Madame Adélaïde

Madame de Chimay a écrit:

Madame Adélaïde elle-même , tout à son rôle de députée de la Champagne

Était-ce en tant que membre de la Famille Royale ou en tant que Députée que la Princesse participa à cette Réunion ???

Bien à vous.

S'il est dit précisé de Champagne, c'est bien en tant que députée des Etats-Généraux.

"Louis XVI , plus perspicace qu'on ne le croit , se rendait compte du danger ; mais une inexorable fatalité l'entraînait , semble t-il vers son triste destin. A Versailles, il consultait Monsieur et rappelait Madame Adélaïde pour lui demander conseil. L'un et l'autre lui donnaient des avis judicieux et l'encourageaient à la résistance , mais le faible prince n'osait braver l'opinion. Il l'osa une fois cependant ( et bien maladroitement ) sur l'instigation de la reine qui l'engagea à congédier Necker. Le renvoi du seul ministre populaire déchaîna la fureur des milieux agités de la capitale. On cria que l'Autrichienne , non contente de livrer la France à son pays, voulait contraindre le roi à dissoudre l'Assemblée nationale. Les meneurs eurent beau jeu : on arma les faubourgs et, le 14 juillet, la Bastille fut enlevée d'assaut.

Geste symbolique sans doute , mais le sang a coulé et Louis XVI ne s'en console pas . Il faut que Madame Adélaïde , accourue de Bellevue à Versailles , vienne stimuler son courage. Alors se déroule une scène émouvante . Comme Marie-Antoinette laisse échapper devant la fille de Louis XV des imprécations contre " ces indignes Français", Madame Adélaïde l'interrompt par cette réplique cornélienne : "Indignes Français ? Dites indignés, Madame! "

Pour apaiser les colères qui grondent , Louis XVI se décide à rappeler encore une fois Necker. Mais sous l'action des loges maçonniques , des clubs , des agitateurs et des folliculaires à gages, un vent trouble souffle sur tout le pays."

Pour répondre à vos questions , voici la réponse. En fait , Madame Adélaïde participa aux Etats Généraux au double titre de princesse royale et de duchesse de Louvois, représentant comme telle la noblesse de Champagne.

Où peut-on savoir s'il y eut d'autres femmes élues ? La question est me semble-t-il très importante!
Parce qu'entre 1789 et 1945, il n'y aura pas d'autres femmes élues!

olivia a écrit:

S'il est dit précisé de Champagne, c'est bien en tant que députée des Etats-Généraux.

Bruno Cortequisse , dans son Mesdames de France ne mentionne rien qui nous éclaire...Un oubli?

Bien à vous.

Peut-être à lire la presse de l'époque ou dans des livres spécialisés sur la composition des Etats généraux. En fait , je ne sais pas trop.

En effet, c'est un détail qu'on ne peut occulter.
Je vais me renseigner comme je peux.

Voici ce que dit très précisément Valentino :"La veille de l'ouverture des Etats, une procession solennelle parcourut la cité royale , de l'église Notre Dame à l'église Saint Louis . Madame Adélaïde y participa au double titre de princesse royale et de duchesse de Louvois, représentant comme telle la noblesse de Champagne .

(...)

Le lendemain, 5 mai , les députés des trois ordres parmi lesquels figurait dans les rangs de la noblesse Madame Adélaïde , se réunirent dans la nouvelle salle des Menus Plaisirs pour l'ouverture solennelle des États."


Je n'en sais pas plus.

Merci , Princesse !
Mais voilà qui est plutôt subjuguant !

Bien à vous.

J'ai cherché à ce lien:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_d%C3%A9put%C3%A9s_des_%C3%89tats_g%C3%A9n%C3%A9raux_de_1789,_par_ordre,_bailliage_et_s%C3%A9n%C3%A9chauss%C3%A9e

Il n'y a pas de trace de madame Adélaïde en tant que députée des généralités de Reims et de Troyes. Je ne connais pas assez la géographie de la Champagne ni les méandres de l'administration de l'époque pour savoir s'il y aurait d'autres généralités, bailliages ou sénéchaussées dans cette province.
En tout cas, pas de mention de la Champagne en tant que telle et je n'ai vu aucune femme élue, bien que ma lecture se soit faite en diagonale. Je n'ai pas tout regarder, c'est très long!

C'est époustouflant! Et pas une seule autre mention à ce propos dans d'autres sources?

