoint de la santé brillait déjà sur sa personne. On parlait de son goût pour l'étude. On citait sa magnificence. On s'accordait à lui trouvait de la mesure, de la prudence, de l'esprit.

Bien à vous.

Et bien, Lafont d'Aussonne prend des gants

"L'embonpoint de la santé brillait déjà sur sa personne"...c'est joliment dit