le Comte Alexandre de Tilly

Délicieux, Comtesse ! On s'y croirait ! J'aime beaucoup le nom des couleurs. Je connaissais le "cuisse de nymphe émue", mais pas le "trépassée revenue" !

Qu'est-ce ? Un blanc comme la mort ? Vert comme le pourrissement ? Brun de terre ?

Une petite question encore : était-il encore en usage de zézayer après le départ de la Barry ?

Très sympathique.

Dans ses Mémoires, je me souviens que madame de Genlis détaille à l'envie tous ces usages de la cour et de la vie en société avant la révolution.
Je suppose que vous le savez.

Aussi, vous êtes vous plongée dans la lecture des lettres de madame du Deffand ?
Ses tournures de phrases et expressions sont parfaites pour qui voudrait s'inspirer de cet esprit d'éciture XVIIIème.
Je la lis parfois au hasard, comme ça, juste pour le plaisir.

Bonsoir Pimprenelle,
Pour le zézaiement, les Goncourt en parlent. Pas sûr, donc... Mais supposons que quelques irréductibles utilisent encore ce langage.
En ce qui concerne la couleur "trépassée revenue", aucune idée, un gris blanchâtre, à mon idée.

Merci, Madame de Tilly. Il est vrai que le zézaiement peut aller de pair avec cette fureur d'être "enfant" qui avait saisi tout le monde.

"Trépassée revenue"... décidément, ça m'inspire ! "Boue de Paris" non plus, on ne sait pas très bien ce que c'est. D'après Belaiche Daninos, c'est un rouge brunâtre. D'après Alexandra Kuril, un brun bleuté. Dites, les Parisiens, elle est comment, votre boue ?

Oui bien sûr, j'adore du Deffand. Je pense que vous avez lu sa biographie, d'Inès Murat ? [Perrin, 2003]. Et les lettres de Julie, donc !
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Pour ce qui est de Mme de Genlis, voilà encore un personnage énigmatique, admiré par certains, vilipendé par d'autres. Nous n'en finirions jamais si vous voulions cerner la vérité de chaque être. Trop de choses contradictoires ont été écrites. Au bout du compte, je suppose que nous avons notre opinion sur chacun, forgée par nos lectures et surtout notre propre sensibilité ou vision du monde. L'histoire (la petite) est donc parfaitement subjective.
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Bien à vous tous & toutes - Marie-Mélanie de Tilly

La grande aussi, chère amie.

pimprenelle a écrit:

Dites, les Parisiens, elle est comment, votre boue ?

Goudronnée !
Y a plus un bout de sol terreux ici !
Désolé, suis encore dans ma phase rejet du gris partout, et après le bronzage des vacances, je m'attends à retrouver bientôt ma chère mine trépassée revenue...

pimprenelle a écrit:

Merci, Madame de Tilly. Il est vrai que le zézaiement peut aller de pair avec cette fureur d'être "enfant" qui avait saisi tout le monde.

"Trépassée revenue"... décidément, ça m'inspire ! "Boue de Paris" non plus, on ne sait pas très bien ce que c'est. D'après Belaiche Daninos, c'est un rouge brunâtre. D'après Alexandra Kuril, un brun bleuté. Dites, les Parisiens, elle est comment, votre boue ?

"Boue de Paris", aucune idée de la nuance; un fond de brun, c'est sûr. Un rouge brunâtre ? Pas de rouge, non, qui ressort plutôt des terres méditerranéennes. Plutôt du gris-fer bleuté. Et "caca Dauphin" alors ! Sans parler de la couleur "puce" car nous avions "ventre de puce", "dos de puce", etc.

Décidément, que de poésie et d'invention en ce siècle qui dansait sur un volcan et qui le savait !

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Je suis heureuse que mon approche de Tilly vous convienne, du moins pour l'instant !

Mon préféré, c'est "ventre de puce en fièvre de lait" ! Encore mieux que "intérieur de cuisse de puce".

detilly a écrit:

Bonsoir lanuitlaneige,
Oui bien sûr, j'adore du Deffand. Je pense que vous avez lu sa biographie, d'Inès Murat ? [Perrin, 2003].

Eh bien non ! Et il me semble que l'on m'avait déconseillé ce livre.
Je ne sais plus.
En fait, des années auparavant, j'ai travaillé à la fac autour du thème des Salons littéraires du XVIIIème.
J'en ai donc avalé des bouquins !!
Aussi, j'avoue aujourd'hui continuer un jeûne salutaire pour ma santé mentale.
Mais les lettres, ça va, je les digère.

