Lettres de Provence, ou les aventures de Stautre et Moinès

Citation :

Stautre, seul, réfléchissant, se rongeant les ongles et frappant de temps en temps du pied contre terre.
(...)
Considérons Inès comme notre ennemie
Qui cherche ses honneurs dedans notre infamie,
Dont le caprice ici veut nous faire la loi
Et régner par mon ordre et sur vous et sur moi.
Tu m’estimes bien lâche, imprudente D....
Si tu peux supposer que j’aye la bassesse
De souffrir qu’une paix qu’on te promit en vain
Te rende la maîtresse ici de mon destin.
Si pour avoir la paix, je me force au silence,
Tremble en pensant au jour où j’en prendrai vengeance.
Tremble, te dis-je, et songe en dépit du traité,
Que pour le respecter, je l’ai trop acheté.

J'ignorais que leur antipathie allait jusque-là !!!
D'autant que si je comprends bien (à peu près tant il se complaît dans le sybillin ), Marie-Antoinette lui a proposé un pacte de bonne entente. Et lui, bien entendu, gros hypocrite comme on le connaît, voilà ce qu'il en pense.  
L'Enflure est un trop gentil surnom !

C'est tout ? Tu n'es pas plus étonnée que cela ?

Ce qu'il y a d'absurde dans un supposé amour de Provence envers Marie-Antoinette, c'est qu'en aucun cas, un frère de roi s'amuserait à engrosser la reine !

Néanmoins, si je reprends le colossal Vie conjugale, vie politique des GDC, il y a quelque chose de curieux.
Nous savons qu'il faut prendre ces recherches avec des pincettes, mais quand même. Ce serait la seule trace de cette soi-disant liaison dan une biographie.

Je récapitule leur thèse de base qui évidemment est plus que suspecte : Mercy, avec la complicité de Lassone, fait provoquer à la jeune dauphine innocente puis à la reine consentante des fausses-couches afin de faire croire au public la non-consommation du mariage et donc à l'impuissance de Louis XVI... Oui, bon, très très tirée par les cheveux, je vous l'accorde.

Néanmoins, la grande qualité de ces historiens est de retourner aux sources et de ne pas se baser sur ce qu'ont répété un à un les historiens en se recopiant les uns les autres.

Ainsi donc, d'après eux, à bien lire la correspondance Mercy/Marie-Thérèse, ces fausses couches sont à peine voilées.
Or comment Marie-Thérèse pourrait-elle l'accepter ?

Nous avons donc droit à une magnifique théorie tarabiscotée digne des GDC !

Rappelant alors au préalable que Marie-Amélie et Marie-Caroline ne vivent pas du tout en bonne entente avec leur mari et vont voir ailleurs (ce qui est totalement attesté), Marie-Thérèse serait habituée à une telle situation de la part de ses filles. Je rappelle néanmoins qu'aussi loin que vont les GDC dans leurs critiques virulentes envers Marie-Antoinette, ils ne lui accordent aucun amant.

Ainsi ces fausses couches n'ont d'autre but, pour l'impératrice, à cacher les incartades de sa fille, puisque son gendre est impuissant, notamment avec le comte de Provence.

Voici d'ailleurs une lettre, du recueil Arneth et Geoffroy du 31 octobre 1771 de l'impératrice, suite au courrier de l'ambassadeur du 16 septembre relatant des bains où revinrent les règles (10 août) :
Elle m'a dernièrement mandé d'être à présent très bien avec le comte de Provence et d'en avoir même fait son confident. Je suis bien aise qu'elle vit en bonne intelligence avec son beau-frère, mais je ne suis pas d'avis qu'elle lui fasse trop de confidences, et qu'elle se lie avec lui par une intimité trop étroite. Ce prince me paraît être d'un caractère faux, et comme il est mieux de figure que le dauphin, et autant flatteur que l'autre est rustre, la comparaison que ma fille pourrait faire entre les deux frères ne serait peut-être pas à l'avantage de son époux."

Bon évidemment la lettre de l'impératrice ne dit en rien qu'elle croie sa fille coucher avec Provence ( ). Elle craint juste une trop grande complicité qui comme nous le savons nous aussi pourrait être pernicieuse compte tenue du caractère que nous connaissons du prince.
Mais néanmoins, elle ne cache pas sa trouille que sa fille puisse le trouver mieux que son mari...

Citation :

C'est tout ? Tu n'es pas plus étonnée que cela ?  

Mais attends, j'ai trois tonnes à écrire !

Ah, choueeeette !!!



( Je me disais bien aussi ..... )

Les G. de C. me paraissent marcher sur la tête ..............

Citation :

Je récapitule leur thèse de base qui évidemment est plus que suspecte : Mercy, avec la complicité de Lassone, fait provoquer à la jeune dauphine innocente puis à la reine consentante des fausses-couches afin de faire croire au public la non-consommation du mariage et donc à l'impuissance de Louis XVI... Oui, bon, très très tirée par les cheveux, je vous l'accorde.  

Je ne te suis pas du tout : pour qu'il y ait fausse-couche, il faut qu'il y ait eu consommation ....

Et l'intérêt de pareille supercherie ???

Donc la suite.

Je rappelle pour les moins studieux que si je reprends les GDC, ce n'est pas pour accréditer leur thèse principale et les sous-thèses qui en découlent, mais pour citer des sources que je possède uniquement grâce à leur livre.

Mercy, le 14 novembre (1771) :
"Le 13 (octobre)... en m'informant de l'emploi des matinées de S.A.R., j'appris que depuis le commencement du séjour à Fontainebleau, M; le comte de Provence allait tous les matins chez elle, que souvent même il y retournait deux fois, et qu'il restait longtemps seul avec Mme l'archiduchesse. Cette marche me parut cacher quelque mystère, mais je sentis qu'il fallait user de circonspection dans le choix des moyens propres à m'en éclaircir."

Un peu plus loin, dans le même rapport :
"Le 17... j'eus l'occasion de parler à S.A.R. ; elle m'ordonna d'abord de promettre que je ne ferais mention à qui ce soit, et surtout que je n'écrirais pas un mot sur l'objet qu'elle voulait bien me confier (sale menteur !!! ). Après ce préalable, elle me donna un papier d'environ six pages d'écriture qui lui avait été remis la veille par M. le comte de Provence. Ce papier contenait des conseils à Mme la dauphine sur sa conduite.
Ces articles consistaient : 1°/ à dépeindre le duc d'Aiguillon sous les couleurs les plus noires; on avertissait Mme la dauphine d'être toujours en garde contre les menées de ce monstre... 2°/on conseillait à Mme l'archiduchesse de faire voir au Roi les lettres qu'elle recevait de V.M. ...3°/on représentait à Mme la dauphine quoiqu'elle eut sujet d'être satisfaite de mon èle, il serait à propos que dans les temps critiques actuels, S.A.R. me parlât moins souvent en particulier."


Ce n'est pas fini, désolée les amis...

Je saute sur ma correspondance de Mercy .

Citation :

Citation :

Je récapitule leur thèse de base qui évidemment est plus que suspecte : Mercy, avec la complicité de Lassone, fait provoquer à la jeune dauphine innocente puis à la reine consentante des fausses-couches afin de faire croire au public la non-consommation du mariage et donc à l'impuissance de Louis XVI... Oui, bon, très très tirée par les cheveux, je vous l'accorde.  

Je ne te suis pas du tout : pour qu'il y ait fausse-couche, il faut qu'il y ait eu consommation ....

Et l'intérêt de pareille supercherie ???

Relis bien !

Citation :

Je saute sur ma correspondance de Mercy .

C'est le mieux, à mon avis !

Mais pour ceux qui ne les ont pas...

Je ne trouve pas de lettre de Mercy datée du 14 novembre 1771 . Censurée ?

Il y a encore dix pages et je n'en puis plus... Désolée. Je souhaite regarder Beaumarchais.

Citation :

Citation :

Et l'intérêt de pareille supercherie ???

Relis bien !

Je dois être bouchée .  J'y pige couic .  Mercy, Marie-Thérèse et l'Autriche n'ont aucun intérêt à faire croire que Louis XVI soit impuissant ! si ?

Citation :

Il y a encore dix pages et je n'en puis plus...  Désolée. Je souhaite regarder Beaumarchais.

Va, pigeonneau, va .........  

Citation :

Je ne trouve pas de lettre de Mercy datée du 14 novembre 1771 .   Censurée ?

Tu as l'Arneth et Geoffroy ? C'est la source citée par les GDC.
Bien qu'eux aussi ont pratiqué la censure car parfois la "poly"correspondance abordait des sujets qui pouvaient heurter des hommes du XIXème siècle. Sous prétexte de pudeur...
Le mieux est d'aller aux archives viennoises !

Citation :

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Citation :

Et l'intérêt de pareille supercherie ???

Relis bien !

