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Sujet: Re: Décaviardage scientifique de la correspondance entre Marie-Antoinette et Fersen Lun 8 Juin - 23:32
Little Po a écrit:
So what do you think ?
It's all about politics, my dear lady. Politics for him because he needed the queen for his career. Politics for her because she needed her agent to counter the Revolution.
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Sujet: Re: Décaviardage scientifique de la correspondance entre Marie-Antoinette et Fersen Mar 9 Juin - 15:16
Hier, Isabelle Aristide-Hastir, archiviste-paléographe, conservateur général du patrimoine aux Archives Nationales, était l'invitée de France Bleu (Une heure en France).
Exemples de formules : "Il n'est point de bonheur pour moi, l'univers n'est rien sans vous". "Vous que j'aime et j'adorerai toute ma vie".
Isabelle Aristide-Hastir : Oui alors déjà dans ses façons de s'exprimer à l'époque, avec la princesse de Lamballe, avec la duchesse de Polignac, c'était mon chou, ma chère Lamballe etc etc. Alors, moi je ne sais pas, il y a quand même des formules où ils sont encore tous les deux, alors qu'ils se connaissent depuis une quinzaine années, dans une espèce d'amour idéalisé. Par exemple, elle lui dit
"Comptez, mon bien-aimé, que mon coeur sent bien tout ce que vous faites pour moi. Mais je n'ai nulle inquiétude, je ne dois point en avoir, vous êtes trop aimant, trop parfait pour moi pour que je puisse avoir des craintes".
Isabelle Aristide-Hastir : Et lui, dans une autre lettre, il va lui dire à peu près la même chose
"Il n'y a jamais eu d'être plus parfait que vous. Aussi n'a-t-on jamais été tant aimé que je vous aime."
Isabelle Aristide-Hastir : On est dans cet amour de dévotion. Il lui dit aussi
"Ma chère et bien bonne amie, mon Dieu qu'il est cruel d'être si près et de ne pouvoir se voir ! Et combien nous en aurions eu envie pour nous dire combien nous nous aimons, que je ne vis et n'existe que pour vous aimer, vous adorer et vous consoler".
Isabelle Aristide-Hastir : Vous voyez, on n'est pas du tout dans du vocabulaire érotique. Pas du tout. C'est pas simplement parce qu'ils sont dans des conditions sociales différentes, elle est la reine et lui est un comte suédois, parce qu'on voit bien d'après leurs lettres, même s'il y a beaucoup de respect l'un envers l'autre, qu'ils sont extrêmement unis en pensées, c'est à dire qu'ils échangent d'une façon très fluide et même s'ils utilisent le vocabulaire de l'époque, du XVIIIe siècle, qui est tout à fait charmant, il n'y a pas de raideur dans leurs échanges épistolaires.
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Sujet: Re: Décaviardage scientifique de la correspondance entre Marie-Antoinette et Fersen Mar 9 Juin - 23:42
Merci à tous pour cette matière inédite. Pas à pas, nous allons plus loin. C'est ce que fait l'article que je vous propose. Beaucoup d'informations vous paraîtront déjà familières, mais des détails nouveaux apparaissent.
Pas si frivole, Marie-Antoinette ? Les dernières révélations de ses lettres d’amour
Lorraine Rossignol Publié le 09/06/20
La passion d’une reine est révélée au scanner grâce au laboratoire du Muséum national d’histoire naturelle. Et surprise : les passages recouverts d’encre de la correspondance entre Marie-Antoinette et son amant, le comte Fersen, ont mis au jour une femme mature et inquiète de sa situation. Loin de l’image de la souveraine frivole.
C’est un peu comme si l’on avait ouvert une porte restée verrouillée depuis deux cent cinquante ans », raconte Isabelle Aristide-Hastir, conservateur du patrimoine. Et que soudain, des sentiments vibrants, longtemps restés cachés, s’exprimaient à nouveau, intacts, inchangés, aussi poignants aujourd’hui qu’hier : ceux qu’éprouvèrent l’un pour l’autre une reine et un comte que les remous de l’Histoire devaient séparer tragiquement.
« On croyait avoir tout dit de la relation amoureuse qui lia Marie-Antoinette (1755-1793) et Axel de Fersen (1755-1810), poursuit l’archiviste-paléographe des Archives nationales. Pourtant certains éléments résistaient encore aux historiens. Grâce à la technique dite de “fluorescence des rayons X”, nous sommes finalement parvenus à les faire parler. Une première mondiale ! »
Ces éléments, ce sont les parties « caviardées » (c’est-à-dire recouvertes d’encre, afin d’être rendues illisibles) de la correspondance que la reine de France et le comte suédois francophile, qui s’étaient rencontrés quelque quinze ans auparavant, entretinrent secrètement, entre juin 1791 et août 1792. Un moyen d’échanger auquel ils avaient déjà recouru par intermittences, depuis 1783, date du retour de Fersen des États-Unis où il avait soutenu la Révolution américaine aux côtes de La Fayette, pendant trois ans.
Mais cette fois le contexte est différent. La famille royale se trouve en résidence surveillée au château des Tuileries, dans l’incertitude la plus totale quant au sort qui lui sera réservé – de fait elle sera bientôt emmenée à la Conciergerie, avec l’issue que l’on connaît. Fersen, qui déjà avait tenté d’organiser la fuite à Varennes (20-21 juin 1791) pour permettre au roi et aux siens de rejoindre le bastion royaliste et lancer la contre-révolution, cherchera par tous les moyens à la sortir de là. En vain. Séparés, les deux amoureux s’écrivent donc.
Oh, rien de spécialement fracassant, ni même de « croustillant », dans ces découvertes – « Les Archives nationales ne sont pas non plus les paparazzis de l’Histoire ! » remarque Isabelle Aristide-Hastir –, mais la mise en évidence au contraire, par la magie de rayonnements électromagnétiques appliqués à l’aide d’un scanner sur les encres utilisées pour cet échange épistolaire, d’une élévation d’âme, d’une adoration et d’une déférence peu communes, chez ce couple déjà « vieux ».
« Un peu comme si le phénomène de “cristallisation” décrit par Stendhal pour désigner les débuts du sentiment amoureux et son cortège d’idéalisations aveugles durait encore chez eux », constate la conservateur. Comme si l’émoi qui avait présidé à leur première rencontre, le 30 janvier 1774, lors du bal masqué de l’Opéra, alors que tous deux n’avaient pas 20 ans (Fersen achevait alors le « tour d’Europe » que tout jeune aristocrate se devait d’entreprendre, à l’époque), durait encore.
Marie-Antoinette, dont on a tant souligné la frivolité du temps de sa vie à Versailles, et à laquelle on a prêté tant d’amants, montre un tout autre aspect de sa personnalité, dans cette correspondance par ailleurs essentiellement politique. Dépassée par la marche des événements en cours, la reine n’en perçoit pas un instant la grandeur, elle qui se dit victime d’un « peuple toujours prêt à faire des horreurs ».
