Louis XVII

Merci, MagicXarco ! Cette photo est une rareté, je n'avais jamais vu cette reconstitution.

Je m'imaginais l'endroit encore pire que ça...

Waaa moi non plus je n'aivais jamais vu de reconstitution de sa cellule!

Oui je voyais aussi ça plus sombre, plus sommaire avec moins de meubles...

Où sont les punaises, la vermine, la crasse? Les briques toutes rouge??? Elles devaient être noires de saleté ...Je me souvenais de cette pièce au Musée Grévin avec le petit Louis XVII allongé sur le lit, semblant attendre une aide qui ne devait jamais venir à lui...

Bien à vous.

Peut être que la crasse et les "animaux de compagnie" n'ont pas été reconstitués...

Citation :

Je me souvenais de cette pièce au Musée Grévin avec le petit Louis XVII allongé sur le lit, semblant attendre une aide qui ne devait jamais venir à lui...

Cette image me fait mal rien qu'à en lire votre description   Quand j'ai posté l'image, j'ai surtout pensé à l'humidité, que la chambre devait être humide et que la photo ne le rendait pas.

Chou d'amour a écrit:

Peut être que la crasse et les "animaux de compagnie" n'ont pas été reconstitués...

C'est une erreur ! ... à laquelle ,je pensais que la rigueur de Grévin pouvait échapper! Mais , il est possible que plus récemment, cette crasse ait envahi cette reconstitution de cellule...

Bien à vous.

Comme toujours, tout ceci est extrêmement douloureux...

Merci Magicxarko pour cette photo en tout cas moi,
Ça m`émeut de voir cette image dans le livre de Paul Sainte Claire Deville a fait aussi une reconstitution de cette chambre et il avait des vitrines en avant.
Fleurdelys

Des vitrines de quoi?

Selon Paul Sainte Claire Deville, le mur en avant était vitrée, ça m'a quand même surprise de lire ça.
Fleurdelys

Ah oui en effet c'est étrange...je ne l'avais jamais lu non plus...

Très curieux en effet... J'ai beau me creuser je ne vois pas de quoi il peut bien s'agir...

Petit Normand a écrit:

Très curieux en effet... J'ai beau me creuser je ne vois pas de quoi il peut bien s'agir...

Il semble que la notion d'"emmurement" ait été un peu exagérée. En réalité, la porte continuait d'exister, et elle était ouverte chaque jour par les commissaires ou les employés du Temple pour apporter sa nourriture à l'enfant.
Cependant, un poèle avait été installé à travers le mur (qui d'ailleurs n'était qu'une cloison de bois, dressée avant l'arrivée de la famille royale). Au dessus de ce poèle, il y avait un jour, ou une vitre, qui permettait de surveiller l'enfant.

Cela ne retire rien à l'horreur de la situation dans laquelle se trouvait ce pauvre gamin de 8 ans, livré à lui-même, laissé dans sa crasse et ses excréments, dans la pénombre (le roman de Françoise Chandernagor rend bien l'état psychologique dans lequel il devait se trouver).

PHD

J'ai aussi toujours lu que Louis-Charles se trouvait dans un grande pénombre...cette vitrine devait donc être bien petite...
Si elle permettait aux gardes de le surveiller, il s'agissait alors juste de vérifier sa présence, car il semble que personne ne s'occupait vraiment de lui...

Lescure nous offre de très belles anecdotes sur le petit Louis-Charles pendant son séjour aux Tuileries, en voici deux

Un jour que Marie-Antoinette faisait répéter à Marie-Thérèse ses cahiers d'histoire ancienne, cette dernière ne sachant que répondre à une question sur le nom d'une reine, le Dauphin qui était là, et bien qu'il ne la tutoyait jamais (je l'ignorais ) lui cria :
"Mais dis donc à maman le nom de cette reine; dis donc comment elle se nommait."
Je ne la connaissais pas celle-ci, mais elle est marrante....
J'imagine Madame Royale :"Mais tais toi et va jouer bordel!!!!!"...pardon je sors....

Une autre racontée par Madame Campan magnifique :
"Je suis bien fâché aujourd'hui, dit-il à madame de Tourzel, de n'avoir plus mon jardin, j'aurais fait pour demain deux bien beaux bouquets, l'un pour maman, l'autre pour ma soeur".
Très charmant non?

Le bouquet pour sa soeur, c'était pour se faire pardonner de l'avoir fait passer pour une ignorante ..je ressors...

Je ne connaissais pas cette anecdote rapportée par Lescure, merci !

Oui, il semble que toute la famille royale se vouvoyait. Marie Antoinette vouvoyait ses enfants. Et il lui est arrivé de reprendre Charles en l'appelant "mon fils".

C'est Castelot, qui se plante, je crois, alors, en lui faisant tutoyer son fils pendant les journées d'octobre.

D'autre part, Elisabeth ne tutoie-t-elle pas Charles ? En tout cas, dans ses lettres, elle tutoie ses amies, quand la reine les vouvoie toujours.

