Louis XVI, sa femme... et les affaires politiques

C'est quelque chose d'instinctif aussi, je crois, Cécile. Louis XVI avait d'immenses qualités, mais elles faisaient plutôt de lui un homme de cabinet.

Artois, par contre, me semble-t-il, a pu développer cet aspect de chef de guerre... à tort et à travers, nous sommes bien d'accord. Mais il avait peut-être cet instinct qui faisait défaut à son aîné.

Louis XIV n'avait pas tant de qualités guerrières que cela. C'était surtout Monsieur , le duc d'Orléans son frère qui excellait dans la chose militaire....
Disons que Louis XIV a eu la chance d'avoir de bons sratèges et d'avoir su affronter la fronde.
Si Louis XV n'a pas pensé à former son héritier , à qui la faute ?

Mais il est vrai que Louis XVI est absolument à part, en tant que roi de France, en tant qu'homme, en tant que père, en tant que... tout!
C'est ce qui fait de lui un être passionnant je pense Je ne peux pas le songer autrement...

Oui Louis XVI était un homme et donc un roi très complexe je pense, ce qui le rend très intéressant. Il n'était pas le simple benêt qu'on veut faire croire, et son caractère était bien trempé malgré tout

pimprenelle a écrit:

Qui est exceptionnelle ?

J'adore Marie Antoinette, c'est inconditionnel. Mais il faut bien avouer que les circonstances ne lui ont pas été favorables. A commencer par son mariage...

Par exceptionnelle j'entendais rares Car Marie-Antoinette m'impressionne bien plus que sa mère ou Catherine II, même si elle n'a pas pu se lâcher complètement en tant qu'individu

C'était un couple exceptionnel tout à fait hors norme. D'ailleurs , connaissez-vous ce livre :

-Louis XVI et Marie-Antoinette : Un couple en politique de Joël Félix
Payot, 2006, 668 p : 28 euros.

Quelqu'un l'a t-il lu ?

Je l'ai lu...c'est une recherche intéressante quant au rôle politique et de l'un et de l'Autre...et sans un parti pris comme pour les GDC...Mais je pense que Pim en parlera mieux que moi

Bien à vous.

Chou d'amour a écrit:

Par exceptionnelle j'entendais rares Car Marie-Antoinette m'impressionne bien plus que sa mère ou Catherine II, même si elle n'a pas pu se lâcher complètement en tant qu'individu

Ah ben bien sûr ! Ca, c'est l'effet Antoinette, indépendant des circonstances et dû à l'aura de sa seule personne.

Madame de Chimay a écrit:

C'était un couple exceptionnel tout à fait hors norme. D'ailleurs , connaissez-vous ce livre :

-Louis XVI et Marie-Antoinette : Un couple en politique de Joël Félix
Payot, 2006, 668 p : 28 euros.

Quelqu'un l'a t-il lu ?

Si vous ne l'avez pas encore lu, chère Madame de Chimay, sautez dessus ! Vous allez adorer ! Une analyse tout à fait novatrice des rapports du couple royal, qui met bien en évidence le caractère de Louis XVI et repose la question du rôle réel joué par la reine.

Majesté a écrit:

Je l'ai lu...c'est une recherche intéressante quant au rôle politique et de l'un et de l'Autre...et sans un parti pris comme pour les GDC...Mais je pense que Pim en parlera mieux que moi

Bien à vous.

Mais non, mon petit cœur... Tu as dit l'essentiel, comme toujours !

Très bon livre en effet!

Lisant le livre de l'Abbé Savornin qui raconte les souvenirs de l'Abbé Edgeworth de Firmont, je relis les mots déchirants de Louis XVI après ses adieux à sa famille:

"Ah monsieur, quelle entrevue que celle que je viens d'avoir! Faut-il que j'aime et je sois si tendrement aimé?!"

Ce fut vraiment quelqu'un de bien, dont le cœur fut bon et juste.

Il faut parfois des moments paroxystiques de douleur pour avouer des choses que l'on n'ose pas dire d'ordinaire...surtout qu'on est timide et pudique de nature...
Saint Exupéry a dit : pourquoi n'ose -t-on pas dire à ceux qu'on aime qu'on les aime ?...

C'est d'autant plus cruel.
Se dire "Je t'aime" à ce moment, pour la dernière fois et sûrement pour la première fois, ça me déchire le cœur!

Mais rien ne dit qu'ils se sont vraiment dit ça

A défaut de se le dire, ils se l'ont prouvé. A la fin.

En effet, ils se sont restés fidèles jusqu'au bout

Ouh là ! C'est un autre débat!
Et Fersen ? Et Ernestine ? Même si pour ma part je n'y crois guère.

Moralement je voulais dire
(Même si physiquement je le crois aussi )

les mots du roi n'étaient pas que par rapport à la reine mais à toute sa petite tribu, enfants et sœur compris...
Ils ne s'étaient pas revus depuis le début du procès et ce " revoir" était aussi un "adieu" d'où l'ampleur du chagrin et la révélation (?) de la profondeur des liens familiaux entre eux...

Oui évidemment, il y avait aussi les enfants et madame Élisabeth.
Mais probablement que les rapports avec ses enfants et sa petite sœur étaient moins difficiles qu'avec Marie-Antoinette. Les "je t'aime", ou du moins les gestes d'affection et les sentiments ne faisaient de doute pour personne et les exprimer devaient être plus faciles.
Mais Louis XVI et Marie-Antoinette ? Jusqu'où est allé leur amour ? Il est certain que les malheurs vécus tout le long de leur vie de couple les a rapprochés. Mais ont-ils réussi à dépasser plus de vingt ans de vie commune faite de méfiance mutuelle, de rancœurs de part et d'autres ?
On sait néanmoins que Marie-Antoinette ne se remettra jamais de la mort de son mari. Le choc a dû être terrible.
Il avait été à la fin son phare, son refuge, son dernier soutien, comme elle l'a été pour lui quand il tombait en dépression. C'est donc un vrai rapport de couple, à s'entraider quand tout devient difficile. Il a même été sa référence, lors de son procès, pour sa dernière lettre et quand elle est montée à l'échafaud.

Oui vous avez raison également, il s'agit d'un au revoir, depuis le 11 décembre! On a interdit Louis XVI d'avoir ses enfants auprès de lui, car la condition était qu'ils soient alors séparés de leur mère et de leur tante. Quel déchirement! Il s'est sacrifié pour ne pas laisser sa femme sans le seul réconfort qu'elle avait encore : ses enfants.

Ils ne s'étaient pas revus depuis plus d'un mois, dans des conditions atroces!

Et le calvaire n'avait pas encore atteint son apogée !

Je ne sais pas si on peut parler d'amour entre eux, mais de respect ça oui certainement

Mais même en parlant de respect, quand est-il arrivé ? Parce qu'au début de leur union, on ne peut pas dire qu'il y avait un très grand respect de part et d'autre. Juste le minimum syndical.

Je dirais à partir de 1789 C'est triste à dire mais la révolution les a énormément rapprochés finalement

Oui tout à fait.
Mais je pense que déjà avec les enfants, ils ont trouvé un terrain d'entente. Ils ont été de vrais parents. Avec la maladie de Louis-Joseph, ils ont dû pleurer plus d'une fois dans les bras l'un de l'autre.