Les pamphlets contre la reine

Citation :

Je ne pensais pas que beaucoup de libelles avaient été écrits sur Madame Polignac seule. De plus, j'ai appris qu'elle avait son hôtel particulier rue des Saints Pères à Paris. Savez vous où exactement?

Rue des Saints-Pères ?      Est-ce qu'il n'y aurait pas confusion avec Louise de Polastron dont les parents ( de Lussan d'Esparbès ) habitaient effectivement rue des Saints-Pères ?

Pour Jules et Yolande, avant qu'ils ne prennent leurs quartiers à Versailles, je les vois aller et venir de leur château de Claye-en-Brie à Paris dans un logement assez modeste rue des Bons Enfants .

Citation :

Je viens de lire en fac similé (d'ailleurs c'est très bien car peu cher et édité à la commande) Madame de Polignac et la cour galante de Marie-Antoinette: d'après les libelles obscènes, suivi de la réédition de plusieurs libelles rares et curieux et d'une bibliographie critiquedes pamphlets contre Mme de Polignac de Hector Fleischmann.
L'auteur accuse clairement la favorite de la déchéance de la reine. Je ne pensais pas que beaucoup de libelles avaient été écrits sur Madame Polignac seule.

J'ai déjà dit tout le mal que je pense de ce torchon de Fleischmann .

Citation :

Je ne pensais pas que beaucoup de libelles avaient été écrits sur Madame Polignac seule.

Si, si  ...   des quantités !

Chère amie, je n'arrive plus à retrouver le passage indiquant l'hôtel de Madame de polignac!!!!!

Si c'est dans Madame de Polignac et la cour galante de Marie-Antoinette de Hector Fleischmann, je dois l'avoir là-haut, dans mon souk sous toit ...  
Ne vous inquiétez pas !  

Récemment j'ai pu mettre la main sur le torchon suivant (quoique, pour un torchon de l'époque très bien conservé)   

"Les crimes des reines de France depuis le commencement de la Monarchie jusqu'à Marie-Antoinette"
publiés par L. Prudhomme, avec 5 gravures.
Mon édition date de 1792, mais le premier tirage date de l'année d'avant.

Il existe aussi "Les crimes des rois de France depuis Clovis jusqu'à Louis XVI", datant de 1791, écrit par Louis-Charles de Lavicomterie (1746-1809), littérateur assez obscur qui connaît ses heures de gloire pendant la révolution en écrivant bon nombre d'ouvrages contre les rois, les empereurs, les papes, et même contre les sultans...

tous les volumes sont disponibles au bureau des Révolutions, rue des Marais nr 20 à Paris.

Quant au livre sur les crimes des reines de France, j'ai des doutes sur l'auteur. Il est mentionné : "publiés par Prudhomme", mais a-t-il réellement écrit ce manifeste contre les reines ? Car en faisant une petite recherche dans l'Encyclopédie de Gougelot, je tombe sur le nom d'une femme auteur : Louise-Félicité Guinement de Keralio, qui aurait écrit le présent ouvrage... http://fr.wikipedia.org/wiki/Louise-Félicité_de_Kéralio

Ce serait intéressant de savoir combien de femmes auteurs étaient impliquées dans la rédaction des pamphlets et livres dirigés contre la reine ; car l'on a tendance à croire que c'était notamment une affaire d'hommes...

Quelqu'un connaît cet ouvrage ? Pour ma part, je ne vais lire que la partie sur Marie Antoinette, afin d'éviter une indigestion   
Simplement pour mieux m'informer sur l'esprit du temps et la rhétorique employée pour convaincre le lecteur de la culpabilité de la reine   

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Je l'ai également chez moi (ainsi que les crimes des rois de France) mais je n'en ai lu que des extraits. C'est de la propagande anti-royaliste. On vous décrit Brunehaut (ou Frédégonde je sais plus) qui a osé assassiner des bébés etc... Catherine de Médicis en prend plein la tronche aussi. Et quand à Marie-Antoinette, c'est la cohorte "habituelle" des plus viles calomnies : elle est décrite sans esprit, ni caractère, corrompue, organisant des orgies... Enfin, bref, c'est la totale. Mais ce n'est pas un pamphlet érotique. C'est un pamphlet politique.

