décès de Louis XVII

Citation :

Je ne trouve pas que le fait que la maladie aurait de toute façon conduit l'enfant à la mort, exonère la Révolution.   Cela n'efface pas de toute façon l'abominable maltraitance (pléonasme) dont la Révolution s'est rendue coupable sur la personne du petit Roi.

Moi, je ne suis pas si sûre que les défenseurs purs et durs de la grande révolution qui a toujours raison même au plus noir de la terreur ne sauteront pas sur l'occasion de tirer parti de cet argument.

Il faut moins de souffrances pour venir à bout d'un enfant malade que d'un enfant sain.

En entendant, horrifié, cet abominable fait divers , hier, je n'ai pu m'empêcher de penser à notre petit Louis-Charles...

Bien à vous.

Je l'ai entendu aussi , avec la même réaction que vous, Majesté. Et pourtant, je ne puis m'empêcher de trouver peut-être pire encore que ce traitement soit infligé à un enfant par ses propres parents ! C'est révoltant !

Pim a écrit :

Citation :

Moi, je ne suis pas si sûre que les défenseurs purs et durs de la grande révolution qui a toujours raison même au plus noir de la terreur ne sauteront pas sur l'occasion de tirer parti de cet argument.

Il faut moins de souffrances pour venir à bout d'un enfant malade que d'un enfant sain.

Si bien sûr, il y aura toujours des gros tarés pour penser ainsi, mais au final ils ne feront qu'utiliser ce constat de maladie comme argument pour assouplir la Révolution. Cependant l'inverse n'est pas juste pour moi, c'est à dire que ce constat de maladie n'est pas une excuse inventée pour excuser la Révolution, il est bien significatif de l'état réel de Louis-Charles

le fait divers rapporté ici nous rappelle que souvent l'entourage ferme les yeux par indifférence ou peur des ennuis possibles devant des horreurs domestiques comme la maltraitance d'un enfant....
Combien de personnes sensibles ou simplement humaines ont dû vouloir sauver l'enfant du Temple, il y a 200 ans !. Mais ils risquaient gros et puis tous les "cadenas" étaient bien verrouillés ! (au propre comme au figuré).

Possible que Louis Charles portait en germe la maladie de son frère ou un terrain phtisique, mais les conditions de vie qu'on lui a imposées autant sur le plan hygiène, alimentaire, froid et humidité plus les stresses de séparations, de deuils  et de chagrin auraient de toute façon anéanti n'importe quel enfant bien constitué.
La révolution n'a pas eu besoin de poisons venus de l'extérieur ou de maladies dégénératives héréditaires pour venir à bout d'un gosse de 10 ans...
Un régime de vie digne de la Terreur a suffi !
Merci les idéologues des droits de l'homme !  

" Les Droits de l'Homme ne s'étendent pas à nos ennemis."
( Robespierre )

Oui je suis d'accord avec vous Cécile, malade ou pas malade, Louis-Charles aurait fini par succomber face à de tels traitements :s:

Chou d'amour a écrit:

Pim a écrit :

Citation :

Moi, je ne suis pas si sûre que les défenseurs purs et durs de la grande révolution qui a toujours raison même au plus noir de la terreur ne sauteront pas sur l'occasion de tirer parti de cet argument.

Il faut moins de souffrances pour venir à bout d'un enfant malade que d'un enfant sain.

Si bien sûr, il y aura toujours des gros tarés pour penser ainsi, mais au final ils ne feront qu'utiliser ce constat de maladie comme argument pour assouplir la Révolution. Cependant l'inverse n'est pas juste pour moi, c'est à dire que ce constat de maladie n'est pas une excuse inventée pour excuser la Révolution, il est bien significatif de l'état réel de Louis-Charles

Oui, nous sommes d'accord sur les deux propositions. Des néo-jacobins purs et durs, il en fleurira toujours. Et pas qu'en France !

Mais, pour le diagnostic, encore faut-il qu'il soit fiable... Et, là, j'émettrai des réserves.

cecile a écrit:

Possible que Louis Charles portait en germe la maladie de son frère ou un terrain phtisique, mais les conditions de vie qu'on lui a imposées autant sur le plan hygiène, alimentaire, froid et humidité plus les stresses de séparations, de deuils et de chagrin auraient de toute façon anéanti n'importe quel enfant bien constitué.
La révolution n'a pas eu besoin de poisons venus de l'extérieur ou de maladies dégénératives héréditaires pour venir à bout d'un gosse de 10 ans...
Un régime de vie digne de la Terreur a suffi !
Merci les idéologues des droits de l'homme !

Voilà. Louis XVI aussi portait des germes de cette maladie, dit-on. Ca ne l'a pas empêché de devenir un adulte solide. Le petit Louis Charles était peut-être porteur, mais certes pas condamné.

J'vous dis, pour moi, y s'est tiré.

Citation :

" Les Droits de l'Homme ne s'étendent pas à nos ennemis."
   ( Robespierre )

Voilà qui résume parfaitement la révolution.

Pour la prochaine, on veillera à ne plus s'appuyer sur des adages aussi monstrueux.

Parce qu'il va y en avoir une, vous ne croyez pas ?

