La Comtesse Jeanne du Barry

Citation :

baron de batz a écrit:

Elle ne se sentait pas réellement en danger, et sa surprise fut d'autant plus grande quand on venait frapper à sa porte, ce jour funeste, pour l'amener à l'échafaud.

Cette attitude imprudente est vraiment très étonnante, à une époque où le ton se durcissait nettement contre les aristocrates.
A tel point que lorsqu'on la sollicite, détenue à Sainte Pélagie, pour la libérer contre de l'argent, elle aurait répondu préférer donner cette somme pour venir en aide à la duchesse de Mortemart, alors cachée à Calais, et la faire sortir de France !
Ce qui se passa en effet.
La duchesse de Mortemart était la fille du duc de Brissac.  

Chou, tu peux peut-être déplacer nos échanges...

C'est fait  

Voici une trouvaille sur ebay que je ne connaissais pas :

Madame du Barry emportée vers l'échafaud...

Bien à vous.

Justement, Jeanne Bécu n'était pas une aristocrate... Elle a donc été en droit d'espérer des chefs de la révolution la reconnaissance de ses origines.  

Ah...c'est qu'un certain Louis XV était passé par là entre-temps.  

C'est vrai surtout qu'on en était arrivé à guillotiner n'importe qui pour n'importe quoi.

pimprenelle a écrit:

C'est vrai surtout qu'on en était arrivé à guillotiner n'importe qui pour n'importe quoi.

Sans doute.
Mais d'autant plus ! Elle n'était pas n'importe qui, et ses allers-retours entre la France et l'Angleterre, à cette époque de suspicion de contre-révolution organisée depuis l'étranger, avaient largement de quoi exciter quelques sans-culottes zélés.
Tout le monde l'avait mis en garde ! Par quelle naïveté inconsidérée s'est elle fourvoyée à ce point sur sa prétendue intouchabilité ?

Elle a peut-être, comme pas mal de gens, mésestimé le danger que représentaient les enragés ?

Oui je pense que c'est ça tout simplement : elle pensait être dans la légitimité tout en étant enfermée dans son cocon. Elle a pris des risques énormes juste pour des bijoux et elle n'envisageait pas ce qui allait lui arriver.

Vous avez raison tous deux, elle ne l'envisageait pas.
Mais enfin bon, j'sais pas mais moi, en 1793 (!), il aurait fallu me jeter de force sur un bateau pour me faire traverser la Manche !

En plus elle aurait pu s'enfuir à l'étranger dès 1789 comme bon nombres de nobles...le fait qu'elle soit restée sur Paris montre là encore qu'elle avait la conscience tranquille :s:

Ce n'est pas si sûr, justement... Bien des gens, nobles et autres, considéraient la situation française comme une anarchie, qui finiraient forcément par prendre fin. Qui pouvait réellement s'imaginer que la république allait s'installer, et durer ? D'ailleurs, il y a eu Napo, et la Restauration.

Il y avait quand même une liste noire et les souverains eux-même au début de la révolution conseillaient de quitter le pays. Il s'agissait juste de quitter la France momentanément, et même ça la comtesse du Barry ne l'a pas essayé ni envisagé a priori : elle était persuadée d'être en sécurité à Louveciennes...

Apparemment, c'est Louis XVI, (encore dauphin à cette époque), qui apprit à Marie Antoinette les véritables "fonctions" de madame du Barry à la cour. (lors du premier diner au Château de la Muette, lorsque la dauphine avait demandé la fonction de la favorite, madame de Noailles lui avait répondu qu'il s'agissait d'amuser le roi...)

L'idée que Louis XV puisse avoir une maitresse l'avait écœurée. Mais ce qui a fait de Marie Antoinette une ennemie de la du Barry, c'est une querelle de dames. Lors d'un spectacle au théâtre du château de Choissy, s'était déroulée une dispute entre la favorite et plusieurs dames qui refusaient de lui céder la première place. Et l'une des suivantes de Marie Antoinette, madame de Grammont, avait eu envers la favorite des mots assez vifs, ce qui lui avait valu d'être expulsée de la cour sur ordre du roi. Marie Antoinette, ulcérée, ne le lui pardonna pas.

Ajoutez à cela, le renvoi de Choiseul sur demande de la du Barry, l'affaire des quelques mots que Marie Antoinette fut forcée de prononcer,...