Mais loin de faire état de sa toilette ou du contenu de son dîner, c’est une femme « faisant preuve de profondeur et de maturité » qui se dessine à travers ces fragments enfin dévoilés. Il faut dire que l’heure est grave, que la reine craint à chaque instant pour sa vie et celle de ses enfants, et que l’ambiance de complots qui règne alors aux Tuileries n’incite guère au badinage. N’empêche. Il aura fallu que la science s’en mêle pour rétablir une part de vérité.
On le doit au CRC, le Centre de recherche sur la conservation. Depuis sa création, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, ce laboratoire du Muséum national d’histoire naturelle a développé une certaine expertise en matière de conservation des collections muséales. Notamment en ce qui concerne l’analyse de pigments de tableaux, pour laquelle le Louvre le sollicite régulièrement. Les Archives nationales lui proposent pour la première fois de collaborer au décryptage de la correspondance épistolaire de Marie-Antoinette et d’Axel de Fersen en 2014. Soit une cinquantaine de lettres à disséquer, acquises en 1982, dont quinze sont caviardées, tandis que d’autres sont chiffrées, et d’autres encore écrites à l’encre sympathique.
Passage d’une lettre de Marie-Antoinette au comte de Fersen, du 19 octobre 1791 (page 3), en haut avant traitement et en bas après. Arch. nat., 440AP/1. CRC
« Après divers essais de techniques différentes, nous avons fini par trouver la plus efficace, celle qui permettait aussi, en recourant à un scanner, de ne pas porter atteinte à l’intégrité des documents originaux, en évitant tout contact ou prélèvement, raconte la physicienne Christine Andraud. Y parvenir fut très excitant ! »
Comment faire pour discriminer deux encres superposées, celle de l’écriture initiale et celle du caviardage qui l’a recouverte ? « Au XVIIIe siècle, l’industrialisation n’avait pas encore commencé. Préparées à base de noix de galle et de sulfures de métaux, les encres utilisées pour l’écriture présentaient donc toujours des compositions très variables. Il s’est agi pour nous de discerner certains éléments apparaissant dans l’une des deux encres étudiées, et non dans l’autre. Du cuivre ou du fer, par exemple. Or, la technique de “fluorescence des rayons X”, qui consiste à projeter des rayonnements électromagnétiques faisant réagir les atomes de manière spécifique selon leur nature, fonctionne très bien avec des atomes métalliques. »
Ainsi les extraits caviardés de cette correspondance ont-ils pu ressurgir du passé, du moins pour huit des quinze lettres étudiées, les autres ayant malgré tout résisté à l’analyse. Isabelle Aristide-Hastir s’est ensuite employée à les déchiffrer pendant cinq ans – « le temps moyen d’un chantier de fouilles »… Pour constater au final que tous concernaient des passages amoureux, « masqués » pour ne pas en compromettre les auteurs.
Seconde révélation : Axel de Fersen lui-même procéda à ces dissimulations ! Alors que l’on ignorait jusque-là qui, au juste, s’y était employé, présumant qu’il s’agissait de l’arrière-petit-neveu du comte suédois, lequel avait été l’héritier de cette correspondance, y compris des lettres de Fersen lui-même. Car Marie-Antoinette les lui avait remises, par prudence, lors d’une unique, brève et ultime entrevue aux Tuileries. Le CRC a donc finalement donné raison à l’écrivain autrichien Stefan Zweig (1881-1942). Dans sa célèbre biographie de Marie-Antoinette écrite en 1933, l’auteur autrichien émettait déjà cette hypothèse…
« Vous voir, vous aimer et vous consoler, c’est tout ce que je désire », écrit le comte dans une lettre datée du 12 octobre 1791. Ou encore, le 25 octobre de la même année : « Je ne vis et n’existe que pour vous aimer, vous adorer, ma seule consolation est l’espoir de vous revoir. » Et Marie-Antoinette, le 4 janvier 1792 : « Je vais finir non sans vous dire, mon cher et bien tendre ami, que je vous aime à la folie et que jamais jamais je ne peux être un moment sans vous adorer. »
Une effusion sentimentale si délicate et désespérée qu’elle engendre une réaction de pudeur, chez celui qui la découvre et n’était pas censé la partager. « C’est vrai, cela me tarabuste un peu : de quel droit rendre publique cette intimité ? » admet Christine Andraud. « On ne peut pas ne pas se poser la question », reconnaît Isabelle Aristide-Hastir, pourtant responsable du département des archives privées, et donc familière des documents à caractère personnel.
Mais elle s’en justifie : « Axel de Fersen n’a pas détruit ces lettres – alors qu’il aurait pu, par exemple, les brûler –, parce qu’il ne souhaitait pas le faire. Il avait peut-être l’idée qu’elles seraient un jour retrouvées. » Pour qu’elles témoignent ainsi, aux yeux de l’Histoire, de la beauté de cet amour empêché, et lui permettent de vivre toujours ? Ou bien parce qu’il ne pouvait tout simplement pas se résoudre à faire disparaître ce dernier souvenir de l’être aimé, mort de la façon la plus violente. « Dans tous les cas, il reste encore une part de mystère, puisque certains passages caviardés ont résisté à la technique de fluorescence, conclut Christine Andraud. Peut-être, en améliorant encore notre matériel, parviendrons-nous un jour à les faire parler ? La science avance toujours. Nous allons nous remettre au travail ! » https://www.telerama.fr/
_________________ un peu vif
de La Reinta
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Sujet: Re: Décaviardage scientifique de la correspondance entre Marie-Antoinette et Fersen Mer 10 Juin - 8:13
Hoooooo !!!!! Ils s'aiment comme dans les livres c'est affreux !!!! Je ne reconnais plus mon Antoinette !!! J'étais sûre qu'on allait trouver de vrais mots d'amour qui allait prouver mais non c'est juste trop platonique. Après ça c'est sûr que jamais ils l'ont fait
_________________ Je dois avouer ma dissipation et paresse pour les choses sérieuses
elois
Nombre de messages : 121 Date d'inscription : 17/03/2015
Sujet: Re: Décaviardage scientifique de la correspondance entre Marie-Antoinette et Fersen Mer 10 Juin - 15:09
J'apprécie la prudence d'Isabelle Aristide-Hastir, des Archives Nationales. En l'absence de tout fait probant, on ne peut que s'interroger sur les mots. Et celui de vocabulaire "amoureux" est particulièrement bien choisi, puisque nous savons qu'au XVIIIe siècle, le terme désignait une personne éprise d'un sentiment non concrétisé.
Nous sommes en présence "d'amoureux", véritables héros de romans de chevalerie, dont la Révolution est venue galvaniser les sentiments. Ce que ce décavardiage met en évidence, c'est la conscience que la reine et le comte (à l'instar des ténors de l'Assemblée) avaient de vivre des choses exceptionnelles.
Comme le dit avec tant de justesse Isabelle Aristide-Hastir, leurs âmes sont unies par les évènements, à un point si élevé qu'il rend très improbable un quelconque passage à l'acte. Ces deux-là se placent dans le registre de l'adoration, de la sacralisation.
