Madame Adélaïde

Quant au petit cercueil de la fille du duc de Berry , on peut voir qu'il est en très mauvais état même si lui aussi est doublé de plomb .

Exactement.
C'est le copain de Pim, le joueur de polo, Louis de Bourbon, qui fait la visite du lieu dans cet article.
Les autorités françaises ont été alertées depuis longtemps, sans succès ; mais il vient d'en remettre une couche avec une lettre ouverte à Sarkozy.

C'est fou comme situation ! C'est un deuxième outrage que nos rois subissent ! A l'effacement de la mémoire correspond l'effacement des corps...

C'était bien la peine de faire venir les cercueils de Mesdames de Trieste pour les laisser pourrir. Je suis sûre qu'en Italie, les autorités de Trieste en auraient pris soin !
Il y a un très grand respect des morts en Italie. A tel point que c'en est impressionnant !

Les pyramides de 3000 ans sont mieux entretenues que la basilique de nos rois!

C'est quand même dingue que le dernier roi de France et sa famille se trouvent en Slovénie!
La France n'a toujours pas absorbée cette partie de son histoire. J'imagine les critiques si par miracle Sarkozy décidait de restaurer Saint-Denis ou s'il demandait officiellement le rapatriement des corps. On se f...ait bien de sa g... Et au point où il en est, je ne pense pas qu'il oserait. Dommage, pour une fois je l'aurais applaudi.

Déjà que je râle pour des œuvres d'art, alors les corps des derniers Bourbons...
Ils sont peut-être bien braves ces moines mais je trouve cela inadmissible.

Je continue la vie de Mesdames : " Le tsar Paul Ier , farouche ennemi de la révolution , soutenait de toutes ses forces la coalition victorieuse. Souvaroff est entré à Milan ; l'armée de la Sainte Foi est maîtresse de la Calabre et la République Parthénopéenne tombe. Rome puis Naples capitulent ; et bientôt l'Italie sera délivrée des troupes républicaines.

D'autre part Paul Ier a donné asile à celui qui porte déjà le nom de Louis XVIII , au comte de Provence, établi à Mitau, au sud de Riga , en Courlande. Autour du " Roi de France" gravite une petite cour d'émigrés, où l'on vient de célébrer ( le 10 juin 1799 ), le mariage de Madame Royale , la fille de Louis XVI avec son cousin le duc d'Angoulême, fils du comte d'Artois. Appelée par Louis XVIII, Madame Adélaïde aurait pris , elle aussi , le chemin de Mitau, si sa sœur vivait encore. Maintenant , elle se fait la gardienne du tombeau de Victoire et se refuse à quitter Trieste."

Même pas un dernier au revoir!
Il valait mieux aussi ne pas demander à une vieille dame de traverser l'Italie jusqu'en Russie! Elle avait déjà assez fait de route!

Oui et puis les ressorts de Madame Adélaïde étaient cassés . Madame Victoire était sa force, elle y était profondément attachée.
A partir de la mort de sa soeur , les forces de Madame Adélaïde vont rapidement décliner.

Oui et comme elle n'avait plus rien à attendre de la vie...

Exactement !

"Depuis la mort de sa soeur , Adélaïde n'est plus qu'un corps sans âme. Son gai visage ne sourit plus. Enveloppée dans ses voiles de deuil, la fille de Louis XV et de Marie Leczinska personnifie la douleur inconsolable , malgré les marques d'affection que lui prodiguent la duchesse de Narbonne, le Comte de Chastellux, l'évêque de Pergame et ses autres compagnons d'exil. Plus rien ne l"occupe, plus rien ne la touche. Rongée par le chagrin , Adélaïde attend la mort comme une délivrance.

Par ailleurs , la situation financière de la princesse est si désespérée qu'elle se résout, pour répondre au voeu de son entourage , à demander secours à son neveu le Comte de Provence.

La Cour d'Espagne s'est dérobée ; et Adélaïde, beaucoup plus pour ses proches que pour elle-même, mande à son neveu Provence d'intercéder
en sa faveur auprès de Paul Ier. Le 22 août 1799 , elle reçut cette réponse du prétendant au trône : " Il manquait à toutes les peines que j'ai éprouvées de voir que l'inexactitude de l'ESpagne vous met dans l'embarras et de ne pouvoir vous aider même de bons offices , car les dépenses que l'empereur de Russie fait si noblement pour nous ne lui permettraient pas d'en faire plus..."

Donc à défaut de subsides, Provence comble Madame Adélaïde de billets affectueux. Il lui écrit le 25 janvier 1800 : " Pour la neuvième fois , ma chère tante, à mon grand regret , je vous souhaite la bonne année par écrit. Puisse celle qui est déjà commencée ne pas ressembler aux autres ! ...Je n'ose ajouter le souhait qui me tient le plus à coeur : puissé-je vous embrasser ! "

Madame Adélaïde ou la personnification de la douleur et des malheurs ...