Un jour peut-être...

pimprenelle a écrit:

La grande aussi, chère amie.

Chère Pimprenelle, la "grande histoire", ce sont les faits. La "petite histoire", la vie quotidienne, ce qui nous intéresse donc, ne figure pas dans les manuels. D'ailleurs, c'est fort dommage de distinguer, comme je l'ai fait, la grande et la petite. Il n'y a qu'une Histoire, faite par des êtres de chair et de sang - comme nous - qui vivaient tranquillement, se battaient éventuellement, régnaient s'il le fallait mais qui, à aucun moment, ne se disaient : "Ah, je fais partie de la Grande Histoire." Euh, Louis XIV, peut-être. Mais certainement pas Marie-Antoinette. Je suis désolée d'enfoncer une porte ouverte.

J'ai également eu l'occasion de travailler autour de ce sujet en littérature comparée. Connaissez-vous les "bureaux d'esprit" berlinois ? Rahel Varnhagen notamment ?

Non.    
Mon sujet concerné le XVIIIème, et les salons parisiens.

C'est déjà bien !  

detilly a écrit:

Oui bien sûr, j'adore du Deffand. Je pense que vous avez lu sa biographie, d'Inès Murat ? [Perrin, 2003]. Et les lettres de Julie, donc !
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Pour ce qui est de Mme de Genlis, voilà encore un personnage énigmatique, admiré par certains, vilipendé par d'autres. Nous n'en finirions jamais si vous voulions cerner la vérité de chaque être. Trop de choses contradictoires ont été écrites. Au bout du compte, je suppose que nous avons notre opinion sur chacun, forgée par nos lectures et surtout notre propre sensibilité ou vision du monde. L'histoire (la petite) est donc parfaitement subjective.
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Bien à vous tous & toutes - Marie-Mélanie de Tilly

Madame de Genlis n'était pas quelqu'un de bien sympathique.   On a dit qu'elle avait monté les enfants d'Orléans contre la duchesse leur propre mère.    Et quel sucre elle casse sur le dos de Lamballe !!!
Orléans n'était entouré que de gens douteux; ça complotait sec au Palais Royal !      Choderlos de Laclos était son secrétaire particulier et éminence grise.
Avez-vous vu "L'anglaise et le Duc"  de Rohmer, d'après les mémoires de Grace Elliot ?    C'est superbe !

Non, je n'ai pas lu cet ouvrage. Tilly la déteste aussi.

Honte, j'ai lu trop vite ! Je n'ai pas vu ce film.

Bonsoir, Marie-Mélanie !
Tilly non plus, dites-vous; Mme de Montesson encore moins, pourtant c'était sa nièce. Je veux dire que Félicité de Genlis était la nièce de Mme de Montesson, épouse morganatique d'Orléans père.
Le duc de Chartres (futur Louis-Philippe) , en revanche, l'aimait profondément parait-il.

Oui, Chartres l'aimait bien, ainsi que les autres enfants pusqu'il semble, qu'en tant que "gouverneur", elle leur ait donné une bonne instruction. Elle a d'ailleurs écrit un traité sur l'éducation dont j'ai oublié les références. Sexuellement parlant, elle semble s'être calmée. C'est un peu ce que lui reproche Tilly, non pas de s'être calmée (rires) mais de faire de la morale à tour de bras alors que dans sa jeunesse...

La description est néanmoins subjective, car elle ne pouvait pas forcément plaire à tous le monde.
Mais tous se l'accordent à son teint, ses mains et sa silhouette majestueuse donc elle avait de quoi impressionner, n'est ce pas?

Elise

Bonjour Elise

Oui vous avez raison, si une chose faisait bien l'unanimité chez la Reine parmi ses contemporains, c'est bien son maintien et l'éclat de son teint

On parle beaucoup de la grâce de ses mouvements, particulièrement dans les révérences profondes, et de son air altier.

Déjà l'impératrice jugeait le physique et le visage de Marie-Antoinette sastifaisant surtout qu'il s'agissait d'une affaire d'état!

Donc la description qu'il donne d'elle est son point de vue mais il lui reconnait des détails qui atteignent la perfection comme ses mains, sa peau, ses bras... Et il lui reconnait également une démarche très souple, un maintien majestueux afin il n'y a pas que du négatif... Mais afin il est sévère!

Elise

Disons qu'il reconnaît ce que tout le monde reconnaissait, il n'avait guère le choix semble-t-il
Quant au reste là par contre oui il est plutôt sévère, en comparaison avec les autres témoignages...