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| Jacques-René Hébert | |
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Auteur | Message |
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Invité Invité
| Sujet: Re: Jacques-René Hébert Ven 30 Juil - 11:26 | |
| Vite , une bio sur Dumouriez alors ! |
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| Sujet: Re: Jacques-René Hébert Ven 30 Juil - 11:42 | |
| Lors de l'enterrement de Le Peltier de Saint Fargeau, Hébert aperçoit dans la foule Desgenettes,le médecin alençonnais qui l'avait tant aidé lorsqu'il était dans la misère. Il l'invite chez lui dans le but de rembourser ce que Desgenettes avait déboursé pour lui. Desgenettes est gêné car il n'aime pas du tout ce qu'Hébert écrit dans le Père Duchesne. Il ignore l'invitation mais Hébert vient le relancer chez lui pendant qu'il est absent. Comprenant qu'il ne peut plus se dérober, il se rend chez Hébert.
Ah, rembourser ses dettes, c'est bien ! C'est tout à l'honneur d'Hébert. Mais voyons un peu ce que cache en fait cette invitation , surtout qu'Hébert lui avait dit qu'il avait des choses importantes à lui communiquer... |
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| Sujet: Re: Jacques-René Hébert Ven 30 Juil - 12:02 | |
| Desgenettes raconte :
« Ne croyant pas pouvoir reculer, je me rendis le lendemain vers 5h , chez Hébert où je trouvais son épouse , la ci-devant Sœur Goupille , qui en attendant son mari , s’occupait des apprêts d’un dîner assez délicat , car le tribun aimait la bonne chère.
Madame Hébert me reçut fort bien et me dit que son mari lui avait tant de fois parlé de moi et avec tant d’affection , que nous étions deux vieilles connaissances. Je m’approchais, pour la contempler, d’une gravure d’après le beau tableau du Titien ou de Véronèse qui représente Jésus Christ avec deux disciples chez Emmaüs , quand je vis qu’Hébert avait écrit au-dessous : Le sans-culotte Jésus soupant avec deux de ses disciples dans le château d’un ci-devant .. -Voilà, me dit Mme Hébert , une de ces mauvaises plaisanteries que mon mari se permet souvent contre la religion , par suite d’une détestable habitude dont je désespère de le guérir (…)Je suis , monsieur, très attachée au christianisme (…)C’est notre révolution dans ce qu’elle a de plus beau , car je n’avoue pas tout …Je prêche aux Jacobins , dans la société de nos sœurs , la même doctrine que l’abbé Faucher prêche à nos frères dans leurs réunions. -Pardon, madame , pour celui-là, c’est un drôle d’apôtre , à moins qu’une éclatante conversion … -Oui, monsieur, un grand et véritable apôtre qui m’a inspiré une portion de l’enthousiasme qui l’anime, et j’ai lieu de croire qu’il n’est pas non plus mécontent du zèle avec lequel je cherche à l’imiter . Je sais tous les avantages qu’a sur moi l’évêque du Calvados ; il les doit à la nature et à ses talents supérieurs, car c’est un très bel homme et tout le monde convient qu’il est aussi très éloquent. "
Fichtre , quelle déclaration ! La nonnette amoureuse de l'évêque, hé bé !
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| Sujet: Re: Jacques-René Hébert Ven 30 Juil - 12:06 | |
| Voici ce que dit Wiki sur cet abbé Faucher :
"Claude Fauchet (1744-1793)
Claude François Fauchet, né à Dornes le 22 septembre 1744 et mort guillotiné le 31 octobre 1793, à Paris, est un révolutionnaire et un évêque constitutionnel français.