Je préfèrerais qu'elle se fasse à la Lavater qu'à la Robespierre.

A la Gandhi.

Pim a écrit :

Citation :

Oui, nous sommes d'accord sur les deux propositions. Des néo-jacobins purs et durs, il en fleurira toujours. Et pas qu'en France !

Oui, et ils se reproduisent entre eux en plus

Citation :

Mais, pour le diagnostic, encore faut-il qu'il soit fiable... Et, là, j'émettrai des réserves.

Disons que beaucoup de sources vont dans le même sens et dans le même constat : Louis-Charles était clairement malade et atteint de gonflements au niveau des articulations, et ce dès 1794. Je ne connais aucune source qui prétend qu'il était en bonne santé :s:

C'est vrai, pauvre petit ...

Le médecin Desault décéda subitement le 4 Juin 1795, ce qui a bien sûr engendré moult rumeurs quant aux raisons de ce décès et ce qui a alimenté les premiers arguments des théories de substitution.

Quoiqu'il en soit, c'est le fameux docteur Pelletan qui le remplaça au Temple. Beauchesne rapporte une anecdote touchante à propos de sa prise de fonction :

"Le médecin envoyé pour la forme à l'enfant mourant, comme un avocat donné d'office à un criminel jugé d'avance, osa toutefois apporter au fils des Rois le zèle qu'il aurait eu pour le dernier enfant du peuple. Il alla même jusqu'à blâmer les commissaires de la municipalité de n'avoir point fait enlever les abat-jour qui obstruaient les fenêtres, ainsi que les énormes verrous dont le bruit n'avait cessé de rappeler à la victime et son abandon d'orphelin et sa destinée de prisonnier.[...] M. Pelletan dit avec force à M.Thory, municipal de service : "Si vous ne faîtes pas disparaître immédiatement ces verrous et ces abat-jour, du moins vous ne pouvez vous opposer à ce que nous transportions cet enfant dans une autre chambre, car nous sommes, je le suppose, envoyés ici pour le soigner."
Le Prince, ému de ces paroles prononcées avec feu, fit signe au médecin d'approcher : "Parlez plus bas, je vous en prie, dit-il, j'ai peur qu'elles ne vous entendent là-haut, et je serais bien fâché qu'elles apprissent que je suis malade, car cela leur ferait beaucoup de peine.""

Il est vrai que Louis-Charles croyait encore qu'au dessus de sa cellule vivaient sa mère, sa tante et sa soeur :s:

Déchirant... Comme cette pauvre Madame Royale qui s'attendait à revoir les siens...

Oui, ce silence de la part des révolutionnaires est aussi l'une des pire choses qu'ils ont fait...ils ont laissé ces enfants dans leurs illusions...quoique Louis-Charles n'a pas eu le temps d'apprendre la vérité :s:

L'édition du 2ème tome de Beauchesne comprend l'acte de décès de Louis-Charles, le voici :



On peut y reconnaître la signature de Lasne

Selon Beauchesne, Louis-Charles a bien été enterré dans le cimetière Sainte-Marguerite, de jour et non de nuit à la sauvette

" âgé de dix ans deux mois .... "
Merci, Chou, pour cet émouvant document.

J'ai aussi été étonné de voir Marie-Antoinette nommée "Marie-Antoinette Josèphe Jeanne d'Autriche", ça faisait longtemps
Ils précisent aussi "Louis Capet, dernier Roy des français".

Le domicile de Louis-Charles est aussi atypique : "Paris, aux Tours du Temple", juste après son lieu de naissance, la différence est effrayante :s:

Par contre sur la date ddu décès je suis très étonné, j'ai l'impression de lire : "Acte de décès de Louis-Charles Capet du vingt de ce mois trois heures après-midi."
Il est bien mort vers les 15 heures, mais le 8 et non le 20

C'est vrai, ça, Chou. Même en considérant que c'est la date de rédaction de l'acte et non du décès lui-même, ça fait un sacré laps de temps !

Oui et puis il serait étonnant de préciser la date et l'heure de rédaction d'un acte de décès sans écrire la date du décès en lui-même, d'autant plus que l'heure coïncide avec l'heure de la mort de Louis-Charles :s:

Oui, c'est très bizarre...

En réponse à Chou ,
En regardant l'acte de décès (photo dans le livre de Castelot - tiré de la déclaration minute déposée aux Archives Nationales-), je lis " du 22 Prairial de l'An III de la République." pour ce qui est de l'écriture de l'acte de décès . Il est précisé que l'enfant est mort l'avant veille soit le 20 prairial à 3 heures de l'après midi.
( et non du 24 comme dans l'acte recopié de Beauchesnes que vous nous présentez en image !)

LOUIS CHARLES est bien décédé le 20 prairial de l'an III soit le 8 juin 1795 de notre calendrier !
Voilà le pourquoi du nombre 20 !!!

Merci ,Cécile, d'avoir eu la curiosité de lire en détail ce procès verbal, comme j'aurais dû le faire moi-même...mais j'avoue n'en avoir pas pris le temps...
Merci d'y avoir apporté vos lumières

Bien à vous.