Que voici une bien triste fin de vie ............
Après tant de maux, la complète solitude n'était pas le moindre à endurer encore !

Oui, c'est une triste fin de vie mais encore dans son malheur, elle pouvait compter sur un entourage bien dévoué ( la duchesse de Narbonne, le Comte de Chastellux ). Ils ont fait tout ce qu'ils ont pu pour elle. Et cela , c'est un point positif et mérite d'être souligné !

Madame de Chimay a écrit:

Exactement !

"Depuis la mort de sa soeur , Adélaïde n'est plus qu'un corps sans âme. Son gai visage ne sourit plus. Enveloppée dans ses voiles de deuil, la fille de Louis XV et de Marie Leczinska personnifie la douleur inconsolable , malgré les marques d'affection que lui prodiguent la duchesse de Narbonne, le Comte de Chastellux, l'évêque de Pergame et ses autres compagnons d'exil. Plus rien ne l"occupe, plus rien ne la touche. Rongée par le chagrin , Adélaïde attend la mort comme une délivrance.

Par ailleurs , la situation financière de la princesse est si désespérée qu'elle se résout, pour répondre au voeu de son entourage , à demander secours à son neveu le Comte de Provence.

La Cour d'Espagne s'est dérobée ; et Adélaïde, beaucoup plus pour ses proches que pour elle-même, mande à son neveu Provence d'intercéder
en sa faveur auprès de Paul Ier. Le 22 août 1799 , elle reçut cette réponse du prétendant au trône : " Il manquait à toutes les peines que j'ai éprouvées de voir que l'inexactitude de l'ESpagne vous met dans l'embarras et de ne pouvoir vous aider même de bons offices , car les dépenses que l'empereur de Russie fait si noblement pour nous ne lui permettraient pas d'en faire plus..."

Donc à défaut de subsides, Provence comble Madame Adélaïde de billets affectueux. Il lui écrit le 25 janvier 1800 : " Pour la neuvième fois , ma chère tante, à mon grand regret , je vous souhaite la bonne année par écrit. Puisse celle qui est déjà commencée ne pas ressembler aux autres ! ...Je n'ose ajouter le souhait qui me tient le plus à coeur : puissé-je vous embrasser ! "

Madame Adélaïde ou la personnification de la douleur et des malheurs ...

Et le comte de Provence ou la personnification de l'ambition et de l'hypocrisie.

Bon point pour son entourage qui est resté si fidèle.

Oui, Provence savait distribuer des paroles pleines de vent ! Mais pour le reste....

" Ce vœu ne se réalisera pas. De cette année 1800, la première du siècle nouveau qui verra monter au zénith l'étoile du premier consul Bonaparte, Madame Adélaïde ne connaîtra que le commencement.
" Le samedi 22 février , raconte le jeune Chastellux, Madame Adélaïde était sortie pour la première fois depuis trois mois. Il faisait froid et humide. Elle dîna cependant , dormit et joua comme à l'ordinaire. Le soir, elle eut , en se couchant , un peu de frisson qui devint bientôt une fièvre violente ; des remèdes simples n'y firent rien. Le dimanche, elle crachait un peu de sang , avait de la toux et un point de côté. On la saigna et on lui donna du quinquina...Le mercredi, il y eut un mieux marqué ; elle reçut cependant le viatique à minuit , sans se douter du danger de son état. Elle avait la voix forte, appelait , parlait comme à son ordinaire et se fit porter sur un sofa. On lui donna l'extrême-onction à midi ; elle vit alors son état, s'y résigna sans murmurer , perdit connaissance à 2 heures et expira à trois..."

Madame Adélaïde quittait ce monde dans sa soixante-huitième année, le jeudi 27 février 1800, huit mois après sa sœur Victoire. C'est la belle-fille de la duchesse de Narbonne qui ferma les yeux de la princesse. "

Il valait mieux pour elle qu'elle meure à ce moment. Quatre années de plus et elle aurait vu un petit usurpateur corse monté sur le trône de ses ancêtres. Elle ne s'en serait jamais remise!

Absolument sinon elle aurait été brisée de douleur de voir la petite fille de Marie-Caroline épouser Bonaparte !

Oui, en plus.

"Prostrée de douleur , la duchesse cependant s'efforça de remplir jusqu'au bout sa charge de dame d'honneur. Et c'est elle , assistée du Comte de Chastellux , qui conduisit le deuil, quand le cortège funèbre quitta la demeure du chevalier de Lellis pour se rendre à la cathédrale , où Adélaïde fut inhumée dans le même tombeau que sa sœur.

Le futur Louis XVIII , dès qu'il fut informé de cette mort , manda au Comte d'Artois , son frère : " Vous serez sûrement instruit , bien avant de recevoir cette lettre, de la mort de notre pauvre tante...Je pense au nombre que nous étions il y a 11 ans et à celui auquel nous sommes réduits."