Biographie
Fils de Nicolas Fauchet, marchand aisé, et de Anne Ligier, Fauchet se voua à l’état ecclésiastique après de brillantes études. Entré dans la communauté libre des prêtres de Saint-Roch à Paris, l’abbé Fauchet devint vicaire de l’église Saint-Roch de Paris et fut engagé par le marquis de Choiseul, frère du ministre de Louis XV, pour être le précepteur de ses enfants, fonction qui s’avéra pour lui le premier pas vers la fortune. Il avait à peine trente ans lorsqu’il prononça le panégyrique de saint Louis à l’Académie française. Il fut bientôt nommé grand-vicaire de l’archevêque de Bourges Phélypeaux, puis prédicateur du roi et abbé de Montfort-Lacarre, en Bretagne.
Il prononça, en 1785, l’oraison funèbre du duc d’Orléans petit-fils du régent, et l’année suivante celle de l’archevêque Michel Phélypeaux. En 1788, ce fut lui qu’on chargea du dernier sermon de la fête de la Rosière à Suresnes. Il manifesta, à cette occasion, l’influence que les idées nouvelles prenaient sur lui, en donnant à son discours, malgré l’innocence du sujet, une teinte politique et faisant allusion aux événements du jour. Cette manifestation, qui fut suivie de plusieurs autres, où l’abbé Fauchet témoigna hautement son enthousiasme pour les nouvelles doctrines, excita le mécontentement de la cour, et il fut rayé de la liste des prédicateurs du roi en 1788.
Quand la révolution éclata, elle le trouva prêt à aider de son action ce mouvement rénovateur. En 1789, il anima de sa parole brûlante les assemblées primaires et les sections de Paris, et fut un de ceux qui conduisirent le peuple à l’attaque de la Bastille, où, le sabre en main, il guida la députation qui venait sommer le gouverneur de rendre la forteresse. Le 5 août 1789 il prononça un discours éloquent en guise d’oraison funèbre pour les citoyens tués le 14 juillet, prenant comme point de départ les mots de saint Paul : « Vous avez été appelés à la liberté ».
Il bénit le drapeau tricolore de la Garde nationale et, en septembre, fut élu à la Commune de Paris Commune, dont il se retira en octobre 1790. L’hiver suivant, il organisa à l’intérieur du Palais-Royal le Cercle social ou « Confédération universelle des Amis de la Vérité », où il présida des réunions très courues sous le titre qu’il s’était attribué lui-même de « procureur général de la Vérité ».
Il coopéra à la réorganisation de l’Église, en composant le livre de la Religion nationale, qui fut distribué dans les départements et où il provoquait le renouvellement de sa discipline et des modifications dans ses rapports avec l’État. On peut rapporter à la même époque ses trois Discours sur la liberté et le Discours sur l’accord de la religion et de la liberté. Fauchet voyait dans ces questions, qui touchaient à ce que la conscience a de plus intime, le nœud des événements contemporains. Le 25 février 1790, il prononça dans l’église Saint-Étienne-du-Mont l’Oraison funèbre de l’abbé de L’Épée, et le 21 juillet suivant, l’Éloge de Franklin ; l’un et l’autre ont été imprimés.
Dans chacune de ces productions, l’abbé Fauchet suit la marche ascendante des événements par une progression d’ardeur dans les opinions. À cette époque Fauchet, orateur du club de La Bouche de fer, prenait une part très active à la rédaction du journal de ce nom, journal écrit d’une manière où l’emphase s’unit au mysticisme. Malgré tout, les évènements marchèrent plus vite que ses opinions et la dernière occasion dans laquelle il entraina le public avec lui fut un sermon prêché à Notre-Dame le 4 février 1791.
En mai 1791, il fut nommé évêque constitutionnel du Calvados. Pendant le cours de son épiscopat, il publia une brochure en faveur de la loi agraire. Poursuivi pour cette œuvre, il n’en fut pas moins appelé par les électeurs de son département à la présidence de leur assemblée électorale et envoyé député à l’Assemblée législative puis à la Convention. Dans cette assemblée, il vota contre le traitement fait aux prêtres insermentés, prétendant qu’on ne devait pas payer ses ennemis. Le Calvados le renvoya encore à la Convention. Zélé républicain, mais ennemi des excès, il vit d’un œil inquiet les tendances effrénées des exaltés, et se rapprocha dès lors des Girondins.
