Madame Adélaïde

N'oublions pas que fort heureusement, on ne mangeait pas tous les plats présentés sur la table !
Un gros appétit devait certainement goûter de tout mais en général, l'essentiel était ensuite reversé aux officiers qui prenaient leurs parts, puis cela redescendait encore aux subalternes, etc. Et les restes, copieux, revendus aux auberges, traiteurs, etc. Au grand plaisir des visiteurs de la cour.

Madame Adélaïde a écrit:

A la lecture de Valentino et de Stryenski c'est en tous cas ce que je comprends, pas un simple rôle de figuration, un rôle actif.

Eh bien, je n’ai toujours pas saisi lequel exactement, ni surtout jamais lu quoique ce soit qui aille dans ce sens.
Je veux bien le supposer, parce que je suis loin de connaître les règlements et autres modalités de la tenue des Etats généraux, mais il me semble que si une femme, quelle qu’elle soit, ait prit une part active à cette assemblée, d’autres historiens l’auraient mentionnée.
Qu’il s’agisse d’ouvrages généraux, ou encore des études qui traitent de l’histoire des femmes pendant la révolution française.

Elle n'était pas la seule femme à participer aux États Généraux, dans le cas des congrégation ou de corporations des femmes furent élues. Elles pouvaient prendre une part active par la discussion hors séance, qui préparait le vote. Mais puisqu'il n'y a pas de vote personnel, on ne peut pas dire que telle ou telle à œuvrer dans tel sens.

Citation :

Elle n'était pas la seule femme à participer aux États Généraux, dans le cas des congrégation ou de corporations des femmes furent élues. Elles pouvaient prendre une part active par la discussion hors séance, qui préparait le vote. Mais puisqu'il n'y a pas de vote personnel, on ne peut pas dire que telle ou telle à œuvrer dans tel sens.

Mais...élues quoi exactement ? Elles ne sont pas éligibles, et ne siègent donc pas, personnellement.
Louis XVI n’aurait pas toléré qu’elle soit de l’autre côté de la barrière, face à son pouvoir.
Le jour de l’ouverture, il en fait la d’ailleurs la remarque à Orléans, et lui demande de sortir du rang des députés pour rejoindre sa famille.
Ce qu’il refuse de faire, et la cour est outrée.

Elles sont élues représententes de ceux qui les ont élues, clergé de tel lieu, telle corporation ....

Le cas de Mme Adélaïde est assez particulier en effet.

Les modes d’élections étaient à plusieurs niveaux ! C’est très compliqué.
Si j’ai bien tout compris ( ), je ne vous présente ici que les cas de la noblesse et du Tiers-Etat, puisque nous les évoquions précédemment.

Les bailliages du royaume furent convoqués suivant les anciens usages, afin de procéder aux élections des membres des trois ordres qui devaient former les Etats généraux.
Dans un premier temps, il fallait désigner ceux qui pourraient élire les futurs députés aux Etats généraux.
Je ne parle là que des bailliages principaux, car pour ceux dits secondaires (les trous), on ajoute encore un niveau de désignation pour le Tiers-Etat (passons !   ).

1) Seraient électeurs (et donc pas nécessairement éligibles à la députation) :

- Pour le cas des nobles :
Ce ne sont pas les individus qui sont appelés, mais les possesseurs de fiefs, âgés d’au moins 25 ans.
Ainsi, un individu, s’il possédait, en titres, plusieurs seigneuries, se retrouvait avec autant de voix que de seigneuries.
L’on pouvait donner aussi procurations de ses voix ; ce que firent beaucoup de femmes (on l’imagine ! dès lors qu’un mari ou un frangin le demandait).
Mais pas toutes !
Mme Adélaïde est sans doute dans ce cas-là, je n’en sais rien.

- Pour le Tiers-Etat :
Dans les villes, corporations d’arts et métiers désignaient un électeur pour 100 personnes ; celles d’arts libéraux, les négociants et assimilés, deux pour 100 personnes.
Les pauvres et autres métiers : nada !!
Dans les campagnes, deux électeurs pour 10 à 100 feux (foyers), et trois au dessus de 200 feux.