Bien que le livre soit une abomination, j'admire quand même l'auteur pour sa circonspection et sa lucidité quant aux "preuves" de la culpabilité de la reine, et la véritable place que seule l'histoire pourra un jour marquer à "Antoinette"   

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Il n'aura pas eu sa réponse, mais nous la connaissons, ELLE EST INNOCENTE !!!     

Comme quoi il est toujours dangereux et injuste de soumettre quelqu'un à l'opinion publique et de le juger en conséquence   

Néanmoins, dans le coeur de cette tourmente révolutionnaire avec tant de têtes surchauffées qui tonnèrent contre l' "Autrichienne" et son abominable clique, je comprends qu'il était pénible de se former une opinion correcte... les gens se laissent vite entrainer, faute de se former une opinion à eux et d'essayer de discerner le vrai du faux.

Je suis sûr que bon nombre de français à cette époque auraient eu des opinions plus modérées concernant la famille royale s'il n'y avait pas toute cette machination politique pour renverser radicalement le pouvoir en place.

Je suis d'accord avec vous cher Comte...
Si nous avions été contemporain, il n'est pas certains que nous aurions les pensées que nous avons aujourd'hui...

Faits et anecdote narrés par Bachaumont -

15 décembre 1781. — Depuis quelque temps on parle de couplets abominables sur la cour, en forme de noëls, où l'on m'épargne pas, dit-on, les personnages les plus respectables et les plus augustes. On est à la recherche du poëte qui s'est permis les horribles calomnies dont ces couplets sont remplis.

20 décembre 1781. — Les abominables noëls annoncés sont devenus à la fois l'entretien et l'exécration de tout Paris; indépendamment des calomnies sacrilèges qu'ils contiennent, on ajoute que le faire même en est détestable, et qu'ils sont à la fois maussades, orduriers, dégoûtants,

22 décembre 1781. — Outre les couplets abominables dont on a parlé, on assure qu'il existe un libelle plus sacrilége encore, s'il est possible. On l'attribue à M. Jacquet et voici une anecdote fort extraordinaire à cet égard : Le mercredi 12 de ce mois, au café du Caveau, un quidam dit publiquement : « Messieurs une grande nouvelle dont je suis certain, c'est qu'hier le sieur Jacquet a été exécuté à la Bastille, comme coupable du crime de lèse-majesté au second chef, et auteur du libelle qui court contre la Reine. » Ce propos, tenu devant beaucoup de monde, causa une consternation générale et n'eut aucune suite. On ne dit point que l'auteur en ait été arrêté, comme on le craignait pour lui.

Cette anecdote s'est répandue depuis, et voici comme on en rapporte les détails. Le sieur Jacquet a été lieutenant particulier du bailliage de Lons le-Saulnieren Franche-Comté. Il a été obligé de se défaire de sa charge; il est venu à Paris, où il passait pour un mauvais sujet. Il s'est trouvé impliqué d'une manière peu honnête dans l'affaire du marquis de Saint-Pierre. En outre, il se mêlait de la librairie étrangère; il vendait des livres prohibés, et prétendait à cet égard avoir une mission particulière du gouvernement. Il faisait fréquemment des voyages en pays étrangers, et l'on sait qu'en Hollande il passait pour un espion. Il y a quelques mois qu'il instruisit M. le comte de Maurepas qu'on imprimait en Angleterre le libelle en question, et il s'offrit d'aller en retirer tous les exemplaires. Il reçut en conséquence cette mission et revint avec sa découverte. Peu après il prétendit qu'il n'avait pas tout et qu'il en restait; il toucha encore de l'argent et eut ordre de ne rien épargner pour qu'il n'en restât pas vestige. Il revint; mais dans les exemplaires qu'il rapporta et qu'il n'avait pas examinés, il se trouva le manuscrit de l'ouvrage écrit de sa propre main; d'où l'on eut lieu de l'en croire l'auteur. On veut que son forfait ait été constaté juridiquement par une commission sourde, et qu'il ne soit resté aucun doute qu'il l'avait composé et envoyé au sieur Morande, avec lequel il s'entendait. Voilà tout ce · qu'on a pu recueillir de plus vraisemblable sur cette aventure obscure et difficile à bien démêler, mais qu'on ne peut guère regarder comme tout à fait dénuée de fondement.