À l’occasion du jugement de Louis XVI, il vota pour l’appel au peuple, la prison et le bannissement après la guerre finie. Il protesta, le 26 janvier 1793, dans le Journal des amis, contre l’exécution de Louis XVI, qui l’affligea profondément. Ses tendances politiques s’en ressentirent ; il vota, le mois suivant, contre le mariage des prêtres et pour le maintien du culte catholique et dénoncé à la Convention pour avoir interdit aux prêtres mariés d’exercer leurs fonctions dans son diocèse.
Ayant développé les opinions qu’il avait déjà manifestées à la tribune et dans ses derniers votes dans le Journal des amis, cette conduite et son alliance avec la faction girondine, de laquelle il se rapprochait de plus en plus et dont il partageait le fédéralisme, lui attirèrent la haine de la Montagne. Compris dans la liste des vingt-et-un députés dont le parti montagnard demandait la proscription, il brava les premières dénonciations faites contre lui, et continua à exercer les fonctions de secrétaire de l’assemblée, qui lui avaient été déférées, jusqu’à la séance du 31 mai 1793, où les girondins furent décrétés d’accusation.
Indigné de ce décret et pressentant le sort qui l’attendait, Fauchet abandonna le bureau de la Convention, et déclara qu’il allait se mettre sous la sauvegarde du peuple. Mais il vit en cette occasion combien la popularité est mensongère : la faveur du peuple était ailleurs. On le conjura de fuir, il refusa. « J’ai bien gâté ma vie, dit-il à ceux qui le pressaient de quitter la France ; mais, quoi qu’il puisse arriver, je ne me déterminerai jamais à colporter mon existence à l’étranger, convaincu que je ne pourrais espérer une hospitalité digne de mon ancienne position. »
Cependant le parti montagnard ne s’endormait pas, et provoquait de toutes ses forces la mise en accusation des girondins arrêtés le 31 mai. Le 18 juillet, Chabot accusa à la tribune l’abbé Fauchet d’avoir soutenu le mouvement fédéraliste à Caen et de complicité dans l’attentat de Charlotte Corday. Ce qui prêtait à cette accusation, c’est que le jour même de l’arrivée de Charlotte a Paris, il avait, sur sa demande, conduite à la Convention, fatale coïncidence qui se justifiait par ce fait, que la jeune Normande, ne connaissant personne à Paris, s’était adressée de préférence, pour être introduite dans les tribunes, à l’évêque de son pays, qui d’ailleurs ne la vit que cette seule fois.
Compris dans le décret d’accusation lancé contre la Gironde, Fauchet fut enfermé à la Conciergerie.
D'après une lettre de l’abbé Lothringer, du 27 juillet 1797, insérée au tome IV des Annales catholiques, saisi dans sa prison d’un vif repentir, Fauchet aurait rétracté toutes ses erreurs, fait abjuration de son passé révolutionnaire, et, rentré entièrement dans le sein de la religion, il se serait confessé et aurait confessé lui-même Sillery. Mais l’origine de ce document rend la première partie au moins de ces assertions plus que suspecte.
Les débats du procès des girondins furent courts, bien que trop longs au gré de la Montagne. Traduits devant le tribunal révolutionnaire le 25 octobre, ils furent déclarés coupables et condamnés à mort le 30. Le lendemain 31, leur tête tombait sous le couperet, et celle de l’abbé Fauchet avec.
Tous les discours ou les sermons précédemment mentionnés plus haut, ainsi que la brochure de la Religion nationale, ont été livrés à l’impression du vivant de l’auteur. Pour compléter ses titres littéraires, il suffit d’ajouter qu’on lui doit une partie du texte du Tableau de la Révolution (1790-1791).