Je dois être bouchée .  J'y pige couic .  Mercy, Marie-Thérèse et l'Autriche n'ont aucun intérêt à faire croire que Louis XVI soit impuissant ! si ?

Je suis bien d'accord avec toi !   Je ne fais que répéter ce que disent les GDC. Tu te doutes que je n'adhère tout de même pas à ça.
Qu'il y ait mensonges, cachotteries, oui, c'est certain quand on décortique. Mais de là à dire qu'il y ait eu complot, en plus de la part de ceux à qui cela profiterait le moins...

Citation :

Citation :

Je ne trouve pas de lettre de Mercy datée du 14 novembre 1771 .   Censurée ?

Tu as l'Arneth et Geoffroy ?  

Bien sûr !  
J'ai déjà lu, je ne sais plus où, que Arneth et Geoffroy avaient ôté des lettres compromettantes pour Marie-Antoinette quand ils ont publié cette compilation.
Cette remarque faisait allusion à Fersen, pas à Provence .

Mais si tu me dis que c'est là précisément la source des G. de C. , je comprends mal .
Mon édition est celle de 1875 .

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Et l'intérêt de pareille supercherie ???

Relis bien !

Je dois être bouchée .  J'y pige couic .  Mercy, Marie-Thérèse et l'Autriche n'ont aucun intérêt à faire croire que Louis XVI soit impuissant ! si ?

Je suis bien d'accord avec toi !   Je ne fais que répéter ce que disent les GDC. Tu te doutes que je n'adhère tout de même pas à ça.
Qu'il y ait mensonges, cachotteries, oui, c'est certain quand on décortique. Mais de là à dire qu'il y ait eu complot, en plus de la part de ceux à qui cela profiterait le moins...

O.K. !   Mais tu me disais Relis bien .
Que comprenais-tu donc qui semblait m'échapper ?

Citation :

Ses mémoires sont en ligne sur Gallica

Voir ici : https://maria-antonia.forumactif.com/t137p210-louis-stanislas-comte-de-provence

Tu reviens te jeter dans la mêlée ?

Citation :

Mercy, avec la complicité de Lassone, fait provoquer à la jeune dauphine innocente puis à la reine consentante des fausses-couches afin de faire croire au public la non-consommation du mariage et donc à l'impuissance de Louis XVI...

Hein ?

Citation :

Ainsi donc, d'après eux, à bien lire la correspondance Mercy/Marie-Thérèse, ces fausses couches sont à peine voilées.
Or comment Marie-Thérèse pourrait-elle l'accepter ?

Accepter quoi ?
Je suis largué !    

Citation :

Rappelant alors au préalable que Marie-Amélie et Marie-Caroline ne vivent pas du tout en bonne entente avec leur mari et vont voir ailleurs (ce qui est totalement attesté), Marie-Thérèse serait habituée à une telle situation de la part de ses filles. Je rappelle néanmoins qu'aussi loin que vont les GDC dans leurs critiques virulentes envers Marie-Antoinette, ils ne lui accordent aucun amant.

Mais si elle n’a pas d’amant ? comment...les fausses couches ?  :

Citation :

Ainsi ces fausses couches n'ont d'autre but, pour l'impératrice, à cacher les incartades de sa fille, puisque son gendre est impuissant, notamment avec le comte de Provence.

C’est pire que les écrits de Provence.
Totalement incompréhensible !!  


Je précise que dans les écrits de Provence, il n’est nullement question d’une quelconque liaison entre lui et Marie-Antoinette !

Citation :

Je dois être bouchée .  J'y pige couic .

Nous sommes deux alors !  

Ce qui m'étonne aussi dans ces lettres de Monsieur à Gaston, où il parle traité, vengeance, etc ... c'est qu'il semble que Gaston soit parfaitement au courant de ces divagations . Il le faut bien, pour qu'il les comprenne ! N'est-ce pas ? Cela ne l'en rend pas pour autant le complice de l'autre cinglé, mais c'est très choquant, il s'agit de la reine tout de même !

Ou bien Gaston se contentait-il d'être cette sorte de meuble vivant, propre à recevoir ses confidences, ses doléances, ses expansions affectives, ses historiettes graveleuses, ses citations latines et à lui donner respectueusement la réplique , dont nous parlions en amont ?
Il se mettait en pilotage automatique et laissait Provence déblatérer tout seul ...

???

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Citation :

Tu reviens te jeter dans la mêlée ?

D’un oeil, d’un oeil...
Après la compagnie du Colonel Chabert, j’attends avec impatience la rencontre d’Eon / Beaumarchais.