Ca venait à la fois de l'intérieur et de l'extérieur. Implacable !

Voici le pamphlet intitulé Les crimes de Marie-Antoinette
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k56916180.r=crimes%20de%20marie-antoinette?rk=64378;0

madame antoine

Puisque nous parlions de pamphlets et caricatures (et que des "spécialistes" confondent Artois et Fersen)
https://maria-antonia.forumactif.com/t44843p50-secrets-d-histoire-special-proches-de-marie-antoinette#386052

Un peu de lecture ne nous fera pas de mal.

• Petit in-8 (184 x 115 mm), 32 pp. Broché, couverture muette de papier marbré caillouté bleu, mouillures et taches en marge des feuillets, manque angulaire en couture sans atteinte au texte. Édition originale très rare de ce libelle visant Marie-Antoinette et la comtesse Charles de Lameth, accusées de tribadisme, et le général Lafayette à l'époque où l'on croyait que ce dernier était l'amant de la reine. L'ouvrage en partie dialogué raconte trois soirées passées entre eux, les deux premières étant interrompues par l'arrivée du roi et la troisième par l'impuissance du général: «Son excès d'amour, soit que la majesté de ma maîtresse lui en imposât, quoiqu'elle s'en fût totalement dépouillée, le général vit la terre promise, et n'y put entrer. Pour cette fois ma maîtresse se fâche tout de bon, et comme je l'ai cru, tu penses que le blondin est à jamais disgracié » (p. 31). Une note de l'éditeur in-fine promet d'autres scènes piquantes à venir. De la bibliothèque de M. et Mme Bauchond-Deswarte, avec leur ex-libris gravé. Avocat au barreau de Valenciennes, ancien bâtonnier de l'ordre, Maurice Bauchond (Valenciennes, 1877-1941) fut membre de plusieurs sociétés savantes de France et de Belgique. Bibliophile averti, il rassembla une importante collection d'ouvrages juridiques et historiques, dont un grand nombre à portée régionale, et constitua dans sa demeure valenciennoise un véritable cabinet de curiosités. Sa veuve, née Marie Deswarte (1890-1970), a légué à la bibliothèque municipale de Valenciennes plus de 5000 livres. Rare ouvrage. Tourneux, IV, 21184. Dutel, n°1021, p. 304. Pia, p. 1337. Gay-Lemonnyer, III, p. 1122. Bookseller Inventory # 515

Une rareté en vente chez Abebooks
https://www.abebooks.com/?cm_sp=TopNav-_-Details-_-Logo

On appréciera l'illustration de cette édition.



Le bol-sein faussement moulé sur l'anatomie de la Reine, les pamphlets faussement décrivant la Reine. On est bien dans le fake total.

Des amateurs de pamphlets, parmi vous ?

On ne s'en lasse pas.

1789 de REBOUL SENEBIER, pamphlet plutôt flatteur pour Marie Antoinette.

(Juste quelques mois après le bouleversement créé par les États Généraux et la prise de la Bastille)







Par M. REBOUL SENEBIER, Auteur du Projet de création d’une Banque Nationale perpétuelle

…Mon génie juste appréciateur des lumières de l’Auguste Epouse d’un monarche adoré, me persuade qu’elle peut seule assurer le succès de mon ouvrage, en déterminant le meilleur des Rois à fixer par un regard protecteur, l’attention de l’Assemblée Nationale, sur un Projet….

Paris , ce 12 Octobre 1789

Site https://chadbourneantique.com/

Encore un livre ordurier



Pamphlet fameux contre Marie-Antoinette parfois attribué à P.-E.-A. Goupil, plus fréquemment à Brissot de Warville alors écrivain à gages au solde du duc d'Orléans.
https://www.facebook.com/people/H%C3%B4tel-des-ventes-Saint-Quentin/100063464885604/

Ce scandaleux ouvrage trouva preneur.





