Marie Antoinette dauphine et sa connaissance du français

Merci de me rafraîchir la mémoire !   J'avais oublié cette hypothèse si intéressante. Olivier Blanc présente l'avantage d'en avancer pas mal, dans ses ouvrages, et qui sont très séduisantes.   Mais, comme il est très isolé dans ce qu'il dit, c'est difficile pour nous de corroborer.

Oui. Mais c’est tout à fait probable. Ils auraient eu raison de le faire, comme lorsque Marie-Antoinette s’adressera en allemand au comte de Damas, lors de l’épisode de Varennes.

Je suis bien d'accord avec toi. L'idée développée par Olivier Blanc tient tout à fait la route. Elle est logique à plus d'un aspect, elle s'impose à notre bon sens... comme la plupart des hypothèses avancées par cet auteur. L'ennui, c'est qu'il ne précise pas toujours d'où il les tient...

... et, comme, perso, je ne demande qu'à le croire...

pimprenelle a écrit:

... et, comme, perso, je ne demande qu'à le croire...

Moi aussi.
Cela ajoute encore du piquant à la déjà très rocambolesque histoire de cet émouvant pastel.

N'est-ce pas ? Je l'ai, là, en face de moi, et je me dis que c'est peut-être aussi pour ça, obscurément, que je l'aime tant...

C'est encore plus touchant de contempler ce pastel en concevant les séances de pose de cette amicale manière

Bien à vous.

On la voit ralentir à dessein le travail, frémir d'être découverte, en l'entend parler à voix basse, en allemand... ... puis, Kusharsky sort, porteur d'un message important... et l'uchronie commence !

J'aime cependant les prières en allemand que Marie-Antoinette récite dans Ses derniers instants dans l'Autrichienne...
C'est un moment des plus émouvants...

Bien à vous.

Je trouve très étonnant qu'ayant parlé allemand jusqu'à quatorze ans, Marie-Antoinette ait pu oublier sa langue maternelle .

On n'oublie jamais tout à fait une langue, ne fût-ce celle d'origine.
Moi même après tant d'années, je n'ai oublié ni l'allemand, ni l'anglais , ni le breton...
C'est dire !

A la BARONNE D'OBERKIRCH, la Reine répond  " je n'entends plus la langue allemande "

Ne pas oublier que la BARONNE était alsacienne et que la Reine lors de son enfance à VIENNE parlait le VIENNOIS !!!!!
Les deux ne pratiquaient pas l'allemand pur , littéraire.  A la Cour de VIENNE le français était la langue diplomatique.

Lors de mon voyage en 1993 de PARIS à VIENNE et de VIENNE à NANCY  (nous n'avions plus de temps pour terminer le voyage)
A l'ABBAYE DE LAMBACH le jeune moine qui nous recevait parlait rapidement et mon Père, éduqué en langue allemande ne comprenait pas le "patois" qu'il employait

Le Père Abbé nous ayant rejoint, il comprend que mon Père ne comprend pas cet idiome,  il change et prend l'allemand pur parfaitement compris et parlé et le félicite de pratiquer une langue aussi fine !!!!!!!
Mon Père lui expliquant que né à METZ en 1915 province devenue allemande, il parlait l'allemand depuis sa naissance à la maison et dans la rue..... il n'a parlé le français qu'à partir de son entrée à l'école primaire après le retour du PAYS MESSIN au sein de la LORRAINE FRANCAISE.

MARIE ANTOINETTE

Qu'est-ce que c'était que le viennois ? Ne parlait-on pas allemand à Vienne ?  

Citation :

Qu'est-ce que c'était que le viennois ?   Ne parlait-on pas allemand à Vienne ?  

Ce doit être une langue dérivée de l'allemand !

Citation :

Qu'est-ce que c'était que le viennois ?   Ne parlait-on pas allemand à Vienne ?  

C'est plutôt un patois.

A la cour de Vienne, on parlait donc soit viennois, soit français, soit italien. N'oublions pas que le père de Marie-Antoinette avait le français comme langue maternelle.
Marie-Antoinette parlait forcément l'allemand, mais empiriquement. Elle ne l'a jamais proprement étudié. N'oublions pas qu'à douze ans elle ne savait ni lire, ni écrire. Et quand il fallut résoudre ce (grave) souci, le français est apparu comme prioritaire.

