la Comtesse Jeanne de La Motte

Je ne suis pas tout à fait d'accord que la Comtesse ait été purement motivée par des motifs bassement pécuniaires. Je pense que cette Princesse avait le soif de vengeance de son clan, qu'elle aspirait à retrouver un petit peu de la gloire du passé, et que la fin justifiait les moyens. Pourquoi ne s'est-elle pas enfui? Car elle voulait jouir de sa nouvelle station devant tout le monde....elle était terribement fière. Elle fut probablement l'amant de Rohan, ce qui facilitait les choses, et je pense que le Cardinal fut réellement son dupe, et à deux reprises, car Petitfils nous apprend que l'affaire du bosquet et celle du collier furent deux affaires distinctes. La Reine a peut-être participé à la première et fait les frais de la deuxième, devenant inconsciemment également la dupe de Lamotte par intermédiaire de Rohan. Il y en a qui le pense, moi je le crois bien possible. Ce fut une Valois, elle n'avait pas à s'abaisser devant une Habsbourg.

Citation :

Pourquoi le petit Joseph est-il zappé, sans autre forme de procès ...

Eh bien, à mon avis, il s'agit plus d'une ébauche qu'un tableau abouti. L'auteur est passé vite fait (mal fait) sur le tableau de Vigée.
Aussi, on distingue vaguement une sorte de silhouette au pied du berceau non ?
Enfin, je n'en sais rien !  

On n'est pas une Valois parce que X générations au-dessus on a un aïeul bâtard de Valois ! Cela dit, c'est vrai, elle trimballait partout sa généalogie , et était bien intimement convaincue de sortir de la cuisine à Jupiter. Il lui est même arrivé de feindre des évanouissements sur le passage de la Reine dans la Galerie des Glaces, sa généalogie à la main, sans que cela attire l'attention sur elle.
Certes, la scène du Bosquet précède l'affaire du Collier. Elle en est la préface. Je ne crois pas que Marie-Antoinette ait rien eu à voir là dedans. Si elle a demandé par la suite que l'on taise ce détail à Joseph II, c'est parce qu'il l'avait bien mise en garde contre les petites virées nocturnes sur les terrasses du Château, et qu'elle n'en a nullement tenu compte. Et pourtant c'est bien la connaissance que le public avait de ces promenades qui a accrédité le rendez-vous galant du Bosquet !
Ces promenades étaient on ne peut plus innocentes, d'ailleurs Louis XVI y prenait part parfois. Marie-Antoinette y était entourée de quelques proches de sa société particulière, Polignac and Co.
Le prince de Ligne raconte comment, un soir, ces dames voulaient le cacher derrière une statue de Louis XIV pour qu'il fasse la plaisanterie de répondre d'une voix caverneuse à Artois qui avait l'habitude de saluer son aïeul.

Je partage votre point de vue sur l'affaire du bosquet. Pour moi, Marie Antoinette est tout à fait étrangère à l'affaire. Cela dit, il est vrai qu'Evelyne Lever laisse planer un doute dans son étude très fouillée de l'affaire du collier.

Baron, oui, Lamotte était toute pétrie de sa généalogie, et dévorée de désirs de vengeance. Mais sa frustration et son besoin de s'affirmer suffisent-ils à expliquer son absurde confiance dans l'avenir ?

Pour moi, cela ne répond pas à la question de savoir pourquoi elle ne s'est pas enfuie.

Elle ne s'est pas enfuie parce qu'elle était persuadée que Rohan rembourserait le collier et que l'affaire serait promptement étouffée.

C'est possible. Mais n'était-il pas de notoriété publique que Rohan était fauché ?

Citation :

Elle ne s'est pas enfuie parce qu'elle était persuadée que Rohan rembourserait le collier et que l'affaire serait promptement étouffée.

Rohan avait des moyens certes, mais à ce point-là!? Le prix de ce collier faisait hésiter toutes les Cours d'Europe.

Il avait les moyens, certes, mais comme il vivait largement au dessus depuis des années et des années, il était perdu de dettes. Non... pour moi, l'enjeu dépasse ce qu'en retient l'histoire officielle. Il y a quelque chose de plus là dessous...

D'ailleurs, comment la femme Lamotte a-t-elle pu s'avader ?

Citation :

On n'est pas une Valois parce que X générations au-dessus on a un aieul batard de Valois !

Pourtant le Comte de Toulouse, qui accédait au rang d'un prince de sang, se considérait bien comme un Bourbon! Il ne manquait à l'aïeul de notre Comtesse que la généreuse reconnaissance d'un père, car elle descend en ligne directe de Henri II.

C'est vrai qu'il avait fallu au cardinal éponger la terrible dette de la retentissante banqueroute Guéménée. les Guéménée étaient des Rohan, donc solidarité familiale oblige ! Mais ce Dindon-de-la-Farce croyait dur comme fer que Cagliostro changeait le caillou en or, la bimbeloterie en diamant, et allait faire de lui le prince le plus riche d'Europe ... ce qui met encore en lumière son effarante sottise !!!

Oui, mais, en attendant, Cagliostro lui a pris de l'argent plutôt que de lui en faire ! Donc, Rohan était encore plus en difficulté.

Oui, Monsieur de Batz, permettez que je salue votre royalisme hérïque, oui il semble certain que Mme de la Motte descendait de Henri II .