VIE PRIVEE LIBERTINE ET SCANDALEUSE DE MARIE-ANTOINETTE d’Autriche, ci-devant reine des François. Depuis son arrivée en France, jusqu’à sa détention au Temple.
Aux Thuileries et au Temple, Et se trouve au Palais Egalité, ci-devant Palais Royal,, chez les marchands de nouveautés, L’an premier de la République, 1793.
4 parties en un volume in-12, veau raciné, encadrement de roulette dorée sur les plats, dos lisse orné, pièce de titre en maroquin rouge refaite, coupes ciselées, tranches jaunes, ex-libris.
Première deuxième et troisième parties : 144 pp. ; [1 f.], 142 pp. (la troisième partie commence p. 107), 26 gravures.
Quatrième partie porte l’adresse : A Paris au Palais de la Révolution, 1793 seconde la République. [1 f.], 138 pp., 6 gravures.
Cette quatrième partie est rarissime.
Les gravures des trois premières parties, numérotées, sont libres. Celles de la quatrième partie portent une pagination. Trois d’entre elles qui se rapportent à des événements de la période révolutionnaire semblent appartenir à une autre publication car elles ne sont pas conformes aux passages correspondants.
L’avis de parution inséré dans la Feuille de correspondance du libraire avait de quoi exciter les convoitises : « Nous avertissons par avance les pères de famille de ne pas laisser tomber cet ouvrage dans les mains de leurs enfants. Les gravures libres dont il est accompagné, le style non moins libre dont il est écrit pourraient bien produire en eux des ravages dont ils se repentiraient [ ] Il ne faut donc mettre cet ouvrage que dans les mains d’hommes faits ; encore doit-on les prévenir que ce n’est pas la vérité tout entière qu’ils liront ; mais bien de fortes présomptions sur la plupart des faits racontés. Au surplus, le mal que la calomnie pourrait répandre sur une famille aussi perverse est si peu de chose en comparaison de celui qu’elle a voulu nous faire, que, quand il arriverait que les traits les plus faux de cette histoire seraient crus à la lettre, ce ne serait encore qu’une juste peine que subiraient des êtres malveillants [ ] »
Tourneux IV, 21053 ; Cohen 1014 ; Gay III, 1352 ; Dutel A-1164.
Relié à la suite :
LA JOURNEE AMOUREUSE, ou Les derniers Plaisirs de M . Ant . Comédie en trois actes, en prose, représentée pour la première fois au Temple, le 20 août 1792.
Au temple, Chez Louis Capet, L’An Premier de la République [1792-1793].
67 pp., [1 f.] Nota « Pour prouver l’authenticité » ; 4 gravures dont le frontispice.
Cet ouvrage est la réimpression sous un nouveau titre de La Cour de Louis XVI dévoilée publié pour la première fois en deux volumes en 1791 et complété ici par une troisième partie consacrée aux débauches de la reine au Temple. Avec la princesse de Lamballe notamment.
Tourneux IV, 21202 qui ne signale que deux figures ; Gay II, 734 qui n’en signale que trois.
Mors restaurés, infimes frottements, rousseurs.
Edition de la plus grande rareté de La Vie privée surtout complète des 32 gravures, suivie d’un autre pamphlet très rare lui aussi.
Ex-libris Sir David Lionel Salomons Bart.
Provenance Alfred Bégis (?) avec son petit portrait photographique au verso de la garde volante (une grande partie de la collection de cet avocat, saisie, a contribué à enrichir l’Enfer de la Bibliothèque de France).
https://www.gazette-drouot.com/lots/24239640-vie-privee-libertine-et-scandaleuse---

Le pamphlet que voici m'est inconnu.









LE CADRAN DE LA VOLUPTE ou les aventures de Chérubin.
Paris, au théâtre de la Montansier, 1793. Manuscrit in-12, demi chagrin rouge à coins, t. dorée (reliure du XIX°).

Pamphlet très libre du XVIII° visant la reine Marie-Antoinette et Cagliostro.
Copie du XIX° manuscrite parfaitement lisible de 186 pages et divisée en 18 chapitres de l'édition originale parue en 1792. Le célèbre cadran coquin est dessiné au début. (Pia, p. 101).
https://www.debaecque.fr/

Ces pamphlets sont des ignominies. C'est comme ça qu'on déshumanise une personne pour habituer le public à sa mise à mort.

Vous avez tout résumé, Fleur. Et c'est une pratique toujours bien d'actualité.