Source
-Jules Charrier, Claude Fauchet, évêque constitutionnel du Calvados, député à l'Assemblée législative et à la Convention (1744-1793), Paris, Honoré Champion, 1909, t.1, XV-397 p., et t.2, 373 p. -Ferdinand Hoefer, Nouvelle Biographie générale, t. 17, Paris, Firmin-Didot, 1856, p. 212-3." |
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| Sujet: Re: Jacques-René Hébert Ven 30 Juil - 12:14 | |
| Louis XVI avait été guillotiné à 10 heures 22 ; Le Pelletier de Saint-Fargeau ( député montagnard et régicide ) est assassiné à 17 heures . Les règlements de compte ne traînent pas ! Dans la foulée, Robespierre prononce l'éloge funèbre de Le Pelletier, à la Convention, et réclame pour lui les honneurs du Panthéon . Le Pelletier avait un profil pas piqué des hannetons ( ou alors , le crayon de David l'a un peu malmené .... ) |
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| Sujet: Re: Jacques-René Hébert Ven 30 Juil - 12:19 | |
| - Madame de Chimay a écrit:
Fichtre , quelle déclaration ! La nonnette amoureuse de l'évêque, hé bé !
La nonnette ? |
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| Sujet: Re: Jacques-René Hébert Ven 30 Juil - 12:23 | |
| Ben oui, quoi , la femme d'Hébert, l'ancienne nonne. |
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| Sujet: Re: Jacques-René Hébert Ven 30 Juil - 12:27 | |
| C'est pas possible une tête pareille! Héraut traînait peut-être avec lui pour qu'il lui serve de repoussoir. Génial cet exposé sur cet abbé. Je ne le connaissais pas et pourtant il mérite d'être connu. Mes avis sont partagés : ce n'est pas le pire, il n'a pas voté la mort de Louis XVI, mais il a eu des idées et des actions vraiment abominables. QU'est-ce que c'est qu'un curé qui porte les armes et qui a entraîné les gens à la Bastille!
Dernière édition par olivia le Ven 30 Juil - 12:33, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: Jacques-René Hébert Ven 30 Juil - 12:31 | |
| Il y a eu plein de curés de ce genre. Je crois qu'il y a aussi Jacques Roux dans ce genre. Mais attendez, le récit de Desgenettes est très très long mais intéressant vu qu'il pénètre dans l'intimité d'Hébert. Desgenettes est un personnage un peu plus fiable. C'est un médecin qui a été formé par le médecin de Marie-Antoinette. Et il participera comme médecin chef à l'expédition d'Egypte. |
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| Sujet: Re: Jacques-René Hébert Ven 30 Juil - 12:46 | |
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| Sujet: Re: Jacques-René Hébert Ven 30 Juil - 12:56 | |
| Hé bé ! Quel portrait ! Il savait croquer les gens !
« Hébert arriva à 6h. avant de se mettre à table , où nous restâmes trois heures, il prit dans un secrétaire une centaine de francs en or, qu’il me remit comme une vieille dette avec mille remerciements. Au bout de quelques instants, on frappe très rudement à la porte et j’entends un homme d’une voix forte et enrouée dire, en jurant, qu’il vient pour la troisième fois , depuis midi, pour parler au Père Duchesne (…)A ces mots, Hébert se leva et alla prendre par la main cet homme musculeux, d’une figure dure et même hideuse, et tout déguenillé ( …) -Te voilà, bon b…, lui dit-il , je suis bien fâché de tes allées et venues ; mais je me suis occupé de toi ; tu n’es pas de ceux qu’on peut oublier (…)Mais si par hasard tu n’avais pas dîné ? -Moi, il y a bien longtemps que c’est fait…au coup de deux heures tout juste, puis il ne me faut pas tant de fricot… Donne-moi seulement un verre de ton vin qui ne m’a pas l’air chien , et je vais boire à ta santé et à celle de l’aimable compagnie. -Fort bien , trinquons ensemble et retire-toi tranquille . Ton affaire se fera ce soir aux Cordeliers , comme j’en suis convenu avec Danton et Legendre, et tu auras une place de concierge des prisons que tu as bien gagnée. Adieu frère et ami, puisque tu ne veux rien prendre de plus (…) -Vous voyez , Monsieur, me dit alors Hébert , que ce patriote s’adressait au Père Duchesne, et vous avez aussi entendu que c’est le Père Duchesne qui lui a répondu. A l’Hôtel de Ville et en fonction, j’ai , comme dans le monde un tout autre langage. Je suis même du très petit nombre d’hommes du 10 août qui ont conservé leur coiffure et un costume décent. Les sabots que porte Chaumette ne font pas sur le peuple l’effet qu’il en attend.