Serait-ce une erreur de Valentino ?
On peut se poser la question alors....

Député(e) ?
Mais non ! Les femmes étaient bien sûr exclues, elles ne pouvaient pas même voter !

J'ai trouvé ça également mais une pub m'empêche de voir le tableau en entier.
http://membres.multimania.fr/stromhg2/cours/seconde/hist/revolution/list_baill.htm

A priori, toujours pas de madame Adélaïde.

Voici la liste des députés...J'y cherche le nom de la Princesse...Pour le moment, point de femme ...

Bien à vous.

Les députés de la noblesse et du clergé étaient bien élus, mais par leur ordre évidemment.

Et par les recherches que je viens d'effectuer, il n'y a aucune trace de madame Adélaïde en tant qu'élue de la noblesse de Champagne.

Les modalités des élections des Etats-Généraux diffèrent de la composition des assemblées des Notables ou des Parlements. Elles se rapprochaient plus des assemblées provinciales.

Citation :

Citation :

Député(e) ?
Mais non ! Les femmes étaient bien sûr exclues, elles ne pouvaient pas même voter !

Si, il y en a eu, les communautés de religieuses et les femmes-maîtres, mais évidemment, elles n'étaient pas élues.

Humm... pas vraiment, le droit de vote est indirect.
Voir ici le règlement électoral, article XI et XX (à partir de la page 85) : http://books.google.fr/books?id=WGAIAAAAQAAJ&pg=PA85&lpg=PA85&dq=réglement+fait+par+le+roi+pour+l'exécution+des+lettres+de+convocation&source=bl&ots=akuL-oxo8i&sig=VXzn0RDTn5Ba_xq3oIMIMSgPv80&hl=fr&ei=9tnRS4SCL4v6_Aa-l_iqDw&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=4&ved=0CA0Q6AEwAw#v=onepage&q&f=false

Ne peut-on penser que Madame Adélaïde était député de fait sans avoir été élue ? Chez nous en Belgique, les princes sont bien sénateurs de fait mais sans avoir été élus .
Je retourne le problème depuis un petit bout de temps et c'est tout ce que j'arrive à trouver comme explication....

Au Parlement, institution judiciaire de l'Ancien Régime, les princes étaient bien représentés en tant que pairs du royaume. Il en va de même pour les assemblées des notables : ce sont les frères du roi ou ses cousins qui dirigeaient les bureaux.
Pour les princesses, le cas était de toute façon réglé : hors de question qu'elles puissent y délibérer.

Je n'ai jamais lu que les frères du roi ou les princes du sang avaient une place particulière aux États-Généraux, autre que membres de la famille royale.

De plus, je ne crois pas du tout que le comte de Provence y ait représenté la Provence, le comte d'Artois l'Artois ou tout autre domaine de leur apanage.

Le duc d'Orléans a été élu député de la noblesse, pour lui c'est clair. Mais pas de la ville d'Orléans, ni de Chartres, tout simplement de Crepy-en-Valois. Et il est bien passé devant des électeurs. A la fureur justement de la famille royale.

Vous voyez vraiment madame Adélaïde participer par exemple à la nuit du 4 août ?

Si la France avait continué sans heurt vers une monarchie constitutionnelle, il y aurait sûrement eu une assemblée des Pairs, comme ce fut le cas au début du XIXème siècle où les princes y avaient leur place directe et les autres (Victor Hugo entre autres) étaient nommés par le roi. Mais niet pour les femmes.

Je crois qu'il ne faut pas se mettre martel en tête puisque hormis Valentino, aucune autre source n'en parle. Comme l'a écrit Majesté, Bruno Cortequisse l'aurait sûrement mentionné. Et si des femmes députées avaient existé en 1789, on l'aurait quand même su tellement c'est énorme!
Si madame Adélaïde l'a été, alors pourquoi le comtes de Provence, d'Artois, le prince de Condé, le duc de Bourbon, le prince de Conti ne l'auraient pas été ?
Je le répète, seul Orléans est député bien élu aux États-Généraux de toute la famille royale.