Nous savons également qu'elle a pris des cours d'italien avec Métastase, poète célèbre, langue qu'elle maîtrisait plus que le français et l'allemand. C'est normal aussi. Au moins trois frères et trois soeurs étaient destinés à des trônes italiens. C'est dire à quel point ce fut une priorité dans le plan d'éducation des jeunes archiducs et archiduchesses. Son avenir français était jusqu'à longtemps dans son enfance très aléatoire. D'où l'italien avant le français. Son éducation personnelle n'a pris forme qu'à ses douze ans, au moment où il était enfin presque certain qu'elle deviendrait dauphine.. Avant, elle partage ses études avec ses aîné(e)s.

De plus, l'aspect artistique était primordial dans cette éducation. Les enfants assistaient à des opéras dès leur plus jeune âge. Et quelle était alors la langue de la musique ?

Enfin, les serviteurs que la petite archiduchesse côtoyait étaient tous de haute condition. Donc parlaient français. Il ne devait pas lui arriver très souvent de fréquenter des gens du peuple germanophones.

j'ignorais que le viennois existait ! je pensais qu'à Viennes, on parlait en effet allemand.

Reinette a écrit:

Marie-Antoinette parlait forcément l'allemand, mais empiriquement.

Oui. Elle le fait d’ailleurs à Varennes, avec je ne sais plus quel officier (Deslon je crois), ou encore aux Tuileries avec Kucharsky.

Logique, c'est sa langue maternelle, celle dans laquelle ses ayas la berçaient, celle qu'on n'oublie jamais. Je ne pense absolument pas que Marie Antoinette ait pu jamais oublier l'allemand. Pour moi, quand elle affectait de ne plus le connaître, c'était une pose, pour ne pas se faire encore taxer d'autrichienne.

Quant à la divergence des patois, que votre exemple illustre parfaitement, chère Marie Antoinette, nous connaissons bien le phénomène, en Belgique. Les wallons sont si dissemblables qu'un Liégeois aura bien du mal à comprendre un Carolo. La télé flamande est obligée de sous-titrer les interviews de quidams, car les Flamands non plus ne se comprennent pas entre eux, à moins de parler néerlandais.

Bien entendu, que le viennois est un allemand très particulier... si doux à l'oreille...  Ce forum en parle joliment, je trouve : http://projetbabel.org/forum/viewtopic.php?t=5740... Mais Österreich vous l'expliquera bien mieux que moi.  

Mon expérience personnelle m'amène à penser que Marie Antoinette n'a jamais perdu l'allemand qu'elle a entendu et pratiqué toute son enfance : quand mes parents ne voulaient pas que je les comprenne, ils parlaient wallon. J'ai donc appris tout à fait involontairement une langue que je comprends encore parfaitement. Li walon di Lidj !

Citation :

Reinette a écrit:

Marie-Antoinette parlait forcément l'allemand, mais empiriquement.

Oui. Elle le fait d’ailleurs à Varennes, avec je ne sais plus quel officier (Deslon je crois), ou encore aux Tuileries avec Kucharsky.

Voilà !  Quand elle arrêtait de poser à la française...

PIM tu as tout à fait raison  - lorsque j'étais petite Ma Mère et Sa sœur parlaient ensemble, dans la rue principalement, le patois messin (je précise que le patois de METZ n'est pas le même que le patois lorrain de NANCY et ses environs)
je le comprenais très bien -  
j'ai acheté à la FNAC de METZ un dictionnaire de patois messin et avec Maman nous avons passé de bons moments à le lire !!!
pour PAPA c'était différent, il parlait l'allemand de sa naissance à l'âge de 6 ans entrée à l'école communale  mais en dehors, avec les parents, les frères et sœurs et dans les magasin  toujours en allemand
et ils ne vivaient qu'à 11 kms de distance !!!!!!!!! Mon père à MUNICH et à VIENNE trouvait que les gens avaient un accent, comme pour nous en France entre le nord et le sud !!!!!

MARIE ANTOINETTE

Il est permis bien évidemment de s'interroger sur la connaissance que la Reine Marie-Antoinette garda ou non de l'allemand, mais la Reine, en tant que Dauphine, prononça effectivement cette phrase.

« Ne parlez point allemand, Monsieur ; à dater de ce jour, je n’entends plus d’autre langue que le français. »

Cette réplique fut entendue le 7 Mais 1770, elle fut adressée à M. d’Antigny, chef de la Cité de Strasbourg.

madame antoine