Après avoir évoqué ensemble cette affaire de mœurs des débuts d’Hébert à Alençon, Hébert me dit : ‘ « Je n’avais aucun motif pour taire que j’ai longtemps tiré le diable par la queue et même jusqu’à l’époque où j’obtins une petite place de buraliste au théâtre des variétés. Oui, j’ai souffert longtemps de la soif et du froid. Tu n’ignores pas les services que m’a rendu monsieur ( en m’ indiquant ) ; j’ai eu aussi bien des obligations au coiffeur Parisot de la rue des noyers ainsi qu’à son épouse (…). Nous avions encore de charmantes voisines , les deux filles du charcutier en face de la rue St Jean de Beauvais ( …).
Arrivant rapidement aux premiers jours de la révolution , Hébert se mit à raconter comment il avait pris la détermination d’écrire dans un genre qui n’était ni dans ses goûts ni dans ses habitudes , mais qu’il considérait comme devant agir puissamment sur les masses populaires. « Tout le monde a cru que le Père Duchesne fut un homme essentiellement grossier ; on le croira en lisant ses feuilles , et on se trompera , car il était , au contraire , très poli. "
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Jacques-René Hébert Ven 30 Juil - 13:02 | |
| Vraiment chère princesse, cette biographie nous apporte des surprises de taille. Voilà Hébert regrettant de tenir un tel langage, mais pas le choix par politique. |
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| Sujet: Re: Jacques-René Hébert Ven 30 Juil - 13:21 | |
| « La conversation , qui changeait de sujet et d’objet à chaque instant , parce qu’Hébert avait assez peu de suite dans les idées , se porta sur Louis XVI et sa famille, que le substitut de la commune voyait très souvent depuis le 10 août au temple. D’abord il parla du monarque détrôné comme d’un vaincu qui ne lui inspirait aucune espèce d’intérêt. ( …) Cependant , le jour où Garat le jeune, comme ministre de la justice , et Grouvelle comme secrétaire général du conseil exécutif , notifièrent et lurent à Louis XVI son jugement, il partagea l’émotion que leur causait cette grande infortune… »
Hébert s’était interrompu. Il se souvint brusquement du moment de faiblesse , de ses larmes publiques versées au moment de la mort du roi . il se doit de donner à son ami dont il ignore les opinions, l’image d’un « révolutionnaire déterminé ». Il va mentir effrontément. D’abord , il commence par prétendre qu’il a assisté au supplice. Desgenettes notera :
« (Il ) en racontait les circonstances avec une insigne infidélité (…). Après avoir cru un moment , disait-il , qu’il allait fléchir le peuple, Capet montra la plus grande lâcheté et se mit à crier comme un veau…Il a fallu le traîner pour le placer sous le couteau… »
-Desgenettes : « Ce que vous dîtes, monsieur, est en opposition complète , avec ce qu’ont vu et entendu des milliers d’hommes…La résignation de Louis XVI est un fait historique qui ne peut être altéré , et qu’on n’oubliera pas plus cette résignation que les sublimes paroles de l’abbé Edgeworth qui durent l’inspirer…
-Mme Hébert : « Cela est vrai , et si Louis Capet , comme nous le croyons , fut un tyran , nous devons aujourd’hui , et d’après sa mort, le considérer comme un martyr de sa position , et moi aussi, je l’invoquerai peut-être.
