Louis XVI, un homme "pas comme les autres" ?

Majesté a écrit:

C'est à la même que Pim que je pensais

Tu m'étonnes !

J'ignore si nous avions déjà, ou non, cette curieuse illustration d'un Louis XVI brisant tout ce qui lui tombe sous la main, dans un accès de colère ?

Très intéressant document! Belle illustration de ce que l'on appelle la colère des timides!

La grande colère de Capet Louis ... qui casse les verres ...... folie .....

Je n'arrive pas à lire !

les sages...

.... les pages ?

A ce sujet :

UNE CAMPAGNE DE PRESSE EN 1791 : LA FOLIE DE LOUIS XVI .... de 1791. caricature. La Grande Colère de Capet l'Aîné, ou qui casse les verres les paie. ...

Lisez : www.cairn.info/revue-le-temps-des-medias-2006-2-page-10.htm

..... ce Diphil !

Très intéressante étude ! Merci.

Citation :

.... les pages ?

C'est ce que je lis aussi. Sans "s".  

…A la moindre vélléité d’économie, on ( la Reine ) était triste , on le boudait : il lui fallait bien se rendre. Plusieurs étaient plus hardis ; ils parlaient haut, fort et ferme , remettaient le Roi à sa place . M. de Coigny ( premier ou second amant de la Reine par ordre de date ) refusa de se prêter à l’économie qu’on eût voulu faire d’un de ses gros traitements ; il fit une scène à Louis XVI, s’emporta . Le roi plia les épaules , ne répondit rien . Il dit le soir ( vraiment il m’aurait battu , que je l’aurais laissé faire ).

Cette anecdote laisserait douter du courage physique de Louis XVI , ce qui est contredit , notamment par la remarquable fermeté avec laquelle il accueillit la sentence de mort que lui lisait le ministre de la Justice , par la dignité de son attitude lors de son exécution , ainsi que lors de l’invasion des Tuileries le 20 juin :

…Le plus grand danger pour le roi , c’est qu’il risquait d’être étouffé . On l’avait fait monter sur une banquette près de la fenêtre . Il s’y tint près de deux heures avec beaucoup de fermeté , une insensibilité complète aux menaces , une parfaite indifférence à son propre sort . Un officier lui ayant dit : « Sire, ne craignez rien », le roi prit sa main avec force , la mit sur son cœur et dit ce qu’auraient dit les premiers martyrs : « je n’ai pas peur ; j’ai reçu les sacrements , qu’on fasse de moi ce qu’on voudra. »

Ces deux anecdotes sont tirées de Michelet , Histoire de la Révolution Française

Source :

Les Francs-Maçons de la Révolution de
Marcel Auche
Editions de la Hutte, 2009, 382 p

Claude Michel Hanet , dit Cléry ( 1734-1814 ) , le célébre valet de chambre de Louis XVI , était membre de la loge La Concorde , orient de la Cour , et du chapitre souché sur cet atelier.

Source

Les Francs-maçons de la Révolution de
Marcel Auche
Editions de la Hutte, 2009, 382 p

Ah oui, Michelet, évidemment...