Oui, vous avez raison . Valentino m'a induit en erreur .
Je reprends le cours de ma lecture : " Déjà Mesdames ne sont plus en sûreté à Bellevue et Adélaïde écrit à la reine : " Nous sommes pour ainsi dire en prison ici...On nous observe...Ne venez pas ; envoyez seulement Élisabeth..."
Parmi le personnel , il y a maintenant des espions qui se sont laissés soudoyer , malgré la grande bonté et l'extrême générosité que Mesdames ont toujours témoignées à leurs serviteurs. Se méfiant de leur entourage, inquiètes des propos qu'elles entendent , les princesses décident de réintégrer en plein été leurs appartements de Versailles , où les attendent les tragiques journées d'octobre. "

"Mesdames Adélaïde et Victoire , confinées dans le grand salon d'angle du rez de chaussée , veillent , volets clos , à la lueur d'une bougie , avec les dames et les officiers de leurs maisons. On entend au loin les clameurs de la populace. Adélaïde , animée de l'extraordinaire énergie qu'elle témoigne dans les circonstances dramatiques , rassure tout le monde par son sang-froid et son calme absolu.
(...)
Le 6 octobre, les vitres de l'appartement de Mesdames ont été brisées par les balles. Adélaïde dont " le calme et la douceur extrêmes" remplissent d'admiration ses intimes , a prononcé en toute simplicité ces paroles héroïques : " S'il le faut, nous leur apprendrons à mourir ! "Victoire est soutenue par le courage viril de sa soeur pareil à celui qu'elle manifesta jadis au chevet de Louis XV. "

"Il est près d'une heure quand le roi , prisonnier du peuple , monta en voiture. 30 000 hommes , plus de 2000 voitures se mirent en route par l'avenue de Paris sous un ciel enfin rasséréné. En tête de ce cortège révolutionnaire marchaient les gardes nationaux, puis venaient des chariots de blé et de farine, fournis par les boulangers de Versailles. Des femmes à cocardes tricolores chevauchaient des canons ou montaient à califourchon sur les chevaux des gardes. Ensuite , les grenadiers parisiens , les gardes du corps désarmés , le régiment de Flandre et les gardes suisses ; puis le carrosse royal, " une gondole " à 6 places où se tenaient Louis XVI , Marie-Antoinette , le dauphin sur les genoux de la reine , Madame Royale , Monsieur, Madame, Madame Elisabeth et Madame de Tourzel , nouvelle gouvernante des Enfants de France .

Mesdames Adélaïde et Victoire , qui avaient dû arborer des cocardes tricolores , suivaient la triste procession dans une autre voiture, encadrée de gardes nationaux , avec Mme de Narbonne et de Chastellux , leurs dames d'honneur. Les voitures des députés de l'Assemblée et le gros de la garde nationale fermaient la marche, avançant au pas dans la boue, au bruit des salves de mousqueterie, des chants et des cris de la foule.

Au moment d'atteindre le pont de Sèvres, grâce à la confusion générale, la voiture de Mesdames put quitter la colonne sous la protection de La Fayette et obliquer vers le château de Bellevue. Les princesses y arrivèrent brisées de fatigue , ayant accompli en 5 heures , le trajet de Versailles à Sèvres."

Madame de Chimay a écrit:

" 30 000 hommes , plus de 2000 voitures se mirent en route par l'avenue de Paris sous un ciel enfin rasséréné. "

30 000 hommes? Ça me paraît beaucoup ! Les assaillant(e)s étaient au nombre de 3000, n'y a-t-il pas encore confusion de l'auteur?
2000 voitures? Cela paraît énorme aussi: la Cour comptait 3000 personnes, or chaque voiture pouvait contenir de quatre (cf celles de Mesdames) à huit (cf celle du Roi) personnes.Cela laisse à penser qu'on a véhiculé 18 000 personnes
Évidemment, il y avait des carrioles de meubles, mais on sait que les meubles ne sont arrivés que quelques jours plus tard , ou le 7 octobre au plus tôt : seule la Reine qui avait Son appartement aménagée pour Ses escapades parisiennes était convenablement logée...

Bien à vous.

Citation :

30 000 hommes? Ça me paraît beaucoup ! Les assaillant(e)s étaient au nombre de 3000, n'y a-t-il pas encore confusion de l'auteur?
2000 voitures?

Pour les 30 000 hommes, c'est possible !
Entre le premier groupe arrivé à Versailles, l'ensemble des gardes nationaux et les autres manifestants emmenés ensuite par La Fayette, quelques versaillais sans doute, les députés et leur suite, et enfin la cour et sa suite...
Disons entre 20 et 30 000 alors.
Bon c'est vrai que 2000 voitures, en revanche, c'est beaucoup !