La Comtesse Jeanne du Barry

Pour moi ces deux cas restent dans le même moule : on prend une personne que l'on met dans une belle cage dorée sans lui demander son avis, tout en ayant bonne conscience car c'était alors les coutumes de l'époque. Sauf que la Révolution a donné les moyens à ces personnes de montrer leur mécontentement.

Mais le fait que Zamor fût ce qu'on appelait à l'époque "un petit Indien" nuance le contexte. Et je rejoindrai à cet égard l'analyse de Madame Sophie. Bien entendu, la bonne comtesse du Barry n'avait pas conscience de mal agir...

... Marie Antoinette non plus, d'ailleurs, avec Armand. Mais le cas est pour moi différent. Armand ne fut pas à proprement parler exhiber comme un petit animal de salon. Il fut confisqué par Marie Antoinette. Ce n'est pas top top, comme comportement, c'est bien certain, mais la reine veilla à lui donner une éducation, lui ménageant par là un avenir.

Je ne pense pas non plus que la comtesse du Barry maltraitait Zamor, hormis les discriminations raciales bien sûr, il n'empêche que ces deux personnes se sont retournées pratiquement de la même manière contre leur "bienfaitrice". Marie-Antoinette et la comtesse du Barry ont cru pouvoir disposer ainsi d'un enfant ou d'un étranger, par mode et par envie. A ce niveau là c'est la même chose. Après oui il y a quelques différences, car le but n'était pas le même, mais sur le principe...

Question de perceptions des choses, sans doute. Les différences me frappent plus que toi, dirait-on.

Mais par contre je reste d'accord sur le fait que Zamor avait bien plus de raison d'en vouloir à la comtesse du Barry qu'Armand vis à vis de Marie-Antoinette

Peut-être

Mais...quand il n'y a pas le respect humain, je pense qu'on ne peut pas raisonnablement choisir

Chou d'amour a écrit:

Mais par contre je reste d'accord sur le fait que Zamor avait bien plus de raison d'en vouloir à la comtesse du Barry qu'Armand vis à vis de Marie-Antoinette

Ce n'est pas une question d'avoir des raisons d'en vouloir plus ou moins, mais bien de buts différents à la base. Marie Antoinette a adopté un enfant et lui a fait donner une éducation. Madame du Barry s'est attachée un petit Indien de compagnie. Ce n'est pas du tout la même chose, pour moi, même si je ne porte aucun jugement sur l'atttitude de Madame du Barry, étant donné les idées de l'époque.

Tout cela rentre dans le lot du manque de reconnaissance humaine A diverses échelles oui...

C'est ta perception des choses.

pimprenelle a écrit:

La petite Dauphine a écrit:

Pouvez-vous réecrire votre message avc des mots?
Nan, je plaisante.
Vous aimez beaucoup Jeanne du Barry? Bah dites-donc...
Pourquoi n'osez-vous pas? Comme le dirait la duchesse de Chartres dans le film de Coppola, "rien ne suffit à la Du Barry!"

Nous nous efforçons de suivre la réalité historique plutôt que les fantasmes de l'enfant gâtée d'Hollywood. Madame du Barry a tout fait pour venir en aide à la famille royale, pendant la révolution. Respect.

Vraiment? Donc on comprend que ses embrouilles avec Marie-Antoinette c'était des histoires de gamines...enfin ce que je veux dire c'est que Mdame Du Barry a oublié ses problèmes avec Marie-Antoinette. Ce n'était pas des histoires très sérieuses.

C'était très puéril en effet, de la part de la comtesse du Barry comme de Marie-Antoinette d'ailleurs, et puis la comtesse du Barry s'est très largement rachetée pendant la révolution en soutenant la famille royale
Sinon elle était une femme cultivée, bien élevée et amoureuse de son amant

C'était surtout puéril de la part de Marie Antoinette. Mais, bon, les vieilles biques lui avaient monté le bourrichon, et elle suivait les préceptes de sa mère, elle leur obéissait.

Pour la du Barry, au contraire, la rconnaissance de la nouvelle dauphine était essentielle. Son mépris fragilisait sa position à la cour.

En effet

Tiens, les "vieilles biques" c'est un bon surnom! Mais pour qui?

Mesdames tantes filles de Louis XV

Elles ont eu une très mauvaise influence sur Marie-Antoinette dans ce conflit avec Du Barry :s:

Et un surnom de plus, un!

La petite Dauphine a écrit:

Et un surnom de plus, un!

On les appelle très couramment ainsi. Ça s'impose.

... des vieilles filles rassies, montées en graine ... détrônées à la Cour par une gamine ! Autrichienne pour aggraver son cas !

Chou d'amour a écrit:

Je l'ignorais aussi..mais ça ne m'étonne qu'à moitié :s:

Certains de ces gardes suisses étaient sous le commandement du Duc de Brissac qui a été arrêté.

Le duc de Brissac était celui qui, le jour où Marie Antoinette était rentrée la première fois dans Paris, lui avait dit, sur le balcon des Tuileries, qu'elle avait là, 200 000 amoureux.

Il était également l'amant de Madame du Barry (après qu'elle soit chassée de Versailles).

Arrêté sur ordre de la Convention, il fut assassiné lors des massacres de septembre 1792, lors de son transfert d'Orléans à Versailles. Sa tête, séparée du reste de son corps, aurait été jetée par la fenêtre, dans le Grand Salon du château de Louveciennes, propriété de madame du Barry. Elle aurait enterré sa tête dans le jardin.

En effet il me semble aussi avoir lu cela dans la biographie de la comtesse du Barry par Saint-Victor

Chou d'amour a écrit:

En effet il me semble aussi avoir lu cela dans la biographie de la comtesse du Barry par Saint-Victor

je l'ai vu dans celle d'André Castelot

Le plus étonnant c'est qu'en dépit des mises à mort qui l'entourent, dont celle-ci, Mme du Barry continuent de faire ses allers-retours de la France vers l'Angleterre, et revient se jeter dans la gueule du loup !
Sa proximité avec le duc de Brissac est, du reste à cette époque, un des arguments à charge de ceux qui veulent sa tête.
Mais bon...nous en avons déjà parlé dans le sujet dédié à la comtesse.

Citation :

Le plus étonnant c'est qu'en dépit des mises à mort qui l'entourent, dont celle-ci, Mme du Barry continuent de faire ses allers-retours de la France vers l'Angleterre, et revient se jeter dans la gueule du loup !

Peut être avait-elle commis l'erreur de croire qu'ayant été chassée de la cour depuis presque quinze ans, les adversaires de la monarchies l'avaient oubliée?

Le Duc de Castries dans sa biographie met plutôt l'accent sur le fait qu'elle avait une confiance aveugle dans la bonté du peuple, à cause en partie de ses origines populaires, et elle n'hésitait pas à adresser des lettres aux pouvoirs révolutionnaires de Louveciennes quand elle avait une demande à faire, utilisant les formes et le langage qui convenait à sa nouvelle situation et s'intitulant citoyenne. Elle ne se sentait pas réellement en danger, et sa surprise fut d'autant plus grande quand on venait frapper à sa porte, ce jour funeste, pour l'amener à l'échafaud.

Oui, j'ai l'impression qu'elle n'avait rien à se reprocher et qu'elle était persuadée d'être dans son bon droit :s: