Marie-Antoinette a-t-elle trahi la France en 1792?

Que dire des images aussi ? Voyez celles que j'ai posté sur le fil Mémoires...
C'est aussi d'une grande violence !

Mais enfin, je ne sais pas, il faut être pragmatique et reprendre la chronologie des évènements et avec, la correspondance de la reine !
Pendant que Louis XVI continue de louvoyer, d’hésiter (ce qui suspend tout), elle a déjà compris, et choisi quelles options seraient les meilleures (pour ne pas dire les moins pires).
Avant que la guerre soit déclarée, elle écrit à Mercy à quoi pourrait ressembler la stratégie.
Et elle continuera de le faire.
Reprenez aussi ses lettres avant le projet de Montmédy. C’est très net !

En 1792, je vous rappelle que c'est Louis XVI, qui n’est pas encore déchu, qui déclare la guerre ! Et avec, son serment de défendre la France contre ses ennemis.
That’s the point : la France est encore une monarchie constitutionnelle.

Les deux jouent double-jeu dans cette affaire. Et Marie-Antoinette bien plus franchement que le roi qui tombe du coup, comme à l’accoutumée lorsqu’il agit à contre-coeur, dans une sorte d’apathie morbide.  

Enfin encore une fois, reprenez la correspondance de la reine entre 1791 et 1792 : tout n’est que politique !
A l’intérieur avec Barnave, et pour les affaires extérieures avec Mercy, Fersen, Léopold puis François et même à la grosse Catherine !
Elle ne fait que ça : de la politique !  
Mais qu’on ne se trompe pas : elle n’est pas dupe.
Ses ennemis de l’intérieur en veulent au trône, elle sait que cette monarchie constitutionnelle ne tiendra pas, parce que les factieux gagnent du terrain chaque jour en sapant les bases d’un édifice très fragile, établi sous la contrainte (c’est sont leitmotiv, ce qui est vrai du reste).
Elle connaît aussi ses ennemis de l’extérieur : les princes émigrés (elle ne veut pas qu’ils prennent la tête des hostilités), les Anglais et autres puissances qui pourraient profiter de l’affaiblissement de la France.
Elle n’est pas dupe y compris même sur les intérêts de l’Autriche : elle s’intéresse à ce qu’aucun territoire de France ne soit rogné si l’ordre revient, et ne veut pas d’une armée d’occupation !
Si ça ce n’est pas de la politique...
Et elle s’y acharne qui plus est !

Bien sûr qu’elle se tourne vers l’Autriche, c’est normal. Non seulement parce que c’est son pays de naissance (quoi de plus naturel que de chercher appui auprès des siens), mais aussi parce qu’il n’y a personne d’autre ! A part la Prusse, tout le monde s’en cogne des affaires françaises.
La perfide Albion se frotte les mains, l’Espagne dort, la Russie a d’autres chats à fouetter et Gustave III va bientôt être assassiné.
Qui d’autre ?
Quelles sont ses autres options ?

L’on peut donc considérer qu’elle trahit, si l’on prend en photo l’instant T de la France : son mari est le roi d’une monarchie constitutionnelle qui a déclaré la guerre.
Mais de 1789 à l'empire : c’est une suite de trahisons constitutionnelles. Alors !    

Et lorsqu'on évoque Talleyrand, je ne me souviens plus exactement ce qu’il avait répondu à un interlocuteur qui lui reprochait ses nombreuses trahisons.
Ce à quoi il avait répondu qu’il n’avait eu de cesse, finalement, que de rester fidèle à une certaine idée de la France, notamment à l’international.
Vieux grigou va, mais ça se tient !  

Pour moi, Marie-Antoinette est restée droite comme I jusqu’au bout, fidèle à ses idées et à sa conception de la France.

Citation :

.....   SOUS LA CONTRAINTE !!!!!!  ça compte pour du beurre .

Je l’ai écrit un peu plus loin...  

Mais que veux-tu, suis pas fan de Loulou (je parle doucement, à cause d'Olivia). Je trouve que sa femme a plus de couilles, c’est comme ça. Même si sa situation était certes différente...

Citation :

Mais que veux-tu, suis pas fan de Loulou (je parle doucement, à cause d'Olivia). Je trouve que sa femme a plus de couilles, c’est comme ça. ...

....  Je sais et tu sais que moi aussi ........... comme le disait si justement Mirabeau !

Je vous laisse dire mais n'en pense pas moins...

Je n'ai pas ma bibliothèque sous ma main pour vous rétorquez le contraire...

Ma petite Olivia, ne te fend pas d’un message de 50 lignes !
Je sais ce que tu vas dire : que Loulou était un homme bon, juste, pacifique ; et que si sa stratégie du laissé-aller pour mieux ramener son peuple dans ses bras n’a pas fonctionné, c’est parce qu’en face de lui on a abusé de perfidies et violences.
Je sais, je sais...

... et rien de plus vrai .
Il n'était pas l'homme de la situation .

...... comme l'a amèrement constaté Buonaparte, le 10 août .

Citation :

Ma petite Olivia, ne te fend pas d’un message de 50 lignes !
Je sais ce que tu vas dire : que Loulou était un homme bon, juste, pacifique ; et que si sa stratégie du laissé-aller pour mieux ramener son peuple dans ses bras n’a pas fonctionné, c’est parce qu’en face de lui on a abusé de perfidies et violences.
Je sais, je sais...  

Ce n'était pas mon intention. N'étant pas chez moi, ce me serait difficile.

Citation :

... et rien de plus vrai .
Il n'était pas l'homme de la situation .

Mfff...

Citation :

...... comme l'a amèrement constaté Buonaparte, le 10 août .

Car il vaut mieux un dictateur de sa trempe...

Bahh ! De toutes les manières, la situation état telle que...pffff ! Je me demande finalement si lui ou un autre ?
Mais enfin, bon, c'est un autre débat. Et vain qui plus est...

Je parlais de Louis XVI, pas de Napo...

Citation :

Il n'est pas démontré que la reine aurait agi ainsi dans un but principalement politique, afin de défendre la monarchie. Doit-on alors considérer qu'elle a trahi ? Non. Ses adversaires politiques voulaient la tuer, l'étriper, point barre. Il ne s'agit pas, à ce stade, de faire de la politique, mais de défendre sa peau. Et c'est parfaitement légitime.

Marie-Antoinette avait la peur au ventre en permanence. Elle était entourée de 20 millions de français qui la haïssaient.

Et donc au titre de sa propre survie, elle serait en droit de mettre en péril la vie de tous ses sujets ?   Elle est leur reine ! Même si un frange de la population la deteste (celle hélas, qui se manifeste devant elle) elle n'a absolument pas le droit de livrer son pays pour son bien être personnel. L'accepterions nous d'un particulier ? Non. Alors encore moins de la reine, malgré toute l'affection que nous avons pour elle.

Par contre, si elle songeait à sauver la monarchie comme étant le régime approprié pour le bonheur de la France, je trouve cela justifié.

Citation :

Par contre, si elle songeait à sauver la monarchie comme étant le régime approprié pour le bonheur de la France, je trouve cela justifié.

Pour moi, c’est évident !
Même s’il est humain de penser aussi aux siens, bien évidemment.

Citation :

Pendant que Louis XVI continue de louvoyer, d’hésiter (ce qui suspend tout), elle a déjà compris, et choisi quelles options seraient les meilleures (pour ne pas dire les moins pires).

Dans Madame Elisabeth de Monique de Huertas, celle ci montre plusieurs propositions de sorties de Paris, d'"évasion", faites à la reine, et qu'elle refuse, car ceux qui les proposent ce sont mal comportés aupravant avec la famille royale. Des plans qui auraient pû les sauver.