-Hébert : « Ma bonne amie, voilà des extravagances…Les femmes n’écoutent presque jamais que l’imagination et rarement la raison. Au reste, dit-il ( tirant un mouchoir ensanglanté de sa poche ), voilà de son sang…Je l’ai recueilli découlant de l’échafaud…Je n’ai cru , monsieur, au succès de la révolution que quand j’ai vu les Suisses égorgés ou désarmés, la statue de Henri IV renversée et la tête de Louis XVI à bas."
Hébert collectionnant le sang de Louis XVI, c'est renversant ! |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Jacques-René Hébert Ven 30 Juil - 13:33 | |
| - Madame de Chimay a écrit:
- . Adieu frère et ami, puisque tu ne veux rien prendre de plus (…)
Damned ! Voilà qui sent l'équerre et la truelle à plein nez ! |
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| Sujet: Re: Jacques-René Hébert Ven 30 Juil - 13:37 | |
| Yes ! . . .
"Après ce « morceau de bravoure « , Hébert compare longuement l’exécution de Charles Ier et celle de Louis XVI , puis en arrive , enfin, aux « choses importantes « qu’il voulait communiquer à son ami : « En désirant , Monsieur , avoir l’honneur de m’entretenir avec vous, j’étais mû par un motif plus important que les objets dont nous avons parlé jusqu’ici. Ma reconnaissance envers vous me fait un devoir de vous prévenir de ce qui se passe relativement à M. de V…votre oncle et ses amis. Vous n’ignorez peut-être pas qu’ils se sont déclarés les ennemis de la municipalité de Paris qui les redoute peu et accepte le combat , fût-il à mort. »
-Desgenettes : Monsieur, je ne suis point dans les confidences politiques de mon oncle. Il a la rigidité de Caton et je ne puis rien lui dire. -Hébert : Les hommes d’état , monsieur, ont parlé de nos têtes…La municipalité demandera les leurs , au besoin, et le peuple les lui accordera. -Desgenettes : Je vous remercie , Monsieur de vos communications mais je ne puis m’en servir et les considère comme inutiles.
Quand nous nous séparâmes , il était plus de neuf heures et je ne revis plus Hébert ni son épouse. »
Desgenettes s’abstiendra de transmettre le message à son oncle Valazé dont il réprouve la politique. Son brevet de « médecin de l’armée ordinaire de l’armée d’Italie « en poche dès le 21 février, il s’empressera de quitter Paris où il ne reviendra qu’après la mort d’Hébert. «
Comme on comprend Desgenettes de fuir un tel individu ! |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Jacques-René Hébert Ven 30 Juil - 13:47 | |
| Voici des renseignements venant de wiki sur l'oncle Valazé :
"Charles Éléonor Dufriche-Valazé
Charles Éléonor Dufriche de Valazé, dit Dufriche-Valazé ou Valazé, né à Alençon le 23 janvier 1751 et suicidé à Paris, le 9 brumaire an II, est un député de l’Orne à la Convention nationale.
Ancien officier dans l’armée du roi, devenu avocat, Dufriche-Valazé publia un Traité des lois pénales en 1784 ; il s’occupait par ailleurs d’économie politique et d’agronomie. À la Révolution, il devint administrateur du district d’Alençon. Il se fit remarquer par ses propos anti-monarchiques, demandant la déchéance du roi.
Élu premier député de l’Orne à la Convention nationale en 1792, lié à Vergniaud, il sympathisa avec les Girondins avec qui il attaqua la Commune de Paris, responsable selon eux des massacres de septembre.
Le 6 décembre 1792, la Convention mit en place une commission dite « Commission des Vingt-Un », dont Valazé était le rapporteur, chargée de présenter l’acte énonciatif des crimes dont Louis Capet serait accusé et la série de questions à poser au roi lors de son procès. Membre actif de cette commission, il demanda la translation à la Convention des papiers du comité de surveillance de la Commune de Paris. Il fit un rapport sur les crimes du roi et demanda un décret d’accusation contre Pache, ministre de la guerre.