Sulpice
Nombre de messages : 330 Date d'inscription : 27/07/2018
Sujet: Re: Décaviardage scientifique de la correspondance entre Marie-Antoinette et Fersen Jeu 11 Juin - 15:26
Bah Elois, vous vous êtes lâché !! On est presque à la cathédrale là Et donc vous pensez vous, que c'est possible que pendant 20 ans (un beau mec, une belle nana) jamais ils n'ont craqué ??
Non mais sérieux ?
C'est pas parce qu'ils ne l'ont pas écrit qu'ils ne l'ont pas fait (moi je dis)
_________________ I'll have to go to Las Vegas or Monaco
Colibri
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Sujet: Re: Décaviardage scientifique de la correspondance entre Marie-Antoinette et Fersen Jeu 11 Juin - 21:51
Pourquoi ils disent amant alors que les lettres ne disent rien ?
_________________ cui cui cui
Axel
Nombre de messages : 108 Date d'inscription : 13/06/2020
Sujet: Re: Décaviardage scientifique de la correspondance entre Marie-Antoinette et Fersen Sam 13 Juin - 14:26
Pour tous ceux qui ne comprennent pas, et ils sont nombreux dans ce forum, je n'aurai qu'une réponse, les mots sublimes de Stefan Zweig :
" Ce n'est qu'à présent, au plus fort du danger, quand tous les autres ont fui, qu'apparaît celui qui, aux temps heureux, s'est tenu discrètement à l'écart, le vrai, le seul ami de la reine prêt à mourir avec elle et pour elle ; sa silhouette, jusque-là effacée dans l'ombre, se profile maintenant, virile et magnifique, sur le ciel d'orage blafard de l'époque. Plus l'aimée est menacée, plus son énergie à lui augmente ; sans hésiter ils se placent tous deux au dessus des barrières conventionnelles établies entre une princesse de Habsbourg, reine de Fance, et un jeune noble étranger. Tous les jours Fersen paraît au château, toutes les lettres passent par ses mains, la reine pèse avec lui toutes les décisions, elle lui confie les tâches les plus difficiles et les plus dangereux secrets ; il est seul à connaître ses intentions, ses soucis et ses espoirs ; seul aussi à savoir ses larmes, ses découragements et sa peine atroce. Au moment même ou tout le monde l'abandonne, où elle perd tout, la reine trouve ce qu'elle a cherché en vain toute sa vie : un ami sincère, droit, viril et courageux."
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pimprenelle
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Sujet: Re: Décaviardage scientifique de la correspondance entre Marie-Antoinette et Fersen Dim 14 Juin - 21:33
Soyez le bienvenu dans notre Boudoir, Axel.
_________________ rien que la mort peut me faire cesser de vous aimer
milmil
Nombre de messages : 29 Date d'inscription : 17/08/2018
Sujet: Re: Décaviardage scientifique de la correspondance entre Marie-Antoinette et Fersen Lun 15 Juin - 0:18
Bonjour Alex
_________________ Regardez seulement quand il est passé
Sulpice
Nombre de messages : 330 Date d'inscription : 27/07/2018
Sujet: Re: Décaviardage scientifique de la correspondance entre Marie-Antoinette et Fersen Lun 15 Juin - 9:55
Hello ! Vous allez avoir du boulot
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Bianfu
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Sujet: Re: Décaviardage scientifique de la correspondance entre Marie-Antoinette et Fersen Lun 15 Juin - 13:50
Welcome Axel, je suis nouveau aussi et j'aime beaucoup ce forum sur Marie-Antoinette (que j'aime beaucoup de base).
Visiteur
Nombre de messages : 30 Date d'inscription : 02/02/2020
Sujet: Re: Décaviardage scientifique de la correspondance entre Marie-Antoinette et Fersen Lun 15 Juin - 15:04
betagen a écrit:
L’analyse des encres de la correspondance entre la reine et son amant supposé a permis de décrypter et lire des passages caviardés. Et de découvrir l’auteur de ce maquillage.
Le chercheur Fabien Pottier manipule une lettre originale de Marie-Antoinette en novembre 2019. Christophe Petit Tesson / EPA-EFE
Dans le sous-sol de la Cité de la musique, où il a transporté son expérience, Fabien Pottier a achevé de programmer son « scanner 2 D XRF ». Il lance la machine, présente une chaise au visiteur et montre le dernier extrait décrypté. Il s’agit d’un court passage raturé et illisible placé à la fin d’une lettre manuscrite datée du 10-12 octobre 1791 et dont ce postdoctorant a révélé le texte sous-jacent. Quelques mots tendres, plutôt banals mais adressés à une personnalité éminente : Marie-Antoinette, reine de France ! « Adieu ma bonne amie, jamais je ne cesserai de vous adorer », lit-on, avec une coupable indiscrétion, sur l’écran…
Fabien Pottier peut pavoiser. Lui et ses collègues du programme « Rex II », financé par la Fondation des sciences du patrimoine et soutenu par les Archives nationales, ont réussi. Au terme d’un studieux et patient travail faisant appel à des procédés d’imagerie innovants et à du matériel hautement sophistiqué, ces chercheurs sont non seulement parvenus à lire la moitié des lettres caviardées de la correspondance secrète entre Marie-Antoinette et Axel de Fersen, mais ils sont également arrivés à découvrir le nom du mystérieux personnage qui a dissimulé, sous des boucles, des jambes et des pointes, les passages intimes de ces courriers.
Les circonstances dans lesquelles ces messages, rédigés aux heures sombres de la Révolution française, sont réapparus, ont été maintes fois racontées. En 1877, en Suède, un certain baron Rudolf Maurits von Klinckowström annonce la publication d’un corpus de documents inédits concernant Marie-Antoinette : une soixantaine de lettres et de billets qu’auraient échangés son grand-oncle, le comte Axel de Fersen, avec la reine, entre juin 1791 et août 1792, au moment où la famille royale est placée en résidence surveillée aux Tuileries.
Non sans surprise, les historiens découvrent l’importance de ce gentilhomme suédois méconnu. Organisateur, les 21 et 22 juin 1791, de la « fuite à Varennes », cet épisode qui s’achève avec l’arrestation d’un Louis XVI déguisé en bourgeois dans un village de Lorraine, il exerce la fonction de représentant officieux de la reine auprès des cours d’Europe jusqu’au moment de la déclaration de guerre avec l’Autriche (avril 1792). Entre-temps, le 13 février 1792, ce monarchiste convaincu, piètre politique mais homme valeureux, a réalisé un véritable tour de force : rencontrer secrètement, aux Tuileries, le couple royal sévèrement gardé, et… passer la nuit au palais !
Spectroscopie de fluorescence de rayons X
Quelle était la nature exacte de ses relations avec Marie-Antoinette ? La question fait débat parmi les historiens depuis l’exhumation de ces archives voici plus de cent quarante ans. En particulier, ces derniers sont intrigués par certains passages caviardés de cette correspondance de nature politique qui, entretenue en dépit de la surveillance exercée par les révolutionnaires, est transmise sous le manteau et fait fréquemment appel à des codes ou à de l’encre sympathique.