Mme de la Motte a ratissé le cardinal, ça oui, très allègrement. Cagliostro, je ne sais pas. En tout cas , il se gobergeait dans le palais de Saverne de Rohan. Ils se partageaient les faveurs de la comtesse, mais l'amant de coeur était Rétaux de Villette.

Etes-vous sûre de ce que vous avancez ? La dame délaissait son mari pour Réteaux, c'est certain. Mais a-t-elle couché avec Rohan ? Et avec Cagliostro, qui était si occupé avec la belle élue de son coeur ?

Depuis sa jeunesse, la Comtesse de la Motte n'a pas hésité à se servir de son entourage pour améliorer sa situation, si en plus on prend en compte ses ressentimenets envers les Bourbons, je pense que ses motivations pour l'affaire du collier sont explicables
Je pense aussi que Rohan était bien ce grand naïf que cette affaire laisse paraître. Rohan n'a jamais vraiment pontré une grande intelligence durant sa vie, du moins à ma connaissance. N'oublions pas qu'il a même été à créer la zizanie en Autriche, alors qu'il était quand même ambassadeur de France...faut le faire quand même
La manière ausi dont il s'est défendu quand il a été interrogé par Louis XVI et Breteuil : le pauvre a eu besoin d'écrire ses explications sur un papier tellement il était paumé...là aussi ce n'est pas une marque d'intelligence ou de quelqu'un qui sait ce qu'il fait là

Quand à la question "pourquoi La Motte ne s'est-elle pas enfui"...là c'est vrai que c'est difficile d'y répondre...il est possible qu'elle se savait intouchable :s:

Par "belle élue de son coeur" (le coeur de Cagliostro) , Pimprenelle, entendez-vous son épouse ?

Allez, juste un petit passage évocateur des mémoires de la Comtesse de la Motte : sa première brève rencontre avec le Cardinal de Rohan

"Cette résolution arrêtée & notifiée, nous [La Comtesse de la Motte et son mari] primes sur le champ la route de Strasbourg, où se trouvoient M. & Madame de Boulainvilliers; mais le jour même où nous y arrivâmes, il venoient de partir pour Saverne où nous les joignimes le lendemain.
Ce fut là que je vis pour la première fois le Cardinal de Rohan; je lui fus présentée & trop recommandée par la Marquise, qui, peu de jours après, repartit pour Paris, m'invitant ainsi que M. de la Motte à y accepter un appartement dans son hôtel."

Ensuite la Comtesse de la Motte ne s'étend pas plus sur Rohan....il faut croire là aussi que cet homme n'avait rien de bien brillant car pour une première rencontre avec l'homme qu'elle arnaquera complètement, elle est rapide
Cette scène se passe vers 1779...j'avais oublié qu'ils s'étaient rencontré pour la première fois si tôt...6 ans avant l'affaire du collier

Citation :

Par "belle élue de son coeur"  (le coeur de Cagliostro) , Pimprenelle, entendez-vous son épouse ?

La magnifique Seraphina, naturellement...

Chou d'amour a écrit:

Allez, juste un petit passage évocateur des mémoires de la Comtesse de la Motte : sa première brève rencontre avec le Cardinal de Rohan

"Cette résolution arrêtée & notifiée, nous [La Comtesse de la Motte et son mari] primes sur le champ la route de Strasbourg, où se trouvoient M. & Madame de Boulainvilliers; mais le jour même où nous y arrivâmes, il venoient de partir pour Saverne où nous les joignimes le lendemain.
Ce fut là que je vis pour la première fois le Cardinal de Rohan; je lui fus présentée & trop recommandée par la Marquise, qui, peu de jours après, repartit pour Paris, m'invitant ainsi que M. de la Motte à y accepter un appartement dans son hôtel."

Ensuite la Comtesse de la Motte ne s'étend pas plus sur Rohan....il faut croire là aussi que cet homme n'avait rien de bien brillant car pour une première rencontre avec l'homme qu'elle arnaquera complètement, elle est rapide
Cette scène se passe vers 1779...j'avais oublié qu'ils s'étaient rencontré pour la première fois si tôt...6 ans avant l'affaire du collier

Tiens, oui... J'avais pas percuté non plus...

Tu peux me dire comment on peut être "trop" recommandé ? Que veut-elle dire, Lamotte ?

baron de batz a écrit:

Pourtant le Comte de Toulouse, qui accédait au rang d'un prince de sang, se considérait bien comme un Bourbon! Il ne manquait à l'aïeul de notre Comtesse que la généreuse reconnaissance d'un père, car elle descend en ligne directe de Henri II.

Oui, mais ça change tout.
Le comte de Toulouse était prince légitimé.

Tout juste: ça change tout !
Ainsi Narbonne que l'on disait être rejeton de Louis XV , n'était que Narbonne.

... à retenir pour notre suite... un nom en "n"...

Séraphina, la doulce moitié de Cagliostro (qui était tout sauf douce) à la fin de sa vie l'a salement trahi et dénoncé à l'Inquisiteur qui , selon Philippe Erlanger aurait été plutôt enclin à l'indulgence; au lieu de quoi, il a fait jeter en prison ce couple terrible aux tribulations ubuesques.

Pim a écrit :

Citation :

Tiens, oui... J'avais pas percuté non plus...

Tu peux me dire comment on peut être "trop" recommandé ? Que veut-elle dire, Lamotte ?

Elle ne précise pas plus....j'imagine que par ce trop elle voulait surtout dire "très", car elle précise qu'on leur a prêté un appartement pour qu'ils puissent se loger