Lors du procès du roi Louis XVI, il vota pour la culpabilité, pour la ratification du jugement du peuple, pour la mort, avec sursis à l’exécution jusqu’à ce qu’il ait été prononcé sur le sort de la famille de Louis Capet et, enfin, sur la question du sursis, il vota affirmativement.
Ardent adversaire de Marat, il provoqua sa mise en accusation, ce qui lui valut d’être dénoncé par les sections de Paris et par Marat lui-même. Il se prononça pour le rapport du décret qui avait cassé la Commission des Douze la veille. Le 31 mai, il demanda un décret d’arrestation contre Hanriot, commandant en chef de la garde nationale parisienne.
Arrêté le 2 juin 1793 avec les Girondins et décrété d’accusation le 28 juillet 1793, il comparut avec eux devant le Tribunal révolutionnaire du 3 au 9 brumaire an II, à 10 heures du soir, au moment du prononcé du jugement condamnant à mort les Girondins. Ne voulant pas monter sur l’échafaud, Dufriche-Valazé tira de sa poche un stylet qu’il avait dissimulé dans ses vêtements et se l’enfonça dans le cœur en pleine audience, après la lecture du verdict. « Eh ! quoi ? Tu trembles ? », lui aurait demandé Brissot. « Non, je meurs » lui aurait répondu Valazé en expirant.
Le tribunal ordonna que le cadavre de Valazé serait mis dans une charrette accompagnant celles transportant ses co-accusés au lieu de leur supplice pour, après leur exécution, être inhumé dans la même sépulture que lesdits condamnés ses complices[1].
Il a laissé un fils, Éléonor-Zoa, qui fut général de division du génie. En 1966, la rénovation de l’Hôtel de ville d’Alençon, mena à la découverte, dans le plafond, de 297 affiches de Dufriche-Valazé, de 1793, sur lesquelles on pouvait lire : « Je suis arrêté sans savoir pourquoi, sans même avoir de dénonciateur ».
Notes
↑ À Boulogne-sur-Mer, à l’université du Littoral (ancien musée), tableau par François Flameng (1879) : "Le dernier repas des Girondins, interrompu par l’appel pour la guillotine, 31 octobre 1793" : au premier plan, sur une civière, le cadavre de Charles-Eléonor Valazé." |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Jacques-René Hébert Ven 30 Juil - 13:50 | |
| Le voici, votre Jacques-René, chère Princesse . Il n'est pas, lui, dézingué par David : |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Jacques-René Hébert Ven 30 Juil - 13:56 | |
| - Madame de Chimay a écrit:
Arrêté le 2 juin 1793 avec les Girondins et décrété d’accusation le 28 juillet 1793, il comparut avec eux devant le Tribunal révolutionnaire du 3 au 9 brumaire an II, à 10 heures du soir, au moment du prononcé du jugement condamnant à mort les Girondins. Ne voulant pas monter sur l’échafaud, Dufriche-Valazé tira de sa poche un stylet qu’il avait dissimulé dans ses vêtements et se l’enfonça dans le cœur en pleine audience, après la lecture du verdict. « Eh ! quoi ? Tu trembles ? », lui aurait demandé Brissot. « Non, je meurs » lui aurait répondu Valazé en expirant.
Valazé avait la contenance d'un soldat au feu . Ses membres grêles, ses traits pâles et macérés, le feu sombre de ses yeux, révélaient un de ces hommes que la conviction dévore . ( Lamartine ) |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Jacques-René Hébert Ven 30 Juil - 14:27 | |
| Pour en revenir à Hébert, il avait fait un sacrifice important pour rembourser ses dettes . Comme le dit Marina Grey, " 100 francs=or, c'est beaucoup pour un ménage modeste . Comme le fait d'avoir fait avertir l'oncle Valazé , l'un de ses brissotiers qu'il déteste tant du danger qu'il courait. Mais je vais laisser notre révolutionnaire aux prises avec les douleurs d'accouchement de sa femme. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Jacques-René Hébert Sam 31 Juil - 15:40 | |
| "Mme Hébert accouche d'une fille . Elle s'appellera Scipion Virginie. Comme promis , le parrain est le Comte Du Roure et la marraine , une certaine Marie-Jeanne Doiry, veuve de Paul-François Maillard. Le baptême est tout sauf religieux et ce malgré les protestations de MMe Hébert.