LA PRINCIPALE DIFFICULTÉ EST QUE LE TEXTE ORIGINAL COMME LE CAVIARDAGE ONT ÉTÉ TOUS DEUX TRACÉS À LA PLUME, AVEC DE L’ENCRE NOIRE
Ainsi, ils notent que quinze de ces lettres présentent des groupes de mots, des lignes ou des paragraphes entiers raturés. Souvent placées en début et en fin de texte, ces sections occultées contiennent, à l’évidence, des renseignements d’ordre privé. Et même probablement des allusions à une affaire sentimentale, comme le suggèrent d’autres sources, parmi lesquelles quelques copies de billets mal authentifiés où Marie-Antoinette déclare sa flamme à Axel de Fersen. Est-ce, pour autant, la vérité ? Et si oui, quelle main anonyme a voulu, dans un excès probable de pudibonderie, effacer toute trace de cette aventure romanesque ? Quel secret, peut-être honteux, a-t-elle voulu dissimuler ? Et pour poser la question franchement : peut-on, sérieusement, envisager que ces 88 lignes manquantes réparties dans quinze textes, recèlent des informations à propos d’un amour physiquement consommé par une reine de France ?
C’est à la résolution de cette énigme impériale que Fabien Pottier et ses confrères se sont attaqués en tentant, à la suite de nombreuses équipes tenues en échec, de révéler les écrits dissimulés dans ces documents acquis en 1982 par les Archives nationales. La principale difficulté étant que le texte original comme le caviardage ont été tous deux tracés à la plume, avec de l’encre noire. Ce postdoctorant au Centre de recherche sur la conservation (CRC) n’est pas parti de rien. Il a poussé plus avant l’exploitation d’une technique d’imagerie identifiée par son groupe au cours d’un précédent programme de recherche : la « spectroscopie de fluorescence de rayons X ». Ce procédé d’analyse non destructif permet de tirer parti d’une propriété des encres métallo-galliques employées jusqu’au XIXe siècle : leur caractère artisanal.
Teneurs en cuivre et zinc
« Faits d’un mélange de noix de galle, de gomme arabique et de sulfate de fer présentant des traces de cuivre et de zinc, ces pigments ont eu des compositions variables suivant les époques et les lieux où ils ont été fabriqués », explique Fabien Pottier. D’où l’idée de déterminer, ce qui, dans la correspondance de Marie-Antoinette et d’Axel de Fersen, différencie les encres des caviardages de celles des écritures. Avant de les discriminer sur les parties où elles se recouvrent pour accéder, enfin, au contenu intégral de ces échanges. C’est ce qu’étaient parvenus à faire une première fois, en 2016, ces spécialistes après analyse par spectroscopie de fluorescence de rayons X d’un paragraphe où encres des ratures et encres des textes se distinguaient par l’absence et la présence de cuivre.
Depuis, l’équipe, qui s’est dotée d’un nouvel instrument (le fameux scanner 2 D XRF) plus efficace et plus rapide, a franchi un pas supplémentaire en apprenant à séparer, par des techniques de traitement de données, ces jeux d’encres sur la base de leurs teneurs relatives en cuivre et en zinc. Un joli tour de force car, explique Anne Michelin, maîtresse de conférences au CRC, « la méthode statistique employée, l’analyse en “composantes principales”, a rarement, pour ne pas dire jamais, été appliquée à ce domaine ».
LA THÈSE D’UNE RELATION SENTIMENTALE A ÉTÉ CONFIRMÉE, SANS POUR AUTANT APPORTER DE RÉVÉLATION FRACASSANTE À SON SUJET
Résultat de ces longs et difficiles efforts : sept des lettres et le recto d’une huitième ont fini par lâcher leurs secrets confirmant la thèse, si longtemps évoquée, d’une relation sentimentale, sans pour autant apporter de révélation fracassante à son sujet. En effet, constate Isabelle Aristide, conservatrice aux Archives nationales : « Ces nouveaux documents ne forment pas une correspondance érotique, ni même à proprement parler amoureuse, puisque aucun de ces courriers, rédigés entre fin septembre 1791 et début janvier 1792, n’est entièrement consacré à ce thème. »
En revanche, explique cette spécialiste, ils révèlent des aspects méconnus de la personnalité de Fersen. Souvent décrit comme un homme méticuleux et plein de retenue, ce dernier laisse, dans ces extraits, libre cours à sa passion, enflammant sans crier gare certains paragraphes par des phrases pleines d’émotion où pointe parfois de la jalousie, quoique des « ma tendre amie » aux « adieu, je vous aime à la folie », son vocabulaire soit assez banal. On apprend au détour d’une phrase que le gentilhomme a refusé une offre du roi de Suède afin de pouvoir demeurer au plus près de sa bien-aimée : « Je ne veux pas être lié. Vous voir, vous aimer et vous consoler est tout ce que je désire », explique-t-il dans la lettre datée 10-12 octobre 1791. Par comparaison, Marie-Antoinette paraîtrait presque réservée si elle ne s’inquiétait constamment pour son amant qui, installé de l’autre côté de la frontière depuis l’échec de la fuite à Varennes, pourrait faire les frais de l’agitation révolutionnaire. « J’ai pleuré que vous vouliez passer l’hiver à Bruxelles », dit-elle tristement, le 26 septembre 1791.
Treize pigments employés par Fersen
Quant au troisième personnage du trio amoureux, le roi Louis XVI, il n’en est quasiment pas question. Sinon pour dire, à la fin d’une longue lettre autographe datée des 7 et 9 décembre 1791, probablement raturée à cet endroit par Marie-Antoinette elle-même avant d’être à nouveau caviardée, qu’il a failli découvrir par accident l’un des billets de Fersen rédigés à l’encre sympathique : « Pour le bonheur de tous trois, prenez garde à ce que vous écrivez surtout quand il y a des affaires », avertit l’amoureuse excitée par l’aventure…
Assurément, ces nouvelles sources intéresseront les historiens. Non seulement à cause de leur contenu mais également, précise Pauline Lemaigre-Gaffier, maîtresse de conférences au laboratoire Dynamiques patrimoniales et culturelles (Dypac) de l’université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelynes, en raison de leur forme – laquelle pourrait nourrir toute une réflexion sur les objets matériels associés à l’écriture. Mais méritaient-elles autant de secrets ? En quoi ces quelques preuves d’un amour achevé dans des circonstances aussi tragiques, constituaient-elles un problème ? Et pour qui ?
FERSEN DEVAIT ÊTRE L’AUTEUR DE CES RATURES, APPOSÉES PEU APRÈS LA RÉCEPTION, LA TRANSCRIPTION OU L’ÉCRITURE DE CES LETTRES
Fabien Pottier et ses confrères ont fini par trouver la réponse. Ces scientifiques ont réexaminé d’un œil neuf cette correspondance hors norme, faisant appel à des lettres chiffrées. En particulier, ils ont remarqué que cinq des sept billets de Marie-Antoinette étaient en réalité des retranscriptions, après décodage, faites par Fersen. Et qu’en définitive, sur les quinze courriers étudiés, deux seulement avaient été rédigés par la reine. Et les treize autres par le gentilhomme.