2) L’assemblée générale au bailliage

- Pour le Tiers : Une fois ces premiers nommés, ils se réunissent au chef-lieu du bailliage pour désigner le quart d’entre-eux, seulement, qui prendront part à l’assemblée générale des trois états du bailliage (avec leurs potes du clergé, et de la noblesse).

- Pour la noblesse : On l’a vu, les nobles sont déjà là. Avec, dans leurs mains, autant de voix que de fiefs (ou de procurations).

3) Elections des députés.

Pour chaque bailliage était précisé le nombre de députés à élire (par ordre), ainsi que leurs suppléants. Cela dépendait de l’importance du bailliage, mais j’ignore les tenants et les aboutissants.

- Pour la noblesse, chacun se présente par rang de bailliage et prête serment (en l’occurence, d’être fidèle à la monarchie   ), puis tout ce petit monde délibère, et procède à l’élection de ceux qui seront députés aux Etats généraux réunis à Versailles.
Les nobles pouvaient se retirer dans une salle à part, bien peinards.  

- Idem pour le Tiers. Mais lui, délibère et vote à haute-voix, devant les représentants des deux autres ordres. Moins sympa...
Du reste, on notera que, ne sachant trop pour qui voter, le Tiers a bien souvent élu des nobles, la haute bourgeoisie ou le curé du coin (qui sont des figures locales, et savent « écrire », tout au moins).
Pas de « vrai » peuple à l’assemblée des Etats généraux, du petit bourgeois tout au mieux.  

Dans les deux cas, les femmes, bien évidemment : c’est niet ! Elles ne sont pas éligibles pour cet ultime palier.

Puis cette poignée des derniers vainqueurs se réunie enfin pour élaborer ses « conseils » à présenter au roi, au nom du bailliage ; et se prépare à partir pour Paris. Quand on déniera, finalement, la convoquer...
Enfin !    


Pour conclure, je présume donc que Madame Alélaïde avait la possibilité de délibérer et de voter pour les premières assemblées de son (ses) bailliage(s) de droit ; celles qui éliront les fameux députés de ces Etats généraux....qui eux-même étaient censés voter par ordre !  

Bien complexe tout cela. Ce dont je suis sûr, c'est d'avoir lû qu'il y avait des femmes qui furent élues, après, peut être n'étai-ce que pour le premier "round", pour designer les députés...

Zut, ça me revient, ce que j'avais lu était que des femmes avaient voter, élu, et non pas étée élues !
Cela recoupe ce que vous disiez, des femmes étaient présentes, en droit, mais aussi en fait, pour lee élections des députés, par baillage. Les abesses en particulier, puisqu'elles étaient souvent seigneur, et donc devaient avoir droit au titre de leur fief pour l'éléction de la noblesse.

Merci, pour ces très amples explications !    Nous voilà au fait .  
Pauvres femmes que nous étions : nous ne jouissions vraiment d'aucune considération !  

Si nous en croyons Cortequisse, la vieille princesse se voulait brusquement à l'unisson du sentiment national et pensait qu'il sortirait peut-être quelque chose de bon de cette assemblée .  Il rappelle bien sûr la réponse du duc d'Osmond à Mme Adélaïde qui lui demandait s'il avait apprécié le beau coup d'oeil de la salle des Menus .
Il n'y était pas, n'aimant pas les enterrements et celui de la monarchie moins encore que tout autre .

A Marie-Antoinette qui déplorait, les yeux gonflés de larmes : Ces Français ! Ils sont indignes ! Madame Adélaïde répliqua de sa voix dure : Dites plutôt indignés, Madame !

Mais pour ce qui serait d'une quelconque participation ( autre qu'en spectatrice ) de Madame Adélaïde aux Etats, comme tu dis, nada !  

Citation :

Mais pour ce qui serait d'une quelconque participation ( autre qu'en spectatrice ) de Madame Adélaïde aux Etats, comme tu dis, nada !

Si j’ai bien compris, et si elle n’a donné aucune procuration, elle a pu, éventuellement, participer aux assemblées de son bailliage, et j’imagine désigner ou donner ses voix pour le député (de la noblesse) qui représentait son coin aux Etats Généraux.
Voit-on le bout de cette histoire ? Et je ne me souviens même plus de quoi il s’agissait exactement.  

Je plains quand même ces pauvres vieilles perdues au bord d'une plage...

Oui, moi aussi , je plains Madame Victoire...