Marina Grey raconte dans son introduction comment elle en est arrivée à s'intéresser à Hébert. Justement , c'est cette réputation de damné de l'histoire qui a attisé sa curiosité. Elle s'est rendue sur place à Alençon compulser les archives . Elle raconte aussi que le livre de Louis Jacob sur Hébert, le père Duchesne n'était que le plagiat d'un manuscrit qu'un professeur d'histoire , Paul Nicolle , avait passé sa vie à peaufiner. Un passage de la ville avait été officiellement nommé " passage Hébert" mais la municipalité n'osait pas y apposer une plaque tant la " brebis galeuse d'Alençon " comptait d'ennemis. En revanche , deux pâtissiers fabriquaient des gâteaux à base de pâte d'amandes , de pommes et de fruits confits, vendus dans des cartons spéciaux à l'effigie et au nom du " Père Duchesne" ; il me fut précisé que seuls " les gens de gauche " les appréciaient vraiment...
Ensuite, Madame Grey est partie sur les traces de la fille d'Hébert. " |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Jacques-René Hébert Sam 31 Juil - 15:53 | |
| Marina Grey raconte : " Je voulus tout connaître de sa fille unique. Si Paul D'estrées, Lenotre et Walter la font mourir sans descendance , Louis Jacob -ou plutôt Paul Nicolle lui attribue plusieurs enfants. Son acte de décès retrouvé par Lenotre faisait d'elle l'épouse d'un pasteur au prénom inconnu , au patronyme Née. Le pasteur Vatinel , qui dirigeait à Paris la Société historique du Protestantisme, me permit de me faire une idée sur le gendre d'Hébert, mais ne put guère me renseigner sur sa progéniture. A tout hasard , j'entrepris de questionner les Née qui figuraient dans l'annuaire téléphonique. Les cinq premiers, à peine surpris par ma démarche insolite , me répondirent aimablement que leurs aïeux n'avaient jamais appartenu à l'église réformée ; une dame veuve me raconta sa vie. Le sixième Née était un protestant qui comptait des pasteurs dans sa famille : il me donna l'adresse d'un sien cousin, grand amateur de généalogie , qui demeurait à Clermont-Ferrand. Je finis par joindre ce monsieur mais dans le Périgord. Nos conversations téléphoniques et notre correspondance se révélèrent des plus fructueuses ; j'appris que le dernier descendant connu d'Hébert avait vécu et était mort à Bourges . " |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Jacques-René Hébert Sam 31 Juil - 16:03 | |
| "Je tenais à me rendre sur la tombe de Née: n'en n'ayant point trouvé de trace dans les cimetières de la ville, nous tentâmes notre chance dans la commune voisine d'Asnières où se situait le cimetière protestant . Mais un lierre solide recouvrait complèement les pierres tombales les moins récentes. Je quittai Bourges sans avoir réussi à découvrir la tombe du petit -fils d'Hébert. Sachant maintenant qu'il était né à Marsauceux, commune de Mézières en Drouais ( Eure et Loir ) où ses parents avaient longtemps vécu, je voulus pour terminer ma longue enquête , voir Marsauceux et Mézières. (...)Nous arrivâmes au cimetière de Marsauceux. Là, un garde-champêtre nous indiqua la tombe du gendre d'Hébert. " |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Jacques-René Hébert Sam 31 Juil - 16:16 | |
| - Madame de Chimay a écrit:
- "Mme Hébert accouche d'une fille . Elle s'appellera Scipion Virginie.
Oh, c'est charmant et mutin, Scipion, pour une petite-fille ! |
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| Sujet: Re: Jacques-René Hébert | |
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| | | | Jacques-René Hébert | |
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