En procédant à des intercomparaisons, ils se sont alors aperçus qu’il était possible de trouver, pour chaque encre de caviardage, son équivalent en matière de composition parmi les treize pigments employés par Fersen. Et donc que, selon toute vraisemblance, ce dernier devait être l’auteur de ces ratures, apposées peu après la réception, la transcription ou l’écriture de ces lettres. L’équipe a même repéré un passage où deux mots, portant une écriture proche de celle du noble suédois, avaient été ajoutés au texte initial avec la plume qui l’avait caviardé !
Outre qu’elles expliquent pourquoi certains courriers, calligraphiés et barrés avec la même encre n’ont pu être décryptés, ces découvertes font du noble suédois le probable censeur. Traqué, craignant à tout moment d’être arrêté, le gentilhomme aurait voulu éviter de compromettre la reine en conservant les preuves d’amour, couchées sur le papier, de celle qui était l’élue de son cœur…
Par Vahé Ter Minassian https://www.lemonde.fr/sciences/article/2020/06/01/le-mystere-des-lettres-de-marie-antoinette-a-son-amant-revele-par-un-scanner_6041415_1650684.html
Ouh petit Axel ! Vilain chenapan qui faisait croire des choses à ses followers !!
Je ne viens pas souvent sur le forum mais chacune de mes visites m'apporte des émotions. Quel pas pour la recherche historique ! C'est toute la correspondance du temps qui se trouve documentée par les lettres échangées par la reine Marie-Antoinette et son agent suédois.
Félicitations aux chercheurs qui se sont attelés à cette tâche si minutieuse pendant des années. J'en suis béat d'admiration.
pimprenelle
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Sujet: Re: Décaviardage scientifique de la correspondance entre Marie-Antoinette et Fersen Lun 15 Juin - 22:47
Remettant comme toujours les pendules à l'heure (oh ! une image qui plairait à notre Loulou ! ), une analyse pleine de finesse, de sagacité et de bon sens par Elena Maria Vidal, biographe de Marie Antoinette :
Deciphering the Queen's Letters
Russian portrait miniature of Marie-Antoinette
Fabien Pottier decrypts a letter of Marie-Antoinette
A few scribbled passages in eight of Marie-Antoinette's letters to Count Axel von Fersen have been recently decrypted with the help of x-rays. Let us look at a typical news article on the topic and then examine it from a historical point of view. From Malay Mail:
"Love letters between the ill-fated French queen Marie-Antoinette and her lover, which contain key passages rendered illegible by censor marks, have been deciphered using new techniques, the French National Archives said yesterday. The revealed passages are further confirmation of the steamy relationship between Marie-Antoinette and Count de Fersen, who were writing to each other two years after the 1789 French revolution. At the time, the queen and King Louis XVI were living under surveillance in the Parisian Tuileries palace and had just failed to escape their house arrest. Much of the lovers' correspondence had already been brought to light, but redacted lines remained illegible. Until now".
“For the first time we can read Fersen's writing using unambiguous sentences on his feelings for the queen, which had been carefully hidden,” said the REX project's leaders in a statement. “Marie-Antoinette and Fersen express themselves using the terminology of love, even if the majority of the content of the letters is political,” the statement added.
The 95-day project used a two-year-old scanning technique — the X-ray fluorescence system (XRS) — to analyse the composition of the inks used.
“The principal conclusion of the REX project is less about sensational revelations on the relationship between Marie-Antoinette and Fersen, and more about the expression of feelings of hope, worry, confidence and terror, in a particular context of forced separation and imprisonment,” said the statement. Similarities between the ink used by the count and the ink of redaction suggest Fersen may have censored his own letters. Out of the 15 redacted letters written by Marie-Antoinette and Fersen, only the content of 8 was brought to light. For the others, the ink used to write and to censor was the same, rendering the task of revealing the redacted content impossible. (Read more) [Bold text is mine.]
The first paragraph is full of falsehoods. Fersen has not been proven to have been Marie-Antoinette's "lover" in the full sense of the word, and the letters are not "steamy" but overwhelmingly political. It is indeed irresponsible and misleading to refer to them as "lovers." The Swedish nobleman was in the service of his sovereign King Gustavus III and Count Fersen’s presence at the French court needs to be seen in the light of that capacity. The Swedish King was a devoted friend of Louis XVI and Marie-Antoinette and Gustavus, even more than the Queen’s Austrian relatives, worked to aid the King and Queen of France in their time of trouble. Fersen was the go-between in the various top secret plans to help Louis XVI regain control of his kingdom and escape from the clutches of his political enemies. In fact, by late 1791, when the letters in question were written, Fersen had already helped the Royal Family escape, only to have them disastrously recaptured at Varennes in June of the same year. Fersen saw his failure as not only endangering the lives of his dear friends, but also the destruction of what would have been the glory of his career, to have been the one responsible for the rescue of the French royal family.
Although Marie-Antoinette might have been in love with Count Axel von Fersen at some point, there is no evidence of an extramarital affair, and to over-speculate on the Queen's personal feelings is to violate the sanctuary of the human heart. Whatever her sentiments, they did not interfere with her duties as wife, mother, and queen. Adultery for a queen of France was high treason and if any of her many enemies at court discovered such a situation, had it existed, Louis XVI would have been forced to take her children away from her and banish her to a convent. Even the most basic knowledge of her temperament suggests that she was devoted to her children and would never have risked being separated from them. What people need to understand is that the Queen stood in the way of those who wanted to destroy the Altar and the Throne in France, so every aspect of her life, every relationship, her friendships, her marriage, her motherhood, were smeared by those who wished to destroy her reputation and her influence. Marie-Antoinette stood in the way of the triumph of the Revolution and so she had to be obliterated. Fersen was scrupulous in excising anything in his correspondence with her that might be in the least compromising. But many of the redacted lines of the Queen's letters, those which are in her own hand, have been found to be of the same ink as the originals and therefore scribbled out by herself, as people often had to do when writing by hand and without whiteout.
In her determination to save the lives of her family, restore the royal authority, and preserve the throne for her son, Marie-Antoinette wrote hundreds of letters, not only to Count Fersen, but to her relatives in Austria and Italy, to Comte Mercy the Austrian ambassador, to the Vatican, to fellow monarchs such as the Queens of Spain and Portugal, and to moderate revolutionaries such as Barnave. One must remember that from any careful study of her correspondence it appears that the Queen was balancing precipitously between opposing parties as she attempted to manipulate Fersen, Barnave, and Mercy into doing what she needed them to do. Apparently there are huge portions of the Queen's correspondence missing and so people tend to fill in the gaps with romance. They forget that the first person on her mind was not Axel von Fersen but the Dauphin Louis-Charles and saving the throne for him.