Citation :

D'autre part, Elisabeth ne tutoie-t-elle pas Charles ?

Bonne question...je l'ignore aussi...:s:

Citation :

En tout cas, dans ses lettres, elle tutoie ses amies, quand la reine les vouvoie toujours.

C'est exact!
Je pense aussi que Lescure a raison...je ne m'étais jamais posé la question, mais après coup en effet j'imagine mieux Louis-Charles vouvoyer sa soeur..sauf là où il s'est lâché

Oui, c'est ça, le tutoiement devait leur échapper, par moments.

Il y a encore d'autres anecdotes attestant du tutoiement entre Louis-Charles et Marie-Thérèse.

A Varennes, par exemple, quand les enfants se réveillent alors que la foule contraint la Famille royale à rentrer à Paris, Marie-Thérèse dit à son frère : "Tu te trompais bien, Charles, il ne s'agit pas d'une comédie!"

(La nuit du départ des Tuileries, Louis-Charles s'était écrié qu'on allait jouer la comédie, à cause des déguisements)

Il y en eut une à nouveau au Temple. Un jour, il se trouva d'anciens protagonistes de Varennes (dont Drouet) parmi les commissaires de garde. Marie-Antoinette blêmit à leur vue. Louis-Charles dévisage l'un d'eux, qui lui demande pourquoi il le regarde. Louis-Charles ne répond pas. Marie-Thérèse, qui redoute certainement que l'homme ne se mette en colère contre son frère, le presse de répondre. Alors Louis-Charles lui chuchote : "Tais-toi devant Maman : c'était à notre voyage de Varennes!"

Au passage, cette dernière anecdote montre à quel point cet enfant était gentil. Car prisonnier au Temple, il se soucie avant tout de ménager les chocs psychologiques à sa mère, et c'est très beau.

Ah je ne connaissais pas ces deux anecdotes merci!

Ces deux petits enfants m'amusent beaucoup dans leur manière de se parler
Et vu leur petit âge, on ne peut qu'être impressionné de leur "self-contrôle" et de leur maturité.
Louis-Charles qui, quand on lui a dit en 1789 je crois, que les Reines de France étaient heureuses, a répondu que ce n'était pas vrai car sa mère pleurait tout le temps, est effectivement un vrai ange...il semble se soucier de l'état de ses parents comme de lui même.

D'ailleurs, à la mort de Louis XVI, on sait que Marie-Thérèse a poussé un grand cri de détresse, mais le petit Louis-Charles on ne sait pas trop....j'imagine qu'il pleurait bien sûr, mais personne ne relate d'une grosse déprime ou d'un laisser aller...

Toutefois, Louis-Charles, dans la mesure de ses faibles moyens, a tenté de sauver son père. Le matin du 21 janvier, alors que dans la cour Louis XVI montait à bord de la fatale voiture, le jeune garçon se jette aux pieds des gardes qui empêchent la Famille royale de sortir de son "appartement". Il est en larmes; à genoux, il enserre les bottes des soldats, et il supplie : "Pour l'amour de Dieu, messieurs, laissez-moi passer, laissez-moi parler au peuple, laissez-moi lui dire combien mon père est bon, qu'il ne faut pas le tuer! Laissez-moi passer, laissez-moi passer!"

Le pauvre petit savait que d'habitude les révolutionnaires s'attendrissaient devant lui (6 octobre 1789, 14 juillet 1790, Varennes, 20 juin 1792) et avait bon espoir que cela sauverait la vie de son père. Il a réellement essayé de le sauver, ce jour-là. Les enfants ne désespèrent jamais. Moi, ça me brise le coeur, cette anecdote.

Ah oui? Je ne savais pas...

Il me reste encore le 2ème tome de Beauchesne à lire...peut être qu'il en parle...

Je viens encore de lire une chose inédite pour moi : peu après avoir été séparé de sa mère pour être éduqué par Simon, Louis-Charles aurait crié en disant :"Je veux savoir. Je veux savoir quelle est la loi qui vous ordonne de me séparer de ma mère et de me mettre en prison; montrez moi cette loi, je veux la voir!"
Ceci est tiré du tome II du livre "Louis XVII" (l'auteur n'est pas précisé, mais il doit s'agir de Beauchesne :s: ).

Personnellement j'ai du mal à y croire...

Citation :

Personnellement j'ai du mal à y croire...

Pourquoi, Chou ? Cela fait des années que cet enfant entend parler de justice, de lois et de constitution autour de lui. La reine elle-même utilise l'expression "marcher la loi à la main". Il ne ferait jamais que répéter un contexte qui lui est familier par la force des choses.

Ben...je le trouve jeune quand même pour évoquer ce genre de chose, dans une situation où il devrait plus pleurer et crier en tapant des pieds...et surtout je n'avais jamais lu cette anecdote...elle m'intéresse donc je l'ai écrite ici et j'espère avoir d'autre avis que le mien justement