Pour ma part, je définirai Louis XVI par un mot : refoulé. Le type même de celui qui encaisse et ne dit rien, accumule, jusqu'au coup d'éclat pour laisser échapper la pression. Impuissant dans sa virilité, impuissant dans sa capacité à s'imposer (autant comme roi que dans sa famille, vis à vis de ses frères), il se replie sur lui-même, se renferme dans sa coquille. De temps en temps, la pression est trop forte, il faut un éclat pour enfin s'affirmer un instant avant de se murer à nouveau dans son monde.
Au risque de choquer ses admirateurs, je vois Louis XVI comme étant... inquiétant. Jaloux de son autorité, grossier parfois (le coup du vase de nuit avec le médaillon de Franklin au fond envoyé à la Polignac), violent et brutal (tirer les chats sur les toits du château, sa passion de la chasse qui, pour moi, va au-delà de l'exutoire physique), secret, méfiant, et même sournois. Une scène rapportée par S. BERTIERE l'illustre bien : Marie Antoinette s'emporte devant lui pour défendre sa position en faveur de son frère et de l'Autriche, il reste de marbre, silencieux. A la fin, il lui dit "Vous voyez bien que j'ai tellement de torts que je ne trouve rien à vous répondre". A ce moment là, je le visualise parfaitement avec un sourire ironique, voir vicelard, du genre "Tiens, dans ta gueule !". Pour moi, il est encore plus secret que Louis XV, ne fait confiance à personne et se méfie de tout le monde. Un homme inquiétant, PIM a raison.
Mais par-dessus tout, ce qui domine, c'est sa lâcheté (pas physique, attention !), ce refus systématique de prendre une décision, de s'imposer, d'imposer sa volonté. Même quand il s'agira de se battre pour lui, sa femme, ses enfants, pour leur intégrité physique, pour leur vie, il baissera les bras. Pour moi, si Marie Antoinette n'a pas grand chose à se reprocher dans leur descente aux enfers, lui a une responsabilité énorme.
Madame Adélaïde avait raison de le surnommer "Le chat qui file"...

C'est bien ainsi que je l'imagine (mais pas spécialiste de Louis XVI ) .
Disons aussi qu'on trouve explications et "excuses" dans le mode d'éducation qu'il a reçu ....
Une enseignante .

D'accord avec tout ce que vous dites... sauf pour l'impuissance. Louis XVI n'était pas impuissant dans sa sexualité. Repoussé plus souvent qu'à son tour, sans doute. Peu intéressé, peut être. Froid ? Refoulé ?

En effet, pas impuissant mais très peu intéressé par la chose ( quand on pense à ces ancêtres )

"Impuissant" n'est pas à prendre au sens physiologique (mes excuses, j'aurais dû employer un autre mot). Je voulais dire qu'il n'arrivait pas à assumer son rôle de mari et de procréateur. Il n'était pas impuissant, mais il passait pour impuissant...

Oui je pense aussi que l'éducation qu'il a reçue dans l'ombre de son frère n'a pas aidé

Je pense aussi que ce qu'il a pu voir de son grand-père (et ce qu'il a appris de son passé... ), l'a, peut être, quelque peu refroidi et dégouté de "la chose"

CALONNE a écrit:

"Impuissant" n'est pas à prendre au sens physiologique (mes excuses, j'aurais dû employer un autre mot). Je voulais dire qu'il n'arrivait pas à assumer son rôle de mari et de procréateur. Il n'était pas impuissant, mais il passait pour impuissant...

La nuance est ténue . Le résultat est le même .

Ben non puisqu'il a eu des enfants

Chou d'amour a écrit:

Ben non puisqu'il a eu des enfants

Ben oui, voilà. Il était tout de même le mieux placé pour savoir qu'il n'était pas impuissant. Quelque chose dans son caractère faisait qu'il n'était pas très demandeur dans ce domaine, voilà tout. Et c'est ce quelque chose, bien entendu, qui est intéressant...

Pourquoi n'a-t-il pas violé sa femme rétive ? Pourquoi n'a-t-il pas pris maîtresse ? On peut épiloguer, on l'a fait, et on n'a pas fini de le faire, sur le sujet. Mais on n'est pas dans la tête de Loulou. Perso, j'aime assez la désinvolture que présente la vieille série de Lefranc. Louis sait la dynastie assurée par son frère et, bien cool dans son atelier, ne s'en fait pas.

C'est assez chouette de penser qu'il peut exister des gens qui ne soient pas dévorés par le sexe, non ?

Oui c'est un cas assez intéressant en effet Bon alors il est vrai que sept ans ça fait très long tout de même, mais comme tu le disais Pim Marie-Antoinette y est aussi pour beaucoup dans ces sept années
Le fait qu'il n'ait pas violé sa femme est selon moi rassurant pour la gent masculine

Chou d'amour a écrit:

Le fait qu'il n'ait pas violé sa femme est selon moi rassurant pour la gent masculine

Oui