Avec Adélaïde disparaissait la dernière survivante des filles de Louis XV, de ces gracieuses princesses que le peintre Nattier a immortalisées dans l'éclat de leur jeunesse triomphante. Ainsi s'est perpétué leur souvenir dans la mémoire des générations. Devant cette radieuse évocation du peintre , on oublie leur mélancolique destinée et la triste fin de celles qui moururent les dernières et qui assistèrent à l'agonie de la maison de France, au sanglant crépuscule d'un monde. "

"La duchesse de Narbonne , tout en veillant sur le tombeau des filles de son roi , songeait à ramener en terre française les augustes princesses, afin qu'elles fussent inhumées aux côtés de leurs parents dans la nécropole de Saint-Denis.

Lorsqu'en 1814, Louis XVIII monta sur le trône, la dame d'honneur d'Adélaïde fit part de son pieux projet au chevalier de Lellis, toujours en fonction à Trieste ; et le consul d'Espagne proposa au roi de France le transfert des cendres de Mesdames .
L'évêque de Moulins, ancien aumônier de Madame Victoire , fut invité par Louis XVIII à se rendre à Trieste pour procéder à l'exhumation de ses tantes.

En janvier 1815, les dépouilles des princesses arrivèrent à Toulon sur un navire drapé de noir. Reçues par les autorités , elles furent conduites en grande pompe à l'église majeure Notre Dame, où le clergé célébra un service solennel. Puis, on déposa les cercueils dans une chapelle ardente , en attendant leur transfert vers Paris.

Mais , entre temps, l'empereur Napoléon , revenu de l'île d'Elbe, débarqua à Fréjus ; et pendant les Cent-jours, il ne fut plus question des princesses. On les eût définitivement oubliées dans l'église toulonnaise qui leur servait d'abri provisoire , si la défaite de Waterloo n'avait ramené les Bourbons sur le trône de France."

Valentino parle de cendres , c'est sûrement une erreur car à cette époque , l'incinération n'était pas de mise !

«  L’ordre de transfert ne fut envoyé à Toulon que longtemps après. Le convoi , sous la conduite de l’évêque de Moulins, quitta la ville  le 4 janvier 1817 et arriva à Saint-Denis le 20 janvier. Le même jour, dans la basilique, tendue de draperies noires et éclairée de la flamme  des lustres, on procéda à l’inhumation. Un haut catafalque , drapé de blanc et voilé de crêpe, recouvrait les deux cercueils sur les quels avait été déployé le manteau royal . L’évêque de Moulins officia , en présence des dames et des officiers de la maison des princesses. Mme de Narbonna , âgée de plus de 80 ans , ne put assister à l’émouvante cérémonie dont elle était l’instigatrice . La duchesse douairière d’Orléans et la duchesse de Bourbon représentaient seules la famille royale.

Quand furent récitées les dernières prières, on descendit dans la crypte les dépouilles des deux filles de Louis XV . Inhumées  les dernières en ce lieu sacré , où avaient longtemps reposé les cendres de tant de rois, de reines et de princes de la maison de France , Adélaïde et Victoire eurent au moins le privilège de ne pas connaître les abominables profanations de la Terreur ».

Fin du livre de Valentino

Mesdames étaient enfin rentrées chez elles. Ce fil n’est pas clos pour autant . Au fil de mes lectures, j’ai découvert des portraits de femmes attachantes.
Je me propose de revenir ( en complément d’information ) sur tel ou tel point de leur vie à travers le livre de Bruno Cortequisse.

Pour Louis XVIII, je comprends, un roi ne doit pas assister à des cérémonies funéraires, mais pourquoi seulement la duchesse d'Orléans douairière et la duchesse de Bourbon ?
C'est honteux!!!
Que faisaient la duchesse d'Angoulême et Marie-Amélie pourtant si pieuses ? Elles leur devait plus de considération, l'une en tant que petite-nièce qui en plus réclamaient à son départ de France puis d'Autriche de les retrouver et l'autre en tant que fille de Marie-Caroline qui les avait accueillies!

Oui, chère Olivia , c'est tout à fait honteux mais je ne sais pas pourquoi la duchesse d'Angoulême et Marie-Amélie n'étaient pas présentes.
Je trouve que c'est un manque de respect !

Le marquis de Bombelles s'inquiétait du sort qui était fait à Mesdames Tantes . Sa correspondance en témoigne .
Ainsi écrit-il le 31 janvier 1793 au cardinal de Bernis :

Oserai-je espérer, Monseigneur, que, dans des circonstances si intéressantes, Votre Eminence voudra bien me faire instruire de la position de Mesdames, de ce qui la concerne personnellement et de ce qui peut tranquilliser sur les moyens de repousser l'ennemi .

..... et puis, le 12 mai :

Oserai-je supplier de nouveau Votre Eminence de vouloir bien mettre aux pieds de Mesdames, les respectueux hommages d'un des plus fidèles serviteurs de leur auguste maison ?