Many of the letters were written in cipher, that is, in a secret code, which could be broken only by using certain key words. The complexity of the ciphers should destroy forever the myth that Marie-Antoinette was not intelligent; indeed, she must have been clever in order to adroitly master so many puzzles. Writing in code could be challenging. As Marie Antoinette wrote to the Comte de Provence: "At length I have succeeded in deciphering your letter, my dear Brother, but it was not without difficulty. There were so many mistakes [in the use of the cipher]. Still, it is not surprising, seeing that you are a beginner and that your letter was a long one...." (O. G. Heidenstam, ed. The Letters of Marie Antoinette, Fersen and Barnave, 1926, p.51, reprint at Google) Sometimes white or invisible ink was also used, about which the Queen complained, saying: "Little accustomed to writing in this manner, my writing will be indecipherable." (Marie-Antoinette to Mercy, 14 May 1791, Feuillet de Conches1, Vol.2, p.54)
The Queen burned most of the letters she received but many of those she sent to others have been preserved. The relatives of Axel von Fersen saved some original manuscripts of the letters from the Queen to Fersen, although not always in her hand-writing but in Fersen's after he had decoded it. Below is a letter of October 19, 1791 in the Queen's hand with parts scribbled out by Fersen. Newly deciphered, in English it roughly says: "It is my biggest occupation here and several endeavors have been made only to ensure the freedom to see us but for that it is also necessary to spare the others my God I wish I was right now." It is impossible to discern exactly what she means without the context of the entire letter, which I hope will be available when the researchers publish their book. One can only guess that it has to do with the conditions at the Tuileries where the Royal Family, and especially the Queen, were constantly watched by guards.
The deciphered text: «cest ma plus grand occupation icy et plusieures de mes demarches nont ete faite que pour nous assurer la liberte de nous voir mais pour cela il faut aussi menager les autres mon dieu que je voudrois etre a ce moment»
The words are those of a woman in danger writing to the only person capable of rescuing her and her family, as he had done before but failed. As Isabelle Aristide-Hastir, archivist-paleographer, general curator of heritage at the National Archives, has commented:
You see, we are not at all in erotic vocabulary. Not at all. It is not simply because they are in different social conditions, she is the queen and he is a Swedish count, because we can see from their letters, even if there is a lot of respect one towards the other, that they are extremely united in thoughts, that is to say that they exchange in a very fluid way and even if they use the vocabulary of the time, of the 18th century, which is all quite charming, there is no stiffness in their correspondence. (Translated by Tea at Trianon.)
It must be remembered that Marie-Antoinette had a passionate and exaggerated manner of writing to all of her friends and family. To her friend Madame de Polignac her words were as loving as any to Fersen, calling her "mon cher coeur" that is "my dear heart" and saying such things as "je vous embrasse très fort" which means "I kiss you hard." Such was her manner of expression with those of whom she was fond. It must also be kept in mind that Marie-Antoinette absolutely needed the help for the royal cause that only Fersen could give in the outside world; it should not be surprising if her words to him were especially tender. As a friend wrote to me: "It is the vocabulary of devotion, not of eroticism....as if they were heroes of chivalry...To me, it is the proof they never were actual lovers." I agree.
It should perhaps be pointed out that around the same time as Fersen was writing to the Queen he was having a passionate affair with an Italian lady named Eleonore Sullivan. Madame Sullivan was married to an Irishman but as of 1790 was the mistress of a Scotsman named Quintin Crawford. She was kept by Monsieur Crawford in an elegant house in Paris, where she had a hideaway for Fersen in the attic. It should also be remembered that after the deaths of Louis XVI and Marie-Antoinette, Fersen wrote to their orphaned daughter Marie-Thérèse Charlotte of France asking for recompense of the money spent on the aborted escape attempt in June 1791. Chivalry obviously had its limits as far as Fersen was concerned. http://teaattrianon.blogspot.com/
Merci à Madame Vidal de me considérer comme son amie et d'avoir cité ma petite contribution à cette discussion.
Elena Maria Vidal, qui étudie Marie Antoinette et son entourage depuis de très longues années, est l'auteur de plusieurs livres notamment cette biographie remarquable
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Gustave D
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Sujet: Re: Décaviardage scientifique de la correspondance entre Marie-Antoinette et Fersen Jeu 18 Juin - 12:07
Welcome Axel. Pourquoi Zweig qualifie-t-il à plusieurs reprises Fersen de viril ? Était-ce sa virilité que recherchait Marie-Antoinette ? Ou plutôt leurs points communs, l'amour des belles toilettes, des riches tissus, de la musique ?
Charlotte
Nombre de messages : 560 Date d'inscription : 25/10/2014
Sujet: Re: Décaviardage scientifique de la correspondance entre Marie-Antoinette et Fersen Jeu 18 Juin - 17:26
Pour en revenir aux lettres, comme beaucoup d'entre vous je suis frappée par le vocabulaire - qui dépasse la sphère affectueuse et même amoureuse. On dirait qu'ils s'adressent à des dieux et déesses, c'est très curieux.
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Maria Cosway
Nombre de messages : 733 Date d'inscription : 05/07/2015
Sujet: Re: Décaviardage scientifique de la correspondance entre Marie-Antoinette et Fersen Lun 22 Juin - 9:09
Deciphering the Secret Letters of Marie-Antoinette on Tea at Trianon Radio : https://www.blogtalkradio.com/teaattrianon/2020/06/21/deciphering-the-secret-letters-of-marie-antoinette
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Note For Later
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Sujet: Re: Décaviardage scientifique de la correspondance entre Marie-Antoinette et Fersen Lun 22 Juin - 18:57
Très curieuse façon de s'exprimer. "Je vous adore" par ci, "je vous adore" par là. Ils en font trop, je trouve. On sent que ce n'est pas naturel. On sent surtout qu'ils avaient besoin l'un de l'autre pour servir leurs propres intérêts.
L'Autrichienne n'en sort pas grandie. Toujours pensé qu'elle était manipulatrice. Vous me direz, c'est une reine, c'est normal.
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gregor samsa
Nombre de messages : 56 Date d'inscription : 09/01/2019
Sujet: Re: Décaviardage scientifique de la correspondance entre Marie-Antoinette et Fersen Mar 23 Juin - 10:35
Tout le Boudoir a donné son avis sur la question depuis longtemps. Il suffit d'entrer Fersen dans le moteur de recherche du forum pour se rendre compte du nombre de pages de discussions à n'en plus finir. C'est fastidieux à lire et ça ne mène à rien. N'est-il pas plus intéressant de s'en tenir aux avis des spécialistes ?
Je ne veux forcer personne, mais c'est ce que je ferai.
Dans un autre registre, un doctorant vient de déchiffrer les passages biffés d’une correspondance secrète entre Marie-Antoinette et son chevalier-servant Axel de Fersen, grâce à un scanner ultra-perfectionné utilisant la « spectroscopie de fluorescence de rayons X » qui a pu séparer les différentes encres utilisées. Hélas, ces messages privés ainsi révélés n’ont pas permis de savoir jusqu’où a été poussée la romance entre ces deux personnages historiques. https://www.israelvalley.com/2020/06/recherche-historique-sciences-et-technologie-la-belle-rubrique-de-gilles-lamoureux/
Voilà donc ma modeste contribution pour nourrir notre réflexion à tous.