Citation :

Citation :

Par contre, si elle songeait à sauver la monarchie comme étant le régime approprié pour le bonheur de la France, je trouve cela justifié.

Pour moi, c’est évident !
Même s’il est humain de penser aussi aux siens, bien évidemment.

Nous partageons à peu près le même avis semble-t-il. Ma remarque s'oppose surtout aux positions de ceux qui y voient un "instinct de survie".

Citation :

Par contre, si elle songeait à sauver la monarchie comme étant le régime approprié pour le bonheur de la France, je trouve cela justifié.

La question ne se pose même pas .

Citation :

Nous partageaons à peu près le même avis semble-t-il. Ma remarque s'oppose surtout aux positions de ceux qui y voient un "instinct de survie".

Mais l’un n’empêche pas l’autre !
Elle a, je trouve, un grand instinct de survie justement. Bien plus que Louis XVI.
Je la perçois d’ailleurs plus dans la réaction que dans l’action.
Mais je ne crois vraiment pas que ses considérations aient été essentiellement personnelles. Il suffit de reprendre ses lettres et de juger de son attitude (notamment à propos des innombrables projets d’évasion que vous évoquez).

Citation :

Mais je ne crois vraiment pas que ses considérations aient été essentiellement personnelles.  

...essentiellement personnelles, non, si tu entends par personnelles se regarder le nombril.  Ce n'est pas à elle qu'elle pense, ni pour elle-même qu'elle tremble le plus, c'est pour ses enfants.
Cela dit, je suis entièrement d'accord avec toi :  le bien de la France ( qui pour elle passe par la restauration pleine et entière de la monarchie ) lui importe très sincèrement , et tout dans sa correspondance est politique.
Mais là encore, il est un peu délicat de démêler le " politique " du " personnel " puisque le salut de ses enfants passe par l'anéantissement de la révolution .

Citation :

Je la perçois d’ailleurs plus dans la réaction que dans l’action.

Voilà exactement ce que j'ai éprouvé lorsque j'ai lu sa correspondance avec Barnave!

Cette correspondance avec ce brave et sincère Barnave me met mal à l'aise, parce que c'est là qu'est son réel double-jeu . Je n'aime pas trop cette Marie-Antoinette ...... mais je sais, les circonstances .......................

Je viens de rentrer dans le thème, et je n'ai pas tout lu, mais mon humble opinion c'est, que non seulement Marie Antoinette n'a pas trahie la France, mais aux moments vraiment difficiles elle s'est comportée comme la grande dame qu'elle a toujours été, et elle a prouvé que son pays d'adoption été devenu le sien.

Toujours Monique de Huertas parle des nombreuses mentions das ses lettres de noms peu affectueux pour les français, ainsi que ses espoirs de défaites (ce que ne fera jamais Elisabeth, qui souhaitera toujours la victoire de l'armée française).

Citation :

Cette correspondance avec ce brave et sincère Barnave me met mal à l'aise, parce que c'est là qu'est son réel double-jeu . Je n'aime pas trop cette Marie-Antoinette ...... mais je sais, les circonstances .......................

Je crois que le pire reste le fameux : "tous ces gueux..."

Le problème du couple royal est de ne pas avoir fait confiance en ceux qui ont prôné la Révolution mais qui en ont aussi voulu cesser les dérives. Et après un Barnave peut-être trop démago et même fou dangereux à leurs yeux, ils vont se retrouver ensuite devant bien pire...  

Citation :

Le problème du couple royal est de ne pas avoir fait confiance en ceux qui ont prôné la Révolution mais qui en ont aussi voulu cesser les dérives. Et après un Barnave peut-être trop démago et même fou dangereux à leurs yeux, ils vont se retrouver ensuite devant bien pire...  

Comment faire confiance à des gens qui vous ont déjà trahis une fois ? Et comment pouvaient ils imaginer la suite ? C'est compréhensible de leur part, mais je suis d'accord avec vous.