Citation :

Mais ce qui a fait de Marie Antoinette une ennemie de la du Barry, c'est une querelle de dames. Lors d'un spectacle au théâtre du château de Choissy, s'était déroulée une dispute entre la favorite et plusieurs dames qui refusaient de lui céder la première place. Et l'une des suivantes de Marie Antoinette, madame de Grammont, avait eu envers la favorite des mots assez vifs, ce qui lui avait valu d'être expulsée de la cour sur ordre du roi. Marie Antoinette, ulcérée, ne le lui pardonna pas.

Il est juste de préciser que la Duchesse de Grammont est la sœur de Choiseul...
Lors de cette soirée, Madame du Barry arriva un peu en retard à l'opéra et les paniers très volumineux des Dames de la Dauphine, dont Madame de Grammont ne laissaient guère assez de place pour accueillir les atours de la favorite qui demande alors qu'on bouge pour elle :
"Nous étions là avant vous" réplique alors la sœur de Choiseul
"C'est que j'ai été retardée..."répond Madame du Barry
"Je voulais dire nous étions à la Cour avant vous...!"
"Vous n'êtes qu'une chipie!"ne trouve qu'à répondre la favorite
"Moi, Madame? Je n'oserais utiliser le mot que l'on emploie pour vous désigner!" furent les mots qui causèrent le renvoi de la Cour de Madame de Grammont  

Bien à vous.

J'ignorais ces détails. Ils viennent d'où ?

Belle ambiance!

A la base, toute l'animosité entre Marie-Antoinette et la comtesse du Barry est assez puérile, et due à des erreurs de jeunesse et de clan (Aiguillon/Choiseul) :s:

Citation :

J'ignorais ces détails. Ils viennent d'où ?

Cela provient des Histoires d'Amour de l'Histoire de France de Guy Breton

Bien à vous.

Citation :

Apparemment, c'est Louis XVI, (encore dauphin à cette époque), qui apprit à Marie Antoinette les véritables "fonctions" de madame du Barry à la cour. (lors du premier diner au Château de la Muette, lorsque la dauphine avait demandé la fonction de la favorite, madame de Noailles lui avait répondu qu'il s'agissait d'amuser le roi...)

L'idée que Louis XV puisse avoir une maitresse l'avait écœurée. Mais ce qui a fait de Marie Antoinette une ennemie de la du Barry, c'est une querelle de dames. Lors d'un spectacle au théâtre du château de Choissy, s'était déroulée une dispute entre la favorite et plusieurs dames qui refusaient de lui céder la première place. Et l'une des suivantes de Marie Antoinette, madame de Grammont, avait eu envers la favorite des mots assez vifs, ce qui lui avait valu d'être expulsée de la cour sur ordre du roi. Marie Antoinette, ulcérée, ne le lui pardonna pas.

Ajoutez à cela, le renvoi de Choiseul sur demande de la du Barry, l'affaire  des quelques mots que Marie Antoinette fut forcée de prononcer

Il ne faut pas oublier non plus la lecture, dans un dîner chez Mme du Barry, de la fameuse lettre du cardinal de Rohan sur l'attitude de Marie-Thérèse lors du partage de la Pologne.  Elle  présentait l'Impératrice tenant d'une main un mouchoir et de l'autre un couteau !
Le courroux de Marie-Antoinette tombant sur Rohan était bien partagé par Mme du Barry .

Citation :

Il ne faut pas oublier non plus la lecture, dans un dîner chez Mme du Barry, de la fameuse lettre du cardinal de Rohan sur l'attitude de Marie-Thérèse lors du partage de la Pologne. Elle présentait l'Impératrice tenant d'une main un mouchoir et de l'autre un couteau !
Le courroux de Marie-Antoinette tombant sur Rohan était bien partagé par Mme du Barry .

Je ne savais pas que la comtesse du Barry avait fait lire une lettre de Rohan chez elle  
ça donne une explication supplémentaire à l'opinion que Marie-Antoinette avait d'elle  

Ah oui c'est vrai

En effet  

Moi aussi maintenant je comprends pourquoi en plus de sa position à la Cour Marie-Antoinette ne supportait pas Mme du Barry. Surtout si celle-ci s'attaquait à sa chère Maman.

porter atteinte à l'honneur de sa mère, c'était la faute qu'il ne fallait surtout pas faire avec Marie Antoinette. Elle ne le lui pardonnera jamais.

A la comtesse du Barry ou à Rohan?

Pour Rohan oui elle ne lui a jamais pardonné, mais pour la comtesse du Barry je pense que si

Je pense à Rohan. la comtesse, je pense qu'elle finit par l'oublier.