Bien à vous,
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Note For Later
Nombre de messages : 156 Date d'inscription : 20/08/2016
Sujet: Re: Décaviardage scientifique de la correspondance entre Marie-Antoinette et Fersen Mer 24 Juin - 20:01
Rien ne peut empêcher le profane de se former une opinion. Et c'est salutaire.
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de La Reinta
Nombre de messages : 1433 Date d'inscription : 15/03/2016
Sujet: Re: Décaviardage scientifique de la correspondance entre Marie-Antoinette et Fersen Ven 26 Juin - 23:06
Note For Later a écrit:
Très curieuse façon de s'exprimer. "Je vous adore" par ci, "je vous adore" par là. Ils en font trop, je trouve. On sent que ce n'est pas naturel. On sent surtout qu'ils avaient besoin l'un de l'autre pour servir leurs propres intérêts.
L'Autrichienne n'en sort pas grandie. Toujours pensé qu'elle était manipulatrice. Vous me direz, c'est une reine, c'est normal.
Rien ne peut empêcher le profane de se former une opinion. Et c'est salutaire.
D'accord avec vous sur tout Note. Il faut avoir sa propre opinion à soi. Et j'ai toujours pensé que Marie-Antoinette avait des amants et des maîtresses parce que c'était normal à l'époque et que donc Axel encore plus que les autres puisqu'elle l'aimait si fort.
Et la catastrophe !!!!! Ces lettres prouvent que non justement avec des mots pareils ils ne l'ont jamais fait.
Trop déçue !!!!!
Sinon oui normal de manipuler tout le monde manipule tout le monde. Surtout que comme vous dites c'était la reine et que c'était la Révolution et Axel il se faisait bien voir de tous les rois et reines aussi c'est normal c'est comme ça qu'on arrivait à l'époque.
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pimprenelle
Nombre de messages : 40594 Date d'inscription : 23/05/2007
Sujet: Re: Décaviardage scientifique de la correspondance entre Marie-Antoinette et Fersen Sam 27 Juin - 12:56
gregor samsa a écrit:
Tout le Boudoir a donné son avis sur la question depuis longtemps. Il suffit d'entrer Fersen dans le moteur de recherche du forum pour se rendre compte du nombre de pages de discussions à n'en plus finir. C'est fastidieux à lire et ça ne mène à rien. N'est-il pas plus intéressant de s'en tenir aux avis des spécialistes ?
Je vous rejoins, cher Gregor Samsa, le sujet tourne en boucle depuis des siècles dans les salons et depuis des années dans les forums d'histoire où chacun y va de sa petite interprétation. Dans le Boudoir, nous avons le plus souvent maintenu une position réservée, ce qui nous a parfois valu des passes d'armes avec des intégristes de la consommation.
Intéressant de voir comme les gens peuvent tenir à leurs avis biaisés.
Enfin bref ! Je constate avec satisfaction que les scientifiques qui ont apporté l'incommensurable jalon de ce déchiffrage conservent, eux aussi, la tête froide.
En voici pour preuve un article qui fait bien le point sur la question.
Le contenu des lettres de Marie-Antoinette au Comte de Fersen révélé
Le projet de la Fondation des Sciences du Patrimoine intitulé REX II (Recherches sur l’extraction et l’exploitation des tracés sous-jacents dans les manuscrits anciens, phase II) a révélé le contenu des lettres caviardées de la correspondance entre Marie-Antoinette et le Comte de Fersen.
Conservées par les Archives Nationales, les lettres de Marie-Antoinette, faisaient déjà l’objet d’analyses de la part d’Isabelle Aristide, conservatrice générale du patrimoine, et d’une équipe de physico-chimistes spécialisés dans les objets du patrimoine au Centre de recherche sur la conservation des collections (CRC/Museum national d’Histoire naturelle).
Sollicitée en aval du projet REX I, Pauline Lemaigre-Gaffier, historienne, enseignante-chercheuse au laboratoire Dynamiques patrimoniales et culurelles (DYPAC) a rejoint l’équipe, une fois le décryptage effectué. La technologie de décryptage et les modalités de traitement des données utilisées ont déjà été appliquées à d’autres manuscrits, par exemple. Mais c’était la première fois qu’elles l’étaient le cas de lettres du 18e siècle.
L’objet de sa présence n’était pas de prononcer une interprétation définitive du contenu, effectivement sentimental, de ces passages caviardés. « Ces lettres peuvent confirmer des hypothèses déjà formulées au sujet de la relation entre Marie-Antoinette et le Comte Axel de Fersen, mais les mots révélés peuvent susciter autant de questions qu’en résoudre », explique l’historienne.
L’histoire dans l’Histoire
Son objectif était surtout de réintégrer ces lettres dans un corpus d’écritures de soi (lettres, journaux intimes, écritures à la première personne) ou « ego-documents » qui sont très étudiés aujourd’hui. En effet, de nombreux travaux d’analyse et d’édition de ce type de documents sont en cours, notamment autour de la période révolutionnaire.
« Nous essayons de comprendre et d’analyser la manière qu’ont eue les individus d’appréhender une période marquée par un événement de portée historique tel que la Révolution française », précise Pauline Lemaigre-Gaffier. Outre le type de relation que la correspondance entre Marie-Antoinette et le Comte de Fersen met au jour, l’intérêt réside dans la confrontation de leur posture et de leur vision de cette fameuse période avec celles de personnes d’autres rangs, par exemple.
Rappelons que l’UVSQ et l’UCP sont les deux universités fondatrices de la Fondation des sciences du patrimoine, au côté de nombreux établissements culturels prestigieux (Château de Versailles, Musée du Louvre, Archives nationales…).
Légende photo Crédit photo : CRC-Archives Nationales - Spectroscopie de fluorescence de rayons X permettant de différencier les deux encres dans un texte caviardé (censuré) et ainsi de rendre lisible le texte original. Cette technique a été retenue dans le cadre du projet REX financé par le LabEx PATRIMA portant sur la recherche de moyens techniques permettant l'étude des nombreux passages caviardés dans la correspondance entre Marie-Antoinette et le comte de Fersen.
Accès à la totalité de l'article et à d'autres liens : http://www.uvsq.fr/le-contenu-des-lettres-de-marie-antoinette-au-comte-de-fersen-revele-458576.kjsp?RH=VF
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xman
Nombre de messages : 146 Date d'inscription : 31/05/2020
Sujet: Re: Décaviardage scientifique de la correspondance entre Marie-Antoinette et Fersen Sam 27 Juin - 13:26
Nombre de messages : 1263 Date d'inscription : 22/10/2017
Sujet: Re: Décaviardage scientifique de la correspondance entre Marie-Antoinette et Fersen Mar 30 Juin - 16:59
Ce cher Axel On parle de lui dans le monde entier, jusque dans le Süddeutsche Zeitung.