Bien à vous.

Je reviens ici sur cette histoire de la participation, ou des votes, de la famille royale, à l’occasion des assemblées préparatoires aux Etats Généraux.
Dans ses lettres à Gaston de Lévis, que nous analysons dans un autre fil, Provence évoque avec lui ce sujet :

Quant au choix du député, souvenez vous qu’Alexandre, au lit de la mort, pressé de nommer son successeur, tira son anneau de son doigt et le remit à Perdiccas en lui ordonnant de le donner au plus digne, agissez comme lui. ( Passons ! )
J’ai peut-être oublié de vous dire bien des choses ; vous y suppléerez, je rends tous les jours grâce à Dieu de ce que le fils que j’ai choisi est plus en état que son père adoptif de bien faire ce qu’il entreprend.

Enfin, comme mon représentant, j’ai peu de choses à vous dire, le Règlement vous ôte ma voix pour la formation des cahiers, d’ailleurs je ne pourrais que vous répéter ce que je viens de vous dire.
Pour le Député, si j’étais présent en personne, vous auriez sûrement ma voix et mon coeur vous la donne, mais ma raison se méfie de mon coeur.

Je vous ordonne donc, comme Alexandre à Perdicass (Encore ! Allons, allons Provence... ), de la donner au plus digne, bien sûr que vous userez mieux que lui de cette marque de confiance et cependant j’y mets une restriction.
Examinez avec soins tous les gentilshommes du Bailliage, s’il y en a un que vous croyez plus propre que vous à paroître aux Etats Généraux, qu’il ait ma voix, mais si ce sens intime qui ne trompe jamais un coeur aussi droit que le vôtre, vous dit qu’il n’y en a point, j’exige absolument de vous que vous mettiez pour moi votre nom dans le scrutin (et hop ! Rien à f..... du règlement ! ).


Ainsi donc, Provence ne participe pas aux assemblées de ce bailliage, c’est Lévis qui le représente.

* Pour info (depuis les notes du bouquin) :

Devenu duc à la mort de son père et nommé, en janvier 1789, grâce à la recommandation de Monsieur, grand bailli de Senlis, il préside en cette qualité l’assemblée des trois ordres qui se tient à Senlis, du 11 au 24 mars.
En outre, il dirige les débats de l’assemblée de la noblesse, l’amène à adopter un cahier libéral, comportant la renonciation aux privilèges fiscaux et le principe de vote par tête aux Etats Généraux.
Il est finalement élu député par 93 voix sur 128.

Je n'avais pas fait le rapprochement avec Madame Adélaïde ! Heureusement tu penses à tout . Et moi, schpounk, passant du coq à l'âne, je vais de ce pas proposer une devinette, toujours en rapport avec Gaston ( la grande vedette du Boudoir, ces jours-ci ! ), dans son fil car je ne trouve plus de jeu de l'été .

Et ce mollusque qui se prend pour Alexandre !!!!

Il ne doute de rien !

Le Portier des Chartreux est en vente sur eBay (nouvelle édition de 1786) . http://cgi.ebay.fr/ws/eBayISAPI.dll?ViewItem&item=271160574376&clk_rvr_id=454767023384#ht_9612wt_922

Je l'ai .
Lecture gratinée à ne pas mettre entre toutes les mains .

Les extraits figurant dans l'annonce sont assez crus en effet.
Ce mélange de langage châtié et de grossièretés est plus drôle qu'érotique!

Pour moi, il n'y a aucun érotisme dans ces enfilades tuyaux de poêle . Aucun !

Enfilades tuyaux de poêle !

Je ne vois pas bien comment appeler cela autrement .

Je comprends mieux qu'on se soit autant offusqué de voir ce torchon dans les mains des princesses.

Madame Adelaïde était la troisième fille de Louis XV mais aussi, et certainement, la plus intelligente et la plus malicieuse. Ça se sent chez elle. Il suffit de regarder ce portrait pour s'en convaincre.

Je perçois, chez elle, une femme insoumise, libre, d'un caractère naturellement frondeur et mutin. C'est une femme qui ne devait pas se laisser se laisser marcher sur les pieds sans réagir. Elle avait bien raison.

Et ce dès toute petite puisqu'elle a tenu tête à son père pour ne pas aller à Fontevraud !