Von JOSEPH HANIMANN
Schon lange vor der Französischen Revolution war Marie-Antoinette - die "Österreicherin", die "Intrigantin", die "Hure" - im Königreich mehr Spottfigur für Pamphlete als eine menschliche Person. Man dichtete ihr zahlreiche Liebhaber und Komplizen an. Zu den wirklichen Vertrauten der Königin gehörte indessen der schwedische Graf Hans Axel von Fersen. Bis zuletzt blieb er ihr nahe und organisierte den missglückten Fluchtversuch des Königspaars im Juni 1791, der in Varennes endete. Nach der Hinrichtung Ludwigs XVI. und seiner Gattin war er für sein eigenes Land diplomatisch tätig, bis er selber brutal getötet wurde.
Als 1877 ein schwedischer Baron namens Rudolf Maurits von Klinckoström einen Briefwechsel zwischen seinem Großonkel Fersen und Marie-Antoinette veröffentlichte, begann ein neues Mutmaßen. Manche Stellen der Briefe waren im Nachhinein geschwärzt worden. Von wem? Warum? Welcher Art waren Fersens Beziehungen zur Königin? Immerhin hatte er noch im Februar 1792 inkognito eine ganze Nacht bei der gefangenen Königsfamilie im Tuilerienschloss verbracht. War Ludwig XVI. dabei anwesend?
Das Rätsel hat nun teilweise eine Auflösung gefunden. Ein junges Forscherteam unter Leitung von Fabien Pottier hat ein Verfahren entwickelt, um die geschwärzten Briefstellen lesbar zu machen. Dass Tinte je nach Epoche und Ort unterschiedliche Mischungen von Kupfer und Zink enthielt und man durch Scannen der Überschreibungen die unterschiedlichen Textschichten sichtbar machen kann, ist nicht neu. Die Forscher haben diese Technik mit einem Computerprogramm kombiniert, das das Entziffern erleichtert. Und die Vermutung bestätigt sich, der Graf scheint der Königin tatsächlich sehr nahe gestanden zu haben. Wilde erotische Anspielungen kamen zwar keine zum Vorschein, immerhin aber Sätze wie "Ich liebe Sie bis zum Wahnsinn". Wer hat das nachträglich geschwärzt? Offenbar Hans Axel von Fersen selbst, wohl gleich nach Erhalt der Briefe, aus Angst, sie könnten in fremde Hände geraten und die Situation der Königin weiter kompromittieren. Der bisher als kühl geltende Graf erscheint dadurch zugänglicher und die Königin etwas menschlicher. https://www.sueddeutsche.de/
Danke Oma
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Sublime&Silence
Nombre de messages : 207 Date d'inscription : 31/08/2017
Sujet: Re: Décaviardage scientifique de la correspondance entre Marie-Antoinette et Fersen Mar 30 Juin - 17:19
Bonne idée ça, d'aller voir ce qu'ils en disent dans les autres pays. On va en Espagne tourner les pages (numériques) d'El Confidencial (déjà rien que le titre, tout un programme).
Revelan el misterio de María Antonieta: qué ocultaban sus cartas y quién las tachó
Durante sus últimos años de vida, María Antonieta trabó gran amistad con el conde militar sueco Hans Axel de Fersen. Ya en la época, se especuló con la idea de que ambos fueran amantes, algo que nunca quedó resuelto más allá de las dudas razonables existentes, al ser uno de los aliados más fieles que tuvo la reina incluso una vez decapitada. De hecho, este militar fue quien se encargó de organizar la fallida fuga de Varennes, donde los reyes fueron detenidos para, en 1793, ser condenados a la guillotina.
Fue finales del siglo XIX cuando se empezó a echar luz sobre la verdadera relación entre María Antonieta y Axel de Fersen, después de que el sobrino del sueco diera a conocer 15 cartas que ambos se intercambiaron. En ellas, se podía ver demasiada complicidad para dos personas que no eran pareja, pero no se podía determinar si se trataba simplemente de un amor platónico o si llegó a ser algo más. ¿El motivo? En todas las cartas aparecían tachaduras que impedían leer algunos pasajes.
Ahora, tres siglos después, se ha conseguido revelar el misterio que escondían estas cartas. A través de un escáner 2D XRF se consiguió analizar el tipo de tinta con el que fue escrita la carta y con el que se realizaron las tachaduras. En función de la presencia de diversos elementos metálicos, no solo se permitiría reconocer la fecha en la que se emborronaron los pasajes, sino incluso saber si se utilizaron los mismos utensilios de escritura en ambos casos.
De estas 15 cartas, se llegó a la conclusión de que 10 de ellas eran de María Antonieta-todas ellas cifradas- y cinco de Axel de Fersen. Y, curiosamente, la tinta de todos los tachones que aparecían en las cartas del militar sueco coincidía con la de la escritura de sus misivas. O, dicho de otro modo, se puede llegar a la conclusión de que los tachones fueron realizados por el mismo Axel de Fersen, quizá para evitar que otros vieran en su cercanía con la reina.
"Hay una concordancia que permite pensar que fue él mismo quien censuró una parte de sus cartas. Nuestra hipótesis es que era Fersen quien lo hizo y que había cierta información que no quería que otros vieran", explica Anne Michelin, del Centro Nacional de Investigación y Museo Natural de Historia Natural de Francia.
Pero esta misma tecnología ha conseguido ir un poco más allá, incluso revelando los textos que aparecían bajo las tachaduras. Así, se pueden leer frases como "Toda vuestra persona está ligada a mi existencia", "Siempre serás mi querida y tierna amiga" o "No quiero estar atado. Verte, amarte y consolarte es todo lo que deseo". Sin duda, expresiones que iban más allá de la amistad teniendo en cuenta el contexto de hace tres siglos, pero que tampoco sirven para desvelar si en realidad llegaron a mantener algún tipo de relación física.
Sea como fuere, lo que parece claro es que Hans Axel de Fersen quiso evitar que esas palabras salían a la luz. Posiblemente, no tanto por evitar que alguien supiera la relación que tenía con la reina, sino para protegerse: no en vano, María Antonieta acaba de ser decapitada y él la intentó ayudar en su fuga. Quizás simplemente se trataba de una treta para no correr su misma suerte... pero el destino le había guardado una jugada macabra: fallecería en 1810 tras ser linchado por una turba en su Suecia natal mientras escoltaba el féretro del rey. Como María Antonieta, el pueblo le acusó de guardar secretos en su beneficio propio. https://www.elconfidencial.com/cultura/2020-06-05/misterio-maria-antonieta-francia-cartas-secretas-revolucion-francesa_2626312/
Le détour valait la peine, puisque ce journal donne une explication aux caviardages fait par Fersen : il les aurait faits non pour dissimuler sa relation avec Marie-Antoinette, mais pour se protéger et ne pas subir le même sort qu'elle.
_________________ Le vide aurait suffi
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Sujet: Re: Décaviardage scientifique de la correspondance entre Marie-Antoinette et Fersen
Décaviardage scientifique de la correspondance entre Marie-Antoinette et Fersen